La Salette : Mélanie dans les bois rencontre son Petit Frère

(Suite de la toute petite enfance de Mélanie)

Comme les autres fois, je m’en allai dans le bois, tout en pensant à ce que m’avait dit ma mère : que je n’avais pas de mère, pas de père, pas de frères, pas d’habitation et que personne ne me voulait. J’étais affligée, même découragée, en pensant que le doux nom de maman, je ne pouvais plus le dire. Cette fois, je pleurai sur mon triste sort. Puis je pensai au Christ, à la Croix de mon père.

Il y avait trois ou quatre jours que j’étais dans le bois sans voir ni entendre personne : ma seule occupation était la pensée de la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; souvent je fondais en larmes en pensant combien le péché déplaît à mon bon Dieu, puisqu’il avait fallu que mon Jésus versât tout son sang pour l’effacer et mettre les hommes dans le paradis. Je n’avais plus la force de marcher, je tombais et j’étais plongée dans une profonde tristesse en pensant combien on offensait mon Jésus, puis aussi de ce que, comme les autres enfants, je n’avais point de mère pour tout lui dire et pour lui demander des explications sur la vie de mon Jésus au ciel.

Tout à coup, je vois venir à moi un tout petit enfant d’une grande beauté, vêtu d’un blanc brillant avec une jolie couronne sur la tête. Dès que ce petit enfant fut près de la sauvage il lui dit : « Bonjour, ma sœur, pourquoi pleurez-vous ? je viens vous consoler. » — « Ah ! dit alors la sauvage mon pauvre petit, parlez bien bas, je n’aime pas le bruit. Je pleure parce que je voudrais savoir tout ce que mon Jésus a fait pour sauver le monde, pour que je fasse comme Lui sans rien manquer ; puis ce que le monde a fait pour faire mourir mon Jésus-Christ ; puis je voudrais avoir une maman ; je n’ai personne. J’étais dans une maison avec une femme et des enfants ; cette femme ne me veut plus. Ah ! si j’avais une maman ! » — « Ma sœur, dit alors le petit, dites-moi Frère, je suis votre bon Frère, je veille sur vous ; nous avons une maman. » — « Une maman ! une maman ! s’écria la sauvage, toujours en pleurant. Ah ! j’ai, j’ai donc une maman ! où est-elle, mon Frère, pour que je courre vite la trouver ? » — « Notre maman, dit le joli enfant, est partout avec ses enfants ; aimez-la bien, cette bonne maman ; elle est toujours avec celles qui se montrent ses enfants. Bientôt je vous mènerai voir notre maman. » Après cela le jeune enfant fit connaître à la muette la grandeur de Dieu, sa puissance, sa bonté, enfin toute sa vie publique et surtout sa Passion.

Mon petit Frère venait à peu près tous les jours pour me voir ; quelquefois il restait un jour sans venir, mais souvent il venait plusieurs fois dans le même jour. Nous conversions toujours sur la passion ou sur la vie cachée de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Je m’étais enfoncée dans la forêt ; si je tombais dans le sentier rempli de pierres, il arrivait aussitôt me relever ; nous marchions en nous tenant par la main, nous ramassions des fleurs ensemble. Il m’était sympathique au possible, il m’inspirait confiance, je me sentais enflammée d’amour pour lui. Chaque fois que je le vis et qu’il m’appela sa sœur, mon cœur se remplit de joie et d’une douce consolation. Mon Frère était de mon âge (il a toujours été de ma taille), il n’était pas plus grand que moi, il était bien fait, bien proportionné, sa petite figure était d’un blanc rosé, ses cheveux étaient châtain clair et frisés, ils étaient partagés sur son beau front et tombaient un peu sur ses épaules ; ses yeux étaient doux et pénétrants ; sa voix douce, sonore, mélodieuse allait droit à l’âme et faisait sauter mon cœur ; ses petites mains, bien PALPABLES, étaient dans les miennes comme le contact du Lys ; toute sa personne paraissait comme cristallisée. Quand, après avoir parlé longtemps de Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous nous amusions à regarder les fleurs et que quelquefois nous en ramassions pour faire des couronnes, etc., il me semblait que les fleurs venaient d’elles-mêmes se placer dans ses jolies petites mains ; mais je trouvais la chose toute naturelle, parce que j’ignorais ce que les hommes peuvent faire ou ne pas faire.  

