Apparition de Saint Joseph à Cotignac dans le Var (France)

Le 7 Juin 1660, Gaspard Ricard, un jeune berger, fait paître son troupeau sur la colline du Bessillon, à 2 km de l’église Notre-Dame des Grâces à Cotignac (voir mon article sur l’apparition de la Vierge marie à Cotignac : https://annickpage.fr/2021/02/24/notre-dame-de-graces-a-cotignac/ ).

Le jeune homme commence à souffrir de la soif d’autant que sa gourde est vide, et que la rivière la plus proche se trouve fort éloignée. Il se met alors à prier. À peine a-t-il commencé qu’il « voit apparaître un beau vieillard à la figure vénérable et douce, un homme d’imposante stature, qui l’engage à soulever une pierre située à peu de distance ». L’homme lui dit qu’il y découvrira une source. Or la pierre, de grande dimension, semble très lourde au jeune homme qui en fait la remarque au vieillard. Celui-ci insiste et d’un signe lui intime l’ordre de s’exécuter. Le berger déplace alors la pierre sans effort et « découvre une source qui jaillit ». Dans un premier mouvement, le jeune Gaspard boit abondamment pour étancher sa soif, avant de se retourner vers le vieillard, mais celui-ci a déjà disparu, non sans lui avoir indiqué qu’il s’appelait Joseph.

Gaspard se rend immédiatement au village et raconte son aventure, mais personne ne le croit. Les plus anciens du village déclarent qu’il n’y a aucune source connue sur ce versant de cette colline. Des paysans voulant vérifier ses dires se rendent avec lui sur le lieu de l’apparition et y découvrent la source. Ils essaient de déplacer la pierre indiquée par Gaspard Ricard, mais huit hommes ensemble ne parviennent pas à la déplacer. Tous les participants sont stupéfaits, y compris le voyant qui déclare que c’est Saint Joseph qui lui est apparu, pour venir à son secours. Le voyant tombe alors à genoux et remercie Dieu. Il est rapidement accompagné par ses camarades qui font de même. La nouvelle de l’apparition, et du miracle, se répand très vite dans toute la région.

Il est rapporté que « plusieurs malades éprouvèrent un soulagement sensible dans leurs maux par la seule application de l’eau de la source ». La source est vite considérée comme « miraculeuse », et l’objet de vénération. Dans les jours qui suivent, une foule nombreuse se rend sur place.

Une chapelle est rapidement édifiée, car dès le mois de septembre 1660, les représentants de la commune demandent aux religieux desservant l’église Notre-Dame des Grâces de venir officier dans cette nouvelle chapelle, au service des pèlerins. Après la tourmente révolutionnaire, le lieu connaît une période de renouveau et en 1938, la statue de la Vierge Marie y est couronnée.

Les songes de Joseph

Dieu a aussi révélé à Joseph ses desseins par des songes, de façon analogue à ce qu’il a fait avec Marie quand il lui a manifesté son plan de salut. Dans la Bible, comme chez tous les peuples antiques, les songes étaient considérés comme un des moyens par lesquels Dieu manifeste sa volonté.

Dans le premier songe, l’ange aide Joseph à résoudre son dilemme quant à la grossesse incompréhensible de Marie :

« Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 20-21).

Sa réponse est immédiate :

« Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1, 24).

Grâce à l’obéissance, il surmonte son drame et il sauve Marie.

Dans le deuxième songe, l’ange demande à Joseph :

« Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr » (Mt 2, 13).

Joseph n’hésite pas à obéir, sans se poser de questions concernant les difficultés qu’il devra rencontrer :

« Il se leva dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode » (Mt 2, 14-15)

En Égypte, Joseph, avec confiance et patience, attend l’avis promis par l’ange pour retourner dans son Pays.

Le messager divin, dans un troisième songe, juste après l’avoir informé que ceux qui cherchaient à tuer l’enfant sont morts, lui ordonne de se lever, de prendre avec lui l’enfant et sa mère et de retourner en terre d’Israël (cf. Mt 2, 19-20). Il obéit une fois encore sans hésiter :

« Il se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël » (Mt 2, 21).

Mais durant le voyage de retour,

« apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, (et c’est la quatrième fois que cela arrive) il se retira dans la région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth » (Mt 2, 22-23).

Saint Joseph patron de la Bonne Mort

Un évêque missionnaire irlandais, le Père O. Hair avait été chargé plusieurs années durant, en Afrique du Sud, d’un secteur aussi étendu que l’Angleterre.

