C’est l’été, il fait très chaud, une amie vient me trouver pour me proposer de m’emmener nous rafraîchir à Cotignac, petit village provençal dans lequel je suis déjà allée deux fois en 2008 et 2009. C’est un très beau petit village à l’abri d’une falaise haute de 80m qui la protège des chaleurs estivales. La première fois que j’y suis allée c’était pour visiter une exposition de sculptures et modelages organisée par les nombreux artistes et artisans du lieu. Et la deuxième pour assister à une projection de cinéma et un concert, en plein air, juste en dessous de la falaise.

Elle m’apprend qu’à Cotignac il y a eu plusieurs apparitions de la Vierge, et là où elle veut m’emmener c’est sur le lieu de ces apparitions, ce que je ne savais pas du tout ! Je suis effarée de voir à quel point tout ce qui est en rapport avec la religion catholique semble avoir disparu des mémoires….

Au sanctuaire de Notre Dame de Grâces, je découvre toute l’histoire, en voici le résumé :

En 1519, un bûcheron de 22 ans, Jean de la Baume, gravit le mont Verdaille. Il commence sa journée par une prière, avant de se mettre au travail ; à peine s’est-il relevé qu’une nuée lui apparait, découvrant la Vierge Marie, debout, les pieds sur un croissant de lune avec l’Enfant Jésus dans les bras. Elle s’adresse à Jean en ces termes :

« Je suis la Vierge Marie. Allez dire au clergé et aux consuls de Cotignac de me bâtir ici même une église, sous le vocable de Notre-Dame de Grâces ; et qu’on y vienne en procession, pour recevoir les dons que je veux y répandre. »

Il n’ose pas en parler, aussi la Vierge lui apparait à nouveau le lendemain, il descend alors au village sans attendre, pour transmettre la demande de Notre Dame. Tout de suite, la population jouissant d’une foi catholique très vive, accorde crédit au message céleste transmis par le pieux et sérieux bûcheron, et décide d’élever une petite chapelle à l’endroit des apparitions.

L’affluence des pèlerins à Cotignac fut tout de suite importante. Parmi une multitude miracles et de grâces distribuées dans ce haut-lieu, la grâce la plus retentissante fut accordée au roi Louis XIII et à la reine Anne d’Autriche : ce fut la naissance d’un héritier pour la Couronne de France. Le roi et la reine, qui s’étaient mariés en 1615, n’avaient toujours pas d’enfant en 1637. Or, en 1637, tandis qu’il était en prière, le frère Fiacre, moine à Paris, a une soudaine révélation intérieure : la reine devait demander publiquement qu’on fît trois neuvaines de prières à la Sainte Vierge, et un fils lui serait donné. Mais les supérieurs du Frère sont sceptiques et lui interdisent d’en parler, à moins d’apporter une preuve irréfutable.

Six jours plus tard, frère Fiacre, dans sa cellule, est tiré de sa prière par des cris d’enfant, et se retrouve en face de la Vierge Marie qui lui montre dans ses bras un enfant vagissant, et qui lui dit :

« N’ayez pas peur, je suis la Mère de Dieu et l’enfant que vous voyez est le Dauphin que Dieu veut donner à la France. Ne doutez plus, mon enfant, de ce que vous avez déclaré à votre confesseur. Pour marquer que je veux que l’on avertisse la reine de faire trois neuvaines en mon honneur, voilà la même image qui est à Notre-Dame de Grâces de Provence, et la façon de l’église. »

Et frère Fiacre voit avec précision le tableau ainsi que le chœur de l’église du sanctuaire ; il en informe immédiatement ses supérieurs qui, comme lui, ne s’étaient jamais rendu à Cotignac. On consulte des amis qui avaient fait le pèlerinage : les descriptions concordaient parfaitement.

Informée très rapidement, la reine se met à croire en la réalisation de ces promesses du Ciel transmises par le frère Fiacre. Les neuvaines furent terminées neuf mois exactement avant la naissance du futur Louis XIV, que ses parents prénommèrent « Louis Dieudonné ». Louis XIV et sa mère Anne d’Autriche vinrent en personne en pèlerinage d’action de grâces à Cotignac en 1660. Et en 1667, Louis XIV fit apposer une plaque dans l’église du sanctuaire de Cotignac, rappelant qu’il fut « donné à son peuple par les vœux qu’Anne d’Autriche, reine de France, sa mère, fit dans cette église ».

Cette plaque se trouve encore actuellement dans le sanctuaire Notre-Dame de Grâces.

Comme je lui suis reconnaissante à cette amie de m’avoir fait connaître des faits si importants et si merveilleux, qui sont totalement occultés par le monde laïc dans lequel nous vivons. La culture, les distractions sont mises en avant, il n’y a, malheureusement pour nous, plus de transmission de l’histoire de nos racines chrétiennes !