Padre Pio a dit du Ciel et du Purgatoire :

“… La nuit, quand je ferme les yeux, le voile se lève et je vois le paradis s’ouvrir devant moi, et réjoui par cette vision, je dors avec un sourire de béatitude douce sur mes lèvres et une physionomie parfaitement tranquille…”

“Il y a plus d’âmes des morts du Purgatoire que des vivants qui gravissent cette montagne pour assister à mes messes et chercher mes prières.”

“Vous serez surpris de trouver au Paradis, des âmes que vous n’auriez jamais attendu d’être là.”

« La plupart des sauvés passent par le purgatoire avant d’arriver à la béatitude.”

Gerardo De Caro a eu de longues conversations avec Padre Pio en 1943. Dans ses notes écrites, il témoigne : « Padre Pio avait une connaissance exacte de l’état d’une âme après la mort, y compris la durée de la douleur jusqu’à ce qu’elle atteigne la purification totale.”

Le pape Pie XII est mort à Castelgandolfo le 9 Octobre, 1958. Ce jour-là, Padre Pio a dit un moine : “Pie XII est dans les cieux, Je l’ai vu pendant la messe.”

Padre Pio a dit à Cléonice Morcaldi, un mois après la mort de sa mère : « Ce matin, votre maman a volé au Paradis, je l’ai vue pendant la messe.”

Florence Fin Ehrman a demandé des prières au Padre Pio pour son père atteint en 1965 par une sclérose latérale amyotrophique. Son père décéda en janvier 1966. Elle est allée voir Padre Pio en Octobre 1967 demandant si son père, un Juif pieux, avait été sauvé. “Julius Fin est sauvé, mais nous devons beaucoup prier pour lui.”

Une nuit, en 1944, dans le couvent du Padre Pio, les frères ont entendu des éclats de voix venant d’en bas disant « Viva Padre Pio ». Le supérieur Padre Raffaele dit au portier de faire partir ces gens et de verrouiller la porte correctement.  Frère Gerardo descend et ne trouve personne, la porte était fermée à double tour comme il était censé le faire chaque soir. Il retourne le signaler. Padre Raffaele a été étonné et alla droit voir Padre Pio pour lui demander s’il savait quelque chose. ” Oh ! Ce sont des soldats, morts sur le champ de bataille, qui sont venus me remercier pour leur salut.”

En 1945, Fra Modestino demanda à Padre Pio une comparaison entre un feu sur le foyer et les flammes du purgatoire.  “Ils se comparent comme l’eau douce et l’eau bouillante.”

Un jour, Padre Pio dit à son médecin : « Je prie pour la bonne mort de mon arrière-arrière-grand père.”  “Mais il est mort il y a plus de cent ans ! ” “Rappelez-vous que pour Dieu il n’y a ni passé ni avenir, et tout est présent. Alors Dieu a fait usage à cette époque de la prière que je dis maintenant. “

Un frère a témoigné : « Nous étions tous dans la salle à manger et Padre Pio s’est soudainement levé et a marché à un rythme régulier vers la porte du couvent. Il l’ouvrit et commença à avoir une conversation ; les deux frères qui étaient allés avec lui ne voyaient personne, et tout le monde a commencé à penser que quelque chose n’allait pas pour Padre Pio. Sur le chemin du retour vers la salle à manger, Padre Pio a expliqué : « Ne vous inquiétez pas. Je parlais à quelques âmes sur le chemin du purgatoire au paradis. Elles sont venues me demander de me rappeler d’elles, aujourd’hui dans la Messe “

Une fois, quelqu’un a demandé à Padre Pio comment pouvait être évité le Purgatoire. Il a répondu : « En acceptant tout, de la main de Dieu. Offrant tout à Lui avec amour et reconnaissance, ce qui va nous permettre de passer de notre lit de mort au paradis.”

Nina Campanile avait un frère Pasqualino qui est mort au combat le 26 Septembre 1916. Elle alla demander à Padre Pio si Pasqualino avait été sauvé. “Oui, il est sauvé, mais il a besoin de vos prières.” Elle a demandé à nouveau à Noël 1918. “Il est là-haut ! “

Carmela Marocchino demanda à Padre Pio si ses parents étaient sains et saufs. “Même si vos parents sont au Paradis, nous devons continuer à prier. S’ils n’ont pas besoin de prières, vos suffrages sont appliqués à d’autres âmes.”

« Quand nous prions pour les âmes du Purgatoire, nous serons toujours payés de quelque chose en retour.”

(A suivre)

La petite neuvaine du De Profundis – Jours 8 et 9 –

Jour 8 : Les préludes du triomphe

C’est lui qui rachètera Israël de toutes ses iniquités.