De temps à autre, il visitait ses fidèles dispersés. Lors d’une de ces tournées, il s’égare. Ne sachant que faire, il invoque son ange gardien, Saint-Joseph et Notre Dame du Bon Conseil et il continue son chemin, complètement désorienté. Il parvient tout-à-fait par hasard à un groupe de maisons. Un paysan est en train de travailler près de chez lui. « Vous arrivez au bon moment, dit-il au prêtre, dans la maison voisine un homme est mourant. »

L’évêque se rend auprès du moribond. A sa vue, ce dernier se met à pleurer de joie : « O saint Joseph ! Je savais qu’avant de mourir vous m’enverriez un prêtre ! » « Comment cela ? », lui demande le missionnaire. Le malade lui raconte alors : « Je suis irlandais. Quand j’étais enfant, ma mère m’avait appris à prier saint Joseph : Oh saint Joseph, obtenez-moi la grâce d’une sainte mort. J’ai fait cette prière tous les jours de ma vie. A 21 ans, après avoir pris part à la guerre contre les Cafres, je suis resté en Afrique. Quand je suis tombé malade, j’ai prié Saint Joseph avec encore plus de ferveur et voici qu’il m’envoie un prêtre d’une façon inespérée ! »

Le lendemain, le malade mourut dans la paix de Dieu…

La virginité de deux âmes qui se rencontrent en Dieu

Marie, élevée au Temple pendant plus de dix ans, a promis à Dieu de rester vierge, et cette promesse lui tient à cœur par-dessus tout ; elle consent à épouser Joseph, mais elle entend conserver sa virginité.

Le Saint-Esprit agit sur l’âme très pure de Joseph, et il comprend aussitôt qu’il la voit, que Marie doit demeurer vierge, que sa virginité est inséparable d’elle. Marie ne peut être aimée que d’un amour virginal, elle n’inspire que des pensées chastes.

Immédiatement, Joseph est conquis au culte de la sainte virginité. Leur mariage se conclut par le pacte suivant : ils se donneront l’un à l’autre leur virginité en dépôt.

En fait, leurs deux âmes se rencontrent et se compénètrent dans une fusion toute divine.

La virginité est donc la loi de leur mariage, mais tout mariage réclame un fruit, les Juifs de l’époque pensent qu’un mariage n’est béni de Dieu que si des enfants naissent de leur union.

Mais Saint Augustin le déclare :

« Or, ce fruit, Dieu le donne en la personne de Son propre Fils incarné dans le sein de Marie. L’union des deux époux dans les secrets desseins de Dieu tendait au Messie ; le Messie se fait leur enfant. Oui, Jésus peut être appelé à bon droit le fruit virginal de Marie et de Joseph, Il leur est donné pour être leur bien commun ».

Si Joseph n’est pas averti tout de suite de l’Incarnation du Fils de Dieu en sa chaste épouse, c’est pour que le trouble de Joseph ressorte en témoignage de la conception virginale du Sauveur. Ce sont les paroles de l’ange à Saint Joseph.

Il est l’époux de Marie, il est à partir de ce moment-là, l’époux de la Mère de Dieu. Donner un nom à l’enfant était le privilège du père à cette époque. Joseph est, alors, invité par l’ange, à exercer sur l’enfant un droit paternel en lui imposant le nom de Jésus.

Cet épisode de la vie de Marie et de Joseph nous fait comprendre qu’il nous faut fuir les occasions dangereuses, spectacles, films ou autres qui blessent nos âmes, salissent l’innocence, la pudeur, la candeur, la fraîcheur, ôtent l’intégrité, l’authenticité, la probité, la délicatesse, la finesse. Il est important de privilégier ce qui est exempte d’altération, de souillure, de corruption. La Vierge l’a clairement dit à Fatima :

« Il viendra des modes qui offenseront beaucoup Notre-Seigneur. »

Plus qu’une simple vertu, la pureté est un style de vie. Elle renferme une gamme de manifestations qui va bien au-delà du domaine proprement sexuel. Il y a une pureté du corps, mais il y a aussi une pureté du cœur qui exclut, non seulement des actes, mais même des pensées et des désirs «mauvais» (cf. Mt 5, 8.27-28).

