Rencontre avec deux excellents prêtres

C’est l’été en Provence, et plusieurs fois dans l’été, le dimanche, nous sommes invités avec d’autres fidèles à rencontrer des prêtres qui passent dans la région pour quelques jours et s’installent dans une des familles avec laquelle nous nous sommes liés d’amitié. Ils me font penser aux apôtres et disciples dans les premiers temps de l’Eglise. Nous passons avec toutes ces personnes d’excellents moments. Les deux prêtres que nous rencontrons sont vraiment intéressants.

Le premier est sympathique, vif, passionné, il parle vite et avec une certaine fermeté de propos, il ne mâche pas ses mots. Avec lui nous échangeons sur des thèmes qui nous parlent car il connait le monde dont nous venons, monde de dissidence politique et contestataire, il sait nous montrer ce qui est essentiel, tout recentrer en Dieu et en Sa sainte Volonté. Il nous confirme que les voies du Seigneur sont impénétrables et que nous pouvons, effectivement, être dans la gratitude pour notre soudaine conversion. En 2017, nous avons été très contents de le recevoir deux jours ! Il habite loin de chez nous mais nous avons toujours des contacts avec lui car Sébastien s’occupe de monter ses vidéos de sermons et conférences.

Le deuxième nous le rencontrons au mois d’août. Avec celui-là c’est un rapport plus fort et plus régulier qui s’installe. Nous l’admirons pour sa stabilité, sa solidité, sa foi, sa grande intelligence, ses jugements sans détours toujours en lien avec la Sainte Doctrine et les Commandements de Dieu. Nous apprécions sa capacité à nous expliquer simplement et très clairement les passages des Ecritures que nous ne comprenons pas toujours bien. Son humour également nous plait, il correspond à celui de Sébastien. Et puis, avec une grande rapidité et une grande perspicacité, il discerne, analyse lucidement les hommes et le monde. Avec lui, nous sommes à l’aise, et nous sommes heureux quand il vient nous rendre visite, quatre ou cinq fois par an, pour un repas ou une nuit passée à la maison.

Un an plus tard nous ferons connaissance de son frère, de sa belle-sœur et leurs sept enfants qui sont devenus des amis très chers, j’ai eu la joie le 19 janvier 2017 d’être la marraine de leur petit dernier.

Nous sommes tout-à-fait conscients de la grâce qui nous est faite d’être mis en relation avec des personnes de si grandes valeurs humaines et spirituelles.

Notre Dame de Grâces à Cotignac

C’est l’été, il fait très chaud, une amie vient me trouver pour me proposer de m’emmener nous rafraîchir à Cotignac, petit village provençal dans lequel je suis déjà allée deux fois en 2008 et 2009. C’est un très beau petit village à l’abri d’une falaise haute de 80m qui la protège des chaleurs estivales. La première fois que j’y suis allée c’était pour visiter une exposition de sculptures et modelages organisée par les nombreux artistes et artisans du lieu. Et la deuxième pour assister à une projection de cinéma et un concert, en plein air, juste en dessous de la falaise.

Elle m’apprend qu’à Cotignac il y a eu plusieurs apparitions de la Vierge, et là où elle veut m’emmener c’est sur le lieu de ces apparitions, ce que je ne savais pas du tout ! Je suis effarée de voir à quel point tout ce qui est en rapport avec la religion catholique semble avoir disparu des mémoires….

Au sanctuaire de Notre Dame de Grâces, je découvre toute l’histoire, en voici le résumé :

En 1519, un bûcheron de 22 ans, Jean de la Baume, gravit le mont Verdaille. Il commence sa journée par une prière, avant de se mettre au travail ; à peine s’est-il relevé qu’une nuée lui apparait, découvrant la Vierge Marie, debout, les pieds sur un croissant de lune avec l’Enfant Jésus dans les bras. Elle s’adresse à Jean en ces termes :

« Je suis la Vierge Marie. Allez dire au clergé et aux consuls de Cotignac de me bâtir ici même une église, sous le vocable de Notre-Dame de Grâces ; et qu’on y vienne en procession, pour recevoir les dons que je veux y répandre. »

Il n’ose pas en parler, aussi la Vierge lui apparait à nouveau le lendemain, il descend alors au village sans attendre, pour transmettre la demande de Notre Dame. Tout de suite, la population jouissant d’une foi catholique très vive, accorde crédit au message céleste transmis par le pieux et sérieux bûcheron, et décide d’élever une petite chapelle à l’endroit des apparitions.

