En lisant la vie de St Raymond Nonnat ce matin je suis époustouflée une fois de plus de constater combien les saints ont tous aimé la souffrance qui les rapprochaient des souffrances subies par le Christ durant sa Passion. Aussi cette pensée me vient à l’esprit : alors que le Christ lui-même a dû endurer des souffrances indicibles pour entrer dans la gloire, prétendrions nous aller au Ciel par une autre voie que celle des souffrances ? Incroyablement les douleurs physiques acceptées, consenties ou même recherchées laissent l’âme et l’esprit dans la joie de l’amour partagé !
Voici donc la vie de St Raymond Nonnat :
Saint Raymond Nonnat perdit sa mère à sa naissance. Dès l’usage de la raison, se voyant sans mère ici-bas, il se choisit Marie pour la remplacer. La Sainte Vierge et Son dévot fils et serviteur rivalisaient de dévouement l’un pour l’autre. Partout le pieux enfant saluait l’image de sa Mère céleste, il trouvait chaque jour mille moyens de L’honorer. Le démon lui étant apparu un jour sous la forme d’un berger, pour le tenter, Raymond le reconnut, appela Marie à son aide, et le tentateur disparut avec un cri horrible. Son père, ayant entendu dire que la dévotion de son fils lui faisait négliger la garde de son troupeau, vint un jour l’épier et fut ravi d’admiration de voir un beau jeune homme éclatant de lumière garder le troupeau pendant que Raymond se livrait à la prière dans une chapelle voisine, aux pieds de l’image de la Vierge.
Raymond était arrivé à l’âge de fixer son avenir. Marie calma ses inquiétudes en lui révélant qu’il devait aller à Barcelone et se faire recevoir dans l’Ordre de Notre-Dame-de-la-Merci pour la rédemption des captifs.
Après un noviciat plein de ferveur, il fut envoyé en Afrique, où, n’ayant pas assez d’argent pour racheter tous les prisonniers, il se donna lui-même en otage, afin de les mettre tous en liberté, et ne fut délivré que quand le surplus du payement arriva. Il souffrit avec joie tous les outrages de la captivité en union avec le Rédempteur des âmes outragé pour les péchés du monde. Un jour, il faillit être empalé pour avoir instruit et converti plusieurs infidèles, mais le supplice fut changé en coups de bâton. On lui perfora les lèvres et cadenassa la bouche pour le faire taire, mais on l’entendit encore chanter les louanges divines, ce qui fut attribué à des enchantements et donna lieu à d’autres persécutions.
Après sa délivrance, qui fut pour lui un sujet de tristesse et non de joie, il fut élevé au cardinalat; mais, rentré dans son couvent, il y mena la même vie simple qu’auparavant, et ne consentit à changer ni d’habit, ni de logement, ni de genre de vie. Un jour très froid d’hiver, il avait donné son chapeau à un pauvre vieillard mendiant, la nuit suivante, la Sainte Vierge vint, accompagnée de plusieurs Saints, déposer une couronne sur sa tête.
Près de mourir, il reçut la Communion des mains de Jésus-Christ.