Bossuet (1627-1704) dans ses sermons parlent de Marie et Joseph en ces termes :

« Vous voyez la dignité de Marie, en ce que sa virginité bienheureuse a été choisie dès l’éternité pour donner Jésus-Christ au monde ; et vous voyez la dignité de Joseph, en ce que cette pureté de Marie, qui a été si utile à notre nature, a été confiée à ses soins et que c’est lui qui conserve au monde une chose si nécessaire. O Joseph […] Votre pureté est devenue en quelque sorte nécessaire au monde, par la charge glorieuse qui lui est donnée de garder celle de Marie. »  

« Toute la fidélité de ce mariage consiste à garder la virginité. Voilà les promesses qui les assemblent, voilà le traité qui les lie. »

Saint Joseph et Ste Thérèse d’Avila

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) avait une grande dévotion pour Saint-Joseph, elle fut une des plus illustres propagatrices du culte de Saint Joseph. Voici quelques extraits tirés de son livre « Vie écrite par elle-même » : 

« Saint-Joseph m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances ». 
« Je pris pour avocat et patron le glorieux Saint Joseph et je me recommandai instamment à lui. J’ai vu bien clairement que c’est lui, mon père et mon protecteur qui m’a tirée de dangers très grands où il s’agissait de mon honneur et du salut de mon âme. Son assistance m’a procuré plus de bien que je ne savais lui en demander. Je ne me souviens pas de lui avoir jamais rien demandé, jusqu’à ce jour, qu’il ne me l’ait accordé. C’est une chose merveilleuse que les grâces insignes dont Dieu m’a favorisée, et les dangers tant du corps que de l’âme dont Il m’a délivrée par la médiation de ce bienheureux Saint. »
« Le Très-Haut donne seulement grâce aux autres Saints pour nous secourir dans tel ou tel besoin. Mais le glorieux Saint Joseph, je le sais par expérience, étend son pouvoir à tous nos besoins. Notre Seigneur veut nous faire comprendre que, s’il a été soumis sur la terre à celui qu’il appelait son père, il défère également au Ciel, à toutes ses suppliques. Et c’est ce qu’ont vu comme moi par expérience, d’autres personnes auxquelles j’avais conseillé de se recommander à cet incomparable protecteur. A l’heure actuelle, elles sont nombreuses les âmes qui l’honorent et constatent de nouveau la vérité de ce que j’avance. »
« Il m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances… Je faisais célébrer sa fête avec toute la solennité dont j’étais capable… Je voudrais porter tout le monde à la dévotion envers ce glorieux Saint tant j’ai d’expérience de son crédit auprès de Dieu. Je n’ai jamais vu personne lui être vraiment dévoué et l’honorer d’un culte spécial sans avancer dans la vertu, car il favorise singulièrement les progrès spirituels des âmes qui se recommandent à lui. Depuis plusieurs années, ce me semble, je lui demande une grâce le jour de sa fête, et je l’ai toujours obtenue. Lorsque ma supplique est quelque peu de travers, il la redresse pour le plus grand bien de mon âme… Je demande, pour l’amour de Dieu, à celui qui ne me croirait pas d’en faire l’épreuve. Il verrait, par sa propre expérience, combien il est avantageux de se recommander à ce glorieux patriarche et d’avoir pour lui une dévotion spéciale. »
« Je ne sais comment on pourrait penser à la Reine des Anges et à toutes les souffrances qu’elle a endurées en compagnie de l’Enfant Jésus, sans remercier Saint Joseph de les avoir si bien aidés alors, l’un et l’autre. Que celui qui n’a pas de maître pour lui enseigner l’oraison prenne ce glorieux Saint pour guide, et il ne risquera pas de s’égarer…. »
« Un jour, me trouvant dans la nécessité, ne sachant que devenir, ni comment payer quelques ouvriers, Saint Joseph, mon véritable Père et soutien, m’apparut. Il me fit comprendre que l’argent ne me manquerait pas et que je devais passer le marché avec les ouvriers. Je lui obéis sans avoir le moindre denier, et le Seigneur pourvut à tout d’une manière qui parut digne d’admiration…. Ainsi se trouva érigé notre monastère de notre très glorieux Père Saint Joseph, en l’année 1562… Profonde était ma consolation d’avoir accompli ce que le Seigneur m’avait tant recommandé, et d’avoir élevé dans cette localité une église de plus, érigée sous le vocable de mon glorieux Père Saint Joseph qui n’y en avait point encore. »