Emportée par mes recherches constantes sur cette magnifique religion qui m’a été donnée à ma naissance et que j’ai traitée avec indifférence, laissant libre cours à mes pulsions bonnes ou mauvaises, et que j’ai eu l’immense grâce de découvrir dans ma soixante dixième année, je m’aperçois que je n’ai pas continué à vous indiquer de magnifiques prières qui me tiennent à cœur, que je connais par cœur et que je récite chaque jour.
Je vous ai déjà raconté dans « Ma conversion » que j’avais été très surprise de les voir imprimer dans des anciens missels, celui de ma grand-mère maternelle qui date du 19ème siècle, celui de mon père imprimé au début du 20ème. Le mien édité en 1962 ne les comportait déjà plus.
Alors les voici ces prières du matin et du soir :
Les prières du matin
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
Mettons-nous-en présence de Dieu et adorons-le Très sainte et très auguste Trinité. Dieu unique en trois personnes, je crois que vous êtes ici présent. Je vous adore avec les sentiments de l’humilité la plus profonde, et je vous rends de tout mon cœur les hommages qui sont dus à votre souveraine Majesté.
Acte de Foi : Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées, et que vous nous enseignez par votre Église, parce que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper.
Acte d’Espérance : Mon Dieu, j’espère, avec une ferme confiance, que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde, et si j’observe vos commandements, le bonheur éternel dans l’autre, parce que vous l’avez promis, et que vous êtes fidèle dans vos promesses.
Acte de Charité : Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur, et par-dessus toutes choses, parce que vous êtes infiniment bon et infiniment aimable, et j’aime mon prochain comme moi-même pour l’amour de vous.
Remercions Dieu des grâces qu’il nous a faites et offrons-nous à lui. Mon Dieu, je vous remercie très humblement de toutes les grâces que vous m’avez faites jusqu’ici. C’est encore par un effet de votre bonté que je vois ce jour. Aussi, je vais l’employer uniquement à vous servir. Je vous en consacre toutes les pensées, les paroles, les actions et les peines. Bénissez-les, Seigneur, afin qu’il n’y en ait aucune qui ne soit animée de votre amour, et qui ne tende à votre plus grande gloire.
Formons la résolution d’éviter le péché et de pratiquer la vertu. Adorable Jésus, divin modèle de la perfection à laquelle nous devons aspirer, je vais m’appliquer autant que je le pourrai, à me rendre semblable à vous : doux, humble, obéissant, chaste, zélé, patient, charitable et résigné comme vous ; et je ferai particulièrement tous mes efforts, pour ne pas retomber aujourd’hui, dans les fautes que je commets si souvent et dont je souhaite sincèrement me corriger.
Demandons à Dieu les grâces qui nous sont nécessaires. Mon Dieu, vous connaissez ma faiblesse. Je ne puis rien sans le secours de votre grâce. Ne me la refusez pas, ô mon Dieu, proportionnez-la à mes besoins ; donnez-moi assez de force, pour éviter tout le mal que vous défendez, pour pratiquer tout le bien que vous attendez de moi, et pour souffrir patiemment toutes les peines qu’il vous plaira de m’envoyer.
Pater Noster, Ave, Credo.
Invoquons la sainte Vierge, saint Joseph, notre bon Ange et notre saint Patron. Sainte Vierge, Mère de Dieu, ma Mère et ma Patronne, je me mets sous votre protection, et je mets toute ma confiance en votre miséricorde. Soyez, ô Mère de bonté, mon refuge dans mes besoins, ma consolation dans mes peines, et mon avocate auprès de votre adorable Fils, aujourd’hui, tous les jours de ma vie, et particulièrement à l’heure de ma mort. Très saint patriarche, saint Joseph, par cette sollicitude pleine d’amour avec laquelle vous vous êtes occupé en ce monde de Jésus et de Marie, daignez veiller sur notre existence jusqu’au dernier soupir. Ange du ciel, mon fidèle et charitable guide, obtenez-moi d’être si docile à vos inspirations, et de régler si bien mes pas, que je ne m’écarte en rien de la voie des commandements de mon Dieu. Grand(e) Saint(e), dont j’ai l’honneur de porter le nom, protégez-moi, priez pour moi, afin que je puisse servir Dieu, comme vous, sur la terre, et le glorifier éternellement avec vous dans le ciel.
