Nous commençons à organiser notre départ… Nous nous heurtons à l’incompréhension de certains de nos amis et de ma famille, mais également à quelques encouragements ! Sébastien étudie les cours de l’Alliance Française qui lui permettront d’enseigner le français là-bas, et obtient son diplôme avec une mention.

Après avoir trouvé un acheteur pour notre maison d’Anjou et avoir vendu nos meubles, nous retenons par internet un petit appartement à louer dans le centre de Tallinn, dans l’intention d’y aller début mars 2020. L’appartement est meublé et bien aménagé comme toutes les locations là-bas. MAIS….  Coincés par les restrictions dues au Coronavirus, nous ne pouvons pas partir comme prévu, la plupart de nos négociations sont figées… Ce n’est que début juillet que nous sommes enfin libérés de toutes nos obligations françaises.

Juste avant de partir, nous apprenons par la famille belge/estonienne que Sébastien a déjà rencontré plusieurs fois à Tallinn et avec laquelle nous échangeons sur le Net, qu’un prêtre a été affecté à la chapelle de la Fraternité. Jusqu’alors, cette chapelle était desservie irrégulièrement par différents prêtres venant de Lituanie.  Il est allemand mais parle couramment l’anglais comme de nombreuses personnes dans ce pays, mais surtout, ce qui est providentiel pour moi, il parle un peu français ! Cette petite paroisse très active a en grande partie été décisive dans notre désir de quitter la France, aussi cette information nous conforte dans ce choix.

Le 6 juillet nous prenons l’avion, et l’ami estonien/russe de Sébastien vient spécialement de Tartu (environ 200 kms) pour nous accueillir à l’aéroport, auparavant il a été récupéré les clés de notre appartement.

Nous attendrons la livraison de nos affaires personnelles (vêtements, vaisselle, etc…) une quinzaine de jours.

Nous faisons rapidement connaissance avec les fidèles de la chapelle ainsi qu’avec des français ou d’autres étrangers. Nous nous sentons bien dans ce pays tellement calme. La ville est belle et très, très propre, l’air y est pur (impression d’air frais qui pénètre les poumons), la température est agréable, entre 18 et 26°. Les autochtones sont assez réservés mais serviables, simples, disciplinés. Aucune insécurité, aucun stress. Les démarches administratives se font facilement et rapidement. Nous obtenons en quelques jours notre carte d’identité estonienne qui donne accès aux bus gratuits. Nous n’avons pas l’impression que le Covid soit passé par ici (ils n’ont eu que 69 morts), personne ne porte de masques et tout fonctionne normalement au niveau économique. J’ai été surprise par le luxe des centres commerciaux, lumineux, propres, et lorsque nous y rentrons, on nous offre un café ou un thé de bienvenue.

Et puis, nous rencontrons et recevons plusieurs fois chez nous, le prieur et notre prêtre. Tous les échanges se font en anglais et je progresse, je comprends plutôt bien, et je parviens peu à peu à intervenir dans les conversations avec des phrases courtes. Notre prieur est un américain solide et jovial, très intelligent et chaleureux. Notre prêtre est doux, bienveillant et gentil, simple et profond. Et je me rends compte qu’une fois de plus, et sans en être conscients, nous avons été guidés vers ces prêtres, cette paroisse qui nous apportent tant de bienfaits. En tout cas, cette petite structure correspond mieux à ce dont j’ai besoin pour faire évoluer ma foi. Une fois de plus, oui vraiment : Deo Gratias !