Les Dominations et les Vertus, les Puissances et les Principautés

Les Dominations (6ème hiérarchie angélique) sont le symbole de la liberté, de la marche libre vers l’accomplissement de la nature profonde propre à chacun et de l’épanouissement personnel. Elles affirment notre capacité à dire « non » et à nous rebeller contre l’oppression. Brisant les chaines qui nous emprisonnent dans l’obscurantisme, les Dominations nous ouvrent les portes de la délivrance et de la Grâce.

Les Vertus (5ème hiérarchie angélique). Soutien irrémédiable de l’homme, les Vertus inspirent le courage chrétien dans l’adversité. Les Vertus accompagnent l’homme et lui prodiguent toute leur force pour affronter les difficultés avec courage et humilité. Ces énergies positives divines sont : les quatre vertus cardinales qui reposent sur la prudence, la tempérance, la force et la justice ainsi que les trois vertus théologales que sont la foi, l’espérance et la charité.

Les Puissances (4ème hiérarchie angélique) sont chargées de faire régner l’ordre dans tout le royaume, en éliminant le Mal et en protégeant l’humanité de ses ennemis intérieurs et extérieurs. Ce sont des Anges protecteurs et guerriers. Ils excellent ainsi dans l’art de combattre les démons, portent la conscience de l’humanité. Ils sont les anges de la naissance et de la mort, préviennent et freinent les catastrophes et sont désignés en tant qu’armée de Dieu. Ils président à la politique mondiale et au destin des nations, en faisant exécuter leurs ordres par les chœurs inférieurs. Ces anges ont un air grave. Le démon fuit devant eux. Ils ont les mains jointes sur la poitrine ; ils sont très grands et leur regard a quelque chose d’impérieux, d’irrésistible. Leur visage rayonne de splendeur. Ce chœur mérite bien son nom, du fait de la haute majesté qui émane des Puissances. Les anges du chœur des Puissances sont affectés au service des prêtres qui, au confessionnal, ont besoin d’une grâce spéciale pour conduire les âmes vouées à Dieu, ils les amènent à mieux se connaître et leur donnent un désir croissant de perfection.

Les Principautés (3ème hiérarchie angélique). C’est l’homme, ou plutôt la nature humaine qu’elles sont chargés spécialement de défendre, de protéger contre les attaques et les invasions de l’esprit du mal. Ces esprits célestes partagent les fonctions des Puissances et les secondent dans leur ministère, en ce sens qu’ils défendent contre les puissances du mal les nations, les peuples, les villes.  Ils les contiennent dans le devoir, les gardent dans la justice et les dirigent à travers toutes les vicissitudes vers l’accomplissement des desseins de Dieu.

Histoires extraordinaires d’anges (suite)

Voici quelques autres histoire d’anges :

Rebecca, 41 ans, psychanalyste,

« J’ai toujours senti la présence de mon ange gardien. Enfant, je lui parlais, naturellement. En intégrant une école catholique, à l’âge de 6 ans, je l’ai remplacé par Dieu, puisque l’on me disait que c’était à lui que je devais m’adresser. Mais je continuais à sentir sa présence. Et puis, un jour, il m’a sauvée. J’avais 7 ans. Je me trouvais dans le petit parc derrière l’immeuble où j’habitais. Je rentrais chez moi, quand un homme que je n’avais jamais vu s’est approché et m’a dit : “Bonjour Rebecca, ta maman – il a dit son prénom – m’a demandé de venir te chercher.” Je n’étais pas plus affolée que ça lorsque j’ai entendu très clairement dans ma tête une voix qui disait : “Non, non, cours, enfuis-toi !” C’est ce que j’ai fait. Le soir, ma mère m’a dit qu’elle n’avait jamais rien demandé à personne.

