Joseph, dit de Cupertino, petit village des Pouilles en Italie, naquit de parents pauvres et pieux. il passa son enfance et sa jeunesse dans une grande simplicité et une véritable innocence de mœurs, souvent sa mère le maltraitait, car tous le considéraient comme un paresseux et un insensé.

Délivré d’une cruelle maladie, par sa Mère du ciel, Joseph s’appliqua avec une nouvelle ardeur aux œuvres de la piété et à la pratique des vertus ; et, pour s’unir plus intimement à Dieu, qui l’appelait à une perfection plus élevée, il voulut entrer chez les moines Franciscains. Ne sachant ni lire, ni écrire, et après bien des difficultés, il parvint en partie à la réalisation de ses désirs lorsqu’il fut accepté chez les Pères Capucins, où, vu son ignorance des lettres humaines, il fut d’abord reçu parmi les Frères-lais. Toujours ravi en Dieu, il mettait un temps si considérable à exécuter des travaux de peu d’importance que les supérieurs, le jugeant incapable de rendre aucun service à la communauté, le renvoyèrent dans le monde.

Il se trouva alors dans une bien triste position car aucun de ses parents ne voulait lui donner asile. Enfin, sur les instances de sa mère, les Frères Mineurs Conventuels consentirent à lui donner l’habit de saint François, son désir le plus cher, en le chargeant de soigner la mule du couvent.

Dans cet humble emploi, il se distingua tellement par la sainteté de sa vie, et par son zèle pour la conversion des pécheurs, que ses supérieurs s’aperçurent bientôt de la valeur de cette âme extraordinaire. Ils conçurent pour lui la plus haute estime, et le reçurent enfin dans la communauté sous le nom de Frère Joseph.

Mais notre Saint n’était pas encore satisfait. Il ne lui suffisait pas d’être religieux, il aspirait au sacerdoce. Ambition étrange, et, selon toute apparence, présomptueuse et insensée car, et de toute l’Écriture, il ne put jamais expliquer qu’un seul texte : l’Évangile des messes de la Sainte Vierge « heureuses  les entrailles qui Vous ont porté ». Marie cependant, contente de l’amour de Son serviteur, le seconda dans ses desseins. Car, par une disposition merveilleuse de la Providence : dans tous ses examens, il ne fut jamais interrogé que sur cet évangile, qu’il avait si bien approfondi, et sur lequel il répondit de manière à satisfaire pleinement les examinateurs les plus exigeants.

Ordonné prêtre, au mois de mars 1628, Joseph recherchait les emplois les plus humbles du couvent, il pratiquait des austérités inouïes, ne mangeait que tous les 3 ou 4 jours, et cela avec tant de modération, qu’il était facile de voir que son corps même vivait d’une nourriture cachée. En effet, son corps, aussi bien que son âme, était soutenu par la sainte Eucharistie ; et après la messe qu’il célébrait tous les jours, avec une grande dévotion, l’augmentation de force qu’il avait puisée dans la sainte communion se manifestait par l’animation de ses traits et la vigueur de sa démarche. Les animaux lui obéissaient, les éléments étaient dociles à sa voix, par un simple attouchement, les malades étaient guéris. En un mot, la nature semblait n’avoir plus de lois en présence des désirs de Joseph.

Pour lui, les lois de la pesanteur étaient suspendues, ou plutôt le centre qui l’attirait, ce n’était pas, comme pour nous pauvres misérables, la terre, mais le ciel. Aussi était-il souvent élevé, à la vue de ses Frères, à une distance considérable du sol, et là, il demeurait en contemplation, tout absorbé en Dieu. Chaque fois qu’on récitait en sa présence les Litanies de la Sainte Vierge, il s’élevait en l’air et allait embrasser l’image de la Mère de Dieu.

Ces transports aériens, ces vols dans l’espace furent si habituels à notre Saint que les actes du procès de canonisation en rapportent plus de soixante-dix survenus dans le seul territoire de Cupertino, aussi peut-on affirmer sans crainte, que durant la moitié peut-être de sa vie, ses pieds n’ont point touché le sol.

La dévotion à la Sainte Vierge faisait élever dans les airs Saint Joseph de Cupertino. Aimons Marie de tout notre cœur, et elle nous élèvera au plus près de son divin Fils.