Lettre d’un soldat sauvé par l’archange St Michel

Pour clore le mois des anges, voici une lettre écrite par un jeune Marine à sa mère alors qu’il était hospitalisé après avoir été blessé au combat en Corée, en 1950. Cette lettre est venue entre les mains d’un aumônier de la Marine de guerre qui a certifié à tous ceux qui lui posaient la question que cette histoire est vraie.


Ma chère Maman,

Je n’oserais jamais écrire cette lettre à quelqu’un d’autre que toi parce que personne ne voudrait me croire. Peut-être même que toi aussi tu trouveras ça difficile à croire, mais il faut que je le dise à quelqu’un.
Pour commencer, je suis à l’hôpital. Mais ne t’inquiète pas, tu m’entends, ne t’inquiète pas. J’ai été blessé mais je vais bien, O.K. Tu comprends, je vais bien. Bon. Le médecin m’a dit que je serai debout dans un mois.
Mais c’est pas ça que je veux te raconter.
Tu te souviens, quand je me suis engagé dans les Marines, l’année dernière ? Tu te souviens quand je suis parti, que tu m’as dit de réciter une prière à St Michel tous les jours ? C’était pas la peine de me le dire parce que, d’aussi loin que je me souvienne, tu m’as toujours dit de prier St Michel Archange. Tu m’as même donné son nom. Eh bien, je l’ai toujours fait.
En arrivant en Corée, j’ai même prié encore plus fort.
Tu te rappelles la prière que tu m’as apprise ?
Eh bien, je l’ai récitée tous les jours. Parfois en marchant et quelquefois pendant les haltes, mais toujours avant de m’endormir. Je l’ai même apprise à des copains.
Bon, eh bien, un jour, je faisais partie d’une patrouille de reconnaissance en territoire ennemi, loin en avant des lignes. On avançait péniblement et il faisait très froid. Mon haleine, on aurait dit de la fumée de cigare.
Je croyais connaître tous les gars de la patrouille, mais un Marine que j’avais jamais vu auparavant est venu marcher à côté de moi. C’était le plus grand Marine que j’avais jamais vu. Il faisait au moins 1 m 90 et il était bâti à l’avenant. Je me sentais rassuré d’avoir un type comme ça à côté de moi.
En tout cas, on continuait à marcher. Le reste de la patrouille s’est déployé. Juste pour amorcer la conversation, j’ai dit, « Fait froid, hein », et puis j’ai ri. J’étais là à risquer de me faire tuer d’une minute à l’autre et je lui parlais du temps qu’il faisait.
Il a semblé comprendre. Je l’ai entendu rire doucement.
Il a dit, « Je me suis engagé à la dernière minute. Je m’appelle Michel. »

Surpris, j’ai répondu, « Ah oui ? moi aussi je m’appelle comme ça. »
Il a dit, « Je sais », et il m’a récité la prière que tu m’avais apprise.
Comment pouvait-il savoir mon nom et cette prière que tu m’avais apprise ? Après quoi je me suis dit en souriant que tous les gars me connaissaient dans l’unité. J’avais appris cette prière à tous ceux qui voulaient l’entendre. Y en a même qui m’appelaient St Michel !
On est restés sans rien dire un moment, puis il a brisé le silence. « On va bientôt avoir des ennuis. » Il ne souriait plus.
On va avoir des ennuis… Je me disais, ouais, comme on est entourés par les communistes, c’est pas vraiment une grande nouvelle !
La neige a commencé à tomber à gros flocons. Bien vite, on ne pouvait plus rien voir devant soi et j’avançais dans un brouillard blanc de particules mouillées et collantes. Mon compagnon a disparu de ma vue.