Jusqu’à 15 ans, j’ai senti la présence de cet ange, et après, c’est comme si je m’étais déconnectée. Pendant vingt ans, j’ai construit ma vie de famille et ma vie professionnelle. Et puis, il y a eu le décès de mon frère et, à cette occasion, la reconnexion avec mon ange gardien. Pendant cette période très dure, j’ai à nouveau senti sa présence, son soutien ; il me facilitait les choses, y compris matériellement. Je ne vis pas d’expériences extraordinaires, je n’ai aucune certitude, juste un ressenti très fort. Les signes et les réponses que je reçois font sens pour moi. Cette connexion m’apporte de la sérénité et aussi plus de conscience : je me sens plus présente à moi-même et aux autres. »

Olivier, 48 ans, avocat,

« Si l’on m’avait dit que je témoignerais un jour pour parler de mon ange gardien et que je tiendrais un blog dédié à la spiritualité, j’aurais éclaté de rire. Je suis avocat et d’une nature cartésienne, cela fait deux bonnes raisons pour douter de tout. Et pourtant… Tout a basculé il y a dix-huit mois, lorsque j’étais au plus bas. J’avais perdu le goût de vivre, je noyais ma dépression dans l’alcool. Ce n’est pas une image, j’étais vraiment alcoolique. Et puis, un matin, devant mon café, j’entends une voix, en moi, qui me dit : “Tu ne boiras plus.” Ce n’est ni une injonction ni une résolution, c’est une annonce ! Ce qui est encore plus fou, c’est que, dans la journée même, j’ai perdu l’envie de boire. Comme ça, sans lutte, sans effet de manque et sans rechute. J’ai cherché des explications rationnelles, je n’en ai pas trouvé. Une seule faisait sens : c’était la voix de mon ange gardien. D’autant plus que cela ne s’est pas arrêté là. Les signes et les manifestations de protection et d’aide se sont multipliés. Chaque fois que je lui demande de l’aide ou un conseil, des réponses me parviennent sous forme de synchronicités limpides. Aujourd’hui, je sais une chose, et c’est peut-être la seule certitude que j’ai : nous ne sommes jamais seuls. C’est cela que je veux dire à tous ceux qui me liront. »

Bernard, 25 ans,

« Je suis Catholique, et je dormais toujours avec mon chapelet. Un jour vers 5h30 du matin j’ai senti comme une présence dans ma chambre et une sensation de très grande paix que je n’ai jamais senti jusqu’à ce jour, j’étais l’homme le plus heureux de la planète ; j’ai commencé à égrainer mon chapelet, j’ai prié avec cet ange qui était là devant moi que je sentais bel et bien présent. Quand j’ai fini avec le chapelet, l’ange est parti avec toute la sensation de paix et de bonheur que je sentais ; une odeur de parfum a envahi toute la chambre et finalement toute la maison; j’ai réveillé mon père pour lui demander s’il sentait l’odeur du parfum, mais non, j’étais le seul à le sentir. »

Mohammed, 27 ans,

Habite en Égypte, il a découvert l’Évangile pendant qu’il étudiait pour devenir juge islamique. Il s’est senti poussé à prier Jésus pour lui demander qu’il se révèle à lui. Il abandonne ses études et achète un tricycle taxi. Une nuit, il conduisait un couple le long de la route principale quand il a été aveuglé par les phares d’un camion qui les a poussés vers un fossé profond de quatre mètres. Deux des trois roues étaient déjà dans le vide et ils s’attendaient à s’écraser en contrebas. Les passagers hurlaient de peur, Mohammed a invoqué le nom de Jésus. C’est alors qu’il a vu un ange blanc soulever le taxi et le reposer délicatement sur la route. La femme qui venait de hurler, s’était tue comme inconsciente. Quand elle est revenue à elle, elle répétait sans cesse: « Avez-vous vu cette chose blanche ?»

Les Trônes : septième chœur angélique

Selon le pseudo-Denys l’Aréopagite, auteur chrétien anonyme du Ve siècle, les Trônes constituent, avec les Séraphins et les Chérubins, la première hiérarchie — celle qui se tient au plus près de Dieu. Il indique à leur sujet :

« Quant au nom de Trônes très sublimes et très lumineux, il indique l’absence totale en eux de toute concession aux biens inférieurs (…), leur aptitude à recevoir dans une totale impassibilité, loin de toute souillure matérielle, toutes les visitations de la Théarchie, le privilège qu’ils ont de servir de sièges à Dieu et leur zèle vigilant à s’ouvrir aux dons divins. » (Hiérarchie céleste, 205C–D, trad. Maurice de Gandillac)

Il peut arriver que les Trônes communiquent directement avec les Hommes, pour les aider à retrouver leur chemin lorsqu’ils sont perdus.

Les Trônes aident les Hommes qui ont besoin de soutien et de lumière pour traverser une épreuve difficile. Ils facilitent le travail des Hommes pour trouver un sens à leurs souffrances, afin d’avancer sur leur chemin et de continuer dans la foi.