L’affluence des pèlerins à Cotignac fut tout de suite importante. Parmi une multitude miracles et de grâces distribuées dans ce haut-lieu, la grâce la plus retentissante fut accordée au roi Louis XIII et à la reine Anne d’Autriche : ce fut la naissance d’un héritier pour la Couronne de France. Le roi et la reine, qui s’étaient mariés en 1615, n’avaient toujours pas d’enfant en 1637. Or, en 1637, tandis qu’il était en prière, le frère Fiacre, moine à Paris, a une soudaine révélation intérieure : la reine devait demander publiquement qu’on fît trois neuvaines de prières à la Sainte Vierge, et un fils lui serait donné. Mais les supérieurs du Frère sont sceptiques et lui interdisent d’en parler, à moins d’apporter une preuve irréfutable.

Six jours plus tard, frère Fiacre, dans sa cellule, est tiré de sa prière par des cris d’enfant, et se retrouve en face de la Vierge Marie qui lui montre dans ses bras un enfant vagissant, et qui lui dit :

« N’ayez pas peur, je suis la Mère de Dieu et l’enfant que vous voyez est le Dauphin que Dieu veut donner à la France. Ne doutez plus, mon enfant, de ce que vous avez déclaré à votre confesseur. Pour marquer que je veux que l’on avertisse la reine de faire trois neuvaines en mon honneur, voilà la même image qui est à Notre-Dame de Grâces de Provence, et la façon de l’église. »

Et frère Fiacre voit avec précision le tableau ainsi que le chœur de l’église du sanctuaire ; il en informe immédiatement ses supérieurs qui, comme lui, ne s’étaient jamais rendu à Cotignac. On consulte des amis qui avaient fait le pèlerinage : les descriptions concordaient parfaitement.

Informée très rapidement, la reine se met à croire en la réalisation de ces promesses du Ciel transmises par le frère Fiacre. Les neuvaines furent terminées neuf mois exactement avant la naissance du futur Louis XIV, que ses parents prénommèrent « Louis Dieudonné ». Louis XIV et sa mère Anne d’Autriche vinrent en personne en pèlerinage d’action de grâces à Cotignac en 1660. Et en 1667, Louis XIV fit apposer une plaque dans l’église du sanctuaire de Cotignac, rappelant qu’il fut « donné à son peuple par les vœux qu’Anne d’Autriche, reine de France, sa mère, fit dans cette église ».

Cette plaque se trouve encore actuellement dans le sanctuaire Notre-Dame de Grâces.

Comme je lui suis reconnaissante à cette amie de m’avoir fait connaître des faits si importants et si merveilleux, qui sont totalement occultés par le monde laïc dans lequel nous vivons. La culture, les distractions sont mises en avant, il n’y a, malheureusement pour nous, plus de transmission de l’histoire de nos racines chrétiennes !

Sanctification du dimanche

Le troisième commandement de Dieu donné à Moïse est :

« Tu sanctifieras le jour du Seigneur. »

Aujourd’hui, premier dimanche de Carême, nous avons eu un très beau sermon (comme tous les dimanches d’ailleurs) du jeune prêtre qui s’occupe si bien de notre paroisse. Nous parlant du Carême et du jeûne demandé par l’Eglise pendant ces quarante jours avant Pâques, il nous a rappelé que, comme nous faisons des efforts en nous privant de nourriture terrestre, il est bon de compenser par une augmentation de nos nourritures spirituelles : plus de prières, les trois chapelets du Rosaire, plus de lectures spirituelles, et vraiment sanctifier le dimanche, pas seulement par la célébration de la messe…

C’est alors que je me suis souvenu de l’épître d’hier du « livre du prophète Isaïe » qui indique bien la façon de suivre ces directives, en voici le texte :

« Si, pour respecter le Sabbat (jour du seigneur chez les Juifs), tu ne te livres pas à tes occupations au jour qui m’est consacré ; si tu considères le sabbat comme un jour de fête, un jour saint à la gloire de Yahvé ; si tu me rends cet hommage de ne pas poursuivre tes projets, et de laisser là tes occupations et tes bavardages, alors, tu trouveras ta joie dans le Seigneur. »

Et puis, Dieu ne s’est-il pas reposé le septième jour de la Création ?