Soudain inquiet, j’ai crié, « Michel ! »
J’ai senti sa main sur mon bras. Sa voix était riche et forte, « Ça va bientôt s’arrêter ».
Il avait raison. Après quelques minutes, la neige a cessé aussi rapidement qu’elle avait commencé. Le soleil étincelait.
Je me suis retourné pour voir où était le reste de la patrouille. Il n’y avait plus personne en vue. On les avait perdus dans la bourrasque. On arrivait sur une petite montée et j’ai regardé devant moi.
Maman, mon cœur s’est arrêté net.
Ils étaient sept. Sept soldats communistes avec leurs vestes et leurs pantalons matelassés et leurs drôles de petits chapeaux. Mais il n’y avait rien de drôle à ce moment-là. Les sept fusils étaient braqués sur nous.
J’ai crié « Couche-toi, Michel ! » et je me suis jeté à terre.
J’ai entendu les coups de feu tirés presque en même temps. Les balles sifflaient. Michel était resté debout.
Maman, ces types ne pouvaient pas le manquer, pas à cette distance. Je m’attendais à le voir se faire déchiqueter en morceaux.
Mais il était là, sans même essayer de tirer. J’ai pensé qu’il était paralysé par la peur. Ça arrive parfois, maman, même aux plus braves. En tout cas, c’est ce que je pensais.

Alors je me suis levé pour le tirer par terre, et c’est là que j’ai été touché. J’ai senti comme une brûlure dans ma poitrine. Je m’étais souvent demandé ce qu’on ressentait quand on est touché. Maintenant, je sais.
Je me souviens d’avoir été porté par des bras solides, des bras qui m’ont déposé très doucement sur un tapis de neige. J’ai ouvert les yeux, pour un dernier regard. J’étais en train de mourir. J’étais même peut-être déjà mort et je me souviens d’avoir pensé, eh bien, c’est pas si terrible.
Peut-être que je fixais le soleil. Ou alors c’était le choc, mais il m’a semblé voir Michel de nouveau debout. Mais cette fois, il avait le visage illuminé d’une splendeur terrible.
Comme je t’ai dit, peut-être que j’avais le soleil dans les yeux, mais Michel avait l’air de changer pendant que je le regardais. Il devenait plus grand, ses bras s’étiraient. C’est peut-être parce que la neige recommençait à tomber, mais il était entouré de lumière, comme un ange. Et il avait une épée à la main, une épée qui resplendissait de millions d’éclats.
Eh bien, c’est la dernière chose dont je me souviens avant que les copains me retrouvent. Je ne savais pas combien de temps avait passé. De temps en temps la douleur et la fièvre me laissaient un moment de répit. Je me souviens de leur avoir dit que l’ennemi était juste devant nous.
J’ai demandé, « Où est Michel ? »
Je les ai vus qui se regardaient. « Où est qui ? » a demandé quelqu’un.
« Michel, Michel, le grand Marine qui marchait à côté de moi juste avant qu’on entre dans la rafale de neige. »
« Mon gars, a dit le sergent, y a personne qui marchait à côté de toi. Je t’ai jamais perdu de vue. Tu t’en allais trop loin. J’allais t’appeler au moment où t’as disparu dans la bourrasque. »
Il m’a regardé d’un air curieux. « Mais comment t’as fait ça, mon gars ? »
« Comment j’ai fait quoi ? » J’étais presque en colère malgré ma blessure. « Michel, ce Marine, et moi on allait juste… »
« Mon gars, dit doucement le sergent, c’est moi qui ai choisi les hommes de cette unité, et y a pas d’autre Michel que toi. T’es le seul Michel ici. »
« Mais comment t’as réussi à faire ça, mon gars ? On a entendu des coups de feu. Y a pas un seul coup qui a été tiré avec ton fusil et y a pas un gramme de plomb dans les sept corps qui sont couchés là, derrière la colline. »
J’ai rien répondu. Qu’est-ce que j’aurais pu dire ? Je restais là, bouche bée et stupéfait.
C’est le sergent qui a repris calmement en disant, « Mon gars, les sept soldats qui sont là ont tous été tués d’un coup d’épée ».
C’est tout ce que je peux te dire, maman. Encore une fois, c’était peut-être le soleil dans mes yeux ; c’était peut-être le froid, ou la douleur, je sais pas, mais c’est ce qui est arrivé.

Gros baisers, Michel.