Dans l’iconographie chrétienne, tels des rois, les Trônes sont assis sur… des trônes. Ils sont vêtus de riches parures, un vêtement ou un manteau brillant. Ils portent une couronne qui a la lumière du Divin. Un sceptre gît à leurs pieds, ce qui témoigne de la noblesse de ce chœur d’anges.

Ils sont majestueux et remplis d’humilité. Ils apprennent à l’Homme la vertu et la compréhension des difficultés qui jalonnent le parcours de chacun. En effet, ces esprits bienheureux, baignés de la lumière divine, détiennent trois privilèges essentiels : l’élévation, la beauté et la solidité.

Les Trônes sont considérés comme les « porteurs du monde » sur lesquels Dieu se repose. Justes et rigoureux, ils incarnent l’organisation de l’univers matériel et de l’ordre sur Terre.

« Mes ennemis reculent, Ils chancellent, ils périssent devant ta face. Car tu soutiens mon droit et ma cause. Tu sièges sur ton trône en juste juge. Tu châties les nations, tu détruis le méchant, tu effaces leur nom pour toujours et à perpétuité… » (Ps 9 ; 4-5)

Dans leur fonction de purification de l’Univers, les Trônes restent flegmatiques. Comme les Séraphins, ils sont la seule classe d’anges qui n’est pas touchée par l’action corruptrice de Lucifer.

Les Chérubins : huitième chœur angélique

Le mot « chérubin » signifie « celui qui prie » ou « celui qui communique ». Les chérubins sont des êtres angéliques dotés de quatre ailes qui louent et adorent Dieu. Ils ont quatre visages, les visages sont d’animaux différents, et ils utilisent leurs ailes pour envelopper leur corps. Ils sont connus pour se déplacer très rapidement comme s’ils étaient des roues. Ils existent pour magnifier la sainteté et la puissance de Dieu. Chantant les louanges du Seigneur, ils rappellent sans cesse sa gloire et sa présence éternelle auprès de son peuple.

Le terme « Chérubin » est synonyme de savoir et de sagesse. Les yeux représentés sur leurs six ailes sont le symbole de cette connaissance et signe de son aptitude à contempler Dieu et sa lumière infinie.

Ce sont des Chérubins armés d’une épée flamboyante que l’Éternel a mis à l’orient du jardin d’Éden, d’où Adam vient d’être chassé, pour garder le chemin de l’Arbre de vie (Genèse, 3, 24).

La tradition de l’Eglise dit que c’est le Chérubin Satanael qui, n’ayant pas supporté le renoncement de Dieu, son abaissement volontaire en prenant la décision de s’incarner dans la personne de son Fils pour sauver les hommes de la perdition, se révolta, entraînant avec lui un tiers du monde angélique (Apo 12/4).

Le Livre de l’Exode décrit la représentation de chérubins sur l’Arche d’alliance (Exode 25:18-22) :

« Tu feras deux chérubins d’or; tu les feras d’or battu, aux deux extrémités du propitiatoire.
Fais un chérubin à l’une des extrémités et un chérubin à l’autre extrémité. Les chérubins auront leurs ailes déployées vers le haut, couvrant de leurs ailes le propitiatoire, et se faisant face l’un à l’autre.
Tu mettras le propitiatoire au-dessus de l’arche, et tu mettras dans l’arche le témoignage que je te donnerai.
Là je me rencontrerai avec toi et je te communiquerai, de dessus le propitiatoire, du milieu des deux chérubins qui sont sur l’arche du témoignage, tous les ordres que je te donnerai pour les enfants d’Israël »

Dans le Livre des Nombres, il est dit que Moïse entend la voix de l’Éternel entre les ailes étendues de deux chérubins d’or posés sur l’Arche d’Alliance (Nombres 7, 89) :

« Lorsque Moïse entrait dans la tente d’assignation pour parler avec l’Éternel, il entendait la voix qui lui parlait du haut du propitiatoire placé sur l’arche du témoignage, entre les deux chérubins. Et il parlait avec l’Éternel. »

Saint Thomas d’Aquin écrit : « Quant au nom de Chérubin, on l’emploie pour signifier un certain excès de science, si bien qu’on le traduit par « plénitude de science ». Ce que Denys l’Aéropage explique de quatre manières : « par rapport à leur parfaite vision de Dieu ; par rapport à leur pleine réception de la lumière divine ; par rapport au fait qu’en Dieu ils contemplent la beauté de l’ordre des choses dérivé de Dieu ; enfin, par rapport à cet autre fait qu’étant remplis d’une telle connaissance, ils la diffusent avec abondance sur les autres. »

À partir de la Renaissance, les chérubins sont souvent dépeints comme de jeunes et gracieux enfants dotés d’une seule paire d’ailes, les putti. Le peintre Raphaël en a donné une célèbre illustration.