Des profondeurs de leurs désirs, d’autant plus ardents que la réalisation en a été plus retardée, les âmes du purgatoire à la veille de leur délivrance préludent à leur triomphe.

Marie les appelle ; Jésus les attend.

Comme les oiseaux saluent, avant l’heure, l’aube matinale dont les premières lueurs blanchissent peine l’horizon, comme les nautoniers aux parfums de la brise pressentent le rivage que leurs yeux ne voient point encore, comme l’oreille exercée aux délicatesses de l’harmonie se délecte déjà aux premiers accords du concert annoncé, ainsi les chères âmes souffrantes, arrivées au terme de leurs longs tourments, se prédisposent à leur bonheur futur. Elles le prévoient, elles le pressentent, elles le présagent, elles en ont comme les avant-goûts.

Et le comble de leur indicible consolation est que leur bien-aimé Jésus se réserve encore à lui seul le dernier coup de pinceau, le dernier trait, la dernière main, pour les rendre dignes d’être admises à jamais dans sa royale Cour…

Être sauvées, c’est une immense joie ; mais être sauvées par un tel Sauveur, voilà ce qui les remplit d’un contentement dont elles étaient autrefois incapables.

Qui pourra nous donner l’idée de ce dernier instant passé en purgatoire avant l’élan définitif qui doit les porter, en un clin d’œil, de la profondeur de leur néant à la sublimité de la gloire ; de la profondeur de leur misère à l’abondance de tous les biens ; de la profondeur de leurs tourments aux délices du paradis ; de la profondeur de leur espérance à l’accomplissement de tous leurs veux ; de la profondeur de ces préludes encore indécis à cette harmonie pleine et triomphante de la suprême béatitude.

Ô Cœur de Jésus, hâtez, nous vous en conjurons, pour nos chères amies souffrantes, l’heure bénie où elles entreront dans votre joie divine pour ne plus en sortir jamais.

Pater, Ave, De profundis.

Jour 9 : Éternelle lumière, Éternel repos

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel, st que la lumière éternelle les éclaire.

Des profondeurs de sa maternelle piété envers les âmes du purgatoire, ses filles souffrantes et chéries, la sainte Église catholique, par l’intermédiaire de ses prêtres, de ses fidèles, vous adresse souvent en leur faveur, ô mon Dieu, l’invocation que nos lèvres viennent de redire, et que nous voulons méditer à vos pieds, au dernier jour de cette dévote neuvaine.

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel, et que la lumière éternelle les éclaire.

Le repos ! Personne, jamais, Seigneur, ne pourra le trouver en dehors de vous. Ni les richesses les plus abondantes de la terre, ni les plus grands honneurs du monde, ni la multitude des plaisirs désordonnés d’ici-bas, ne peuvent procurer le repos de l’âme. Ils la laissent plutôt dans l’insatisfaction, l’inquiétude et le remords.

Vous nous avez créés pour vous, ô mon Dieu, et notre cœur s’agitera en vain tant qu’il ne se fixera point en vous. C’est donc vers vous seul que se tournent à l’envie ces pauvres âmes.

Paix éternelle ! Plus de combat, plus d’inquiétude, plus de labeur.

Éternelle lumière ! La lumière du jour qui nous fait découvrir les merveilles de la création, la lumière de l’intelligence qui nous fait connaître quelque chose des perfections divines, la lumière de la foi qui nous fait entrevoir Dieu et le chemin quí y conduit, ne sont que des pâles reflets de cette clarté sans ombre dont nous serons illuminés dans la céleste Patrie.

Par la lumière de gloire, nous connaîtrons parfaitement toutes choses en Dieu.

Éternelle lumière qui plongera nos âmes dans une extase sans fin.

Voilà ce qu’avec la sainte Église, notre Mère, nous demandons pour les âmes souffrantes qui sont aussi ses filles chéries et nos sœurs bien-aimées.

Ô Cœur de Jésus, éloignez tout obstacle à cette paix suprême ; dissipez tout nuage qui pourrait s’interposer encore entre ces chères âmes et les splendeurs du jour qui ne doit plus finir.

Ainsi soit-il.

Pater, Ave, De profundis.

La petite neuvaine du De Profundis – Jours 6 et 7 –

Jour 6 : L’hymne de l’espérance

Depuis le matin jusqu’au soir, Israël espère dans le Seigneur.

