Au Ciel Joseph commande, Jésus obéit !

Dernier jour de ce mois consacré à Saint Joseph.

Dieu a voulu que les hommes de tout état et de toute condition aient quelque chose de commun avec Saint Joseph afin qu’ils aient tous une confiance particulière en lui, et que tous aient recours à lui comme à leur avocat particulier. Dans la maison de Marie et de Jésus, Joseph commande. Tous les autres saints prient et Joseph ordonne, et en ordonnant, il obtient ce qu’il veut.

Saint Bernard proclame le pouvoir dont jouit Saint Joseph en faveur de ceux qui mettent leur confiance en lui :

« Il y a des saints qui ont le pouvoir de protéger dans certaines circonstances, mais il a été accordé à Saint Joseph de secourir dans toute espèce de nécessités, et de défendre tous ceux qui recourent à lui avec piété ».

Ce que dit Saint Bernard, Sainte Thérèse l’a confirmé par sa propre expérience :

« Il a semblé que Dieu ait accordé aux autres saints de nous secourir dans une seule nécessité, mais nous éprouvons par expérience que Saint Joseph peut nous secourir dans toutes ».

 Nous ne pouvons en douter, de même que Jésus voulut être soumis à Joseph sur la terre, de même Il fait dans le ciel tout ce que son père lui demande. Cette pensée vient de Gerson :

« Quand un père prie son fils, ses prières sont de vrais commandements ».

Ne manquons jamais, chaque jour, et plusieurs fois par jour de nous recommander à Saint Joseph, qui, après la Saint Vierge est de tous les saints le plus puissant auprès de Dieu ! Mettons toute notre confiance en sa sollicitude paternelle tant en ce qui regarde le temporel que le spirituel : les évènements et les souffrances du monde et de l’Eglise, les misères et les peines de notre vie ici-bas et toutes les vertus nécessaires à notre passage à la Vie de l’éternité.

La mort de Saint Joseph

La bienheureuse Anne-Catherine Emmerich était une religieuse catholique, appartenant à l’ordre des Augustines. Grande mystique elle a eu des visions de la vie du Christ, visions extatiques relatées par le poète Clemens Brentano. Ces ouvrages racontent la vie et la passion du Christ et la vie de la Vierge d’après le récit, quasi-journalier, d’A.C. Emmerich, fait à C. Brentano de 1818 à 1824.

Non seulement elle aurait vu la passion du Sauveur, mais pendant trois ans, elle l’aurait suivi dans tous ses voyages à travers la Palestine et hors de la Palestine. La nature du sol, les fleuves, les montagnes, les forêts, les habitants, leurs mœurs, tout a passé sous ses regards dans des images claires et distinctes. En outre, elle pouvait plonger son regard dans un passé bien plus éloigné et embrasser l’histoire entière.

Voici comment elle décrit la mort de Saint Joseph :

« Vers la trentième année de la vie de Jésus, saint Joseph s’affaiblit de plus en plus, et je vis plus souvent Jésus et Marie réunis près de lui. Marie était souvent assise devant sa couche, soit par terre, soit sur une table ronde fort basse, qui avait trois pieds et dont ils se servaient aussi pour faire leurs repas… Lorsque Joseph mourut, Marie était assise à la tête de son lit et le tenait dans ses bras, Jésus se tenait à la hauteur de sa poitrine. Je vis la chambre remplie de lumière et pleine d’anges. Il fut enveloppé dans un linceul blanc, les mains croisées sur la poitrine, couché dans une bière étroite et déposé dans un très beau caveau sépulcral qu’il tenait d’un homme de bien. Peu de personnes, outre Jésus et Marie, suivirent son cercueil : mais je le vis entouré de lumière et accompagné par des anges. 
Joseph devait mourir avant le Seigneur, car il n’aurait pu supporter son crucifiement. Il était trop faible et trop affectueux. Il avait déjà beaucoup souffert par suite des persécutions que la malice secrète des Juifs fit endurer à son Fils, notre Sauveur, depuis sa vingtième jusqu’à sa trentième année ».

St Joseph et la bienheureuse sœur Maria Repetto

La bienheureuse Maria Repetto (1807-1890), religieuse responsable de la porterie chez les Filles de Notre-Dame du Refuge à Bisagno en Italie, avait une grande dévotion à Saint Joseph.

Il est facile d’ouvrir une porte, mais difficile d’être bonne portière dans une maison religieuse, car il s’agit de jouer le rôle d’intermédiaire entre la vie du couvent et celle du monde extérieur. La portière veille à ne rien laisser passer d’inconvenant à l’intérieur. En revanche, elle apporte aux gens du dehors réconfort et secours spirituels.

Sœur Maria Repetto conseille régulièrement aux visiteurs d’avoir recours à l’Epoux de Marie. Elle reçoit les gens avec bonne grâce et affabilité, ne laissant jamais quelqu’un partir sans une bonne parole, un conseil ou une recommandation spirituelle. Elle se montre d’une grande simplicité, avenante mais réservée dans ses paroles. Une sorte d’attrait émane de son maintien qui invite à la confiance et au respect.