Aujourd’hui 29 septembre, fête de St Michel archange

Saint Michel est l’archange, c’est-à-dire le chef des anges, celui qui incarne les forces du Bien dans le combat permanent mené contre le Mal. Son rôle l’amène notamment à protéger les portes du Paradis. C’est là, à l’entrée du royaume de Dieu, que Saint-Michel affronte le dragon qui symbolise Satan et parvient à le terrasser.  

Le combat de l’archange saint Michel contre le Dragon, figure allégorique du mal, est évoqué dans l’Apocalypse de saint Jean. À l’issue de la lutte de l’archange contre les anges rebelles, le Dragon est terrassé et précipité sur la terre.

Il est donc par excellence l’ange du combat (on le représente toujours avec une épée) et c’est lui qui, à la fin des temps, livrera le combat final contre Satan et ses anges, le vaincra et le précipitera dans l’étang de feu et de souffre, l’enfer éternel (Apo 12/7-9 et 20/8-10).

Voici un extrait de la prière que le prêtre fait à la fin de la messe avec les fidèles :

« Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat… Repoussez en enfer Satan et les autres esprits malins qui rôdent dans le monde pour la perte des âmes ».

Dans le livre de Daniel, il est révélé comme le « chef » d’Israël, c’est-à-dire l’ange d’Israël, celui qui conduit Israël (Dan 10/13-21 et 12/1). La tradition chrétienne l’a aussi considéré comme l’ange de l’Eglise, son protecteur.

Saint Michel est le saint patron de l’Église catholique, des Gaules, de la France, de l’Allemagne, de la Normandie, et de la ville de Bruxelles et de plusieurs corps de métiers, comme les escrimeurs, les manœuvriers, les policiers, les soldats, les bateliers, les épiciers, les boulangers, les pâtissiers, les tonneliers, les parachutistes (il est d’ailleurs l’emblème du 9e régiment de chasseurs parachutistes) et, plus généralement, des forces armées de l’air, tels que les commandos parachutistes de l’air. C’est également une très ancienne pratique de piété que d’invoquer le grand archange comme protecteur de la santé, il est le patron des malades.

Introduire les âmes auprès de Dieu dans la gloire céleste, c’est une tâche que la liturgie et la tradition attribuent à saint Michel.

« Voilà, dit l’office divin, l’archange Michel, prince de la milice angélique ; son culte est une source de bienfaits pour les peuples et sa prière conduit au royaume des cieux. » « L’archange Michel arrive avec une multitude d’anges ; Dieu l’a chargé de conduire les âmes des saints à la joie du paradis ».

Et à l’offertoire de la messe pour les défunts, l’Eglise prie :

« Que ces âmes ne tombent pas dans les ténèbres, mais que le porte-enseigne saint Michel les introduise dans la lumière sainte. »

L’Ecriture Sainte le nomme un des premiers princes du ciel (Da 10, 13), le chef des milices angéliques qui luttent contre le dragon (Ap 12, 7). Descend-il du ciel, la mer s’agite et la terre tremble ; élève-t-il la croix du salut en étendard de victoire, il foudroie les esprits rebelles.

A l’heure même de la tragédie initiale de l’humanité, tandis que nos premiers parents tentaient de s’éloigner du nuage sombre et froid de l’anathème, une nuée légère pareille à celle que devait voir un jour le prophète Elie (III Rois, 18, 44), apparaissait à l’horizon et annonçait la rosée bienfaisante des grands pardons : C’était Michel, avec la milice des anges fidèles, qui entrevoyait la merveille de l’Incarnation divine et de la Rédemption du genre humain. Il obéissait — selon son nom et sa devise : « Qui est semblable à Dieu ? » — au Seigneur qui n’a pas d’égal à Lui-même, et il adorait avec tous les bons anges le Verbe incarné (He 1, 6). Ainsi il manifestait son amour des hommes, pour lesquels il éprouve toujours une affection pour ainsi dire fraternelle ; et plus Satan s’efforce de les précipiter dans la géhenne, plus l’archange travaille à les reconduire au paradis perdu.

