Dimanche dernier, le sermon de Monsieur l’Abbé F.M. Chautard m’a vraiment interpellée. Jusqu’à la Pentecôte, les textes sacrées lues et commentées à la messe nous rapportent les paroles de Jésus ressuscité qui promet à ses apôtres de leur envoyer le Saint-Esprit pour les aider dans leur apostolat. Les 7 dons du Saint-Esprit sont la crainte, la force, la piété, le conseil, la science, l’intelligence et la sagesse, ces dons permettent de comprendre la réalité du péché et nous donnent des raisons et la capacité de nous détourner du péché.
En voici un tout petit résumé :
Le don de crainte n’est pas la crainte servile du châtiment mais une crainte référentielle et filiale, crainte de ne pas plaire à quelqu’un que l’on respecte, que l’on admire, à qui on ne voudrait pas déplaire !
Le don de force, parfois même surhumaine, de faire son devoir, de résister à la tentation, à l’offense que génère le péché, à la gravité du péché !
Le don de piété qui développe dans l’âme des dispositions filiales, là, le cœur est touché, on s’adresse au Père « Abba », le péché devient odieux car nous ne devons et ne pouvons pas offenser notre Père !
Le don de conseil pour, bien évidemment, éviter le péché !
Le don de science qui nous permet de saisir le rapport entre Dieu et les créatures qui ne nous sont donnés que pour nous conduire à Dieu ! Le péché est un détournement des biens divins !
Le don d’intelligence permet d’aller à l’essence des choses avec perspicacité, de comprendre d’une manière lumineuse et de façon concrète un évènement, une lecture… de comprendre l’ampleur de l’amour de Dieu et la gravité, l’offense du péché !
Le don de sagesse est une communication instinctive du jugement de Dieu concernant les voies de la vie spirituelle, de la Providence, de la vie d’ici-bas, l’aveuglement et la folie du monde qui court à sa perte. Cette sagesse est remarquablement décrite dans le Magnificat !
Prenez le temps de l’écouter ce sermon, il ne dure qu’un quart d’heure, je pense que vous ne le regretterez pas !
Le plus connu des miracles Eucharistique est, sans doute, celui de Lanciano, petite ville, en Italie, à quelques kilomètres de la mer Adriatique.
Au VIIe siècle, la querelle iconoclaste fait rage dans l’Église d’Orient. Elle provoque persécutions et exode des moines désirant rester fidèles à la tradition de l’Église de vénérer les images sacrées. C’est ainsi qu’un groupe de moines basiliens (c’est-à-dire ayant adopté la règle de saint Basile) arrivés de Grèce trouvent refuge, probablement entre 730 et 750, dans la petite ville de Lanciano, proche de la mer Adriatique (Italie). Là, les moines basiliens se voient confier une petite église dédiée à saint Longin, que la tradition identifie comme le centurion qui a transpercé le côté du Christ et qui, ensuite, s’est converti et est mort martyr. Les recherches archéologiques confirment bien la présence de moines byzantins dans l’ancienne petite église devenue la crypte que l’on peut encore visiter aujourd’hui.
Voici donc ce remarquable récit :
Un moine basilien, sage sur les choses du monde mais moins sur les choses de la foi, passait par un moment difficile dans sa perception de la réelle présence de Notre Seigneur Jésus-Christ dans l’Eucharistie. Il priait constamment pour le soulagement de ses doutes ; celui-ci effectivement doutait et se trouvait consumé d’effroi de perdre un jour sa vocation. Son martyre était très pénible et il souffrait quotidiennement de la routine de son sacerdoce. La grâce Divine ne l’abandonna pas, car Dieu le Père, dans sa Miséricorde Infinie, le sortit des ténèbres avec la même grâce accordée à l’apôtre Saint-Thomas.
Finalement un matin, pendant la célébration de la Messe, sujet à une grande attaque de doutes, il commença la Consécration devant les habitants d’un village voisin. Soudainement après la Consécration du Pain et du Vin, ce qu’il vit sur l’autel le fit trembler. Il resta interdit, le dos tourné aux fidèles, pendant un moment de stupéfaction et de frayeur qui sembla aux paroissiens une éternité, alors, doucement il se tourna vers eux et leur dit : « O témoins heureux à qui le Dieu Béni, pour contredire mon incrédulité, a voulu se révéler Lui-Même dans ce béni Sacrement et Se rendre visible à nos yeux. Venez voir notre Dieu si près de nous. Voici la Chair et le Sang de Jésus-Christ, notre Bien-Aimé. »
L’histoire ne nous a pas laissé plus de détails sur le miracle. Nous ignorons le nom du prêtre, la date exacte du miracle, mais nous savons l’essentiel : le pain et le vin ont été transformés en chair et en sang et ils nous sont arrivés quasiment intacts après plus de douze siècles, ce qui en soi est évidemment, également, un miracle.
