Sainte Anne, qui devait donner le jour à la Vierge Marie, naquit en Palestine, probablement à Bethléem, cette ville que l’on ne peut appeler la plus petite des cités de Juda, puisque le Fils de Dieu, Sauveur du monde, devait y naître et y devenir le petit-fils de sainte Anne selon la chair.

Mais je veux d’abord vous parler d’Anne Catherine Emmerich (1774 – 1824) religieuse catholique, appartenant à l’ordre des Augustines. C’est une mystique vénérée comme bienheureuse par l’Église catholique. (Je vais souvent la citer pour illustrer la vie de Ste Anne). Douze ans avant son décès elle reçut les stigmates et endura chaque vendredi la passion du Christ. Une surveillance étroite pendant dix jours (10-19 juin1819) confirma l’écoulement du sang des stigmates et le jeûne perpétuel. Depuis l’apparition des stigmates, en effet, son appétit avait disparu, sans que cela soit en rapport avec une maladie quelconque ; bientôt A.C. Emmerich ne consomma plus que de l’eau. Par la suite, une enquête gouvernementale (5-29 août 1819) ne put établir l’existence d’aucune supercherie.

Selon ses dires, elle eut des visions d’événements relatives à la création et au salut, dont une du tombeau d’Adam et Ève. 

Entre 1816 et 1824, le poète Clemens Brentano prit note de ses visions. Ses retranscriptions remplissent 40 cahiers. Il est difficile de faire la part de ce qui a été effectivement dit par la mystique allemande et de ce qui peut constituer une réélaboration du poète. Brentano décrit en détail des scènes et des récits (avant tout) du Nouveau Testament et de la vie de Marie. Mel Gibson a utilisé les visions du chemin de Croix dans son film La Passion du Christ.

À la suite des visions d’Anne Catherine, la sépulture et la maison de la Vierge Marie auraient été redécouvertes en 1881 par l’abbé Julien Gouyet sur une colline près d’Éphèse.

Ecoutons ce que dit Catherine Emmerich sur les ancêtres de Ste Anne :

« Dans ce grand désir que j’avais de les mieux connaître, j’eus un grand nombre de visions sur les ancêtres de la sainte Vierge. Je vis ses ascendants en remontant jusqu’à la quatrième ou cinquième génération, et je les vis toujours comme des gens merveilleusement pieux et simples, chez lesquels régnait un désir secret et tout à fait extraordinaire de l’avènement du Messie promis. Je voyais toujours ces bonnes gens demeurer parmi d’autres hommes qui, en comparaison d’eux, me paraissaient pleins de rudesse et comme des espèces de barbares.

Je les voyais toujours mener une vie de renoncement. Je voyais souvent ceux d’entre eux qui étaient mariés se promettre réciproquement de vivre séparés pendant un certain temps, et cela me réjouissait beaucoup sans que je puisse bien dire pourquoi. Ils observaient principalement cette pratique dans le temps qui précédait certaines cérémonies religieuses, où ils brûlaient de l’encens et faisaient des prières. Je connus par ces cérémonies qu’il y avait des prêtres parmi eux. Je les vis plus d’une fois émigrer d’un lieu à un autre, quitter des biens considérables pour de plus petits, afin de ne pas être troublés par de méchantes gens dans leur manière de vivre. 

La grand-mère d’Anne était de Mara, dans le désert, où sa famille avait des propriétés. Son nom était Emoroun ce qui signifie bonne mère ou mère auguste. Lorsqu’elle fut en âge de se marier, elle eut plusieurs prétendants, et je la vis aller trouver le prophète Archos qui vivait sur le mont Horeb pour qu’il l’aidât dans son choix. Il lui annonça qu’elle devait se marier et épouser le sixième de ses prétendants ; elle devait mettre au monde un enfant marqué d’un certain signe, lequel devait être un instrument du salut qui était proche. »


Emoroun épousa donc son sixième prétendant un Essénien qui s’appelait Stolanus. Il n’était pas du pays de Mara. Stolanus et Emoroun eurent trois filles : Ismeria, Emerentia, et une autre née plus tard, qui s’appelait Enoué. Ils ne restèrent pas longtemps à Mara, mais allèrent postérieurement à Ephron. Leurs filles Ismeria et Emerentia se marièrent, elles aussi, suivant les conseils du prophète du mont Horeb. C’est Ismeria qui donna naissance à Ste Anne, la mère de la Vierge Marie.

(A suivre)