Saint Michel a veillé sur la vie et la santé des Romains. Alors qu’en 590 la peste désolait la Ville éternelle et que saint Grégoire le Grand conduisait le clergé et le peuple en procession pour obtenir de Dieu la cessation du fléau, le saint Pontife vit apparaître saint Michel remettant son glaive au fourreau en signe de pardon divin. 

« Dieu tout-puissant et éternel, qui avez établi saint Michel gardien de l’église et prévôt du paradis, accordez par son intercession, à l’église la prospérité et la paix, à nous la grâce en cette vie et la gloire dans l’éternité. Par Jésus Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il. »

 « Saint ange de la paix, Saint Michel, descendez du ciel dans nos foyers, et, messager de paix, reléguez en enfer les guerres, causes de tant de larmes ».

Apparition de St Michel au Mont Gargano (mont San Angelo) en Italie et au Mont Tombe en France (mont St Michel)

Cette apparition eut lieu le 8 mai 492, sous le pontificat de Gélase 1°, sur le mont Gargan, aujourd’hui San-Angelo, dans le Royaume de Naples.

Un riche habitant de Siponte avait ses troupeaux sur les flancs du mont Gargano. Un jour, se dérobant à l’œil des bouviers, un taureau disparut. Après bien des recherches, on le retrouva enfin sur la cime la plus escarpée de la montagne, à l’entrée d’une grotte, et les cornes embarrassées dans de fortes lianes.

Furieux contre les obstacles qui le retenaient sur place, l’animal se débattait si violemment que personne ne put l’approcher. Alors on lança vers lui une flèche ; mais, chose étrange, cette flèche se retourna à mi-chemin de sa course, et alla frapper celui qui l’avait tirée. Ce fait extraordinaire remplit d’une telle crainte les bouviers, qu’ils s’éloignèrent immédiatement de la grotte.

Cet évènement émut la ville de Siponte, et l’évêque ordonna des prières publiques. Trois jours après, saint Michel apparut au prélat et lui dit : « Je suis l’archange Michel, un de ceux qui se tiennent sans cesse devant le Seigneur. J’ai choisi ce lieu (le mont Gargan) pour être vénéré sur la terre ; j’en serai le protecteur à jamais. »

L’évêque et les habitants se rendirent en procession jusqu’à la grotte du mont Gargano, le taureau était revenu de lui-même dans son troupeau, et prièrent en l’honneur de l’Archange.

Mis au courant, l’évêque du diocèse, Laurent, décréta trois jours de jeûnes et de prières à l’issue desquels un magnifique cavalier blanc lui apparut : « Je suis l’archange St Michel l’auteur du prodige de la grotte. Désormais, elle sera mon sanctuaire sur cette terre. »

Mais Laurent tarda à diffuser la nouvelle, car des barbares menaçaient Siponte qu’ils assiégèrent. Nouveau jeûne et nouvelles prières. Saint Michel lui apparut à nouveau et lui annonça une victoire éclatante. La bataille s’engagea, et Siponte paraissait vaincue, quand, tout à coup, une formidable secousse ébranla le mont Gargano ; de son sommet, couvert d’une noire vapeur, jaillirent des éclairs et des foudres qui portèrent la terreur et la mort dans le camp ennemi.

Triomphante grâce au secours miraculeux de saint Michel, la ville de Siponte se montra reconnaissante à son puissant protecteur. Elle exécuta aussitôt des travaux gigantesques, afin de pouvoir accéder plus facilement sur le mont Gargano, et sur la grotte naturelle qu’elle fit revêtir intérieurement de marbres précieux, elle bâtit une belle église dont la dédicace solennelle eut lieu le 29 septembre 522, par le pape saint Boniface. Cette basilique souterraine est depuis le rendez-vous de nombreux pèlerinages, et de grands miracles s’y sont opérés par la puissante intercession de saint Michel.

En l’an 708, en France, deuxième apparition en songe de l’archange Michel à saint Aubert, évêque d’Avranches, qui lui demande de construire un sanctuaire en son nom sur le mont Tombe. En 966, une communauté de Bénédictins s’établit et fait construire une première église. À la même époque, un bourg commence à se développer en contrebas pour accueillir les premiers pèlerins.