Je dois dire que mon bien-aimé Frère, pendant plus de vingt ans, m’a laissé ignorer qu’il était Jésus, et que moi j’avais tout bonnement et simplement cru qu’il était mon frère, comme lui-même me l’avait assuré. Donc je pris ses visites sans raisonner, contente d’avoir un si bon frère et à qui je pourrais parler de mon bon Dieu, et lui enseigner à le prier et à lui consacrer tout son cœur, toute son âme et à l’aimer de toutes ses forces…

Enfin si mon Frère a été mon frère, il a été aussi mon instituteur, puisque c’est de Lui que j’ai tout appris ce que je sais, en dehors du péché qui est mon seul ouvrage.

Mon très doux Frère me dit que je devais remercier la miséricorde divine qui se servait de mes parents pour me détacher des affections du monde ; que le Très-Haut m’avait créée pour l’aimer au possible ; que je devais veiller sur mon cœur incliné à trop aimer les créatures et à en être aimée.

Déjà depuis plusieurs jours j’étais dans le bois et je ne pensais nullement à retourner chez mes parents puisque cela m’avait été prohibé et que je croyais devoir obéir absolument à qui avait autorité sur moi. Pendant tout ce temps je me nourrissais des petits fruits qui croissent en ce bois. Je dois dire cependant que, plusieurs fois, mon aimable Frère m’apporta un mets délicieux qui restaurait entièrement mes forces pour plusieurs jours. La première fois c’était une très belle violette : je la mangeai ; ce n’était ni du pain ni du miel, je ne sus pas ce que c’était, sinon une liqueur, une substance très savoureuse et odorante.

Un jour, mon doux Frère près de moi me dit : « Sœur de mon cœur, la paix soit avec vous, l’heure est venue de retourner chez vos parents. »

Il me fallait retourner chez mes parents car mon père était de retour afin d’éviter que des discussions n’éclatent en famille à cause de mon absence. Nous partîmes et aussitôt je me trouvai près de ma maison. J’entendis mon père qui venait derrière moi, il m’embrassa et me demanda d’où je venais et depuis quand j’étais absente. Je ne sus rien lui dire, parce que, en vérité, je ne savais depuis combien de jours ou de semaines j’étais dehors, mais je lui dis que j’avais été avec mon Frère. Il me demanda ce que j’avais mangé ; je lui répondis que mon Frère me donnait des choses bien bonnes. Mon père s’apaisa et la paix revint dans la famille.

En ce temps-là mon cher père travaillait dans un bourg appelé La Mure, à environ cinq heures de marche ; il venait en famille une fois par mois, ordinairement le samedi, pour repartir le dimanche soir. Je passais ce dimanche un peu ennuyée. Les conversations que j’entendais, quoique non mauvaises, ne m’intéressaient pas, je ne pouvais comprendre qu’on pût tant parler sans parler du bon Dieu, que je croyais être la principale vie des hommes. On me disait que je devais parler, que c’était là la vie sociale et la bonne éducation, etc., etc. Mes pensées en ces jours étaient de chercher comment je pourrais faire quelques pénitences et prier selon ma coutume. Mon cœur était plein de la divine présence de Dieu ; je savais que je n’étais plus seule et me sentais plus forte ; mais le désir d’aimer mon doux Sauveur et ma tendre Mère, de rendre amour pour amour à mon bien-aimé Jésus en faisant, ce qui était un peu difficile. 

(A suivre)

La Salette : toute petite enfance de Mélanie racontée par elle-même

« Mon père était natif de Corps, chef-lieu de canton du département de l’Isère, et s’appelait Pierre Calvat. Il était simple maçon et scieur de long, mais bon chrétien. Mes parents habitaient Corps ; ils étaient très pauvres ; et mon père étant obligé de travailler au loin pour nourrir sa famille passait souvent des mois entiers dehors. Ce fut en partie pour cela que je fus mise à servir chez des patrons aussitôt que je pus travailler, avant l’âge de sept ans.

Mes parents eurent dix enfants, six garçons et quatre filles. Ils eurent d’abord une fille qui mourut peu de temps après sa naissance. Ils eurent ensuite deux garçons dans l’espace de quatre ans. Ma mère, à qui le temps durait beaucoup dans ce pays, désirait fort d’avoir une petite fille pour lui tenir compagnie quand elle sortait ; enfin elle l’obtint : je naquis le 7 novembre 1831. Elle me donna au Saint Baptême les noms de Françoise-Mélanie. Elle m’aimait beaucoup, mais ce ne fut pas de longue durée. Mes méchancetés, les continuels déplaisirs que je lui donnais furent cause de quelques troubles dans la maison. Oh ! comme je suis et j’ai été mauvaise ! Il aurait fallu la patience des anges pour me supporter.

