Le mois de novembre est dédié aux défunts

L’Église a eu le talent de retracer, dans la division de son année liturgique, toute l’histoire du genre humain.

Les quatre semaines de l’Avent, qui aboutissent à la naissance du Sauveur, nous rappellent les quatre mille ans pendant lesquels le Messie fut attendu.

Depuis Noël jusqu’à la Pentecôte il nous est raconté la vie cachée, publique et glorieuse du Rédempteur, se terminant par l’Ascension de Jésus-Christ dans le Ciel et par la fondation de l’Église.

L’intervalle qui sépare la Pentecôte de la Toussaint représente le pèlerinage de l’Église sur la terre qui se termine par la fête des saints au Ciel.

Le Ciel…. !? C’est le couronnement de la vie chrétienne, c’est l’éternel rendez-vous, c’est la récompense de ceux qui nous ont précédés sur la terre, cette récompense qui doit être la nôtre un jour si nous suivons les lois de Dieu.

Une sagesse toute divine a présidé à l’établissement de cette fête de la Toussaint.

Tous les Saints n’ont pas reçu les honneurs de la canonisation ; il y a une multitude innombrable de saints inconnus, qui s’augmente chaque jour par l’entrée au Ciel de nouveaux élus. Nous pouvons penser à les prier tous ces saints chaque jour de l’année et tout spécialement le jour de la Toussaint étant donné que nous avons tous d’immenses besoins sur la terre ; il nous faut des modèles et des protecteurs : la fête de tous les Saints répond à ces besoins.

Tous les saints ne sont pas encore tous au Paradis, certains ont quelques fautes plus ou moins légères à expier au Purgatoire car rien de souillé ne peut entrer au Ciel. Aussi, le lendemain,  jour des défunts, et tout au long du mois de Novembre, nous pouvons prier pour eux afin d’accélérer la fin de leur souffrances dues à la privation de Dieu,  nous prions pour ces pauvres âmes qui attendent dans la peine leur entrée au Ciel. Les chrétiens de la terre envoient à leurs frères du ciel des louanges et pour ceux du Purgatoire des supplications. Les âmes du Purgatoire et les bienheureux du Ciel nous envoient, en retour, les grâces qu’ils obtiennent de Dieu pour nous.

O mon Dieu, je veux vous faire plaisir en consolant ces âmes que vous chérissez et qui attendent d’être totalement purifiées pour avoir l’honneur et la joie d’entrée dans votre Paradis. O Sainte Marie, pour l’amour de votre Fils, inspirez-moi un grand zèle en faveur des âmes du Purgatoire.

2 novembre : Trois messes pour les âmes du Purgatoire

La fête des morts a lieu le 2 novembre, on lit des prières à destination de l’ensemble des défunts, afin d’assurer le salut de leur âme. La tradition est apparue dans les communautés de bénédictins, notamment à Cluny, peu avant l’an mil, avant de se propager à toute l’Europe avec l’assentiment des papes.

Au lendemain de la Toussaint, l’Église a coutume de consacrer la journée du 2 novembre à la prière pour les âmes des fidèles défunts afin de délivrer les âmes du Purgatoire. Chaque prêtre célèbre ce jour-là trois Messes pour supplier Notre Seigneur de délivrer ces âmes et encourage tous les fidèles à se joindre à cette grande prière par la Messe, les indulgences, et la visite des cimetières.

Pourtant, si l’on croyait tout ce qui se dit aujourd’hui, on serait tenté de croire que le Purgatoire est une fable du Moyen Âge. Non, le Purgatoire est un dogme de notre Foi, affirmé par la Tradition léguée par les apôtres, les pères de l’Eglise et les Papes. Les conciles de Lyon, du Latran et de Trente nous le disent solennellement, le Purgatoire existe bien réellement.

Et dans la Sainte Écriture, si le livre des Machabées nous dit qu’il est salutaire de prier pour les morts, c’est qu’il se trouve des âmes après cette vie qui ont besoin de nos prières, tandis que de l’Enfer personne ne réchappe. Saint Paul aussi dit que certaines âmes rejoindront le Ciel immédiatement, d’autres rejoindront le Ciel aussi, mais comme par le feu, c’est-à-dire par une purification nécessaire, elles ne sont donc pas parfaitement prêtes pour entrer au Ciel. Vraiment, quiconque ne croit pas au Purgatoire tombe dans l’hérésie.

Le Purgatoire est une miséricorde divine. Nous devons entrer au Ciel dans la pureté la plus parfaite, “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait” (Mt 5,48.) Il est inconcevable que des âmes puissent jouir de la vision de Dieu, entrer dans l’union à Dieu qui dépasse tout ce que notre imagination peut concevoir, participer à la Lumière de Dieu, avec en elles, des dispositions qui seraient contraires à cette Lumière, contraires à cette gloire de Dieu, à cette pureté de Dieu, à cette sainteté de Dieu.

C’est pourquoi, pour ceux qui sont décédés en état de grâce, mais qui n’ont pas parfaitement purifié la peine qui est due au péché après que le péché ait été pardonné, ou qui mourraient aussi avec des péchés véniels non confessés, donc non pardonnés, ceux-là doivent passer par ce lieu temporaire de purification qui les rendra plus dignes d’être présents à Dieu dans sa Trinité Sainte. Il est nécessaire que le vêtement blanc reçu au baptême soit immaculé pour assister aux noces éternelles. Dieu leur donne un peu plus de temps afin de le présenter conformément à l’injonction reçue alors : “Recevez ce vêtement blanc. Puissiez-vous le porter sans tache jusqu’au tribunal de Notre- Seigneur Jésus-Christ, de manière à posséder la vie éternelle.”