Les pèlerins étant de plus en plus nombreux, l’église d’origine devient trop petite pour les accueillir. Les bâtisseurs du XIe siècle accomplissent alors une véritable prouesse architecturale : ils édifient quatre cryptes tout autour de la pointe du rocher, puis bâtissent sur ces dernières une grande église abbatiale. Au XIIIe siècle, une donation du roi de France Philippe Auguste à la suite de la conquête de la Normandie permet d’entreprendre l’ensemble gothique de la Merveille. Celui-ci est formé par deux bâtiments de trois étages, couronnés par le cloître et le réfectoire des moines.

Pendant le siège anglais de la Guerre de Cent ans, le chœur roman de l’église abbatiale s’écroule. Il est remplacé à la fin de la guerre par l’actuel chœur gothique flamboyant.

Suite à la Révolution française, les moines doivent abandonner l’abbaye, qui devient une prison d’État. Jusqu’en 1863, 14 000 prisonniers passent dans cette « Bastille des Mers », où marées et sables mouvants rendent impossible toute évasion. Les familles des prisonniers remplacent alors les pèlerins qui fréquentaient jadis les ruelles du village.

En 1863, suite aux demandes des écrivains et artistes romantiques, la prison ferme. L’année suivante, le Service des Monuments Historiques restaure l’édifice et l’ouvre au public. Pour acheminer les touristes, de plus en plus nombreux, une digue-route est construite en 187, remplacée de nos jours par une passerelle.

Le site est miraculeusement épargné lors de la Seconde Guerre mondiale. Les Allemands l’occuperont tout de même entre 1940 et 1944.
1966 marque le millénaire de la fondation de l’abbaye et le retour d’une communauté religieuse qui assure depuis 2001 une présence spirituelle permanente, et accueillent pèlerins et visiteurs du monde entier.

Les anges et le Père Lamy

Le Père Lamy (1953-1931) curé de l’église St Lucien à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) avait le privilège de voir les anges et de parler avec eux.

Sa dévotion aux saints anges, aux anges gardiens, aux anges protecteurs de chaque foyer, de chaque ville, de chaque province, de chaque État, aux anges des catégories supérieures, communément appelés archanges, l’incitait à propager leur dévotion.


Le passage qui suit est tiré de son ouvrage « Apôtre et mystique » :


« Nous ne donnons pas aux anges toute l’importance qu’ils ont ; nous ne les prions pas assez ! Les anges sont très touchés quand nous les prions. Il y a une grande utilité à prier les anges. »
« Nos anges gardiens, nous ne les prions pas suffisamment. Que fait-on pour eux ? Un petit bout de prière le matin, un petit bout de prière le soir : voilà tout ! Leur miséricorde est bien grande à notre égard, et, souvent, nous ne l’utilisons pas assez. Ils nous regardent comme de petits frères indigents ; leur bonté à notre égard est extrême. »
« Rien n’est fidèle comme un ange. Quelle mémoire ! Il se souvient de tout. Il vous raconte ce qu’on a fait il y a dix ans comme si c’était hier. Ils nous disent ce qu’ils ont à dire, puis, ils disparaissent ! »
« Notre ange gardien nous sauve bien souvent des accidents. Mais les anges, que peuvent-ils, quand nous ne sommes pas en état de grâce ? Ils voudraient nous secourir, mais ils y sont impuissants. Quand nous refusons le respect à Notre-Seigneur, nous envoyons promener ses domestiques. Et, parmi nous, chrétiens, combien y en a-t-il qui leur demandent aide et protection ? Une petite prière : « Bonsoir, mon bon ange », etc.. et c’est tout. Nous ne recourons pas assez aux saints anges. Ils sont là et on les laisse tranquilles. On ne les dérange pas assez. »