Fatima : 13 septembre 1917

Lucie, Jacinthe et François avaient hâte qu’arrive enfin le jour de l’Apparition de Notre-Dame. Des souffrances et des luttes pénibles mettaient constamment à l’épreuve leur patience, déjà héroïque.

On se moquait de plus belle des “ visionnaires ”, de cette Dame qui se promenait le treize de chaque mois au-dessus des arbres. On les menaçait, comme s’ils avaient été des criminels.

Le mépris qu’ils rencontraient de la part des gens du hameau, dont certains, rappelons-le, ne se gênaient pas pour battre Lucie, les humiliait profondément. L’attitude du Curé de la paroisse, d’une froideur qui confinait à l’hostilité, ainsi que celle des autres prêtres des environs, torturait leurs âmes sensibles.

Le nombre des gens qui croyaient aux Apparitions augmentait néanmoins d’une manière extraordinaire. Le 13 septembre, il y eut donc un grand afflux de pèlerins. La Cova da Iria était, pour les âmes simples et dévotes, un centre d’attraction irrésistible. Dès l’aube, toutes les routes menant à Fatima étaient noires de monde. On dénombra ce jour-là entre vingt-cinq mille et trente mille personnes. La plupart des pèlerins récitaient pieusement leur chapelet.

Parmi cette multitude de pèlerins, il y avait cette fois, fait notable, quelques prêtres ainsi qu’un certain nombre de séminaristes.

Pour sa part, Lucie donna, avec sa modestie ordinaire, ce récit émouvant qui nous dépeint un véritable tableau d’Évangile :

« Quand le moment fut venu, je m’en allai là-bas avec Jacinthe et François, au milieu des nombreuses personnes qui nous laissaient à peine avancer et qui, toutes, voulaient nous voir et nous parler. Beaucoup de gens du peuple, et même des dames et des messieurs, fendant la foule qui se pressait autour de nous, venaient s’agenouiller devant nous, en nous priant de présenter à Notre-Dame leurs intentions.

« On voyait là toutes les misères de la pauvre humanité. Certains criaient même du haut des arbres ou des murs sur lesquels ils étaient montés pour nous voir passer.

Les trois petits arrivèrent enfin près du chêne-vert, et Lucie, comme de coutume, demanda que l’on récite le chapelet avec elle. Tous se mirent donc à genoux, riches et pauvres, et répondirent à haute voix aux Ave Maria.

« À midi, raconte M. l’abbé Quaresma témoin de la scène, le silence se fit dans cette multitude. On n’entendait plus que le murmure des prières.

« Subitement, des cris de joie retentissent, des bras s’élèvent, et montrent quelque chose dans le ciel :

– Regardez !… Ne voyez-vous pas ?

– Si, je vois !…

« La satisfaction brillait dans les yeux de ceux qui voyaient. Le ciel était bleu, sans aucun nuage. Je levai aussi les yeux, et je me mis à scruter l’immensité du firmament, pour voir ce que d’autres yeux, plus heureux que les miens, avaient déjà contemplé. À mon grand étonnement, je vis alors, clairement et distinctement, un globe lumineux, se déplaçant du levant vers le couchant, et glissant majestueusement dans l’espace… Soudain, le globe, avec sa lumière extraordinaire, disparut à nos yeux. Près de nous, se trouvait une petite fille, habillée comme Lucie, et à peu près du même âge. Toute joyeuse, elle continuait à crier :

– Je le vois encore… Je le vois encore… Maintenant, il descend ! » … Il se dirigeait en effet vers le chêne-vert de l’Apparition.

Alors, l’éclat du soleil diminua, l’atmosphère devint jaune d’or, comme les fois précédentes. Le jour baissa tellement que certains rapportèrent avoir distingué les étoiles dans le ciel.