Ainsi soit-il !
Les prières du soir
Mettons-nous en présence de Dieu et adorons-le. Je vous adore, ô mon Dieu, avec la soumission que m’inspire la présence de votre souveraine grandeur. Je crois en vous, parce que vous êtes la vérité même. J’espère en vous, parce que vous êtes infiniment bon. Je vous aime de tout mon cœur, parce que vous êtes souverainement aimable ; et j’aime mon prochain comme moi-même pour l’amour de vous.
Remercions Dieu des grâces qu’il nous a faites. Quelles actions de grâces vous rendrai-je, ô mon Dieu, pour tous les biens que j’ai reçus de vous ? Vous avez songé à moi de toute éternité ; vous m’avez tiré du néant, vous avez donné votre vie pour me racheter, et vous me comblez encore tous les jours d’une infinité de faveurs. Hélas ! Seigneur, que puis-je faire en reconnaissance de tant de bontés ? Joignez-vous à moi, Esprits bienheureux, pour louer le Dieu de miséricorde, qui ne cesse de faire du bien à la plus indigne et la plus ingrate de ses créatures.
Demandons à Dieu de connaître nos péchés. Source éternelle de lumière, Esprit-Saint, dissipez les ténèbres qui me cachent la laideur et la malice du péché. Faites-m ‘en concevoir une si grande horreur, ô mon Dieu, que je le haïsse, s’il se peut, autant que vous le haïssez vous-même, et que je ne craigne rien tant que de le commettre à l’avenir.
Examen de conscience. Examinons notre conscience sur les péchés commis pendant cette journée, envers Dieu, envers le prochain et envers nous-mêmes… en pensées… en paroles… en actions… en omissions… Notez les manquements.
Demandons pardon à Dieu de nos péchés. Me voici, Seigneur, tout couvert de confusion, et pénétré de douleur à la vue de mes fautes. Je viens les détester devant vous, avec un vrai déplaisir d’avoir offensé un Dieu si bon, si aimable et si digne d’être aimé. Était-ce donc là, ô mon Dieu, ce que vous deviez attendre de ma reconnaissance, après m’avoir aimé jusqu’à répandre votre sang pour moi ? Oui, Seigneur, j’ai poussé trop loin mon ingratitude. Je vous en demande très humblement pardon, et je vous conjure, ô mon Dieu, par cette même bonté dont j’ai ressenti tant de fois les effets, de m’accorder la grâce d’en faire, dès aujourd’hui, et jusqu’à la mort, une sincère pénitence.
Prenons une ferme résolution de ne plus pécher. Que je souhaiterais, ô mon Dieu, de ne vous avoir jamais offensé ! Mais, puisque j’ai été assez malheureuse pour vous déplaire, je vais vous marquer mon repentir, par une conduite meilleure que celle que j’ai gardée jusqu’ici. Je renonce, dès à présent, au péché et à l’occasion du péché, surtout de celui où j’ai la faiblesse de retomber plus souvent. Et si vous daignez m’accorder votre grâce, ainsi que je la demande et que je l’espère, je tâcherai de remplir fidèlement mes devoirs, et rien ne sera capable de m’arrêter, quand il s’agira de vous servir.
Notre Père, Je vous salue Marie, Je crois en Dieu, Je confesse à Dieu.
Recommandons-nous à Dieu, à la sainte Vierge et aux Saints. Bénissez, ô mon Dieu, le repos que je vais prendre, pour réparer mes forces, afin de vous mieux servir. Vierge sainte, Mère de mon Dieu, et après lui ma plus ferme espérance, saint Joseph, mon bon ange, ma sainte patronne, intercédez pour moi, protégez-moi pendant cette nuit, tout le temps de ma vie, et à l’heure de ma mort. Ainsi soit-il.