Par nature ma mère était très gaie ; elle aimait les divertissements, les danses, les comédies ; et elle était toujours des premières à toutes les fêtes du pays. Dès que j’eus cinq ou six mois, elle voulut me porter dans les soirées où il y avait des amusements ; mais je criais, je pleurais et déchirais ses habits.

Mon père était plus sérieux, il était aimé de tout le pays ; il aimait le travail et tous ses enfants également. Souvent il nous exhortait à vivre dans la sainte crainte de Dieu, à être honnêtes et dociles. Il ne manquait jamais, chaque fois qu’il se trouvait dans la famille, de nous faire faire notre prière avant de nous mettre au lit ; et comme j’étais trop jeune encore pour me tenir à genoux, il m’asseyait sur ses genoux et m’apprenait à faire le signe de la sainte croix, puis me mettait un crucifix dans les mains, me parlait du bon Dieu et expliquait à sa manière le grand mystère de la Rédemption, le Christ qui avait voulu tant souffrir et puis mourir pour nous ouvrir la porte du Paradis. Ces paroles me plaisaient beaucoup ; j’étais, à ce qu’il paraît, très sensible, j’aimais le Christ, je pleurais, je le regardais avec affection, je lui parlais, je le questionnais, je n’avais pas de réponse et, dans mon ignorance, je voulais imiter son silence. Toutes ces choses de ma première enfance, je les sus pour les avoir entendu dire par les voisins et par ma mère à qui je fus toujours une croix.

Je me rappelle que chaque fois qu’elle me portait à des fêtes, à des comédies, aussitôt que je voyais la foule, je pleurais et me cachais la figure sur ses épaules tout en continuant de pleurer très fort, de sorte que j’empêchais les assistants d’entendre ce qui se disait et ma mère devait me porter dehors. Quelle grande patience elle a eue avec moi qui ne lui donnais que des ennuis ! Arrivée à la maison, elle me demandait pourquoi je pleurais ; je lui répondais brièvement que j’avais peur et que je préférais rester ici avec le crucifix de mon père. À cela elle me grondait, me demandant si moi aussi je voulais être bigote comme ma tante (sœur de mon père). Je ne lui répondais pas et je ne me corrigeais pas non plus. Elle se plaignait avec les voisines de mon caractère. Celles-ci lui conseillèrent de me conduire souvent dans les assemblées pour m’habituer à voir le monde et à parler. Ainsi fut fait, mais mon naturel sauvage résista à toutes les tentatives. Je ne parlais qu’avec mon père ; quand il me disait que c’étaient nos péchés qui avaient fait mourir Notre-Seigneur Jésus-Christ, je lui disais : « Oh !… jamais je ne veux faire des péchés puisque ça a tant fait souffrir mon bon Dieu. Oh !… pauvre bon Dieu, je veux toujours penser à vous et ne veux jamais vous déplaire. Quand je pourrai marcher toute seule, je ferai comme vous avez fait, j’irai dans la solitude, je penserai à vous ; et puis, quand je serai grande, j’irai dire aux méchants hommes et aux méchantes femmes : Faites-moi mourir sur une croix pour que j’efface vos péchés, autrement vous n’irez jamais en paradis. » Ces paroles achevaient d’exaspérer ma mère ; elle ne pouvait plus me voir devant ses yeux ; au lieu d’être sa consolation, j’étais l’objet de toutes ses peines ; elle me surnomma la muette« Je défends, dit-elle, à mes deux enfants de l’appeler par son nom ; je défends qu’on lui donne à manger et je défends qu’on fasse attention à elle ; ne la tenez plus, laissez-la par terre ; puisqu’elle veut faire tout ce que Dieu a fait, qu’elle le fasse : Dieu n’a pas eu besoin qu’on lui apprît à marcher ni qu’on le tînt lorsqu’il était petit. Dieu a couché par terre il a même demandé son pain, mais je lui défends de demander soit à présent soit plus tard, quoi que ce soit. » Je me traînais donc comme je pouvais sur les mains et sur les genoux, et je passais les journées et quelquefois les nuits entières dans un coin ou sous un lit. Là je pensais à l’enfant Jésus et à la Sainte Vierge, et aux souffrances de Notre-Seigneur. Plusieurs mois s’écoulèrent ainsi. Enfin ma mère ennuyée de me voir rester sous un lit dans une chambre, toute seule, je méritai le châtiment d’être chassée de la maison, le soir.

