Qu’est-ce que cela veut dire ? Et pourquoi vouloir montrer Marie, une femme simple et ordinaire de son époque, comme une personne exceptionnelle, née sans péché ?
Bon nombre de chrétiens croient que « l’immaculée conception » indique que Marie a conçu Jésus par l’action de l’Esprit Saint, « lui qui n’est pas né d’un sang humain, de la poussée de l’instinct, ni du vouloir des hommes mais qui est né de Dieu »… « Comment se pourrait-il puisque je ne connais point d’homme ?» a-t-elle dit à l’ange Gabriel.
Or l’Immaculée Conception est un dogme de l’Église catholique qui ne parle pas de la conception de Jésus mais de la conception de la Vierge Marie qui fut « sans tache », c’est-à-dire exempte du péché originel hérité par tous les hommes depuis Adam et Ève. Il signifie que Marie, au premier instant de sa conception, a été préservée intacte de toute souillure du péché originel, par une grâce et une faveur singulière de Dieu, en vertu des mérites futurs de Jésus Christ.
La foi des premiers siècles, en se déployant, a dû se définir et affronter des pensées souvent contraires à la Vérité révélée par le Christ, à des courants de division, à des hérésies… Ce sont les conciles des premiers siècles qui sont parvenus à dire avec clarté que Jésus était vrai Dieu et vrai homme. Dès lors, s’il est vrai que Jésus est vrai Dieu et vrai homme, et que Marie est mère de Dieu, il semble évident qu’elle n’a pas pu être corrompu par le péché. D’où cette affirmation : Marie est conçue sans péché.
Donc, selon la tradition catholique, depuis le dogme promulgué par le pape Pie IX, le 8 décembre 1854, elle est déclarée préservée du péché originel dès sa naissance.
C’est bien à Lourdes que Marie a dit à la petite Bernadette : « Je suis l’Immaculée Conception » . C’est en 1858 que Marie le lui dit en patois, et Bernadette répète jusque chez le curé Peyramale cette affirmation qu’elle ne comprend pas, et qui laisse le curé étourdi d’entendre de la bouche de cette enfant illettrée l’affirmation que l’Église vient de prononcer quatre ans plus tôt.
L’immaculée Conception, l’Église l’affirme uniquement de Marie. A ce titre elle est différente de nous. Marie, telle que les Évangiles la présentent et telle que la foi de l’Église la comprend, nous montre ce qu’est un être quand il se laisse toucher intégralement par la Parole et la Volonté divine. Dieu merci, nous rencontrons parfois encore, de nos jours, des gens qui vivent de cette clarté totale, et qui sont en très grande proximité avec Marie.
Cela veut dire que même si nous ne sommes pas conçus sans péché, nous pouvons essayer de ressembler à Marie ?
Oui, c’est certain, parce que nous ne sommes pas faits pour vivre dans le péché. Le péché, c’est une corrosion, une usure dans notre relation avec Dieu. Nous sommes faits pour vivre dans cette clarté et cette intimité de Dieu, ce choix de vivre, en Dieu, avec Dieu et de Dieu, ce choix qui transforme notre vie et nos relations quotidiennes. Quand nous laissons toutes les paroles de Jésus imprégner notre cœur, elles bouleversent notre vie et petit à petit la rapprochent de Dieu. C’est cela que Marie a vécu, cette proximité infinie. C’est pourquoi elle nous est présentée comme un modèle, bien qu’elle soit, comme disent les textes, «de notre race».
Ô Vierge Marie, vous êtes bénie par le Seigneur Dieu Tout Puissant, plus que toutes les femmes de la terre. Vous êtes toute belle ô Marie, car la tache originelle ne se trouve pas en vous. Alleluia !