Même après que le péché ait été pardonné, il reste en l’âme un désordre qui a été établi par le péché et qu’il faut réparer. Le sacrement de pénitence remet le péché et la peine éternelle du dam (privation de la vision de Dieu) à ceux qui se sont détournés de Dieu puis se repentent et reçoivent l’absolution. Mais il reste une peine temporelle à expier pour racheter le fait de s’être tournés vers les créatures au mépris de Dieu. Si cette peine temporelle (sacrifices, privations, jeûne…) n’a pas été correctement et suffisamment effectuée au moment de la mort……

Et c’est pourquoi les âmes du Purgatoire demeurent dans les souffrances purificatrices jusqu’au moment où cette peine du péché sera totalement remise. Cet état des âmes du Purgatoire est mystérieux, elles ont la certitude d’être sauvées, d’être destinées au Ciel, ce qui leur donne une joie profonde et inaltérable, et en même temps elles souffrent d’une souffrance indicible car, ayant entrevu ce qu’est Dieu, sa bonté, sa charité, et la gloire que Dieu a promis par la grâce, elles sont rongées par le remords, elles comprennent mieux leur péché et en souffrent cruellement, elles savent aussi qu’elles ne peuvent plus rien pour elles-mêmes, elles ne peuvent plus mériter ni abréger leur temps de purification, ni encore atteindre rapidement la gloire éternelle qui les attend.

Alors ces âmes comptent sur nous. Nous pouvons mériter pour nos amis défunts, nos parents, et toute cette foule innombrable d’âmes qui n’ont personne dans leurs connaissances qui prient pour elles, et à vrai dire la charité nous commande même de demander à Notre Seigneur, dans nos prières, par nos pénitences, par le trésor des mérites des saints et en particulier par le Saint Sacrifice de la Messe et la magnifique liturgie des défunts, de les délivrer des flammes du Purgatoire. Ce faisant non seulement nous faisons un acte de charité, une œuvre de miséricorde spirituelle, mais aussi nous nous faisons des amis pour l’éternité, et quand les âmes délivrées seront au Ciel, elles seront nos intercesseurs auprès de Dieu pour nous aider à sauver notre propre âme.

Demain, la Toussaint : fête de tous les saints

La Toussaint est un jour férié dédié selon la tradition à honorer les saints et les martyrs de la foi. Traditionnellement, ce jour est destiné en France à rendre visite à ceux que nous avons aimé et qui ne sont plus et, de nettoyer et déposer un bouquet sur leurs tombes, à rendre hommage à tous les défunts. 

Ceux que nous allons honorer en ce jour étaient des hommes et des femmes comme nous. Le même sang coulait dans leurs veines, leur esprit était sujet aux mêmes vertiges et leur cœur aux mêmes désirs.
Et ils sont des légions que nul ne peut dénombrer, ceux qui ont été reconnus saints par l’Eglise, ceux qui, reconnus saints par Dieu sont au Paradis et ceux qui en attendant le Paradis, expient au Purgatoire.


Certains très jeunes comme Ste Agnès, Ste Cécile, Ste Philomène, St Dominique Savio, St Stanislas Kotska, St Louis de Gonzague, ils n’étaient pas des vieillards, loin de là.
Ceux qui n’étaient pas dans la solitude ou dans un cloître, mais dans le monde, où il y a tant de séductions comme Ste Elisabeth, Ste Radegonde, Ste Hélène, St Edouard, St Henri, Louis IX, ils vivaient bien dans le monde puisqu’ils vivaient dans la Cour royale.
Ceux qui ont eu à élever une famille, comme la mère des Macchabées (n’avait-elle pas sept enfants ?), Ste Perpétue, Ste Jeanne de Chantal qui ont élevé une nombreuse famille, et Ste Monique dont le fils St Augustin lui causa bien du chagrin, lui donna bien des peines et lui fit faire de longs et pénibles voyages avant de se convertir ; ceux qui ont eu à faire prospérer leurs affaires, St Joseph était charpentier, St Victor et St Maurice militaires, St Grégoire sénateur et St Thomas de Cantorbéry premier ministre.
Ceux qui ont parcouru le monde ou ont été exilés comme St Paul, St Ignace, Ste Marie l’Egyptienne, Ste Marie-Madeleine, St Augustin, n’ont-ils pas su briser avec leur passé ?

Souvenons-nous en ce temp de la Toussaint, de nos frères qui ont remporté la victoire sur le démon, sur le monde et sur eux-mêmes.
Souvenons-nous des apôtres, des martyrs, des confesseurs, des pontifes, des vierges.
Prions-les de nous tendre une main secourable, et le chemin qu’ils ont parcouru, nous le parcourrons à notre tour.

Peut-être que, tandis que nous cheminerons, les épreuves ne nous manqueront pas, mais notre cœur tressaillira de joie dans l’allégresse de la Résurrection !

Il n’est pas impossible à l’homme de devenir un saint !