« Et Dieu se reposa le septième jour de toute son œuvre qu’il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, parce qu’en ce jour-là il s’était reposé de toute l’œuvre qu’il avait créée en la faisant. » (Genèse 2,2-3)

La communion réparatrice des premiers samedis

Un sermon sur la dévotion au Cœur Immaculé et Douloureux de Marie m’interpelle. Il s’agit d’âmes réparatrices qui pendant cinq mois de suite, le premier samedi de chaque mois, s’engageront à assister à la messe, communieront après s’être confessées et auront médité un quart d’heure sur un mystère du Rosaire.

Des discussions avec certains fidèles qui ont adhéré à cette pratique me donnent envie de participer à cette dévotion, mais, la chapelle est à 6 kms de chez moi, je ne conduis pas, je n’ai pas de véhicule, je suis dépendante de Sébastien et de temps en temps le samedi matin il travaille à la Biocoop et ne pourrait donc m’y conduire.

Et puis, je le laisse faire son chemin sur la voie de la dévotion. Il m’emmène tous les dimanches à la messe de 11h, il m’accompagne de temps en temps, chez moi, dans la récitation du chapelet ! Je ne veux ni le contraindre, ni le brusquer !

Je demande donc à quelques fidèles si quelqu’un, passant non loin de chez moi, pourrait me prendre au passage. Et deux personnes se proposent. C’est parti, une pratique supplémentaire pour la plus grande gloire de Dieu, du Christ et de sa sainte Mère !

En fait, d’où vient cette dévotion à la Vierge marie ?

Le 10 décembre 1925, La Sainte Vierge avec l’Enfant-Jésus à ses côtés apparaît à Sœur Lucie, au couvent des sœurs de Pontevedra en Espagne. Sœur Lucie c’est une des petites voyantes de Fatima.   Elle lui dit :

« Regarde, ma fille, mon cœur entouré d’épines que les hommes ingrats, à tout moment, lui enfoncent par des blasphèmes et des ingratitudes. Toi, du moins, cherche à me consoler et dis que je promets d’assister à l’heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires au salut, tous ceux qui, le Premier Samedi de chaque mois, cinq mois de suite, se confesseront, recevront la Sainte communion, réciteront le chapelet et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant les 15 mystères du Rosaire avec l’intention de me faire réparation ».

Oui, cela me semble réalisable, tellement rempli de promesses dont j’aurais tant besoin au jour de mon décès, aussi c’est le cœur rempli de reconnaissance pour la Mère de Dieu qui m’a si mystérieusement montré le chemin à suivre et à parcourir, que j’adhère complètement.

Je prends l’habitude de ces samedis et poursuis cette dévotion sur toute l’année. Sébastien m’y rejoindra dès qu’il aura arrêté de travailler le samedi matin !

Sept ans après, nous y sommes toujours fidèles, heureux de faire quelques petits efforts pour « rattraper » nos vies désordonnées, remplie d’erreurs et de fautes, et pour consoler le cœur douloureux et si pur de Marie !

Aimer le jeûne

Le Carême commence aujourd’hui, mercredi des Cendres, 17 février 2021.

Il nous est demandé par l’Eglise de pratiquer le jeûne ce jour-là, mais que faire concrètement ? Il importe de tenir en premier lieu ce à quoi l’Église oblige, mais il serait peut-être regrettable de s’en arrêter là.

Saint Benoît nous dit, dans ses « Instruments de la perfection », qu’il faut « aimer le jeûne ».