Prions pour les vivants et pour les fidèles trépassés. Répandez, Seigneur, vos bénédictions sur mes parents, mes bienfaiteurs, mes amis et mes ennemis. Protégez tous ceux que vous m’avez donnés pour supérieurs, tant spirituels que temporels. Secourez les pauvres, les prisonniers, les affligés, les voyageurs, les malades et les agonisants. Convertissez les hérétiques, et éclairez les infidèles. Dieu de bonté et de miséricorde, ayez aussi pitié des âmes des fidèles qui sont dans le purgatoire, spécialement de celles pour lesquelles je suis obligé de prier. Donnez-leur le repos et la lumière éternelle. Ainsi soit-il.
Prière à tous les saints. Âmes très heureuses, qui avez eu le bonheur de parvenir à la gloire, obtenez-moi deux choses de celui qui est notre Dieu et notre Père : que je ne l’offense jamais mortellement, et qu’il ôte de moi tout ce qui lui déplaît. Ainsi soit-il.
« A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera », nous a promis la Vierge Marie à Fatima (1917).
Prions l’Immaculée avec ferveur !
Du 30 novembre au 8 décembre, récitons chaque jour cette prière composée par le pape Saint Pie X :
Vierge très Sainte qui avez plu au Seigneur et êtes devenue sa Mère, Vierge Immaculée dans votre corps, dans votre âme, dans votre foi et dans votre amour, de grâce, regardez avec bienveillance les malheureux qui implorent votre puissante protection.
Le serpent infernal, contre lequel a été jetée la première malédiction, continue hélas à tenter les pauvres fils d’Ève.
O vous, notre Mère bénie, notre Reine et notre Avocate, vous qui avez écrasé la tête de l’ennemi depuis le premier instant de votre Conception, accueillez nos prières et nous vous en conjurons, unis en un seul cœur, présentez-les devant le Trône de Dieu, afin que nous ne nous laissions jamais prendre aux embûches qui nous sont tendus, mais que nous arrivions tous au port du salut et qu’au milieu de tant de périls, l’Église et la société chrétienne chantent encore une fois, l’hymne de la délivrance, de la victoire et de la paix.
Au 19ème siècle, La Vierge Marie apparait cinq fois en France entre 1830 et 1876 dessinant sur la carte de France un grand M. La Sainte Vierge, à chaque apparition donne des instructions et des prophéties précises, nous implorant de L’écouter afin de calmer la colère divine qui risque de s’abattre sur le monde.
1830 : Paris Rue du Bac
Le samedi 27 novembre 1830, la Vierge Immaculée apparut à Sainte Catherine Labouré, Fille de la Charité. Elle lui confia la mission de faire frapper une médaille dont Elle lui révèlera le modèle. Toutes les personnes qui la porteront au cou, avec confiance, et réciteront avec piété cette prière « O Marie conçue sans péchés, priez pour nous qui avons recours à vous », jouiront d’une protection spéciale de la Mère de Dieu et recevront de grandes grâces. Le globe que Marie tient dans ses mains représente le monde entier, spécialement la France et chaque personne en particulier …. « Les rayons sont le symbole des grâces que j’accorde à ceux qui me le demandent ».
846 : La Salette
Le 19 septembre 1846, Marie apparaît à deux enfants, Mélanie et Maximin, sur la montagne de La Salette. Elle pleure et va révéler aux enfants ses secrets : « On ne respecte plus le dimanche, jour du Seigneur, on jure sans cesse en ne respectant pas le nom de mon Fils. Si mon peuple ne se convertit pas, il lui arrivera de grands malheurs. Je ne peux plus retenir le bras de mon Fils ».
1858 : Lourdes
Le 11 février 1858, Marie apparaît à Bernadette sur les bords du Gave et l’invite silencieusement à prier. Quelques jours plus tard, Elle lui dira son nom « que soy era immaculada councepciou » (Je suis l’Immaculée Conception). Bernadette qui vient à peine de débuter son catéchisme, va redire au curé Peyramale cette phrase qu’elle ne comprend pas et fléchir ainsi les doutes du curé. Marie vient ainsi confirmer ce que l’Eglise a proclamé quelques années plus tôt, le 8 décembre 1854, par le dogme de l’Immaculée Conception. Elle a choisi Bernadette comme messagère parce qu’elle était la plus petite et la plus faible enfant de la région.