En effet, l’Hostie s’était transformée en Chair et le Vin en Sang ! Les fidèles, ayant témoigné du miracle, commencèrent à pleurer, en demandant pardon, et en suppliant miséricorde. Certains se frappèrent la poitrine, en confessant leurs péchés et en se déclarant indignes de témoigner de ce miracle, d’autres encore s’agenouillèrent en respect et en remerciement pour le cadeau que Dieu leur avait offert. Ce jour même, la rumeur du miracle parcourut tout le village comme un feu embrase une forêt et, tout aussi vite, les villages voisins jusqu’au Saint-Siège même.
Certes, « le don » de Lanciano était adressé au bon moine italien, au peuple du petit village et aux hommes de ce temps, mais aussi aux hommes de toutes les nations du monde et de toutes générations à venir, car ce qui est le plus remarquable, est la continuité même de ce miracle, un miracle qui demeura visible pour tous pendant une période de plus de 1297 ans, sans, toutefois, le moindre usage d’un quelconque produit de conservation ou substance chimique permettant à la Chair et au Sang de rester frais, car oui, la Sainte Hostie, transformée en Chair, et le Vin transformé en Sang coagulé en cinq petits caillots, sont demeurés, pendant plus de douze siècles, parfaitement intacts.
En 1970, 1971 et plus tard en 1981, une investigation scientifique fut encouragée par l’Eglise Catholique. L’illustre professeur et docteur Odoardo Linoli, professeur d’Anatomie, d’Histologie Pathologique, de Chimie et de Microscopie Clinique et médecin en chef de l’ensemble des hôpitaux d’Arezzo, commença une longue série d’analyses et de tests afin de déterminer l’exacte nature du dit miracle. Il fut assisté par le docteur Ruggero Bertelli, professeur émérite du département d’anatomie de l’Université de Sienne. Les investigations furent toutes menées avec des procédures de haute gamme technologique dont les observations furent largement confirmées par une série de photographies prises au microscope. Les analyses, une fois terminées, permirent les conclusions suivantes :
La chair conservée dans le reliquaire est un morceau de muscle cardiaque humain. La manière dont cette tranche de chair a été obtenue par dissection dans le myocarde suppose une habileté exceptionnelle de la part du « Praticien ».
Les caillots de sang proviennent de sang humain. Plusieurs minéraux ont été trouvés dans le sang : chlorites, phosphores, magnésium, potassium, sodium et calcium. Il fut trouvé des protéines dans les mêmes proportions normales qui sont trouvées dans les séro-protéiques de sang courant.
Le groupe sanguin détecté dans la chair et le sang est le même : le groupe AB. C’est le même groupe que l’on trouve dans les plus célèbres reliques de la passion du Christ : le Linceul de Turin, le suaire d’Oviedo, la sainte tunique d’Argenteuil.
Le diagramme de ce sang correspond à celui d’un sang humain qui aurait été prélevé sur un corps humain vivant dans la même journée. Le sang est réel. Il est composé de cinq caillots inégaux, mais, d’une manière absolument incroyable, chacun d’eux pèse exactement le poids des cinq caillots pris ensembles, soit 15,85 grammes.
Aucune trace de matières ou d’agents de conservations ne fut détectés dans la chair ou le sang.
La préservation de la Chair et du Sang, qui furent exposés dans leur état naturel, sans le moindre moyen de quelconque forme de préservation, pendant douze siècles à l’action d’agents atmosphériques et biologiques, constituent un extraordinaire phénomène, scientifiquement inexplicable, et que tous les résultats d’analyse constituent une violation absolue des lois de la physique.
De nos jours, la chair et le sang demeurent vivants, une chair et un sang animés et glorieux.
