Le lendemain messe à la basilique St Pie X, nous y allons en procession, et nous entrons dans cette « curieuse » construction souterraine ! A l’opposé des cathédrales, construites sur des hauteurs et s’élançant vers le ciel pour glorifier Dieu, et pour la plupart, toutes ornées de tableaux, statues, mosaïques et richement décorées pour honorer le Seigneur des Seigneurs. Là, nous avons l’impression de rentrer dans un hall de gare ou un terminal d’aéroport. Que du béton, quelques bannières tristes, l’autel, ou plutôt la table, minuscule, au milieu d’une immense salle ronde comme une salle de spectacles.

Mais comment cela est-il possible ? Est-ce sous l’emprise d’une inspiration diabolique que cette basilique a été construite sous la terre, nous sommes choqués, on a beau nous dire que c’est pour une question de places…. Que sont devenus les bâtisseurs de cathédrales ?!?! C’est terrifiant de voir l’héritage chrétien ainsi « bafoué », nous semble-t-il !

Bon, la messe est belle, solennelle, de tous les côtés des gens se confessent, à genoux parterre, le prêtre étant assis sur un petit tabouret. Pour la communion, des prêtres, beaucoup de prêtres, à droite, à gauche, devant, derrière, signalés par un parapluie jaune, et puis aussi des files de chaises roulantes, des malades venus chercher la guérison. Puis un très beau chemin de croix remarquablement commenté, et chanté, sur place dans la basilique. L’organisation est parfaite.

Le lendemain, nous nous sommes sentis tellement mal dans cette basilique, l’ambiance bruyante et agitée était tellement différente par rapport à notre petite chapelle habituelle, que nous sommes allés à une autre messe célébrée dans une petite église, entraînés par plusieurs familles amies. J’aurais aimé aller aux piscines pour demander, si cela m’était possible, la guérison de la coxarthrose de ma hanche droite qui me fait beaucoup souffrir à la marche, mais il y a tellement de monde, les heures d’attente sont interminables, et puis il y a tant de personnes très, très malades qui ont sûrement beaucoup plus besoin que moi d’une intervention divine !

Le soir arrive, il y a une impressionnante procession aux flambeaux qui s’étirent de chaque côté du Gave, avec des chants et des prières relayées par nombre de haut-parleurs. Le Chemin de Croix et cette procession ont été pour moi les deux points forts de ce pèlerinage.

Mais nous sommes déçus, nous pensions trouver plus de dévotion comme dans notre petite chapelle. Il y a trop de monde, trop de bruit, on rate des conférences car nous ne trouvons pas les lieux où elles sont données, en fait, on ne ressent ici, ni la paix, ni la joie, ni la ferveur que nous pensions trouver !! Peut-être n’étaient-elles pas dans nos cœurs tout simplement ?

Et le lendemain matin, on repart pour une dizaine d’heures de bus. Tout le monde est fatigué, et le prêtre nous annonce une surprise.

Pas de récitation de chapelet…. Dommage !

Et la surprise c’est, ô déception, la projection de « Rabbi Jacob ». Nous nous amusons de voir la petite religieuse de 72 ans qui nous accompagne, battre des mains et rire avec l’innocence d’une enfant devant les réparties de Louis de Funès. C’est joli et agréable à voir cette candeur ! C’est très certainement elle qui a raison et nous enseigne une chose importante : nous sommes dans la critique et le jugement, alors qu’elle vit l’instant présent dans l’acceptation, la simplicité et la joie !

C’était notre première expérience de pèlerinage.

Il va me falloir me renseigner sur le sens d’un pèlerinage et comment y participer correctement afin d’en tirer profit pour nous, pour les autres et pour la plus grande gloire de Dieu, car là, nous avons très certainement « raté » quelque chose.

Nous en ferons d’autres que je vous raconterai.