Des profondeurs de l’abandon où la justice divine semble les avoir laissées, les âmes du purgatoire font monter jusqu’à vous, ô mon Dieu, l’hymne de leur inaltérable confiance et de leur filial amour. Comme le saint homme Job, elles saluent d’avance en vous, ô Jésus, leur Rédempteur vivant ; elles savent qu’elles vous verront et vous posséderont un jour dans la gloire, et cette espérance est gardée précieusement dans leur cœur.

Exilées, elles comptent moins le temps écoulé dans leur triste captivité, que les jours et les heures à y demeurer encore pour en voir la fin. Pensées, désirs, affections, tout ce qui peut sortir d’elles-mêmes, tout ce qui s’en échappe, tout a pris et prend son vol vers le ciel ; l’âme elle-même les suivra bientôt ; en attendant, elle murmure son hymne d’espérance, que nulle douleur ne peut arrêter sur ses lèvres.

Cohéritières de vos biens, ô Jésus, empourprées de votre sang, fiancées de votre amour, elles ne s’inquiètent plus que des plus petites ombres qui déparent encore leur beauté, des moindres taches qui déflorent l’éclat de leur robe nuptiale, du dernier fil qui retient leur suprême essor vers vous, leur unique bien.

Pour mieux vous voir, vous entendre, vous goûter, vous saisir, vous suivre partout où vous irez, elles se hâtent de purifier dans les flammes les plus ardentes, leur vue, leur ouïe, leur odorat, leur intelligence, leur amour, leur activité, tout ce qu’elles ont et tout ce qu’elles sont, car elles ne veulent être qu’à vous ; elles n’ont d’autre soin que celui de se faire belles, de la beauté des anges et de la beauté des saints, pour vous plaire. Elles ne rêvent qu’au jour où, de votre voix la plus tendre, vous direz à chacune d’elles en particulier : « Te voilà devenue toute belle et sans tache aucune ; viens à moi et je te couronnerai ».

Ô divin Cœur de Jésus, accordez-nous l’insigne honneur de pouvoir prêter nos humbles services à vos royales servantes, afin que leur parure brille au plus tôt de sa dernière splendeur et que, joyeuses, elles s’envolent jusqu’à vous.

Pater, Ave, De profundis.

Jour 7 : Le chant de la reconnaissance

Car dans le Seigneur est la miséricorde, et une abondante rédemption.

Des profondeurs de leurs justes châtiments, les âmes du purgatoire font monter, ô mon Dieu, jusqu’au trône de votre infinie miséricorde, le cantique de leur action de grâces.

N’est-ce pas votre miséricorde qui, après les avoir préservées de l’éternelle perdition, travailla encore si efficacement, à la dernière heure, pour assurer leur salut ?

N’est-ce pas elle qui leur obtint un purgatoire mitigé, beaucoup moins rigoureux celui réclamé par leurs fautes ? Car elle vous porte toujours, ô mon Dieu, à nous punir en deçà, et à nous récompenser au- delà de nos propres mérites.

N’est-ce pas elle, ô Jésus, qui donna à la très Sainte Vierge, votre Mère et la nôtre, le privilège de se dire la mère et la consolatrice de tous ceux qui gémissent dans le purgatoire ?

N’est-ce pas votre miséricorde qui permet à leurs saints protecteurs, à leurs anges gardiens et à d’autres messagers du ciel de les visiter, les réjouissant de leur présence et de leurs doux entretiens ? N’est-ce pas elle, ô mon Dieu, qui a inspiré à tant de parents, d’amis, de connaissances, à tant de pieux fidèles inconnus, de multiplier les suffrages de toutes sortes pour venir au secours des fidèles trépassés ?

N’est-ce pas elle, en ce moment, qui leur applique par de nombreux associés le remède nouveau, si souverain à leurs souffrances ? Car c’est ainsi que ces pauvres âmes nomment la dévotion au Sacré-Cœur, et principalement les messes en son honneur.

Ô Cœur infiniment bon de Jésus, ajoutez encore aujourd’hui à vos miséricordes en délivrant ou soulageant, à mon humble prière, quelques-unes de ces âmes qui me sont si chères, et qui m’obtiendront en retour l’éternelle miséricorde dont j’ai besoin.

Pater, Ave, De profundis.

La petite neuvaine du De Profundis – Jour 4 et 5 –

Jour 4 : Les consolations dans la douleur

Mais vous êtes plein de miséricorde, et j’espère en vous, Seigneur, à cause de votre loi.

Des profondeurs de leur tristesse, les pauvres âmes souffrantes laissent échapper vers vous, ô mon Dieu, des éclairs de joie et des sourires de consolations.