« Les anges, comme les saints, n’ont pas un corps semblable aux corps réels de la Vierge et de Notre-Seigneur : ils ont des corps qui ne sont pas de chez nous. Chaque ange a sa physionomie spéciale. Les figures sous lesquelles les anges se montrent à nos yeux ont souvent les cheveux noirs ; ils ont les cheveux très bien coupés. Je n’ai jamais vu des cheveux bouclés aux anges. Mon ange gardien a une tête assez ronde, une très belle figure, les cheveux noirs et ondulés. L’archange Gabriel a les cheveux bien coupés et ondulés. Gabriel est plus grand d’une tête que les autres anges. C’est à cela que je reconnais tout d’abord un esprit d’une catégorie supérieure. Ce qu’ils ont de très beau, ce sont les plaques d’or de forme irrégulière placées en mosaïque dont tout le haut de leur corps est revêtu. Ils reçoivent la lumière de Dieu. Les manches de leurs tuniques vont jusqu’à mi-bras. Leur tunique va jusqu’aux genoux. Le bas du corps étant revêtu d’une sorte de petit jupon, ils sont comme des athlètes. Leurs vêtements sont blancs, mais d’un blanc qui n’a rien de terrestre. Je ne sais comment le décrire, car il n’est nullement comparable à notre couleur blanche, d’un blanc beaucoup plus doux à l’œil. Mais ces saints personnages sont enveloppés d’une lumière si différente de la nôtre que tout, ensuite, paraît sombre. Ces plaques d’or sur leurs tuniques, qui remuent perpétuellement, on dirait autant de soleils ! Ce doit être, au ciel, un merveilleux spectacle que le vol de millions d’anges ! Je ne leur ai jamais vu d’ailes, toujours l’aspect de jeunes gens. Ils portent, empreinte sur leur visage, leur bienveillance pour les hommes, tandis que les démons ont un aspect dur, cassant et farouche. J’ai entendu quelquefois trois, quatre anges ensemble dans l’église de La Courneuve. Souvent, j’entends leurs voix sans les voir. Comme pour les personnes qu’on connaît, je les reconnais à leurs voix. Tous ces personnages, comme le diable, sont avec nous, autour de nous. Si nous ne les voyons pas, il s’en faut de si peu ! C’est comme une pellicule qui nous sépare d’eux. »

« J’ai été soutenu par les saints anges bien des fois quand j’étais épuisé de fatigue, et transporté d’un endroit à un autre sans m’en rendre compte. Je disais : « Mon Dieu, que je suis fatigué ! » J’étais dans ma paroisse, au loin, souvent la nuit, et je me trouvais transporté sur la Place Saint-Lucien tout à coup. Comment ça se passait, je n’en sais rien. »
« J’allais souvent à la gare et j’y donnais des absolutions générales. Un des soldats me dit : « Je vais mourir ! » Le saint ange gardien, qui était à côté de moi, l’a béni. Il a dit aussitôt : « Oh ! Je sens que je vais mieux. » Un soir, à la gare de La Courneuve. Il y avait peut-être deux cents soldats blessés étendus sur des brancards, des planches, les pavés. Et les automobiles de Paris venaient et faisaient leurs chargements. En arrivant, je demandais toujours, à mon ange, d’en guérir quelques-uns. J’ai vu le saint archange et l’ange qui les bénissaient. »
« Je leur donnais l’absolution générale, et je disais : « Je suis le prêtre de la paroisse. Mes enfants, prenez courage ». Je prenais les saintes huiles. Je leur donnais l’absolution après leur avoir demandé s’ils étaient chrétiens et leur avoir fait dire : « Mon Dieu, je vous donne tout mon cœur ! » Je passais aussi dans les wagons. Quand il fallait monter soixante ou quatre-vingts fois, et bien plus (dans les trains, hors des quais), les saints anges m’aidaient. Vous ne pesez pas beaucoup à vous-même quand ils sont là ! »
« Un vicaire de Saint-Ouen m’a beaucoup aidé. Quelquefois, il y avait six ou sept cents blessés. Le saint archange était avec moi ; mon ange aussi. J’ai donné la sainte absolution avec la conviction qu’il y en avait bien quatre-vingt-dix-neuf pour cent qui la recevaient avec fruit. C’était en courant que je faisais ça. Il fallait que je ramène les corps à La Courneuve, que je fasse l’office. Souvent, les tombes n’étaient pas faites. J’ai dû faire creuser jusqu’à trois tombes devant moi, sans papiers pour cela. J’ai dû en faire enterrer deux dans le même trou. J’étais fort de la parole de la Mère de Dieu parlant à Satan : « J’en sauverai beaucoup malgré vous ». Et le cardinal Amette m’avait dit : « Je vous donne toutes les permissions, mon cher Curé. Je sais bien que vous ne ferez jamais rien de mauvais ». Au milieu de tant de tristesses, de tant de tracas, j’avais la consolation de voir le saint archange miséricordieux pour eux. »