Le témoignage scientifique confirme ce que nous croyons par la foi et ce que l’Église Catholique nous enseigne depuis 2000 ans, faisant ainsi écho aux paroles de Jésus-Christ : « En vérité je vous le dis, celui qui mange ma chair et boit mon sang, possède la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Celui qui mange ce pain vivra éternellement. » (Jean 6, 53-59)
Ce miracle prouve que lorsque nous recevons l’Eucharistie c’est à l’amour du Christ que nous communions, un amour doux et humble, fort et puissant plus que la mort, et qui est l’antidote des ferments de morts physiques et spirituelles que nous portons dans notre « chair de péché ». L’Eucharistie est le don par excellence du cœur de Jésus.
Saint Joseph est un homme juste qui accepta de prendre Marie pour épouse alors qu’elle s’était consacrée au Seigneur, un homme juste qui, lui-même à près de 35 ans, avait décidé de rester chaste jusqu’au mariage selon la loi de Moïse, un homme juste, donc, qui allait vivre trois jours de souffrances dignes de la Passion du Christ !
Par amour pour cette petite Marie de 15 ans, si douce, si pure, il avait accepté d’honorer son vœu de virginité.
Juste après l’annonciation, Marie était allé rendre visite à sa vieille cousine Elisabeth, enceinte de six mois de St Jean Baptiste. Elle y resta trois mois jusqu’à la circoncision du petit Jean.
Quand Joseph revint la chercher à Jérusalem, il s’aperçut que ses formes avaient changées mais il ne dit rien !
Mais écoutons Maria Valtorta raconter ce que Marie lui dit lors d’une de ses visions :
« Mon Joseph aussi a eu sa Passion. Et elle commença à Jérusalem quand il se rendit compte de mon état, et elle a duré des jours. Et spirituellement elle fut douloureuse. C’est uniquement par la sainteté de Joseph, mon époux, qu’elle s’est maintenue sous une forme tellement digne et secrète qu’elle est passée peu connue à travers les siècles.
Oh ! Notre première Passion ! Qui peut en dire l’intime et silencieuse intensité ? Qui peut en dire ma douleur en constatant que le Ciel ne m’avait pas encore exaucée en révélant à Joseph le mystère ?
Il l’ignorait, ce mystère, je l’avais compris en le voyant à mon égard simplement respectueux comme à l’ordinaire. S’il avait su que je portais en moi le Verbe de Dieu, il aurait adoré ce Verbe en mon sein, avec des actes de vénération dus à Dieu, et il n’aurait pas manqué de les faire, comme moi je n’aurais pas refusé de les recevoir, non pas pour moi, mais pour Celui qui était en moi, que je portais comme l’Arche d’Alliance portait les tables de la Loi.
Qui peut dire mon combat contre le découragement qui tentait de m’accabler pour me persuader que j’avais espéré en vain dans le Seigneur ? Oh ! je crois que ce fut une rage de Satan ! Je sentais le doute me saisir aux épaules et allonger ses tentacules pour emprisonner mon âme et l’arrêter dans sa prière. Le doute, si dangereux, mortel pour l’esprit. Mortel car c’est bien la première attaque de la maladie qui se nomme « désespoir » et contre laquelle l’esprit doit réagir de toutes ses forces pour ne pas voir périr son âme et perdre Dieu.
Qui pourrait dire avec une exacte vérité la douleur de Joseph, ses pensées, le trouble de ses affections ? Comme une petite embarcation prise dans une grande bourrasque, il se trouvait dans un tourbillon d’idées opposées, de réflexions plus pénibles et plus cruelles l’une que l’autre. En apparence, c’était un homme trahi par sa femme. Il voyait crouler en même temps son bon renom et l’estime du monde à cause d’elle, il se voyait déjà montré du doigt et l’objet de la compassion du pays. Il voyait l’amour et l’estime qu’il avait pour moi tomber morts devant l’évidence du fait.
Ici sa sainteté resplendit encore plus que la mienne, et j’en témoigne avec mon amour d’épouse, car je veux que vous l’aimiez, mon Joseph, cet homme sage et prudent, patient et bon.
