Puisque nous sommes rachetés par les mérites surabondants de Notre-Seigneur, à quoi bon une nouvelle purification ?
La satisfaction offerte par Notre-Seigneur sur la Croix est bien sûr plus que suffisante pour racheter tous nos péchés. Si nous sommes débarrassés des lourdes fautes incompatibles avec l’amour de Dieu, il reste encore dans notre âme des imperfections à retirer : péchés véniels non soumis à la confession, peines temporelles dues pour les péchés mortels accusés, restes de vices incomplètement vaincus. Cette expiation se déroule soit sur cette terre, par les bonnes œuvres, soit au Purgatoire.
On peut ajouter qu’il serait curieux de la part de Dieu de traiter toutes les âmes soit comme des saints, soit comme des damnés. Il est logique qu’il existe un état intermédiaire pour ceux qui n’ont pas expié l’intégralité de leurs fautes.
En quoi consistent les peines du Purgatoire ? Sont-elles très dures ?
« Il y a deux peines en Purgatoire : la peine du dam, l’ajournement de la vue de Dieu ; la peine du sens, le tourment infligé par le feu. Le moindre degré de l’une comme de l’autre surpasse la peine la plus grande que l’on puisse endurer ici-bas. » (Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, IIIa Pars, Q.70 article 3). Notre âme, au sortir de cette vie, éprouve un violent désir d’être unie à Dieu, car elle n’est plus limitée par le corps et entrevoit l’immensité du bonheur du Ciel. Le tourment qu’elle éprouve de la peine du dam est alors terrible, et n’est tempéré que par la certitude qu’il finira. Quant à la peine du sens, elle atteint l’âme directement dans la sensibilité qu’elle donne au corps, et se fait sentir d’autant plus vivement.
Toutefois, les peines du Purgatoire sont très différentes de celles de l’Enfer, car elles purifient les âmes au lieu de les punir. Les âmes du Purgatoire possèdent les vertus d’espérance et de charité, contrairement aux damnés. Elles ont donc un grand désir d’être unies à Dieu et acceptent la pénitence qui leur est infligée comme un moyen de salut.
Devons-nous aider les âmes du Purgatoire ? De quelle manière ?
Nous avons le devoir de venir en aide aux défunts qui attendent d’entrer au Ciel :
C’est un acte de charité qui touche des âmes aimées de Dieu, ces âmes peuvent prier pour nous une fois entrées au Ciel.
Depuis toujours l’Eglise adresse ses supplications pour les âmes des défunts de la manière la plus pressante et la plus officielle : le Memento des morts, au Canon de la Messe, nous fait prier chaque jour pour que les défunts trouvent « le lieu du rafraîchissement, de la lumière et de la paix ».
La Messe est donc le premier moyen et le plus efficace de les soulager, en faisant offrir le Saint Sacrifice à leur intention ou simplement en offrant pour eux sa communion.
L’Eglise ouvre également pour eux le trésor des Indulgences.
Enfin nous pouvons offrir les grandes œuvres de la vie chrétienne, la prière, le jeûne et l’aumône. C’est ce que l’on appelle les suffrages.
La raison en est que ces âmes nous sont unies par la Communion des Saints, c’est-à-dire par l’union en Notre-Seigneur par la charité.
Comment éviter d’y aller ?
Tout chrétien doit chercher à éviter le Purgatoire, non seulement pour en éviter les peines, mais aussi pour accomplir la volonté de Dieu : « Soyez parfaits comme votre Père du Ciel est parfait. » C’est possible en nous préservant des plus petites fautes et en expiant par la pénitence les péchés dont nous avons obtenu le pardon.
Quel piège de laisser croire avec bienveillance que les âmes des défunts sont au ciel et nous regardent ou nous assistent dans notre vie de tous les jours. C’est à nous, les vivants, qu’il incombe d’aider les morts. Les morts, eux, ne peuvent rien tant qu’ils ne sont pas purifiés ! (Ecclésiaste 9 :5,10)