Les archanges et les anges

Les Archanges

Dans le Nouveau Testament, aucun archange n’est mentionné en dehors de Saint Michel (1 Thessaloniciens 4,16 et Jude 9). De plus en vertu de l’autorité attribuée à cet archange (terme signifiant « ange en chef »), il sera comme le bras de Jésus-Christ lors de son retour dans la gloire (voir Apocalypse 12,7; 19,14-16; 1 Pierre 3,22…).

L’Ancien Testament, de son côté, évoque l’existence d’autres archanges que Michel qui y est désigné comme l’undes « premiers » ou « principaux » princes (Daniel 10,13).

La tradition orientale dit que saint Michel, au moment de la révolte des anges rebelles menée par Lucifer, a dit à l’ensemble des anges : « soyons attentifs » (à nous tenir dans l’obéissance à Dieu). C’est pour cela qu’il est considéré par toute la tradition chrétienne comme le chef des armées angéliques.

Les archanges connus par leurs noms sont :

Michel, prince de la milice céleste, est mentionné dans le livre de Daniel de l’Ancien Testament et dans l’Apocalypse de St Jean dans le Nouveau Testament.

Raphaël, protecteur des voyageurs, mentionné dans le livre de Tobie (12 :15).

Gabriel, messager céleste, apparaît dans les évangiles traitant de l’Annonciation, dans le judaïsme, le christianisme et l’islam.

Et Uriel qui apparaît dans plusieurs traditions comme un guérisseur, notamment dans le Livre d’Hénoch.

 L’Écriture nous entretient à plusieurs reprises de la personnalité de Saint Michel, Saint Gabriel et Saint Raphaël, dont le nom, d’après l’hébreu, signifie : « qui est semblable à Dieu » – « la force de Dieu » – « le remède de Dieu ».

Les Anges

Les anges sont des esprits purs : ils ne possèdent pas de corps physique, bien qu’ils puissent parfois prendre apparence humaine. Les artistes pour les représenter ont souvent utilisé le symbole des ailes, le reliant à la mission de messager dont sont pourvus les anges.

Dès les premiers Livres de l’Ancien Testament il est question des Anges comme d’Êtres supérieurs et puissants à qui Dieu confie des missions spéciales. Un Ange apparaît à Agar qui fuit dans le désert ; un autre à Abraham qui va sacrifier son fils Isaac ; un lutte avec Jacob toute la nuit et le blesse au nerf de la cuisse. Devant le camp des Israélites sortis d’Égypte marche un Ange de Dieu portant la colonne de fumée (Exode 14, 19).

Le Nouveau Testament n’est pas moins fertile en renseignements sur le rôle missionnaire des Anges. C’est un Ange du Seigneur qui apparaît en songe à Joseph pour lui révéler la conception miraculeuse de Jésus (Matth. I, 20) ; c’est encore un Ange qui apparaît à Joseph pendant son sommeil pour l’inviter à fuir en Égypte la colère d’Hérode (Matth. II, 13) ; c’est enfin un Ange qui prescrit à Joseph de quitter la terre d’exil et de rentrer à Nazareth (Matth. II, 9). Ce sont eux qui annoncent aux deux Maries, le matin de Pâques, la résurrection du Sauveur (Matth. IV, II et XXVIII).