S’il avait été moins saint, il aurait agi humainement en me dénonçant comme adultère pour me faire lapider et faire périr avec moi le fruit de mon péché. S’il avait été moins saint, Dieu ne lui aurait pas donné la lumière pour le guider en une telle épreuve. Mais Joseph était saint. Son esprit, toute pureté, vivait en Dieu. La charité en lui était ardente et forte. Journées peu nombreuses, mais terribles par leur intensité, celles de la passion de Joseph et de ma passion, de cette première passion dont je dus souffrir. Car je comprenais sa souffrance et ne pouvais la lui enlever aucunement pour rester fidèle à l’ordre de Dieu qui m’avait dit : « Tais-toi ! »
Et quand, à notre arrivée à Nazareth, je le vis me quitter après un laconique salut, courbé et vieilli, pour ainsi dire, en peu de temps, quand je vis qu’il ne venait pas me rendre visite le soir comme il en avait l’habitude, je vous le dis, mes fils, mon cœur éploré eut à souffrir une douleur aiguë. Enfermée dans ma maison, seule, dans la maison où tout me rappelait l’Annonciation et l’Incarnation, et où tout me ramenait au cœur le souvenir de Joseph uni à moi dans une virginité sans tache, je dus résister au découragement, aux insinuations de Satan et espérer, espérer, espérer. Et prier, prier, prier. Et pardonner, pardonner, pardonner à Joseph son soupçon, sa révolte de juste indigné. »
Et voici la suite de la vision :
« Marie sursaute en entendant un coup frappé résolument à la porte extérieure de la maison.
Elle se trouve en face de Joseph. Elle pâlit jusqu’aux lèvres. Marie regarde d’un œil qui interroge avec tristesse. Le regard de Joseph paraît suppliant. Ils gardent le silence, en se regardant. Puis Joseph entre et ferme la porte. Il ne parle pas encore.
« Parle Joseph, qu’est-ce que tu veux ? » « Ton pardon. »
Joseph s’incline comme s’il voulait s’agenouiller. Mais Marie, toujours si réservée pour le toucher, le prend résolument par les épaules et l’en empêche.
« Mon pardon ? Je n’ai rien à te pardonner, Joseph. Je n’ai qu’à te remercier encore de tout ce que tu as fait ici en mon absence et pour l’amour que tu me portes. » « Pardon, Marie. J’ai manqué de confiance. Maintenant, je sais. Je suis indigne d’avoir un tel trésor. J’ai manqué de charité. Je t’ai accusée en mon cœur. Je t’ai accusée sans justice puisque je ne t’avais pas demandé de me dire la vérité. J’ai failli envers la Loi de Dieu en ne t’aimant pas comme je me serais aimé… »
« Oh ! non ! Tu n’as pas manqué ! »
« Oui, Marie. Si j’avais été accusé d’un pareil crime, je me serais défendu. Toi… Je ne t’ai pas permis de te défendre, puisque j’allais prendre une décision sans t’interroger. Je t’ai manqué en t’offensant par un soupçon. Rien qu’un soupçon, c’est une offense, Marie. Qui soupçonne méconnaît. Je ne t’ai pas connue comme je le devais. Mais pour la douleur que j’ai soufferte… trois journées de supplice, pardonne-moi, Marie. »
« Je n’ai rien à te pardonner. Mais plutôt je te demande pardon de la douleur que je t’ai causée. »
« Oh ! oui, quelle douleur ç’a été ! Quelle douleur ! Regarde, Ce matin, on m’a dit que j’avais des cheveux blancs sur les tempes et des rides sur le visage, Plus de dix ans de vie se sont écoulés en ces jours. Mais pourquoi, Marie, as-tu été humble au point de me cacher à moi, ton époux, ta gloire, et permettre que je te soupçonne ? »
Joseph n’est pas à genoux, mais il est tellement courbé que c’est tout comme, et Marie pose sur sa tête sa petite main en souriant. Elle dit :
« Si mon humilité n’avait pas été parfaite, je n’aurais pas mérité de concevoir Celui qu’on attendait. Celui qui vient annuler la faute d’orgueil qui a ruiné l’homme. Et puis j’ai obéi… Dieu m’a demandé cette obéissance. Elle m’a coûté tellement… pour toi, pour la douleur que tu en éprouverais. Mais je n’avais qu’à obéir. Je suis la servante de Dieu et les serviteurs ne discutent pas les ordres qu’ils reçoivent. Ils les exécutent, Joseph, même s’ils leur font pleurer du sang. »
Marie pleure doucement en disant cela. Si doucement que Joseph tout courbé ne s’en aperçoit que quand une larme tombe à terre.
Alors il redresse la tête et – c’est la première fois que je le vois faire cela – il serre les petites mains de Marie dans ses mains fortes et hâlées et baise l’extrémité de ces doigts délicats.
