Le Père Lamy (1953-1931) curé de l’église St Lucien à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) avait le privilège de voir les anges et de parler avec eux.

Sa dévotion aux saints anges, aux anges gardiens, aux anges protecteurs de chaque foyer, de chaque ville, de chaque province, de chaque État, aux anges des catégories supérieures, communément appelés archanges, l’incitait à propager leur dévotion.


Le passage qui suit est tiré de son ouvrage « Apôtre et mystique » :


« Nous ne donnons pas aux anges toute l’importance qu’ils ont ; nous ne les prions pas assez ! Les anges sont très touchés quand nous les prions. Il y a une grande utilité à prier les anges. »
« Nos anges gardiens, nous ne les prions pas suffisamment. Que fait-on pour eux ? Un petit bout de prière le matin, un petit bout de prière le soir : voilà tout ! Leur miséricorde est bien grande à notre égard, et, souvent, nous ne l’utilisons pas assez. Ils nous regardent comme de petits frères indigents ; leur bonté à notre égard est extrême. »
« Rien n’est fidèle comme un ange. Quelle mémoire ! Il se souvient de tout. Il vous raconte ce qu’on a fait il y a dix ans comme si c’était hier. Ils nous disent ce qu’ils ont à dire, puis, ils disparaissent ! »
« Notre ange gardien nous sauve bien souvent des accidents. Mais les anges, que peuvent-ils, quand nous ne sommes pas en état de grâce ? Ils voudraient nous secourir, mais ils y sont impuissants. Quand nous refusons le respect à Notre-Seigneur, nous envoyons promener ses domestiques. Et, parmi nous, chrétiens, combien y en a-t-il qui leur demandent aide et protection ? Une petite prière : « Bonsoir, mon bon ange », etc.. et c’est tout. Nous ne recourons pas assez aux saints anges. Ils sont là et on les laisse tranquilles. On ne les dérange pas assez. »


« Les anges, comme les saints, n’ont pas un corps semblable aux corps réels de la Vierge et de Notre-Seigneur : ils ont des corps qui ne sont pas de chez nous. Chaque ange a sa physionomie spéciale. Les figures sous lesquelles les anges se montrent à nos yeux ont souvent les cheveux noirs ; ils ont les cheveux très bien coupés. Je n’ai jamais vu des cheveux bouclés aux anges. Mon ange gardien a une tête assez ronde, une très belle figure, les cheveux noirs et ondulés. L’archange Gabriel a les cheveux bien coupés et ondulés. Gabriel est plus grand d’une tête que les autres anges. C’est à cela que je reconnais tout d’abord un esprit d’une catégorie supérieure. Ce qu’ils ont de très beau, ce sont les plaques d’or de forme irrégulière placées en mosaïque dont tout le haut de leur corps est revêtu. Ils reçoivent la lumière de Dieu. Les manches de leurs tuniques vont jusqu’à mi-bras. Leur tunique va jusqu’aux genoux. Le bas du corps étant revêtu d’une sorte de petit jupon, ils sont comme des athlètes. Leurs vêtements sont blancs, mais d’un blanc qui n’a rien de terrestre. Je ne sais comment le décrire, car il n’est nullement comparable à notre couleur blanche, d’un blanc beaucoup plus doux à l’œil. Mais ces saints personnages sont enveloppés d’une lumière si différente de la nôtre que tout, ensuite, paraît sombre. Ces plaques d’or sur leurs tuniques, qui remuent perpétuellement, on dirait autant de soleils ! Ce doit être, au ciel, un merveilleux spectacle que le vol de millions d’anges ! Je ne leur ai jamais vu d’ailes, toujours l’aspect de jeunes gens. Ils portent, empreinte sur leur visage, leur bienveillance pour les hommes, tandis que les démons ont un aspect dur, cassant et farouche. J’ai entendu quelquefois trois, quatre anges ensemble dans l’église de La Courneuve. Souvent, j’entends leurs voix sans les voir. Comme pour les personnes qu’on connaît, je les reconnais à leurs voix. Tous ces personnages, comme le diable, sont avec nous, autour de nous. Si nous ne les voyons pas, il s’en faut de si peu ! C’est comme une pellicule qui nous sépare d’eux. »

« J’ai été soutenu par les saints anges bien des fois quand j’étais épuisé de fatigue, et transporté d’un endroit à un autre sans m’en rendre compte. Je disais : « Mon Dieu, que je suis fatigué ! » J’étais dans ma paroisse, au loin, souvent la nuit, et je me trouvais transporté sur la Place Saint-Lucien tout à coup. Comment ça se passait, je n’en sais rien. »
« J’allais souvent à la gare et j’y donnais des absolutions générales. Un des soldats me dit : « Je vais mourir ! » Le saint ange gardien, qui était à côté de moi, l’a béni. Il a dit aussitôt : « Oh ! Je sens que je vais mieux. » Un soir, à la gare de La Courneuve. Il y avait peut-être deux cents soldats blessés étendus sur des brancards, des planches, les pavés. Et les automobiles de Paris venaient et faisaient leurs chargements. En arrivant, je demandais toujours, à mon ange, d’en guérir quelques-uns. J’ai vu le saint archange et l’ange qui les bénissaient. »
« Je leur donnais l’absolution générale, et je disais : « Je suis le prêtre de la paroisse. Mes enfants, prenez courage ». Je prenais les saintes huiles. Je leur donnais l’absolution après leur avoir demandé s’ils étaient chrétiens et leur avoir fait dire : « Mon Dieu, je vous donne tout mon cœur ! » Je passais aussi dans les wagons. Quand il fallait monter soixante ou quatre-vingts fois, et bien plus (dans les trains, hors des quais), les saints anges m’aidaient. Vous ne pesez pas beaucoup à vous-même quand ils sont là ! »
« Un vicaire de Saint-Ouen m’a beaucoup aidé. Quelquefois, il y avait six ou sept cents blessés. Le saint archange était avec moi ; mon ange aussi. J’ai donné la sainte absolution avec la conviction qu’il y en avait bien quatre-vingt-dix-neuf pour cent qui la recevaient avec fruit. C’était en courant que je faisais ça. Il fallait que je ramène les corps à La Courneuve, que je fasse l’office. Souvent, les tombes n’étaient pas faites. J’ai dû faire creuser jusqu’à trois tombes devant moi, sans papiers pour cela. J’ai dû en faire enterrer deux dans le même trou. J’étais fort de la parole de la Mère de Dieu parlant à Satan : « J’en sauverai beaucoup malgré vous ». Et le cardinal Amette m’avait dit : « Je vous donne toutes les permissions, mon cher Curé. Je sais bien que vous ne ferez jamais rien de mauvais ». Au milieu de tant de tristesses, de tant de tracas, j’avais la consolation de voir le saint archange miséricordieux pour eux. »