1871 : Pontmain
Dans la nuit du 17 au 18 janvier 1871, Marie apparaît à 3 enfants dans le petit village de Pontmain en Mayenne et, au même moment un message s’inscrit dans le ciel : « Mais priez mes enfants, mon Fils se laisse Toucher. Il vous exaucera en peu de temps ». Pendant ce temps, les troupes prussiennes qui ont envahi la France, s’arrêtent à Laval et les enfants du village reviendront tous sains et saufs quelques jours plus tard. Marie rappelle l’importance de la prière persévérante et sauve ce jour-là la France d’un grand danger.
1876 : Pellevoisin
En 1876, Marie apparaît à Pellevoisin (Indre) à Estelle Faguette, une jeune femme atteinte de péritonite tuberculeuse en fin de vie, et lui annonce sa guérison qui deviendra effective à la cinquième apparition. Elle lui présente ensuite le scapulaire du Sacré-Cœur et lui demande de le faire connaître.
Suite et fin de « L’Apparition de la Très Sainte Vierge sur la montagne de la Salette le 19 septembre 1846 » publiée par la Bergère de la Salette avec l’imprimatur de Mgr l’évêque de Lecce.
« Le soir du 19 septembre, nous nous retirâmes un peu plus tôt qu’à l’ordinaire. Arrivée chez mes maîtres, je m’occupais à attacher mes vaches et à mettre tout en ordre dans l’écurie. Je n’avais pas terminé que ma maîtresse vint à moi en pleurant et me dit : « Pourquoi, mon enfant, ne venez-vous pas me dire ce qui vous est arrivé sur la montagne ?»
(Maximin n’ayant pas trouvé ses maîtres, qui ne s’étaient pas encore retirés de leurs travaux, était venu chez les miens et avait raconté tout ce qu’il avait vu et entendu). Je lui répondis : « Je voulais bien vous le dire, mais je voulais finir mon ouvrage auparavant».
Je commence et, vers la moitié du récit, mes maîtres arrivèrent de leurs champs ; ma maîtresse qui pleurait en entendant les plaintes et les menaces de notre tendre Mère, dit : « Recommencez tout ce que vous m’avez dit». Je recommence et lorsque j’eus terminé, mon maître dit : « C’était la Sainte Vierge, ou bien une grande sainte qui est venue de la part du bon Dieu ; mais c’est comme si le bon Dieu était venu lui-même ; il faut faire tout ce que cette Sainte a dit. Comment allez-vous faire pour dire cela à tout son peuple ?» Je lui répondis : « Vous me direz comment je dois faire, et je le ferai».
Après un moment de silence, mon maître dit en s’adressant à Maximin et à moi : « Savez-vous ce que vous devez faire, mes enfants ? Demain, levez-vous de bon matin, allez tous deux à Monsieur le curé, et racontez-lui tout ce que vous avez vu et entendu ; dites-lui bien comment la chose s’est passée ; il vous dira ce que vous avez à faire ».
Le 20 septembre, lendemain de l’apparition, je partis de bonne heure avec Maximin. Arrivés à la cure, je frappe à la porte. La domestique de Monsieur le curé vint ouvrir et demanda ce que nous voulions. Je lui dis (en français, moi qui ne l’avais jamais parlé) : « Nous voudrions parler à Monsieur le curé ». – « Et que voulez-vous lui dire ? » nous demanda-t-elle. Nous lui racontâmes une bonne partie du discours de la Très Sainte Vierge. M. l’abbé Perrin, curé de la Salette, qui nous avait entendus, ouvrit la porte avec fracas : il pleurait ; il se frappait la poitrine ; il nous dit : « Mes enfants, nous sommes perdus, le bon Dieu va nous punir. Ah ! mon Dieu, c’est la Sainte Vierge qui vous est apparue !» Et il partit pour dire la sainte messe.
