Le 29 juin, l’Église honore à la fois saint Pierre et saint Paul, ces deux incomparables Apôtres, unis dans la foi, dans la prison et dans la mort. Toutefois, la fête du 30 juin (commémoration de Saint Paul) nous donnera demain l’occasion de parler de saint Paul, bornons-nous aujourd’hui au prince des Apôtres. C’est à l’Évangile qu’il faut avoir recours pour connaître les détails de cette vie étonnante.
Fils de pêcheur et pêcheur lui-même, simple, ignorant, sans éducation, il entend le Fils de Dieu lui adresser cet appel singulier : « Suis-Moi, Je te ferai pêcheur d’hommes. »
Parmi tous les Apôtres, il brille par sa foi énergique et reconnaît en Jésus le Christ le Fils de Dieu. Il ne quitte jamais le Sauveur, il est de toutes les grandes occasions de la vie du Maître.
Malgré son triple reniement au jour de la Passion, faute si humblement et noblement réparée ensuite, il est confirmé comme chef des Apôtres et chef de l’Église.
Son siège renversera bientôt celui des Césars, et l’humble pêcheur aura un nom plus immortel que les plus grandes célébrités de tous les siècles.
Jésus avait dit autrefois à Ses Apôtres : « Le disciple n’est pas plus que le Maître ; si on Me persécute, on vous persécutera. »
Saint Pierre devait avoir, en effet, le sort de Jésus-Christ et arroser de son sang l’Église naissante. Touché et encouragé à fuir par les larmes des fidèles, mais non mû par la crainte, Pierre songea d’abord à échapper à la persécution que venait de soulever l’empereur Néron ; mais, comme il sortait de Rome, il vit le Christ Se présenter à lui :
« Où allez-Vous, Seigneur, Lui dit-il.
Je vais à Rome, dit Jésus, pour y être crucifié de nouveau. »
A ces mots, le Sauveur disparut, et Pierre comprit qu’il devait revenir à Rome pour y être arrêté, emprisonné et crucifié.
Il eut alors à endurer les souffrances d’un long emprisonnement, consolé par la compagnie de saint Paul, enfermé dans la même prison. Saint Paul qui, comme il était citoyen romain fut décapité et non crucifié, le même jour où Saint Pierre, lui, fut condamné au supplice de la Croix ; mais, par humilité, se jugeant indigne d’être crucifié comme le divin Maître, il demanda à être crucifié la tête en bas, ce qui lui fut accordé. Arrivé au lieu du supplice, Pierre ne put contenir la joie de son cœur : « C’est ici l’arbre de vie, cria-t-il au peuple, l’arbre où a été vaincue la mort et le monde racheté. Grâces vous soient rendues, Fils du Dieu vivant ! »