Et voilà, fin mai arrive, Sébastien a loué un petit camion de déménagement et a déjà fait un voyage avec un ami pour transporter nos meubles et effets personnels jusque chez nos chers amis qui nous prêtent leur maison. Premier juin 2016, nous prenons la route, avec un arrêt prévu à Etroussat entre Vichy et Montluçon pour déposer chez monsieur l’abbé P. une chasuble et des ornements d’autel qu’une fidèle de Saint-Pré lui a remis à neuf.
Après cette escale bienvenue et riche de partages et discussions, nous reprenons la route pour La Touche aux Anes, c’est le nom du hameau de 3 maisons où nous allons emménager. La maison de nos amis est très belle avec un grand terrain boisé. Elle date du 17ème siècle et était un lieu de repos pour les marchands de sel et leurs ânes, ces ânes transportaient le sel ramassé sur la côte océane. En face de leur maison il y a une tout petite chapelle dont l’histoire est originale :
Un paysan trouva une statue de Marie en bois dans un champ. Il la ramassa et la porta à son curé. Le lendemain la statue avait disparu et le paysan la retrouve quelques jours plus tard là où il l’avait trouvé la première fois dans le champ. Il la reprend et la ramène à l’église, et ce manège se reproduit plusieurs fois. Le curé comprenant que cette statue désire apparemment rester dans ce champ décide de faire construire une chapelle pour l’y abriter !
Nous déposons nos cartons dans un de leurs garages où se trouvent déjà nos meubles et nous installons dans deux jolis chambres.
Au mois d’août, nos amis viennent passer quelques jours de vacances, nous envisageons de leur laisser la place en louant un mobil-home dans un camping. Mais pour eux, il n’en est pas question ! Ils sont bien décidés à continuer à nous héberger malgré la gêne que nous leur faisons très certainement subir.
Tous les jours, nous visitons des maisons à vendre, mais nous n’en trouvons pas qui nous conviennent. Celles qui seraient dans notre budget sont toujours trop éloignées d’Angers. Nous savons que nous aurons à nous déplacer souvent jusqu’au couvent des dominicains pour les messes, mais aussi pour différentes cérémonies, instructions, réunions, conférences qu’ils organisent très fréquemment. Ils sont très actifs dans leur apostolat.
C’est alors que notre amie nous demande si nous avons fait une neuvaine à Saint Joseph… ?! afin qu’il nous aide dans notre recherche.
Comme Sébastien vient juste de changer sa vieille voiture très inconfortable, nous nous proposons pour emmener avec nous une amie de Draguignan, un jeune homme de Toulon et le fils aîné de nos amis de Brest qui passent quelques semaines chez nous pour nous aider dans la préparation de notre déménagement prévu début juin dans la maison de campagne de ses parents. Trajet Brignoles-Le Puy : 340 kms.
Comme nous y allons pour le week-end, nous retenons une chambre d’hôtel pour nous et notre amie, le jeune homme de Toulon ira au camping avec sa tente et le fils de nos amis rejoindra ses parents et ses frères et sœurs venant de Brest et qui logent dans un couvent.
La marche proposée est de plus de 10 kms, et malheureusement je suis bien incapable de la faire surtout après le trajet en voiture. Ma hanche, mes jambes, mes lombaires me font de plus en plus souffrir. Nerfs sciatique et crural régulièrement coincés. On me parle d’opérations mais je ne veux pas y aller, absolument pas ! J’ai eu souvent trop de malchances avec la médecine allopathique. Je n’ai plus confiance.
Sébastien me dépose à l’église et j’attends avec d’autres personnes faibles ou fragiles ou handicapées l’arrivée des marcheurs pour que la messe puisse être célébrée !
La soirée est amicale avec un repas simple servi dans le couvent tout proche et réunissant les pèlerins qui le désirent.