N’ayant pas reçu d’ordre de mes maîtres de me retirer aussitôt après avoir parlé à Monsieur le curé, je ne crus pas faire mal en assistant à la messe. Je fus donc à l’église. La messe commence, et après le premier Évangile, Monsieur le curé se tourne vers le peuple et essaie de raconter à ses paroissiens l’apparition qui venait d’avoir lieu, la veille, sur une de leurs montagnes, et les exhorte à ne plus travailler le dimanche : sa voix était entrecoupée de sanglots, et tout le peuple était ému. Après la Sainte Messe, je me retirai chez mes maîtres.
Monsieur Peytard, qui est encore aujourd’hui maire de la Salette, y vint m’interroger sur le fait de l’apparition ; et après s’être assuré de la vérité de ce que je lui disais, il se retira convaincu. Je continuai de rester au service de mes maîtres jusqu’à la fête de la Toussaint. Ensuite je fus mise comme pensionnaire chez les religieuses de la Providence, dans mon pays, à Corps.
Suite de « L’Apparition de la Très Sainte Vierge sur la montagne de la Salette le 19 septembre 1846 » publiée par la Bergère de la Salette avec l’imprimatur de Mgr l’évêque de Lecce.
« Mélanie, ce que je vais vous dire maintenant ne sera pas toujours secret ; vous pourrez le publier en 1858.
Les prêtres, ministres de mon Fils, les prêtres, par leur mauvaise vie, par leurs irrévérences et leur impiété à célébrer les saints mystères, par l’amour de l’argent, l’amour de l’honneur et des plaisirs, les prêtres sont devenus des cloaques d’impureté. Malheur aux prêtres, et aux personnes consacrées à Dieu, lesquelles, par leurs infidélités et leur mauvaise vie, crucifient de nouveau mon Fils ! Dieu va frapper d’une manière sans exemple.
Malheur aux habitants de la terre ! Dieu va épuiser sa colère, et personne ne pourra se soustraire à tant de maux réunis. Il enverra des châtiments qui se succéderont pendant plus de trente-cinq ans. En l’année 1864, Lucifer avec un grand nombre de démons seront détachés de l’enfer : ils aboliront la foi peu à peu et même dans les personnes consacrées à Dieu. Les mauvais livres abonderont sur la terre, et les esprits de ténèbres répandront partout un relâchement universel pour tout ce qui regarde le service de Dieu ; il y aura des églises pour servir ces esprits. Malheur aux princes de l’Église qui ne seront occupés qu’à entasser richesses sur richesses, qu’à sauvegarder leur autorité et à dominer avec orgueil ! La sainte foi de Dieu étant oubliée, chaque individu voudra se guider par lui-même et être supérieur à ses semblables. On abolira les pouvoirs civils et ecclésiastiques, tout ordre et toute justice seront foulés aux pieds ; on ne verra qu’homicides, haine, jalousie, mensonge et discorde, sans amour pour la patrie ni pour la famille. Les gouvernants civils auront tous un même dessein, qui sera d’abolir et de faire disparaître tout principe religieux pour faire place au matérialisme, à l’athéisme, au spiritisme et à toutes sortes de vices. Paris sera brûlé et Marseille englouti ; plusieurs grandes villes seront ébranlées et englouties par des tremblements de terre ; on croira que tout est perdu. Les justes souffriront beaucoup ; leurs prières, leur pénitence et leurs larmes monteront jusqu’au Ciel ; et tout le peuple de Dieu demandera pardon et miséricorde, et demandera mon aide et mon intercession.
Alors Jésus-Christ, par un acte de sa justice et de sa grande miséricorde pour les justes, commandera à ses anges que tous ses ennemis soient mis à mort. Tout à coup les persécuteurs de l’Église de Jésus-Christ et tous les hommes adonnés au péché périront. Alors se fera la paix, la réconciliation de Dieu avec les hommes ; Jésus-Christ sera servi, adoré et glorifié ; la charité fleurira partout. Les nouveaux rois seront le bras droit de la Sainte Église, qui sera forte, humble, pieuse, pauvre, zélée et imitatrice des vertus de Jésus-Christ. L’Évangile sera prêché partout et les hommes feront de grands progrès dans la foi, parce qu’il y aura unité parmi les ouvriers de Jésus-Christ et que les hommes vivront dans la crainte de Dieu. Cette paix parmi les hommes ne sera pas longue : vingt-cinq ans d’abondantes récoltes leur feront oublier que les péchés des hommes sont cause de toutes les peines qui arrivent sur la terre.
