Quand Joachim fut arrivé sous la porte dorée, il vit Anne, toute rayonnante de joie, venir à sa rencontre. Ils s’embrassèrent dans un mouvement de sainte allégresse et se communiquèrent leur bonheur. Ils étaient ravis en extase et entourés d’une nuée brillante.
C’était sous la porte dorée elle-même, que s’accomplissaient les épreuves et les cérémonies de l’absolution pour les femmes accusées d’adultère, ainsi que d’autres expiations pour les femmes stériles.
Les parents de la sainte Vierge l’engendrèrent donc dans une pureté parfaite et par l’effet de la sainte obéissance. Si ce n’eût été pour obéir à Dieu, ils auraient gardé perpétuellement la continence. La pureté, la chasteté, la retenue des parents et leur lutte contre le vice impur ont une influence incalculable sur la sainteté des enfants qu’ils engendrent. En général, c’est dans l’incontinence et l’excès que se trouve la racine du désordre et du péché.
Une vision d’Anne Catherine Emmerich :
« C’était sainte Anne, entre saint Joachim et un autre homme, peut-être son père. Sous la poitrine de sainte Anne, je vis une cavité lumineuse à peu près de la forme d’un calice, et, dans cette cavité, la figure d’une enfant resplendissante qui se développait et grandissait ; ses petites mains étaient croisées sur sa poitrine ; sa petite tête était inclinée, et il en partait une infinité de rayons qui se dirigeaient vers une partie du monde. »
Voici maintenant quelques extraits de l’histoire des visions de Sœur Marie de Jésus de Agreda (1602-1665) qui fut une religieuse et une mystique espagnole. À partir de 1620, elle a vécu une série de visions extatiques du Saint-Esprit, de la passion du Christ, de la Pentecôte, de l’Enfant-Jésus et de la Reine des anges. Elle tombait en ravissement devant le Saint-Sacrement et semblait avoir un don de lévitation. Choisie comme abbesse en 1627, elle a reçu des apparitions de la Sainte Vierge la même année, qui l’a chargée de la mission d’écrire l’histoire de sa vie. Elle dut reconstituer ses notes face aux réticences de son premier confesseur qui, lui-même, faisait face à ses propres inquiétudes. Son œuvre principale est La Cité mystique. Ce livre fut examiné sur l’ordre de Benoît XIV et édité en 1862 et 1926. Décédée en 1665, sa cause en béatification fut introduite en 1671 et elle fut déclarée vénérable huit années plus tard.
Voici ce que dit Marie d’Agreda :
« Dieu, pour augmenter davantage la gloire et la vertu de sainte Anne, voulut que dans le temps de sa grossesse elle eut à souffrir diverses afflictions. Lucifer, découvrant une si grande sainteté dans cette femme, eut le soupçon que l’enfant qu’elle avait dans son sein pouvait être cette illustre femme qui devait le fouler aux pieds et lui briser la tête. Dans sa rage il mit en œuvre divers moyens pour la faire périr. Il osa la tenter de plusieurs fausses persuasions et de défiances sur sa grossesse, pour la faire chanceler dans sa foi ; mais ce fut en vain. Il tâcha d’abattre la maison qu’habitait la Sainte afin que l’ébranlement et la terreur qui en résulterait fissent périr l’enfant dans son sein. Mais il ne put réussir, parce que les anges qui gardaient la très sainte enfant lui résistèrent. Il pervertit et irrita certaines commères qui s’acharnant avec rage contre notre sainte, lui firent de sensibles affronts et de grandes railleries sur sa grossesse ; ces artifices furent encore inutiles, bien que les pauvres femmes eussent consenti aux mauvaises suggestions de Lucifer. »
(A suivre)