Le lendemain, après la messe du matin et une petite instruction très intéressante sur les bienfaits et l’importance des pèlerinages, nous allons jusqu’à la cathédrale et là, après plusieurs prières, je m’étends sur la « Pierre des Fièvres » en demandant la guérison…
Et je l’ai « mon » miracle, en redescendant de la cathédrale, clopin-clopant, accrochée au bras de Sébastien d’un côté, et appuyée sur ma canne de l’autre, je m’entends dire :
« Il va me falloir me renseigner sur les bons chirurgiens de France pour savoir où ils opèrent. »
C’est moi qui vient de dire ça alors que j’étais farouchement hostile à toute opération et ne voulait pas en entendre parler !!! Sébastien n’en revient pas et nous comprenons que ma guérison, si je dois l’obtenir, se doit de passer par une opération. Et surtout que je dois réapprendre à faire confiance ! une fois de plus : Deo gratias !
L’église du Puy où La Sainte Vierge apparut en 430, revendique hautement et à juste titre son droit d’aînesse et de suzeraineté sur la terre de Lourdes qui, elle aussi reçut la visite de la Vierge Marie 1400 ans plus tard, en 1858.
Voici comment Le Puy a été lié à Lourdes :
En 778, Charlemagne tente de chasser l’envahisseur musulman du sud de la France. Il assiège la citadelle de Mirambelle (forteresse médiévale du pays de Bigorre, ancêtre du château de Lourdes) occupée par le seigneur sarrasin Mirât. Lassé par la résistance opiniâtre de Mirât, Charlemagne s’apprête à lever le siège lorsque Turpin, évêque du Puy-en-Velay, et compagnon de Charlemagne, a une inspiration et obtient l’autorisation d’aller parlementer avec l’assiégé.
Il propose à Mirât de se rendre, non pas au souverain, mais… à la Reine des Cieux.
La proposition plaît au chef Maure qui accepte d’aller rencontrer cette Reine des Cieux apparue trois siècles plus tôt au Puy-en-Velay. Là, il dépose ses armes aux pieds de la Vierge du Puy, et peu de temps après, se fait baptiser. Le jour de son baptême, Mirât prend le nom de Lorus qui, transmis à la ville, deviendra plus tard « Lourdes ».
Lors de sa reddition Mirât écrivit qu’il :
« ne connaît aucun mortel au-dessus de lui et préfère la mort à la honte de la capitulation ; qu’il rend les armes au serviteur de Notre-Dame, et est prêt à recevoir le baptême, à condition que son comté ne relève jamais, soit pour lui soit pour ses descendants que d’Elle seule. »
Voilà pour l’histoire du Puy qui est également une des étapes pour St Jacques de Compostelle !
(A suivre avec le récit de notre pèlerinage de la Pentecôte 2016)
C’était le dimanche qui précédait la fête de l’Ascension. Comme d’habitude, les 3 petits bergers, Lucie, François et sa sœur Jacinthe, avant de sortir avec leurs brebis, s’étaient rendus tôt matin à l’église paroissiale pour entendre la première messe dominicale, celle qu’on appelle dans le pays, la « Messe des âmes », parce qu’on y prie spécialement pour les défunts.
La messe finie, les enfants revinrent à la maison, prirent le sac qui contenait leur repas, et allèrent, avec les brebis, jusqu’à un terrain appartenant aux parents de Lucie à la Cova da Iria qui signifie, la tombe de Iria, en souvenir de Sainte Iria (Irène) qui avait préféré mourir plutôt que perdre sa pureté.
Ils traversèrent lentement la lande pour permettre aux brebis de brouter le long du chemin et arrivèrent à l’endroit désigné peu avant midi. Ils ouvrirent alors leurs sacs de provisions, ils se signèrent, comme ils en avaient l’habitude, récitèrent un « Notre Père », et se mirent à manger, en prenant soin cependant de garder quelque chose pour le soir, avant de reprendre le chemin de la maison. Ils dirent ensuite les Grâces et récitèrent le chapelet puis, en haut de la pente de la Cova da Iria, se mirent à construire, pour s’amuser, un petit mur autour d’un buisson, quand soudain ils virent comme un éclair.