La terre sera frappée de toutes sortes de plaies (outre la peste et la famine qui seront générales) ; il y aura des guerres jusqu’à la dernière guerre, qui sera alors faite par les dix rois de l’antéchrist qui gouverneront le monde. Ce sera pendant ce temps que naîtra l’antéchrist, d’une religieuse hébraïque, d’une fausse vierge qui aura communication avec le vieux serpent, le maître de l’impureté ; en naissant, il vomira des blasphèmes, il aura des dents ; en un mot, ce sera le diable incarné ; il poussera des cris effrayants, il fera des prodiges, il ne se nourrira que d’impuretés. Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’antéchrist. Les démons de l’air avec l’antéchrist feront de grands prodiges sur la terre et dans les airs, et les hommes se pervertiront de plus en plus.
Dieu aura soin de ses fidèles serviteurs et des hommes de bonne volonté ; l’Évangile sera prêché partout, tous les peuples et toutes les nations auront connaissance de la vérité ! J’adresse un pressant appel à la terre, j’appelle les Apôtres des derniers temps, les fidèles disciples de Jésus-Christ qui ont vécu dans un mépris du monde et d’eux-mêmes, dans la pauvreté et dans l’humilité, dans le mépris et dans le silence, dans l’oraison et dans la mortification, dans la chasteté et dans l’union avec Dieu, dans la souffrance et inconnus du monde. Il est temps qu’ils sortent et viennent éclairer la terre. Allez, et montrez-vous comme mes enfants chéris ; je suis avec vous et en vous, pourvu que votre foi soit la lumière qui vous éclaire dans ces jours de malheurs. Que votre zèle vous rende comme des affamés pour la gloire et l’honneur de Jésus-Christ. Combattez, mes enfants, vous, petit nombre qui y voyez ; car voici le temps des temps, la fin des fins.
L’Église sera éclipsée, le monde sera dans la consternation. Mais voilà Énoch et Élie remplis de l’Esprit de Dieu ; ils prêcheront avec la force de Dieu, et les hommes de bonne volonté croiront en Dieu, et beaucoup d’âmes seront consolées ; ils feront de grands progrès par la vertu du Saint-Esprit et condamneront les erreurs diaboliques de l’antéchrist. Voici le temps ; l’abîme s’ouvre. Voici le roi des rois des ténèbres avec ses sujets, il s’élèvera avec orgueil dans les airs pour aller jusqu’au Ciel ; mais il sera étouffé par le souffle de saint Michel Archange. Il tombera, et la terre qui, depuis trois jours sera en de continuelles évolutions, ouvrira son sein plein de feu ; il sera plongé pour jamais avec tous les siens dans les gouffres éternels de l’enfer. Alors l’eau et le feu purifieront la terre et tout sera renouvelé : Dieu sera servi et glorifié ».
Ensuite la Sainte Vierge me donna, aussi en français, la règle d’un nouvel Ordre religieux.
La Sainte Vierge reprit ainsi la suite du discours : « Faites-vous bien votre prière, mes enfants ? » Nous répondîmes tous les deux : « Oh ! non, Madame, pas beaucoup ». « Ah ! mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin. Quand vous ne pourrez pas mieux faire, dites un Pater et un Ave Maria ; et quand vous aurez le temps et que vous pourrez mieux faire, vous en direz davantage.»
La très belle Dame traversa le ruisseau et nous dit : « Eh bien ! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple ».
Ses pieds ne touchaient que le bout de l’herbe sans la faire plier, je la suivais ; je m’étais attachée pour toujours et sans condition à Ma Dame ; oui, je voulais ne plus jamais, jamais la quitter. Elle s’est levée insensiblement de terre à une hauteur d’environ un mètre et plus ; Elle me regarda avec des yeux si doux, si aimables et si bons, que je croyais qu’Elle m’attirait dans son intérieur, et il me semblait que mon cœur s’ouvrait au sien.