A Lourdes nous avons « péleriné » par curiosité, sans savoir comment nous y préparer, quels grâces et bienfaits en retirer, comment y honorer et glorifier Dieu à travers les apparitions de ses Saints.
C’est à Cotignac que nous faisons un pèlerinage, ce printemps 2015, tout en comprenant les erreurs de celui de Lourdes, et, un peu plus avancés dans notre foi depuis un an d’application. Il est prévu de faire à pied, aller et retour, la distance de trois kilomètres et demi qui séparent le sanctuaire de Notre Dame des Grâces de la source de St Joseph au Mont Bessillon. Cliquez sur les liens suivants pour lire mes articles sur les apparitions de Cotignac :
Après la messe à Saint-Pré, les voitures prennent la route. Pique-nique dans les jardins du sanctuaire puis chapelet près de la chapelle St Bernard qui était apparu à Jean de la Baume au côté de la Sainte Vierge en 1519.
C’est l’heure de monter au Mont Bessillon, le chemin qui serpente dans les collines est caillouteux et très irrégulier avec plusieurs descentes et montées. Je n’ose pas m’y aventurer, vu les difficultés à la marche que j’éprouve de plus en plus fortement. J’aurais pourtant bien aimé marcher avec les autres dans cette garrigue aux senteurs de pins et de thym. Je m’installe donc dans la voiture de Sébastien, prête à attendre leur retour pendant plusieurs heures.
Notre amie, Haude R., voyant que je n’ose pas m’associer aux autres, me propose de me véhiculer par la route. Elle se prive pour moi de la joie de cette marche, aussi j’accepte avec plaisir et reconnaissance. Bien sûr nous arrivons bien avant les marcheurs, nous en profitons pour remplir les bidons que nous avons emportés, avec cette eau de source si pure et si fraîche. Nous bavardons gentiment quand nous entendons les chants des pèlerins qui arrivent. C’est solennel et gai en même temps !
Chaque famille remplit ses bidons et bouteilles, et pour terminer la journée, chants et bénédiction près du monastère St Joseph du Bessillon, les marcheurs prennent le chemin en sens inverse, et nous les retrouvons près des voitures laissés au sanctuaire Notre Dame des Grâces.
Ce fut simple, gai et frais, une belle journée de prières, de nature, de fraternité, d’amitié, tous unis par la même Foi et la même reconnaissance pour le Créateur du monde.
Les mois passent, nous nous instruisons et commençons à envisager de nous rapprocher d’Angers pour avoir cette qualité de l’enseignement diffusé par les moines dominicains dont nous apprécions vraiment les sermons et autres diffusions sur leur site. Leur enseignement est d’une grand richesse.
Surtout que la petite ville dans laquelle nous habitons devient très insécure. Une commerçante avec qui j’ai noué des liens d’amitié et qui tient sur la place centrale une boutique de vitraux et calligraphies voit de moins en moins de clients car sur les quelques marches qui sont devant sa porte, de jeunes « voyous » sont assis et bloquent le passage. La pharmacienne d’à côté ferme son échoppe entre 18h et 20h d’une façon irrégulière car elle s’est plusieurs fois fait agresser et voler sa recette. Le soir, le village est vide, la population craint de se faire attaquer ou malmener. Un vieil habitant nous dit que moins de 10 ans auparavant, les soirs d’été, la vieille ville grouillait de monde jusqu’à 22/23 heures afin de profiter de la fraîcheur… Aujourd’hui, la place est vide dès 19h. Le marché provençal très important jusqu’à peu de temps, perd ses meilleurs forains, bref, en quelques années tout a bien changé !! Quand Sébastien vient me voir dans mon studio, il gare sa voiture devant ma porte et la retrouve souvent couverte de crachats !!!
Et puis la famille R. avec laquelle nous nous sommes liés d’amitié part s’installer à Brest pendant l’été 2015. Lui est militaire et c’est sa dernière affectation avant sa retraite. Ils ont l’intention de commencer à chercher une maison de campagne près d’Angers pour se rapprocher de ces moines qu’ils apprécient comme nous. Tout cela donne matière à notre réflexion.
Nous commençons à nous renseigner sur la région angevine : climat, immobilier, transports… et alors qu’il m’est fortement conseillé de me faire opérer car ma coxarthrose droite me fait de plus en plus souffrir et que je regarde, comme par hasard, sur le Net quels sont les meilleurs cliniques ou hôpitaux, je trouve l’info suivante : un chirurgien classé 7ème sur les 50 meilleurs spécialistes des prothèses de hanche opère justement à Angers… Tiens, tiens, encore un atout supplémentaire, peut-être !
