Tous les récents papes depuis Léon XIII recommandent fortement aux fidèles la récitation du chapelet pour obtenir la paix et la protection du ciel sur les familles. Saint Louis Marie Grignion de Montfort écrit, dans son livre Le secret du Très Saint Rosaire :

« Le Rosaire renferme deux choses, savoir : l’oraison mentale et l’oraison vocale. L’oraison mentale du saint Rosaire n’est autre que la méditation des principaux mystères de la vie, de la mort et de la gloire de Jésus-Christ et de sa très sainte Mère. L’oraison vocale du Rosaire consiste à dire quinze dizaines d’Ave Maria précédées par un Pater pendant qu’on médite et qu’on contemple les quinze vertus principales que Jésus et Marie ont pratiquées dans les quinze mystères du saint Rosaire. Dans le premier chapelet, qui est de cinq dizaines, on honore et on considère les cinq mystères joyeux ; au second les cinq mystères douloureux, et au troisième les cinq mystères glorieux. Ainsi le saint Rosaire est un sacré composé de l’oraison vocale et mentale pour honorer et imiter les mystères et les vertus de la vie, de la mort et de la passion et de la gloire de Jésus-Christ et de Marie. »

Saint Louis de Montfort continue : « Le saint Rosaire dans son fond et dans sa substance étant composé de la prière de Jésus-Christ et de la Salutation angélique, savoir le Pater et l’Ave, et de la méditation des mystères de Jésus et de Marie, c’est sans doute la première prière et la première dévotion des fidèles, qui depuis les apôtres et les disciples a été en usage de siècle en siècle jusqu’à nous. »

Mais à quand remonte le Rosaire, quel est son origine ?

Dans un article intitulé « L’origine du Rosaire », M. Even écrivait :

« Dès les débuts du christianisme, les disciples du Christ suivaient l’exemple et les instructions du Maître. Ils le faisaient dans les termes enseignés par Jésus. Lui-même : le Pater Noster. »

« Après la mort de Marie, les apôtres et les premiers disciples, La sachant au Ciel en corps et en âme, Lui adressèrent aussi leurs prières. Ils aimaient certainement à Lui répéter la belle salutation de l’Archange qui avait ouvert le Nouveau Testament, dont saint Luc avait consigné le texte dans son Evangile. »

« Les prières des premiers chrétiens étaient empruntées beaucoup au Psautier, recueil des 150 psaumes attribués à David, même si certains d’entre eux sont d’autres sources. »

« C’est ainsi, sans doute, que de bonne heure, des dévots de la Vierge eurent l’idée de ce qu’on appela assez longtemps le Psautier de Marie, composé de 150 Ave, dans lequel ils intercalaient le Pater de Jésus, et des acclamations à la Très Sainte Trinité. »

« Mais la forme actuelle du Rosaire remonte à saint Dominique agissant sur les instructions de Marie elle-même. Les 150 Ave furent partagés en 3 parties en l’honneur de la Très Sainte Trinité. Puis, chaque partie en 5 dizaines d’Ave, chaque dizaine précédée d’un Pater et suivie du Gloria à la Très Sainte Trinité. »

« Saint Dominique, né en Espagne, était un grand prédicateur des débuts du XIIIe siècle. A cette époque, des hérétiques, reprenant la vieille hérésie manichéenne, semaient l’erreur et la subversion sociale dans le sud de la France. Saint Dominique commença ses missions à pied, au niveau des gens, mendiant repas et couchers. Ses disciples firent de même. Des conversions eurent lieu. Mais, en somme, ce fut encore très médiocre, devant l’immensité de la tâche et les forces de la perversion. Il manquait quelque chose, et Dominique allait l’apprendre. »

« En 1214, presque découragé à la vue du maigre résultat de tant d’efforts, le prédicateur se retira dans un bois près de Toulouse, se mit en prière et en pénitence, jeûnant, en expiation des offenses faites à Dieu par les pécheurs, les hérétiques et les impénitents.

« Le troisième jour la Très Sainte Vierge lui apparut. Elle lui dit :

« Mon fils Dominique, ne vous étonnez pas de ne pas réussir en vos prédications. Exhortez donc les hommes, dans vos sermons, à réciter mon psautier (Rosaire), et vous en recueillerez de grands fruits pour les âmes. »

« C’est ce que fit dès lors Dominique, et les résultats furent vite considérables. Il y eut bien la vingtaine d’années de guerre de la croisade des Albigeois, qui fit beaucoup de massacres des deux côtés des belligérants, attisa beaucoup de braises, mêla beaucoup d’injustices à une cause juste. Mais ce fut le Rosaire et non les armes qui convertit les âmes. Saint Dominique mourut en 1221, mais il laissa son Ordre des Dominicains bien établi, pour continuer son œuvre. »

« Le Rosaire s’était beaucoup répandu. Mais, comme il arrive souvent, la négligence revient quand les grandes épreuves sont passées, Il fallut la grande peste de 1349, qui ravagea tous les royaumes d’Europe, pour ramener les foules à se retourner vers Dieu et à reprendre le psautier de Jésus et de Marie. »

« Au siècle suivant, en 1460, la Sainte Vierge Marie apparut au bienheureux Alain de la Roche, de l’Ordre de S. Dominique, insistant de nouveau sur la récitation de son psautier. Ce qu’il fit, et c’est alors que la voix publique donna à cette prière le nom de Rosaire, qui signifie Couronne de roses. Une couronne, composée, au complet, de 153 roses blanches (Ave) et 16 roses rouges (Pater) toutes venant du Paradis. Et dans des révélations ultérieures, Marie elle-même a confirmé ce nom. » (Fin de l’article de M. Even)