Le plus connu des miracles Eucharistique est, sans doute, celui de Lanciano, petite ville, en Italie, à quelques kilomètres de la mer Adriatique.

Au VIIe siècle, la querelle iconoclaste fait rage dans l’Église d’Orient. Elle provoque persécutions et exode des moines désirant rester fidèles à la tradition de l’Église de vénérer les images sacrées. C’est ainsi qu’un groupe de moines basiliens (c’est-à-dire ayant adopté la règle de saint Basile) arrivés de Grèce trouvent refuge, probablement entre 730 et 750, dans la petite ville de Lanciano, proche de la mer Adriatique (Italie). Là, les moines basiliens se voient confier une petite église dédiée à saint Longin, que la tradition identifie comme le centurion qui a transpercé le côté du Christ et qui, ensuite, s’est converti et est mort martyr. Les recherches archéologiques confirment bien la présence de moines byzantins dans l’ancienne petite église devenue la crypte que l’on peut encore visiter aujourd’hui.

Voici donc ce remarquable récit :

Un moine basilien, sage sur les choses du monde mais moins sur les choses de la foi, passait par un moment difficile dans sa perception de la réelle présence de Notre Seigneur Jésus-Christ dans l’Eucharistie. Il priait constamment pour le soulagement de ses doutes ; celui-ci effectivement doutait et se trouvait consumé d’effroi de perdre un jour sa vocation. Son martyre était très pénible et il souffrait quotidiennement de la routine de son sacerdoce. La grâce Divine ne l’abandonna pas, car Dieu le Père, dans sa Miséricorde Infinie, le sortit des ténèbres avec la même grâce accordée à l’apôtre Saint-Thomas.

Finalement un matin, pendant la célébration de la Messe, sujet à une grande attaque de doutes, il commença la Consécration devant les habitants d’un village voisin. Soudainement après la Consécration du Pain et du Vin, ce qu’il vit sur l’autel le fit trembler. Il resta interdit, le dos tourné aux fidèles, pendant un moment de stupéfaction et de frayeur qui sembla aux paroissiens une éternité, alors, doucement il se tourna vers eux et leur dit : « O témoins heureux à qui le Dieu Béni, pour contredire mon incrédulité, a voulu se révéler Lui-Même dans ce béni Sacrement et Se rendre visible à nos yeux. Venez voir notre Dieu si près de nous. Voici la Chair et le Sang de Jésus-Christ, notre Bien-Aimé. »

L’histoire ne nous a pas laissé plus de détails sur le miracle. Nous ignorons le nom du prêtre, la date exacte du miracle, mais nous savons l’essentiel : le pain et le vin ont été transformés en chair et en sang et ils nous sont arrivés quasiment intacts après plus de douze siècles, ce qui en soi est évidemment, également, un miracle.

En effet, l’Hostie s’était transformée en Chair et le Vin en Sang ! Les fidèles, ayant témoigné du miracle, commencèrent à pleurer, en demandant pardon, et en suppliant miséricorde. Certains se frappèrent la poitrine, en confessant leurs péchés et en se déclarant indignes de témoigner de ce miracle, d’autres encore s’agenouillèrent en respect et en remerciement pour le cadeau que Dieu leur avait offert. Ce jour même, la rumeur du miracle parcourut tout le village comme un feu embrase une forêt et, tout aussi vite, les villages voisins jusqu’au Saint-Siège même.

Certes, « le don » de Lanciano était adressé au bon moine italien, au peuple du petit village et aux hommes de ce temps, mais aussi aux hommes de toutes les nations du monde et de toutes générations à venir, car ce qui est le plus remarquable, est la continuité même de ce miracle, un miracle qui demeura visible pour tous pendant une période de plus de 1297 ans, sans, toutefois, le moindre usage d’un quelconque produit de conservation ou substance chimique permettant à la Chair et au Sang de rester frais, car oui, la Sainte Hostie, transformée en Chair, et le Vin transformé en Sang coagulé en cinq petits caillots, sont demeurés, pendant plus de douze siècles, parfaitement intacts.

En 1970, 1971 et plus tard en 1981, une investigation scientifique fut encouragée par l’Eglise Catholique. L’illustre professeur et docteur Odoardo Linoli, professeur d’Anatomie, d’Histologie Pathologique, de Chimie et de Microscopie Clinique et médecin en chef de l’ensemble des hôpitaux d’Arezzo, commença une longue série d’analyses et de tests afin de déterminer l’exacte nature du dit miracle. Il fut assisté par le docteur Ruggero Bertelli, professeur émérite du département d’anatomie de l’Université de Sienne. Les investigations furent toutes menées avec des procédures de haute gamme technologique dont les observations furent largement confirmées par une série de photographies prises au microscope. Les analyses, une fois terminées, permirent les conclusions suivantes :

La chair conservée dans le reliquaire est un morceau de muscle cardiaque humain. La manière dont cette tranche de chair a été obtenue par dissection dans le myocarde suppose une habileté exceptionnelle de la part du « Praticien ».

Les caillots de sang proviennent de sang humain. Plusieurs minéraux ont été trouvés dans le sang : chlorites, phosphores, magnésium, potassium, sodium et calcium. Il fut trouvé des protéines dans les mêmes proportions normales qui sont trouvées dans les séro-protéiques de sang courant.

Le groupe sanguin détecté dans la chair et le sang est le même : le groupe AB. C’est le même groupe que l’on trouve dans les plus célèbres reliques de la passion du Christ : le Linceul de Turin, le suaire d’Oviedo, la sainte tunique d’Argenteuil.

Le diagramme de ce sang correspond à celui d’un sang humain qui aurait été prélevé sur un corps humain vivant dans la même journée. Le sang est réel. Il est composé de cinq caillots inégaux, mais, d’une manière absolument incroyable, chacun d’eux pèse exactement le poids des cinq caillots pris ensembles, soit 15,85 grammes.

Aucune trace de matières ou d’agents de conservations ne fut détectés dans la chair ou le sang.

La préservation de la Chair et du Sang, qui furent exposés dans leur état naturel, sans le moindre moyen de quelconque forme de préservation, pendant douze siècles à l’action d’agents atmosphériques et biologiques, constituent un extraordinaire phénomène, scientifiquement inexplicable, et que tous les résultats d’analyse constituent une violation absolue des lois de la physique.

De nos jours, la chair et le sang demeurent vivants, une chair et un sang animés et glorieux.

Le témoignage scientifique confirme ce que nous croyons par la foi et ce que l’Église Catholique nous enseigne depuis 2000 ans, faisant ainsi écho aux paroles de Jésus-Christ : « En vérité je vous le dis, celui qui mange ma chair et boit mon sang, possède la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Celui qui mange ce pain vivra éternellement. » (Jean 6, 53-59)

Ce miracle prouve que lorsque nous recevons l’Eucharistie c’est à l’amour du Christ que nous communions, un amour doux et humble, fort et puissant plus que la mort, et qui est l’antidote des ferments de morts physiques et spirituelles que nous portons dans notre « chair de péché ». L’Eucharistie est le don par excellence du cœur de Jésus.