Vers le matin, je voulus rentrer auprès de ma chère mère, et, par un Juste Jugement de Dieu, je fus renvoyée comme incorrigible et obstinée. Ne sachant où aller, je pris le chemin qui aboutissait à un bois qui est à quelques minutes de la maison. Je rencontrai ma tante qui me demanda où j’allais. Avec la main je lui fis signe que j’allais dans ce bois. Elle me donna la main et me conduisit chez elle. J’avais alors environ trois ans.

J’aimais beaucoup mes chers parents et en général toutes les personnes que je connaissais. Il me semblait sentir en moi comme un besoin d’aimer et d’être aimée par les créatures du bon Dieu. Maintenant, par la grâce de Dieu, je reconnais la bonté, la miséricorde du Très-Haut sur moi mesquine créature, et que ce fut Dieu qui permit que je ne fusse jamais caressée ni embrassée par ma chère mère.

Après environ trois jours, ma tante me conduisit chez mes parents ; et dès que mon père revint de son travail, le dimanche, elle lui parla. Il paraît qu’entre les plaintes qu’elle lui fit, elle dit qu’on me faisait souffrir de la faim. Je m’aperçus que ma chère mère était triste, affligée, peinée. Parmi tant de défauts j’avais celui d’être très sensible pour les chagrins d’autrui. La voyant triste, je voulus la consoler. Je mis une chaise près de la sienne afin d’y monter pour l’embrasser ; elle me repoussa. Je pleurais de ne pouvoir me satisfaire ; alors mon père m’embrassait et me donnait le Christ, seul objet de piété qu’il y eût dans la maison.

Avec le Christ en main j’étais contente : je regardais, j’embrassais notre doux Sauveur crucifié pour nous et des larmes coulaient de mes yeux. Je pensais à ce que m’avaient dit mon père et ma tante, que chaque fois qu’on pêche on crucifie de nouveau notre divin Rédempteur.

Mais je ne m’amendais pas, je ne me corrigeais pas de mes nombreux défauts. Chaque fois que ma mère me portait dans quelque société, je lui donnais du déplaisir par mes pleurs et mes cris, de sorte qu’elle devait toujours faire retour à la maison. Mes méchancetés étaient continuelles. Une fois surtout, je fus très impertinente. Il y avait une très belle représentation et je ne faisais que crier et pleurer, je me tordais dans les bras de ma chère mère pour qu’elle me mît à terre et m’enfuir à la maison, de sorte qu’une des personnes de la scène dit à haute voix de faire sortir cette enfant. Arrivées à la maison, ma pauvre mère très fâchée me dit que je n’étais pas sa fille, que ses enfants avaient tous de très bons caractères, que par charité elle m’avait gardée chez elle, mais que l’heure était venue de se débarrasser de moi, que je pouvais aller où il me plairait. Elle dit à mes frères que je n’appartenais pas à la famille, que je n’étais pas la sœur de mes frères et qu’ils ne devaient plus m’appeler Mélanie, que mon vrai nom était « muettelouvesauvagesolitaire » que je devais aller avec les animaux qui vivent dans les bois ; et elle me défendit de l’appeler maman, et d’appeler mon père (qui était absent) papa. Voyant son affliction, je pleurais et je voulais l’embrasser pour la consoler ; elle me repoussa en m’ordonnant de m’en aller, me prit par le bras et, ouvrant la porte me mit dehors en me défendant de revenir.

(A suivre)

La biographie de MÉLANIE CALVAT bergère de La Salette (1831-1904)

L’apparition de la Sainte Vierge à Mélanie Calvat à La Salette eut lieu le 19 septembre 1846. Cette apparition m’a donné envie de commencer à vous parler de certaines apparitions et prophéties qui semblent bien correspondre aux temps que nous vivons.

Tout d’abord Mélanie Calvat

Elle naquit à Corps (Isère), le 7 novembre 1831. Son père, Pierre Calvat, homme respecté des gens du pays, inculqua au cœur de sa fille une grande compassion pour Jésus crucifié ; mais le travail manquant dans le village, il devait s’absenter souvent pour trouver ailleurs de quoi subvenir aux besoins de la famille.