Lucie interrogea la Vierge Immaculée : « Que veut de moi Votre Grâce ?

– Continuez à dire le chapelet afin d’obtenir la fin de la guerre. En octobre, Notre-Seigneur viendra ainsi que Notre-Dame des Douleurs et du Carmel, Saint Joseph avec l’Enfant-Jésus afin de bénir le monde. Dieu est satisfait de vos sacrifices, mais il ne veut pas que vous dormiez avec la corde. Portez-la seulement pendant le jour.

– Il y a beaucoup de gens qui disent que je suis une menteuse, que je mériterais d’être pendue ou brûlée. Faites un miracle, pour que tous croient !

– Oui, en octobre, Je ferai le miracle pour que tous croient. »

Et Elle commença à s’élever, disparaissant comme d’habitude. Lucie s’écria alors :

« Si vous voulez La voir, regardez par là ! »

Et elle montra du doigt la direction du levant. Alors, de nouveau, l’on vit le globe lumineux, de forme ovale, prendre son essor et s’éloigner de la Cova da Iria en direction de l’orient. Céleste véhicule qui semblait reconduire la Reine des Anges à sa demeure éternelle.

Pendant le temps de l’Apparition, la plupart des pèlerins avaient joui d’un merveilleux spectacle : ils virent tomber du ciel comme une pluie de pétales blancs, ou de flocons de neige ronds et brillants qui descendaient lentement et disparaissaient en arrivant à terre.

De toutes parts, en effet, on entendait des cris de joie et des louanges à Notre-Dame. Certains, cependant, n’avaient rien vu, telle cette femme, simple et pieuse, qui pleurait amèrement en répétant, désolée :

« Je n’ai rien vu… »

La privation de cette consolation fut, pour ces pèlerins-là, une dure épreuve. Il leur restait à faire confiance, aveuglément, à la parole de Notre-Dame, et à continuer d’espérer fermement être plus heureux le 13 octobre.

Elle était revenue ! Comme Elle était fidèle ! Et Elle avait confirmé la proche venue de Notre-Seigneur, de Saint Joseph et de l’Enfant-Jésus ! Assurément, cette Apparition du 13 octobre serait plus éclatante encore que les précédentes. Encore plus belle ? Était-ce possible ?

François avait hâte d’interroger Lucie afin de connaître avec précision les paroles de la Vierge Marie qu’il n’avait pas entendues. Il était avide de comprendre les volontés de la Reine du Ciel et non moins empressé d’y correspondre, en bon enfant de Marie.

Jacinthe, elle, avait encore dans l’oreille la voix si douce, si nette de l’Immaculée. Le premier souci de cette tendre Mère n’avait-il pas été de transmettre le contentement de leur bon Père Céleste pour leurs sacrifices ? Le bon Dieu était satisfait. Quelle parole merveilleuse et si encourageante ! Voici que Dieu à son tour consolait ses consolateurs. Quelle intimité entre le Père Éternel et ses dévoués serviteurs !

Quelle sollicitude aussi ! Les paroles de la Dame résonnaient dans le cœur de Jacinthe avec un accent maternel inoubliable : « … mais Il ne veut pas que vous dormiez avec la corde. » Lucie avait donc eu raison de conseiller à sa cousine de proportionner ce sacrifice à ses forces. Jacinthe, sans doute dès ce soir-là, abaissa son regard sur le gros nœud qui tenait lié à sa taille ce rude instrument de pénitence et le délia, par obéissance. Par obéissance, elle s’imposerait de renouer la corde le lendemain matin puisque telle était la volonté du bon Dieu : « Portez-la seulement pendant le jour. » Le frottement de la corde raviverait alors l’écorchure de la peau, mais qu’était-ce en comparaison des épines que Jacinthe avait vues s’enfoncer dans le Cœur si tendre de la Vierge Immaculée ? Puisque sa Mère souffrait, l’enfant voulait partager et apaiser cette souffrance par son propre sacrifice volontaire. La force, l’un des sept dons du Saint-Esprit, enhardissait son âme.

De son côté, en grande fille déjà sérieuse, Lucie se rappelait surtout le visage grave de la Vierge Marie : Elle n’avait pas non plus souri cette fois-ci, à aucun moment.

L’important, c’était le prochain rendez-vous, avec cette promesse du grand miracle…