Pourtant je refuse plutôt catégoriquement cette opération, j’ai été tellement malmenée par la médecine allopathique. Chaque fois que j’ai subi une opération, il y a eu soit une erreur de diagnostic, soit des effets iatrogènes, soit des infections très invalidantes… Bref je n’ai plus du tout confiance, je souffre mais comment serais-je si j’accepte l’opération ? J’ai lu des témoignages d’opérations ratées assez inquiétants !!! Actuellement je marche en souffrant, mais je marche, or certaines personnes n’ont plus pu marcher du tout après leur opération ?!?!?
Je viens de me rendre compte que je vous ai raconté mes difficultés lors de notre pèlerinage et de ma retraite et, que j’ai omis une autre expérience importante sur le chemin de ma conversion.
Voilà, c‘était début novembre, monsieur l’abbé P. le prêtre que nous avons rencontré en août 2014, est venu passer quelques jours dans notre région. Son sermon du dimanche m’interpelle profondément.
Novembre c’est le mois des âmes du Purgatoire, il nous faut prier beaucoup pour elles et, les huit premiers jours de ce mois, l’Eglise nous demande d’aller chaque jour visiter un cimetière et d’y réciter quelques prières pour leur délivrance.
Cette pratique ne nous paraitra évidente que l’année suivante avec Sébastien après en avoir approfondi tous les bienfaits.
Je n’avais que très, très peu entendu parler du Purgatoire dans ma vie. Ce sermon me bouleverse, je peux alors continuer à agir pour les personnes que j’ai aimées et qui ne sont plus, les aider, les secourir et leur montrer ainsi que je les porte toujours dans mon cœur, et une fois délivrées, elles pourront à leur tour m’aider, moi et ceux à qui je les confierai. Quelle merveilleuse croyance que cette Communion des Saints !
En fait, immédiatement après la mort, il y a un jugement particulier qui offre le Ciel aux saints, fait tomber ceux qui ont péché contre l’Esprit aux Enfers, et pour ceux qui n’ont pas expié l’intégralité de leurs fautes (ces fautes par ailleurs pardonnées par le sacrement de pénitence), il y a donc cet état intermédiaire, le Purgatoire. C’est au Purgatoire que nous nous lavons de nos fautes, que nous expions ou continuons d’expier les fautes que nous n’aurions pas eu la volonté ou la capacité d’expier par des pénitences, des privations volontaires ou des actes de charité de notre vivant. Pour atteindre le Paradis, il nous faut nous purifier, supporter quelques souffrances afin d’éliminer toutes les scories qui déparent notre robe de noces, comme l’or est purifié par le feu. Rien de souillé ne peut se trouver auprès de Dieu.
Notre âme, au sortir de cette vie, éprouve un violent désir d’être unie à Dieu, car elle n’est plus limitée par le corps et entrevoit l’immensité du bonheur du Ciel. Le tourment qu’elle éprouve de la privation de la vision de Dieu est alors terrible en allant au Purgatoire, et n’est tempéré que par la certitude qu’il finira. Quant à la peine des sens par le feu, elle atteint des degrés de souffrance bien supérieures à toutes nos souffrances terrestres.
Tout chrétien doit chercher à éviter le Purgatoire, non seulement pour en éviter les peines, mais aussi pour accomplir la volonté de Dieu :
« Soyez parfaits comme votre Père du Ciel est parfait. »
C’est possible en nous préservant des plus petites fautes et en expiant par la pénitence les péchés dont nous avons obtenu le pardon.
Dans les jours qui suivirent ce sermon, j’achetais à l’association Notre Dame du Pointet trois petits fascicules de l’abbé Alain Delagneau : « le manuscrit du Purgatoire », « Pleins feux sur le Purgatoire », « Un mois avec les âmes du Purgatoire ». Une mine d’informations, de témoignages bouleversants et de prières !
Il me fut recommandé pour parfaire cette connaissance de me procurer le « Manuel de la Confrérie pour la délivrance des âmes délaissées du Purgatoire ». Une dévotion à ajouter à mes « prières du matin », avec une prière à « Notre Dame Auxiliatrice des âmes du purgatoire », et une à « St Michel archange » qui a été chargé par Dieu d’introduire au Ciel les âmes des élus.
Et un an plus tard, j’adhérais à cette Confrérie et m’engageais par l’Acte héroïque de Charité à venir en aide aux défunts de ma famille, mes amis et mes bienfaiteurs.
Mais qui sont donc mes bienfaiteurs pour lesquels il m’est demandé de prier en dehors de ma famille et de mes amis ? C’est le prieur de Toulon qui me répond l’air étonné que je ne puisse pas me rendre compte de qui il peut s’agir : « Le prêtre qui vous a baptisé, celui qui vous a fait faire votre première communion, l’évêque et le prêtre de votre confirmation, tous ceux qui témoignent devant vous de leur foi ou ceux qui vous éclairent, vous conseillent dans votre progression spirituelle etc…etc… ».
C’était comme si mes yeux et mon cœur s’ouvraient… enfin… sur les autres, coincée que j’avais été et que j’étais toujours dans mes souffrances et dans mes manques…. Que de travail encore, que de conscientisations sont à faire… encore !