« Maintenant il faut pourvoir, parce que… Il faudra faire vite. Je viendrai vivre ici. Nous accomplirons le mariage… La semaine prochaine, ça va… ? »
Marie pleure de joie. Des larmes si heureuses. Et Joseph, agenouillé maintenant à ses pieds, pleure, la tête cachée dans l’ample vêtement de Marie.
Il y a quelques jours, une de mes amies m’a envoyé une vidéo relatant le miracle eucharistique de Buenos aires en 1996. Des miracles liés à l’hostie, il y en a 132 reconnus par l’Eglise au cours des siècles et dans de nombreux pays.
Encouragée par un ami, j’ai commencé une recherche sur ces différents miracles afin de vous les présenter dans mon blog.
Je vous résume celui de Buenos Aires de 1996 :
Le 15 août 1996, en la paroisse Santa Maria à Buenos Aires (Brésil), un fidèle a reçu l’hostie consacrée dans ses mains afin de communier, mais il l’a fait tomber sur le sol par inadvertance et pensait ne pas la ramasser parce qu’elle était souillée. Une autre personne plus pieuse s’est rendu compte de ce qui était arrivé, a ramassé l’hostie et l’a mise de côté, tout en informant rapidement le curé, le père Alejandro Pezet. Le prêtre, en suivant les directives de l’Église dans ces circonstances, a mis l’hostie dans un récipient rempli d’eau qui reposait dans le tabernacle en attendant qu’elle se dissolve.
Quelques jours plus tard, le 26 août, le tabernacle a été ouvert et il a été constaté avec surprise que l’hostie ne s’était pas dissoute et présentait quelques taches rougeâtres qui grandissaient au fur et à mesure que les jours passaient. Les prêtres de la paroisse ; s’étant consultés, se sont donc rendus chez l’archevêque de Buenos Aires, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, afin de lui raconter ce qui s’était passé. Il a été décidé d’attendre avant de procéder à des enquêtes.
Voici le compte rendu du docteur Ricardo Castañon Gomez qui s’intéressait à ce genre d’évènements :
« Trois ans plus tard, après que l’archevêque eût appris que je prenais gratuitement en charge ces investigations scientifiques, il m’a chargé de m’occuper du présent cas.
Le 6 octobre 1999, je me suis rendu à Buenos Aires et ai interrogé les cinq prêtres témoins de l’événement.
Je prélevai un échantillon de l’hostie en présence du notaire archiépiscopal qui a certifié la légalité de cet acte, comme demandé par les autorités de l’Église en Argentine.
Le 21 octobre 1999, je suis allé au laboratoire de génétique qui devait réaliser les analyses de l’échantillon que j’avais apporté. Le 28 janvier 2000, les spécialistes ont trouvé des fragments d’ADN humains dans les échantillons. Il s’agissait de sang humain qui renfermait un code génétique humain.
En mars 2000, j’ai été informé que le célèbre docteur Robert Lawrence, histopathologiste médicolégal parmi les plus grands experts en analyse tissulaire, avait participé à cette étude. Les scientifiques m’ont expliqué qu’ils avaient sollicité sa collaboration. Le docteur Lawrence a étudié l’échantillon dans lequel il a trouvé de la peau humaine et des globules blancs.
En 2001, je me suis rendu chez le professeur Linoli qui a identifié les globules blancs et m’a annoncé que, fort probablement, l’échantillon correspondait à du tissu cardiaque. Les résultats obtenus à partir de cet échantillon étaient similaires à ceux des études effectuées sur l’hostie du miracle de Lanciano et provenait d’une personne appartenant au groupe sanguin AB. En 2002, nous avons envoyé l’échantillon au professeur John Walker, à l’université de Sidney (Australie), qui a confirmé que les échantillons présentaient des cellules musculaires et des globules blancs intacts, alors que normalement, une fois hors de l’organisme au-delà de 15 minutes, les globules blancs se désintègrent.
En septembre 2003, le professeur Robert Lawrence m’a confirmé que, à la lumière des nouvelles enquêtes, on pouvait conclure à un échantillon correspondant au tissu d’un cœur enflammé, ce qui signifiait que la personne à qui il appartenait avait dû beaucoup souffrir.
Le 2 mars 2004, afin de lever tout doute, nous avons sollicité le plus grand expert en pathologie cardiaque et médecine légale, le professeur Frederick Zugibe de la Columbia University (New York).
