Nous ne savons presque rien de la vie de Saint Joseph. Quelques actions, mais pas une seule parole !
Peut-être que les évangélistes tellement occupés des merveilles qu’ils avaient à raconter sur le Sauveur du monde, n’ont pas cru devoir en raconter plus. Pourtant il est très présent, notamment dans les textes sur l’enfance du Christ (25 fois chez Luc et 17 chez Matthieu).
Peut-être que le Saint-Esprit a voulu ce silence pour nous tracer en quelque sorte les principaux traits de caractère de Joseph, son humilité, son amour pour la solitude et pour la vie cachée.
En fait, sa discrétion est à la proportion de sa sainteté : l’Écriture ne nous rapporte pas même une seule parole de Saint Joseph… ce qui n’empêche pas la bibliographie joséphologique de compter plus de 50 000 titres ! Et le seul fait d’être désigné comme « l’époux de Marie » nous en dit assez et nous donne l’idée la plus avantageuse de sa sainteté, assez pour exercer l’éloquence de tous les orateurs chrétiens.
La seule parole que nous sommes certains que Joseph ait prononcée, c’est le mot « Jésus » qu’il lui a fallu dire tout haut lors de la présentation au temple, ce nom qui lui avait été imposé par l’ange et qui est indiqué par le père de l’enfant selon la coutume juive.
« Quel ange ou quel saint, dit Saint Basile, n’a jamais mérité d’être appelé père du Fils de Dieu ? » Joseph a été plus honoré que tous les Patriarches, les Prophètes, les Apôtres, les Pontifes ; ils ont tous le nom de serviteurs, Joseph a celui de père.
Joseph, le chef de la Sainte Famille, commande donc et le Fils de Dieu obéit.
« Cette sujétion de Jésus-Christ, dit Gerson, en prouvant l’humilité du Sauveur, fait voir la grande dignité de Joseph ».
Et quelle plus grande dignité, quelle plus grande élévation que de commander à Celui qui commande à tous les rois ?