« Ce qui met le démon en déroute, c’est la privation dans le boire, le manger et le dormir. Il n’y a rien qu’il redoute plus que cela. Lorsque j’étais seul, il m’arrivait de ne pas manger pendant des journées entières. J’obtenais alors du Bon Dieu tout ce que je voulais, pour moi comme pour les autres. » Cette confidence est du saint curé d’Ars, à un jeune prêtre lui demandant le secret de ses conquêtes.

Le jeûne est un moyen et non une fin en soi. C’est un moyen très efficace pour vivre selon l’esprit et non selon la chair, pour donner beaucoup plus de poids à nos prières, pour réparer nos péchés passés et en éviter de futurs.

La pratique du jeûne est louée dans toute la Sainte Écriture. Un jour, un homme vient trouver Notre Seigneur pour qu’il fasse quelque chose pour son fils possédé par un démon :

« J’ai dit à vos disciples de le chasser, mais ils ne l’ont pu » (Mc 9, 17). Notre-Seigneur libère alors immédiatement le jeune homme et explique à ses disciples : « Cette sorte de démon ne se chasse que par la prière et le jeûne » (Mc 9, 28).

Pourquoi le jeûne obtient-t-il des fruits ? Nous sommes corps et âme. En raison des conséquences du péché originel, il y a une lutte entre les deux ; le corps fait la guerre à l’âme. Le jeûne vient donc affaiblir le corps pour que l’âme prenne plus facilement le dessus dans cette lutte.

De plus, beaucoup de péchés viennent d’un excès dans le boire et le manger. Donc le jeûne limite ces péchés, les fait même disparaître. Si nous ne nous mortifions jamais dans ce domaine, tous les fruits de la gourmandise peuvent apparaître. Car il y a une sorte de gourmandise dans la joie factice, dans la perte de temps en paroles vaines, dans la diminution des facultés intellectuelles (le ventre plein n’étudie pas librement…), dans une difficile maîtrise des sens.

La préface de Carême résume les fruits du jeûne :

« Dieu éternel et tout-puissant, qui par le jeûne du corps réprimez les vices, élevez l’âme, donnez la force et la récompense (…) »

Il y a en fait le jeûne ecclésiastique. C’est celui que commande l’Église à ses fidèles certains jours dans l’année. Il consiste à prendre un seul repas principal par jour et une petite collation aux deux autres repas. Il oblige tous les fidèles, de 18 à 60 ans. Le code de droit canonique de 1917 enseigne que le jeûne ecclésiastique est à observer tous les jours de Carême : du mercredi des Cendres au Samedi Saint.

Et il y a le jeûne moral. Il s’agit de toute restriction volontaire que l’on s’impose en matière de nourriture. Par ce jeûne, nous témoignons à Dieu que nous sommes prêts, pour lui plaire, à sacrifier des satisfactions permises à notre corps. Il est bon d’avoir en estime ce moyen très efficace pour attirer la grâce divine, et s’en servir progressivement.

Saint François de Sales dit qu’il faut « traiter notre corps comme un enfant : le corriger sans l’assommer ».

Sœur Lucie de Fatima écrit pour sa part qu’il ne faut pas se limiter au jeûne ecclésiastique, « car il s’agit de très peu de choses face au besoin où nous sommes tous de faire pénitence pour nos péchés et pour ceux de notre prochain. Il faut offrir à Dieu en sacrifice quelques petits plaisirs dans la nourriture sans que ça porte atteinte aux forces physiques dont nous avons besoin pour travailler ». Sœur Lucie donne des exemples : entre deux fruits, choisir celui que nous aimons le moins ; quand nous avons soif, attendre un peu avant de boire ; ne pas manger en dehors des repas ; il faut penser à toujours faire une petite privation sans que personne ne s’en rende compte. Si nous faisons cela, nous développons la vertu de tempérance, nous prenons le pli de la mortification, le jeûne devient aisé.

Le dernier mot revient au Christ qui nous dit :

« Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites ; car ils exténuent leur visage, pour faire voir aux hommes qu’ils jeûnent. En vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Mais toi, lorsque tu jeûnes, parfume ta tête, et lave ton visage, afin de ne pas faire voir aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père, qui est présent dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Mt 6, 16-18).