Le professeur ignorait que cet échantillon que je lui apportais provenait d’une hostie consacrée. Après l’avoir étudié, il me dit : « L’échantillon que vous m’avez apporté est un muscle cardiaque, soit un myocarde, plus exactement le ventricule gauche. » Et il m’a confirmé que mon patient avait énormément souffert. Alors je lui ai demandé : « Pourquoi dites-vous cela ? » « Parce que votre patient présente quelques thrombus, empêchant à certains moments la respiration, l’apport d’oxygène, fatiguant et faisant souffrir ainsi le malade puisque chaque aspiration devait être douloureuse. Il a probablement été victime d’un coup porté à hauteur de la poitrine. D’autre part, l’activité cardiaque était vive au moment où vous m’avez apporté l’échantillon. Nous avons trouvé des globules blancs intacts et ceux-ci sont uniquement transportés par le sang. Par conséquent, s’il y a des globules blancs, c’est parce qu’au moment où vous m’avez apporté l’échantillon, ce cœur était en train de battre. » Le professeur m’a alors demandé à qui appartenait cet échantillon et quand nous lui avons dit qu’il provenait d’une hostie consacrée, il s’est exclamé : « Je ne le crois pas. » Il était très impressionné. « Docteur, au moment où vous m’avez apporté cet échantillon, ce cœur était vivant ! »
Son rapport a été envoyé le 26 mars 2005, cinq ans et demi après le début des études, et les conclusions ont été les suivantes : « Il s’agit d’un tissu cardiaque : il y a des modifications dégénératives du myocarde, lesquelles sont dues au fait que les cellules sont enflammées ; cela concerne le ventricule gauche du cœur. » Le 17 mars 2006, j’ai apporté ces résultats au cardinal Jorge Mario Bergoglio. »
Le docteur Ricardo Gomez eut alors l’idée de faire comparer ces échantillons avec ceux du miracle plus connu de Lanciano, datant du VIIe siècle : les experts conclurent que le sang des deux échantillons appartenait à la même personne – un sang de type « AB » positif, très répandu à cette époque au Moyen Orient – le même encore que celui du linceul de Turin…
Dans quelques jours, je vous parlerai du miracle de Lanciano qui eut lieu en l’an 750.
Dans la Genèse, chapitre 11, on peut lire l’histoire suivante :
« Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Etant partis de l’Orient, les hommes trouvèrent une plaine dans le pays de Sennaar, et ils s’y établirent. Ils se dirent entre eux :
» Allons, bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet soit dans le ciel, et faisons-nous un monument, de peur que nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre. » Mais Yahweh descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et Yahweh dit : » Voici, ils sont un seul peuple et ils ont pour eux tous une même langue; et cet ouvrage est le commencement de leurs entreprises ; maintenant rien ne les empêchera d’accomplir leurs projets. . »
Cette histoire authentique se passe après le déluge. Les hommes, encore relativement peu nombreux, décident d’habiter tous en un même lieu et d’y construire une ville avec une tour monumentale.
Ce n’est pas tant la hauteur de la tour qui déplut à Dieu que l’esprit d’orgueil qui en animait la construction. De plus, ce projet contrecarrait le dessein de Dieu qui était que les hommes se répandent sur toute la terre. En effet, dans le paradis terrestre, Dieu avait béni Adam et Ève et leur avait dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, peuplez la terre et soumettez-la. »
Peuplez la terre ! La directive était formelle : les descendants d’Adam et Ève devaient occuper la terre entière. Le projet de ne pas se disperser à travers le monde allait directement à l’encontre de cette volonté divine.
Nous voyons donc dans ce récit biblique l’humanité toute entière unie dans un projet que Dieu n’approuve pas. Si l’on examine attentivement le récit si riche dans sa concision, on se convaincra aisément qu’à cette époque, il y avait déjà un gouvernement mondial : on ne peut habiter la même ville sans se donner une autorité qui règle le bon ordre dans cette ville. Et comme les hommes ne s’étaient pas encore dispersés mais habitaient tous au même endroit, cette autorité s’exerçait sur tous les hommes sans exception, elle était donc mondiale. De plus, ce gouvernement était manifestement bien accepté par tous puisque chacun coopère au grand projet que les hommes se sont donnés et personne ne cherche à le contrecarrer, ne serait-ce qu’en rappelant les directives divines.