Ils se regardent tout surpris. Ils savent qu’il n’y a pas d’éclair sans orage. Ils lèvent les yeux vers le ciel, mais il n’y a le moindre indice de pluie. Pas le plus léger nuage ne vient obscurcir l’azur du ciel. Pas le plus léger souffle de vent. Le soleil est splendide, l’atmosphère chaude et calme.
Cependant, ils décidèrent de rentrer à la maison. Les petits descendirent donc la pente, poussant les brebis en direction de la route.
Arrivés à la moitié de la pente, environ à la hauteur d’un petit chêne-vert qui se trouvait là, ils virent un autre éclair puis une Dame toute vêtue de blanc, et qui répandait la lumière autour d’Elle.
Surpris par cette Apparition, les enfants s’arrêtèrent à environ 1m50 de distance d’Elle. Alors la Dame dit :
– N’ayez pas peur, je ne vous ferai pas de mal. – D’où venez-vous ? demanda Lucie.
– Je suis du Ciel, répondit Notre-Dame. – Et que voulez-vous de moi ?
– Je suis venue vous demander de venir ici pendant six mois de suite, le 13, à cette même heure. Ensuite, je vous dirai qui je suis et ce que je veux. Après je reviendrai encore ici une septième fois. – Est-ce que j’irai au Ciel ? dit l’enfant.
– Oui, tu iras. – Et Jacinthe ?
– Aussi. – Et François ?
– Aussi, mais il devra réciter beaucoup de chapelets.
Lucie demanda au sujet de deux jeunes filles mortes depuis peu : Maria, 16 ans, et Amélia, 19 ans, qui allaient chez elle apprendre à tisser :
– Est-ce que Maria est déjà au Ciel ? – Oui, elle y est.
– Et Amélia ? – Elle sera au Purgatoire jusqu’à la fin du monde.
Il semble que cette jeune fille soit décédée dans des circonstances comportant un irrémédiable déshonneur en matière de chasteté.
– Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ? – Oui, nous voulons.
– Vous aurez alors beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort.
Pendant qu’Elle prononçait ces paroles, Notre-Dame ouvrit les mains et, comme par un reflet qui émanait d’Elle, une lumière intense s’en dégagea. Lucie dit plus tard que « cette lumière intense pénétra notre cœur jusqu’au plus profond de notre âme. Elle nous faisait nous voir nous-mêmes en Dieu, qui était la lumière, plus clairement que nous nous voyons dans le meilleur des miroirs ».
Les enfants se mirent à genoux en récitant intérieurement cette prière : « Ô, Très Sainte Trinité, je Vous adore. Mon Dieu, mon Dieu, je Vous aime dans le Très Saint-Sacrement. »
Avant de partir, Notre-Dame ajouta :
– Récitez le chapelet tous les jours afin d’obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre.
– Quand arrivera la fin de la guerre ?
– Je ne peux le dire encore, tant que je ne t’ai pas dit aussi ce que je veux.
Après ces paroles, Elle s’éleva doucement, en direction du levant, jusqu’à disparaître dans le Ciel. La lumière qui l’environnait semblait lui ouvrir un chemin.
Cette première Apparition dura environ 10 minutes, François vit la Très Sainte Vierge mais n’entendit pas ses Paroles. Jacinthe, elle, voyait et entendait tout, mais n’osa pas parler à Notre-Dame. Seule Lucie eut le privilège de dialoguer avec Elle. Sur le chemin du retour, les enfants décidèrent de n’en rien dire à personne, craignant de n’être pas cru.
Jacinthe, oubliant sa promesse de ne rien dire, en parla aussitôt à ses parents. Ces derniers interrogèrent le petit François qui confirma tout ce qu’avait raconté sa sœur. Cette révélation arriva aux oreilles de Maria, sœur de Lucie. Questionnée, la petite voyante, dut tout raconter pour ne pas mentir, et la nouvelle se sut dans tout le bourg. Ses parents ne croiront pas à ce qui se raconte, et Lucie se fera donc très sérieusement gronder ; ce qui explique que, plus tard, Jacinthe ne dira plus rien sur ce qu’elle verra.
