Jour 8 : Les préludes du triomphe

C’est lui qui rachètera Israël de toutes ses iniquités.

Des profondeurs de leurs désirs, d’autant plus ardents que la réalisation en a été plus retardée, les âmes du purgatoire à la veille de leur délivrance préludent à leur triomphe.

Marie les appelle ; Jésus les attend.

Comme les oiseaux saluent, avant l’heure, l’aube matinale dont les premières lueurs blanchissent peine l’horizon, comme les nautoniers aux parfums de la brise pressentent le rivage que leurs yeux ne voient point encore, comme l’oreille exercée aux délicatesses de l’harmonie se délecte déjà aux premiers accords du concert annoncé, ainsi les chères âmes souffrantes, arrivées au terme de leurs longs tourments, se prédisposent à leur bonheur futur. Elles le prévoient, elles le pressentent, elles le présagent, elles en ont comme les avant-goûts.

Et le comble de leur indicible consolation est que leur bien-aimé Jésus se réserve encore à lui seul le dernier coup de pinceau, le dernier trait, la dernière main, pour les rendre dignes d’être admises à jamais dans sa royale Cour…

Être sauvées, c’est une immense joie ; mais être sauvées par un tel Sauveur, voilà ce qui les remplit d’un contentement dont elles étaient autrefois incapables.

Qui pourra nous donner l’idée de ce dernier instant passé en purgatoire avant l’élan définitif qui doit les porter, en un clin d’œil, de la profondeur de leur néant à la sublimité de la gloire ; de la profondeur de leur misère à l’abondance de tous les biens ; de la profondeur de leurs tourments aux délices du paradis ; de la profondeur de leur espérance à l’accomplissement de tous leurs veux ; de la profondeur de ces préludes encore indécis à cette harmonie pleine et triomphante de la suprême béatitude.

Ô Cœur de Jésus, hâtez, nous vous en conjurons, pour nos chères amies souffrantes, l’heure bénie où elles entreront dans votre joie divine pour ne plus en sortir jamais.

Pater, Ave, De profundis.

Jour 9 : Éternelle lumière, Éternel repos

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel, st que la lumière éternelle les éclaire.

Des profondeurs de sa maternelle piété envers les âmes du purgatoire, ses filles souffrantes et chéries, la sainte Église catholique, par l’intermédiaire de ses prêtres, de ses fidèles, vous adresse souvent en leur faveur, ô mon Dieu, l’invocation que nos lèvres viennent de redire, et que nous voulons méditer à vos pieds, au dernier jour de cette dévote neuvaine.

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel, et que la lumière éternelle les éclaire.

Le repos ! Personne, jamais, Seigneur, ne pourra le trouver en dehors de vous. Ni les richesses les plus abondantes de la terre, ni les plus grands honneurs du monde, ni la multitude des plaisirs désordonnés d’ici-bas, ne peuvent procurer le repos de l’âme. Ils la laissent plutôt dans l’insatisfaction, l’inquiétude et le remords.

Vous nous avez créés pour vous, ô mon Dieu, et notre cœur s’agitera en vain tant qu’il ne se fixera point en vous. C’est donc vers vous seul que se tournent à l’envie ces pauvres âmes.

Paix éternelle ! Plus de combat, plus d’inquiétude, plus de labeur.

Éternelle lumière ! La lumière du jour qui nous fait découvrir les merveilles de la création, la lumière de l’intelligence qui nous fait connaître quelque chose des perfections divines, la lumière de la foi qui nous fait entrevoir Dieu et le chemin quí y conduit, ne sont que des pâles reflets de cette clarté sans ombre dont nous serons illuminés dans la céleste Patrie.

Par la lumière de gloire, nous connaîtrons parfaitement toutes choses en Dieu.

Éternelle lumière qui plongera nos âmes dans une extase sans fin.

Voilà ce qu’avec la sainte Église, notre Mère, nous demandons pour les âmes souffrantes qui sont aussi ses filles chéries et nos sœurs bien-aimées.

Ô Cœur de Jésus, éloignez tout obstacle à cette paix suprême ; dissipez tout nuage qui pourrait s’interposer encore entre ces chères âmes et les splendeurs du jour qui ne doit plus finir.

Ainsi soit-il.

Pater, Ave, De profundis.