Portés par cette unanimité, les hommes commencent la réalisation de leur dessein. Dans un premier temps, nous dit l’Écriture, ils bâtissent une ville. Chacun a donc pris le temps de se construire sa maison. Ce premier pas consacrait pour de bon la fermeté du projet : quand on vient de se construire une habitation, ce n’est pas pour déménager dans la foulée. Une maison construite, c’est un « J’y suis, j’y reste » proclamé avec force. Nous ne nous disperserons pas.
Une fois la ville construite, chacun étant donc en possession de son logement, ils entament la construction de la tour qui sera le signe de leur unité : « Faisons-nous un monument de peur que nous ne soyons dispersés. » C’est clair, la raison d’être de la tour n’est pas de guetter les environs mais de symboliser leur unité et de témoigner de leur volonté de ne pas se disperser. Les travailleurs rivalisent d’ardeur et les briques succèdent aux briques. Le sol argileux rend la matière première inépuisable et tout concourt au succès de leur entreprise. Après des fondations considérables, la tour proprement dite commence à sortir de terre. Elle dépasse déjà largement les maisons et fait la fierté des habitants : elle symbolise leur force et leur unité. Rien ne les arrêtera.
Mais au jour qu’il s’est fixé, Dieu agit, et Il agit avec une sagesse et une puissance toute divine. Il aurait pu faire dans le spectaculaire : envoyer la foudre sur la tour et empêcher par l’éclat de sa puissance les hommes d’y travailler ; susciter un tremblement de terre et engloutir la construction dans une faille béante ; faire surgir un volcan qui aurait tonné avec un fracas assourdissant, faisant fuir au loin les hommes et réduisant en cendres leur projet.
Non, rien de tout cela ! Dieu agit de façon assez peu spectaculaire, mais redoutablement efficace. S’il avait seulement réduit en cendres la construction, les hommes auraient pu se regrouper ailleurs pour recommencer. Alors Dieu tranche le mal à sa racine : « Ils forment un seul peuple parce qu’ils ont une seule langue. (…) Descendons, et confondons leur langage. »
En un éclair, d’un seul acte de sa volonté, Dieu invente des langues nouvelles et les infuse miraculeusement dans l’esprit des hommes comme il avait infusé au paradis terrestre un langage dans l’esprit d’Adam.
Au matin, stupeur ! Impossible de se faire comprendre. Chacun entend l’autre émettre des sons étranges et apparemment incohérents. Inutile de reprendre la construction dans ses conditions, ce serait peine perdue. Les travaux s’interrompent donc, le temps de trouver une solution.
Mais très vite, les hommes réalisent que cette confusion qui règne n’empêche pas seulement la poursuite du chantier. La vie quotidienne elle-même devient très difficile. Toute l’organisation mise sur pied s’écroule. Ceux qui dirigeaient n’arrivent plus à se faire entendre. Dans ces conditions, il n’y a plus aucune autorité. L’anarchie s’installe, et avec elle, l’insécurité, le désordre.
Dans l’urgence, chacun doit se débrouiller seul pour trouver de quoi manger pour lui-même et sa famille. Au fil des heures, on découvre des gens avec qui on se comprend. De petits groupes se constituent : que faire ? La vie est intenable dans une telle anarchie.
Tout d’un coup, un voisin rassemble ses affaires et quitte la ville avec sa famille. L’exemple est contagieux, d’autant plus que chacun y pensait de son côté : à quoi bon habiter ensemble si on ne se comprend plus. Ce premier départ donne le signal de l’exode. Les uns après les autres, les gens s’en vont et la ville se transforme peu à peu en ville fantôme. On peut imaginer que les derniers à partir ont été les autorités de la ville : leur beau projet est réduit à néant. En s’éloignant pour ne plus revenir, ils jettent un dernier regard à la tour qui semble maintenant se moquer d’eux. Quelle folie !
Aujourd’hui encore l’homme sombre dans la folie. Le monde va de plus en plus mal, mais que l’on se rassure, Dieu va toujours très bien. Il tient le monde dans sa main et la situation ne lui échappe pas. Selon le mystère de sa Sagesse, Il tolère que ses ennemis commencent la mise en œuvre de leurs projets impies. Il peut même les laisser s’avancer assez loin sur le chemin de la réalisation. Mais l’issue est inéluctable. Ainsi, face à ce monde qui veut tourner à l’envers, l’histoire de Babel est là pour fortifier notre espérance et nous rappeler que quand Dieu ne veut pas, l’homme ne peut pas !