Sa mère, Julie Barnaud, frivole et négligente de ses devoirs au foyer, aurait voulu entraîner sa fille encore bébé aux danses et divertissements du village. Mais Dieu avait prédisposé cette enfant à une aversion innée pour toutes les vanités mondaines ; les cris et les larmes de Mélanie forçaient sa mère à la ramener à la maison. Sa mère se mit à détester sa fille et la chassa de la maison à plusieurs reprises, la pauvre errante trouva sa consolation en Jésus, caché sous les traits d’un aimable enfant Se nommant son frère, Celui-ci se fit son compagnon dans la solitude des champs et des forêts, la dirigeant jusqu’aux sommets de la vie mystique.

Dès que l’enfant fut en âge, sa mère l’envoya en service comme bergère chez divers maîtres des régions avoisinantes. Ce fut ainsi qu’elle se trouva sur la montagne de La Salette, en compagnie de Maximin Giraud, où la Reine du ciel leur apparut en pleurs, le 19 septembre 1846. Elle confia aux deux jeunes bergers un message public ; puis à Maximin seul, un secret ; ensuite à Mélanie un message qu’elle pourrait publier en 1858, ainsi que la Règle qui devait être pratiquée par les futurs fils et filles de l’Ordre de la Mère de Dieu. En même temps elle contemplait dans une vision prophétique la vie et les œuvres de ces nouveaux Apôtres.

L’Apparition vint bouleverser le mode de vie de celle qui avait passé ses quatorze premières années dans la retraite, loin du monde. La mission de Mélanie fut des plus pénibles. En transmettant les reproches et les volontés du Ciel, l’héroïque messagère se condamna pour la vie aux constantes et vindicatives persécutions d’un certain clergé, trop imbu de lui-même pour recevoir, par   l’intermédiaire de cet humble instrument, les remontrances de la Vierge et répondre à Ses désirs. Calomniée, méprisée, méconnue, Mélanie, sans fléchir, travailla néanmoins jusqu’à la fin de sa vie à la formation de l’Ordre des Apôtres. Plusieurs tentatives de fondation, rapidement réduites à néant par un Épiscopat hostile, nous ont valu cependant une précieuse correspondance dans laquelle la bergère expose, avec une sublime simplicité, l’esprit que la Vierge Marie veut voir régner chez les nouveaux Apôtres.
Les persécutions condamnèrent Mélanie à une vie errante pour laquelle elle fut, de surcroît, taxée d’inconstance. Partout où elle passa, elle laissa le parfum exquis de toutes les vertus, se distinguant surtout dans la pratique de l’humilité et de l’amour de la croix. Pour préparer la venue des Apôtres des Derniers Temps, Dieu ne pouvait susciter une âme plus crucifiée, plus oublieuse d’elle-même. La Servante de Dieu écrit : « C’est à l’école du Calvaire que l’on apprend la rare science de l’amour des souffrances et du vrai anéantissement de soi. »

Les derniers mois de sa vie, Mélanie les vécut à Altamura, Italie, sous la protection de Mgr Cecchini. C’est là qu’elle mourut en odeur de sainteté dans la nuit du 14 au 15 décembre 1904.

(A suivre)

15 août : Assomption de la Vierge Marie

Les chrétiens du monde entier fêtent aujourd’hui l’assomption de la Vierge Marie.

Au jour de sa mort, tous les apôtres disséminés dans le monde entier, se retrouvent mystérieusement réunis autour d’elle ; les vivants comme les morts (André, Philippe, Luc, Simon le Cananéen et Thaddée sont déjà décédés).

Elle semble s’endormir (les orthodoxes appellent d’ailleurs ce jour, le jour de la Dormition de Marie). Le Christ alors se trouvent parmi eux pour recueillir l’âme de sa sainte mère. Les Apôtres s’occupent du corps de Marie, Ils l’enterrent dans un sépulcre neuf. Ils veillent auprès de son tombeau, écoutant de mystérieuses mélodies angéliques et sentant des parfums délicats. Trois jours plus tard, ils voient des anges venir rechercher le corps ressuscité de Marie et l’emporter dans les Cieux.

Mais ce 15 août est aussi pour moi, un jour de souvenir, où, en 99, mon frère Jean m’a appelé tôt le matin pour me dire que… c’était fini…. Plus jamais nous ne reverrions notre père dans ce monde… ce monde qui sans lui ne serait plus jamais le même.

J’ai eu tant de peine……

Le jour où, maman partie trois ans auparavant, incroyablement, par-delà les étoiles, est venue le chercher, ce jour-là justement, pour nous rappeler sa dévotion à la Vierge Mare, et sa protection pour son époux et, nous, ses huit enfants. Grâces vous soient rendues à tous les deux !