Tout angélique que soit sa patience, elle ne lui est pourtant pas naturelle, aussi lui est-il difficile de rester sereine face à certains individus irrespectueux et trop exigeants, elle demande alors un instant, va prier Saint Joseph dans le couloir adjacent, et donne la réponse attendue en revenant près du visiteur. En dépit donc des impolitesses, des orages et des peines, elle s’applique à conserver le sourire. Tous les jours, ce sont dix ou vingt personnes qui sonnent, mais la dernière la trouve toujours aussi aimable qu’à la première.

Une petite anecdote qui révèle sa simplicité et sa complicité avec Saint Joseph :

Un jour, elle reçoit la visite d’une femme qui recommande aux prières de la Sœur Maria son mari condamné à la cécité. La religieuse lui conseille de prier Saint Joseph, puis elle va dans sa cellule et retourne du côté du mur le tableau de Joseph qui est sur son mur et lui dit : « Eprouvez un peu ce que c’est d’être dans le noir ».

Le lendemain la femme revient, toute heureuse, et annonce que son mari a recouvré la vue d’une façon miraculeuse. Aussitôt, Sœur Maria court dans sa cellule retourner le tableau en déclarant : « Vous avez compris ce que signifie rester dans l’obscurité ! Merci Saint Joseph ! ».

Une grande épreuve pour Joseph

Après Marie, saint Joseph est incontestablement le plus grand saint du ciel. Nul doute que saint Joseph a reçu toutes les grâces nécessaires pour exercer cette paternité unique qui constitua sa mission particulière.

Voici l’un des premiers épisodes de sa vie rapportée par les Evangiles :

« Marie, la mère de Jésus, était fiancée à Joseph. » (Mt 1,18)

« L’ange Gabriel fut envoyé à Marie, une vierge fiancée à un homme appelé Joseph. » (Lc 1,26)

Joseph dès leur fiançailles avait compris qu’il devait respecter le vœu de virginité de Marie dont l’admirable grandeur le dépassait tellement et lui inspirait tant de respect.

Mais il s’aperçoit qu’au retour des trois mois passés par Marie, chez Elizabeth, sa cousine, qui vient de donner naissance à St Jean Baptiste, Marie est enceinte :

« Joseph, son mari, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans bruit. » (Mt 1,19).

Il est très certainement atterré, il connait la loi. Le châtiment des adultères, c’est la lapidation qui est infligée. De plus Marie est de la race d’Aaron par Ste Anne, sa mère, or une vierge de race sacerdotale, quand elle se déshonorait, était mise à mort selon le Lévitique.

Joseph voit avec une sorte de stupeur à des marques certaines qu’elle est enceinte de la présence divine et, comme il ne peut pénétrer ce mystère, il forme le dessein de la renvoyer. Il se sent également déconcerté par la nouveauté d’une si grande merveille et par la profondeur d’un pareil mystère ; voilà pourquoi il songe à renvoyer secrètement Marie.

Mais pourquoi la renvoyer en secret et non au grand jour ? S’il dit son sentiment et la preuve qu’il s’est faite de la pureté de Marie, les gens ne vont-ils pas le tourner en dérision et lapider Marie ? C’est donc avec raison que cet homme juste, pour n’être pas réduit à mentir ou à exposer au blâme une innocente, veut en secret renvoyer Marie.

On pourrait soutenir que Joseph eut les soupçons naturels à tout homme, mais que, par bonté, et dans sa droiture, il s’abstient de la dénoncer, et que, pour ces raisons, il décide de l’éloigner en secret.

Mais le doute de Joseph était nécessaire, puisqu’il nous a valu la certitude apportée par une réponse du ciel.

Voici ce que rapporte Saint Matthieu

« Or tandis qu’il formait ce dessein, (celui de renvoyer Marie en secret) un ange se montra à lui en songe et dit : Joseph, fils de David, n’aie pas peur de prendre chez toi Marie pour épouse, car ce qui en elle est né, vient de l’Esprit Saint » (Mt 1, 20).

Deux pères franciscains sauvés par St Joseph

Deux pères franciscains naviguaient sur les côtes de Flandre, lorsqu’une furieuse tempête s’éleva, tempête qui submergea le navire avec ses trois cents passagers.

Les deux religieux s’accrochèrent à une des pièces du navire, et se maintinrent ainsi sur les vagues. Dans une situation si catastrophique, ils se recommandèrent à Saint Joseph, et demeurèrent trois jours entre la vie et la mort.

Enfin, le troisième jour, le saint vint à leur secours. Il leur apparut debout, sur la planche qui les soutenait, sous la forme d’un jeune homme plein de grâce et de majesté. Il les salua de l’air le plus aimable, ce qui suffit pour remplir leur cœur d’une consolation inexprimable et communiquer à leurs membres une vigueur miraculeuse.

Après quoi, faisant office de pilote, le jeune homme les guida à travers les eaux et les mena jusqu’à un rivage.

« Je suis Joseph, leur dit-il, Si vous voulez m’être agréables, récitez sept fois le Pater et l’Ave Maria en mémoire des sept douleurs et des sept allégresses que j’éprouvai pendant que je vivais sur Terre, dans la compagnie de Jésus et de Marie ».

Cela dit, il disparut, laissant les deux religieux pénétrés de joie et de reconnaissance.