L’information vint jusqu’aux oreilles du Curé-Prieur de Fatima qui se montra assez perplexe et interrogea maladroitement les pastoureaux. Les petits enfants, impressionnés par l’attitude et le ton sévère du curé, ne gagnèrent pas sa confiance. Jacinthe observa même un mutisme total.
Offusqué, l’abbé durcit sa position et transmit le compte rendu de l’interrogatoire au Cardinal du diocèse de Fatima, qui conclut : « il faut se tenir résolument à l’écart de cela ». Dès lors, le curé se conforme à cette directive, en se montrant très hostile aux événements de la Cova da Iria.
(A suivre avec la prochaine apparition du 13 juin 1917)
Pentecôte 2016. Le pèlerinage du Grand Pardon au Puy en Velay est organisé pour le jubilé de 2016.
Nous décidons d’y aller…
Cette fois, je n’irai pas animée par la curiosité comme je l’ai fait à Lourdes, J’ai bien l’intention d’y aller pour y prier et en retirer les quelques grâces qui me sont nécessaires pour progresser dans ma vie spirituelle. J’y vais dans le même état d’esprit qu’à Cotignac ! Je me renseigne alors sur Le Puy en Velay, sur ce qu’est un jubilé.
Une année jubilaire est accordée avec abondance de grâces chaque fois que le 25 mars, date de l’Annonciation, coïncide avec le Vendredi Saint. C’est une rencontre merveilleuse entre le mystère de l’Incarnation et celui de la Rédemption. Or, en 2016, le Vendredi Saint était le 25 mars. Le prochain jubilé n’aura lieu qu’en 2157 !
Pourquoi au Puy en Velay ? Parce que la Sainte Vierge y est apparue pour la première fois en France en 430. En voici l’histoire :
St Georges et l’apparition de la Vierge Marie au Puy en l’an 430.
St Pierre envoya St Georges et St Front évangéliser les hauts plateaux du Centre de la Gaule.
Mais lorsqu’ils atteignirent une petite ville au nord de Rome, St Georges mourut. Abattu, St Front repartit pour Rome où St Pierre lui remit son bâton de marche, lui demandant de le déposer sur la tombe du défunt, enseveli depuis six jours. Saint Front s’exécuta et Saint Georges ressuscita ! Tous deux reprirent leur route. Ils évangélisèrent la Haute-Loire et ses environs.
Peu avant de mourir « pour la seconde fois » de façon très paisible parmi ses ouailles du Puy en Velay où il avait été nommé évêque, St Georges se rendit sur le Mont-Anis où une veuve venait d’être miraculeusement guérie par l’intercession de la Vierge Marie. Cette pieuse femme, baptisée par saint Front, souffrait d’une forte fièvre, elle s’était sans succès soumise à la médecine des hommes. Elle s’était alors adressée à la Sainte Vierge qui lui fit entendre ces paroles :
« Levez-vous, ma fille, du lit où vous ne sauriez trouver la santé, et allez la chercher sur le Mont-Anis où elle vous sera rendue ».
Elle se fit porter au lieu indiqué, y vit une grande pierre noire et carrée (cette pierre appelée par la suite « La Pierre des Fièvres » était un autel sur lequel les druides accomplissaient les cérémonies de leur culte), elle s’y étendit pour se reposer et s’endormit. Dans son sommeil lui apparut une Dame rayonnante de clarté, entourée d’anges. Elle s’enhardit à demander quelle était cette reine :
« C’est, répondit un des anges, l’auguste Mère du Sauveur qui, entre tous les lieux du monde, s’est choisi spécialement cet endroit, pour y être servie et honorée jusqu’à la fin des siècles ; et afin que vous ne preniez pas ce que vous voyez pour un vain songe, sachez que la guérison que vous désirez vous est accordée ».
Ce n’est qu’après plusieurs autres guérisons miraculeuses et apparitions que l’actuelle cathédrale du Puy fut construite. Elle renferme toujours, de nos jours, la « Pierre des Fièvres ».