Voici deux petits textes que j’ai écrits après son départ :

« A mon père

Sur l’océan de la vie tu m’as fait embarquer, contre vents et marées, au gré du temps, par toi, et avec toi, J’ai navigué. J’ai erré d’amour en amitiés, d’espoirs en désillusions, de joies en peines et tu étais là. Aujourd’hui, en regardant l’horizon, je continue d’avancer, et je me dis que dans l’infini de la vie, il y a toi, il y a moi… Tu as été ma chance et tu restes mon “présent”. Derrière mes yeux mi-clos je te vois…. Et le jour où les abimes m’emporteront, à tout jamais, dans l’éternité divine, nous serons en paix, dans la douceur, la tendresse, la gratitude, ce sentiment de complétude qui surgit de l’amour partagé. Tu m’as aimé. je t’aime toujours autant. »

« La main de mon père

Lorsque je glissais ma petite main blottie dans la grande main de mon père, j’avais le cœur en paix. Il avait dans la sienne mon âme toute entière. Je l’attendais le soir pour m’accrocher à lui et descendre, avec lui, dans notre cave angoissante. Me sentant protégée de la chaudière hurlante et du charbon si noir qu’il engouffrait à grands coups de pelle dans ce feu de l’enfer. Ces moments délicieux que la vie m’a offertes en d’autres circonstances sont gravés dans le temps. Cette main de mon père est partie avec lui, loin, vers d’autres cieux. Pourtant, restée sur terre lorsque tombe la nuit, je la saisis encore. »

La carte des prophéties de Marie Julie Jahenny

Il y a environ 6/7 ans, nous nous sommes intéressés avec Sébastien aux diverses prophéties qui nous ont été données par des âmes saintes. Même si parfois elles ne sont pas toujours accessibles à notre compréhension, elles nous demandent toutes d’être en confiance et en paix face aux évènements terribles auxquels nous aurons à faire face, de redoubler de prières et de supplications et d’actes charitables pour calmer la colère divine. Le monde moderne a petit à petit rejeté Dieu et ce rejet entraîne un châtiment divin afin de détruire toutes les velléités sataniques à l’œuvre !

Quelle ne fut pas notre étonnement de découvrir que la carte de la destruction de certaines zones et villes française établie dans les années 1970/80 à partir de l’étude et d’un travail de synthèse des messages prophétiques reçues par plusieurs âmes privilégiées, en particulier ceux reçus par Marie-Julie Jahenny, dessinait le même arc de cercle que la carte montrant l’implantation de nos centrales nucléaires. Quel curieux hasard car la plupart des prophéties ont eu lieu bien avant la construction de nos centrales ???

Voici les deux cartes :

Comme sur les dernières décennies, il y a eu quelques informations nouvelles concernant les épreuves de certaines villes françaises, on peut constater maintenant des oublis de zones dangereuses sur cette carte, par exemple, des épreuves autres que les invasions armées nous toucheront dans notre chair : tremblements de terre, raz-de-marée, éruption de volcans, pluies diluviennes, incendies, famine… Perpignan, les volcans d’Auvergne et une partie du Jura, par exemple, doivent passer dans la zone rouge….

Il est aussi nécessaire de savoir que l’état où nous serons le plus protégés est “l’état de grâce”, à savoir que nous devons nous confesser aussi souvent que possible, jusqu’à des confessions hebdomadaires, et si cela est possible, recevoir l’Eucharistie quotidiennement en offrande pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui ne prient pas et qui n’aiment pas Dieu et Son Eglise. Il nous faut prier le Saint Rosaire, faire oraison, adorer, aimer et aider ceux que le Seigneur aura placés autour de nous.

Dès le début des épreuves, les premiers qui seront rejetés à la rue et livrés à la mendicité comme improductifs seront les enfants, les sans-emplois et les vieillards. Quel que soit le lieu où ils se trouveront, ceux qui apporteront leur aide aux malheureux, recevront des grâces exceptionnelles jusqu’à des multiplications miraculeuses de la nourriture.

Pour les “inconscients, les incrédules” qui refusent avec obstination de se convertir et de revenir vers Dieu, cette carte ne leur sera d’aucun secours. Marie-Julie Jahenny annonce que ceux d’entre eux qui iront s’installer en Bretagne pour échapper aux épreuves et à la guerre, n’échapperont cependant pas au Châtiment.

Courage, Confiance, Espérance !