Mais j’ai confiance, le Seigneur va m’aider à remédier à tous mes manquements, à en éprouver une vraie contrition ! Petit à petit sans me bousculer ! Avec une patience admirable ! Dieu soit loué !
Bernadette Soubirous était la fille aînée d’une famille nombreuse de Lourdes. Elle avait quinze ans quand, un jour, allant à Massabielle ramasser du bois mort, elle vit apparaître une « Dame » dans l’ouverture du rocher, au-dessus d’un églantier. La Dame qui devait, le 25 mars suivant, révéler son nom, « l’Immaculée Conception », apparut dix-huit fois à Bernadette du 11 février au 16 juillet 1858, ce qui fut pour elle l’occasion de toutes sortes d’humiliation et de mauvais traitements.
Ces apparitions n’empêchèrent pas Bernadette de garder toute sa simplicité, doublée d’une légère et bonne espièglerie ; et, dès lors Bernadette sentit naître un elle le désir d’entrer chez les Carmélites.
De 1860 à 1866, presque toujours malade, elle resta à Lourdes comme pensionnaire chez les Sœurs de l’Hospice. En juillet, après des adieux déchirants à la Grotte, Bernadette entra comme postulante chez les sœurs de la Charité à Nevers, dans le dessein bien arrêté de se cacher et de disparaitre de ce monde.
Presque constamment malade, ici aussi, elle est nommée aide-infirmière. Treize ans durant, elle sera très durement menée par la Supérieure Générale qui, ne croyant pas à ses apparitions, la traitait de « bonne à rien ». D’une nature très sensible, Bernadette ressentait fortement ces humiliations et luttait constamment pour réprimer les vivacités et sautes d’humeur de son tempérament.
Durant ses deux dernières années, les souffrances physiques et morales redoublant, elle s’offrit à Dieu comme victime. Ayant reçu un crucifix sur son lit de douleurs, elle écrivit :
« Je suis plus heureuse avec mon Christ sur mon lit qu’une reine sur son trône ». Elle expira le 16 avril 1879, à 35 ans, en récitant l’Ave Maria.
Tous ceux qui ont approché Bernadette, les Sœurs de l’Hospice de Lourdes, comme celles de Nevers, ont témoigné de son humilité extraordinaire :
« La Vierge s’est servie de moi comme d’un balai, disait-elle. Quand un balai a fini son travail, on le met derrière la porte, et il y reste. »
Avec le recul, la réflexion et l’éclairage apportés par mes méditations et oraisons, six ans après ces deux expériences malheureuses (octobre 2014 et janvier 2015) et qui n’ont pas porté leurs fruits, il me vient une image pour illustrer mes difficultés :
C’est début 2014 que j’ai commencé l’ascension de ma montagne spirituelle, le chemin est souvent ardu, pierreux, épineux, avec des endroits plats, reposants et festifs, et des montées presque vertigineuses beaucoup plus dures. Quand j’ai attaqué cette ascension, j’ai vérifié mon équipement, et surtout mes chaussures de marche, je prévoyais un certain confort pour ne pas me décourager en chemin. Je n’étais pas seule pour faire ce cheminement et j’attendais de l’aide de ceux qui connaissaient le parcours.
Je viens de comprendre que seul le but est important : Dieu dans Sa Majesté et Sa Gloire, avec à Ses côtés, Son Fils qui s’est assujetti à la nature humaine, a accepté la colère son Père, cette colère qui nous était destinée puisque ce sont nos péchés qui Le mettent en colère.
« Il s’est fait péché pour nous », nous dit Saint Paul.
Il s’est porté caution pour nous. Et la colère terrible de Son Père bien-aimé s’est déversée sur Lui et l’a poussé à accepter des souffrances épouvantables pour expier pour nous et nous racheter et nous ouvrir les Portes du Ciel.
Il me faut absolument tenter de me sanctifier pour m’approcher au plus près de ce Dieu, tout-puissant et omniscient qui m’appelle et se soucie de l’éternité bienheureuse de mon âme, m’approcher au plus près de ce qui seul est Vrai, Beau et Bien. Comment ne pas Lui répondre et ne pas Lui rendre Son regard d’amour ?
Peu importe les embûches du chemin ; si seul le but me motive, je recevrai les grâces nécessaires, j’en suis bien persuadée, pour ne pas me focaliser sur les inconvénients de la route, les dépasser, les sublimer et n‘avoir que le but en tête ! Seigneur, mon Dieu, ayez pitié de moi, aidez-moi et accueillez-moi dans votre ineffable Bonté !
Ce n’est que maintenant, 6 ans plus tard, que je commence à saisir le sens et les bienfaits de mes prières et méditations dans lesquelles je m’investis chaque matin ! Dieu soit loué ! Mais j’ai bien d’autres expériences à vous raconter avant d’en arriver là où j’en suis de cette évolution spirituelle.