Elles sont pardonnées. Elles en ont la certitude ; votre souveraine clémence le leur a dit. Il me semble les entendre, jetant sans cesse par millions de voix, à tous les échos de leur prison, l’exclamation si juste de la bienheureuse Marguerite-Marie :

« Oh, que le purgatoire est doux à qui a mérité mille fois l’enfer ! »

L’enfer, elles en sont préservées, Dieu merci ! La malédiction, le désespoir, l’éternité malheureuse, tout cela ne les regarde point. Mais il s’en est fallu d’un rien pour une multitude d’entre elle, qu’elles n’y fussent englouties, et la parole du roi prophète leur revient sur les lèvres :

« Encore un peu, si le Seigneur n’était venu à mon aide, mon âme eût eu l’enfer pour demeure. » Ps. 93.

Elles ne peuvent sonder par la pensée les abîmes sans fond, entendre ses cris d’horreur, éprouver quelque chose de l’ardeur de ses flammes mais ce n’est que pour un temps, le temps d’apprécier à quel malheur sans remède elles ont échappé.

Quelle joie !

 Elles ne peuvent plus vous offenser, ô mon Dieu ! Plus de tentations, plus d’écueils, plus de faiblesse, plus de surprises ; elles ont traversé pour ne plus la reprendre, la mer orageuse de ce monde ; il n’y a plus de naufrage à craindre.

Quelle consolation sera la nôtre si Dieu nous accorde un tel privilège !

Elles sont sûres d’aller au Ciel. Leur trône est prêt là-haut, où Dieu les attend pour les couronner ; rien ne peut jamais plus leur faire perdre le droit acquis à cette infinie récompense.

Pénible est l’attente, mais bien douce est la pensée que cette attente aura une fin, et que le ciel n’en aura pas.

O Cœur Sacré de Jésus, entendez vos chers enfants du purgatoire soupirer après vous. Diminuez, nous vous en conjurons, les tristesses de leur douloureux exil, et, hâtez le jour de leur éternelle délivrance.

Pater, Ave, De profundis.

Jour 5 : L’accent de la résignation

Mon âme s’est appuyée sur votre parole, elle a mis toute sa confiance dans le Seigneur.

Des profondeurs de leur douleur, les âmes souffrantes font arriver jusqu’à vous, ô mon Dieu, les accents de leur plus intime résignation.

Elles méritent, elles le savent bien, toutes les peines qu’elles ont à subir, et elles les subissent dans la soumission la plus docile et la plus calme.

Peine de privation temporaire de la vision béatifique ! Ne plus vous voir de quelque temps après vous avoir vu une première fois dans la rapidité d’un éclair, vous, beauté souveraine, bonté infinie, amour éternel ; vous devant qui s’éclipse tout bien créé ; vous que rien ne remplace, dont le souvenir ne peut plus se perdre ; vous après qui soupirent toutes les puissances de l’âme, comme le cerf altéré soupire après la source d’eau vive ; de toutes leurs souffrances, voilà la plus grande et la plus incompréhensible, défiant toute expression et toute image.

Peine des sens. Le feu et la variété des tourments correspondants et proportionnés à chacune de ces prisonnières selon l’importance, le nombre et la durée de leurs fautes, dépassent à eux seuls tout ce que la souffrance connaît de plus pénible sur cette terre, où nul pourtant qui ne se plaigne de la pesanteur de sa croix.

Et ces peines, elles les acceptent, dans la mesure indiquée par vous, ô mon Dieu, elles reconnaissent la justice du châtiment, elles baisent la main qui le leur inflige, elles bénissent les flammes qui les purifient, adorent votre volonté infiniment sainte, et laissent à la disposition de votre bon plaisir leur cœur contrit et humilié.

Leur obéissance absolue est la seule barrière qui s’impose entre elles et vous. Leurs chaînes seraient-elles brisées et ouvertes les portes de leur cachot, elles resteraient immobiles à leur place, jusqu’au moment précis où votre parole leur dirait de sortir.

Quel spectacle émouvant, aux yeux des anges et des saints, que celui de cette multitude, plus patiente au milieu de ses tourments que les martyrs sur leur bûcher.

Par les mérites de votre agonie au jardin des Oliviers, permettez, ô divin Cœur de Jésus, que nos humbles prières se changent en soulagement pour ces âmes si souffrantes et si résignées.

Pater, Ave, De profundis.

La petite neuvaine du De Profundis – Jours 2 et 3 –

Jour 2 : Les angoisses de l’indigence

Que vos oreilles soient attentives à la voix de ma prière.

Des profondeurs de leur néant, qu’elles reconnaissent, les âmes du purgatoire dénuées de tout vous supplient, ô mon Dieu, d’accueillir favorablement la supplication de leur extrême pauvreté.

D’elles-mêmes, elles ne sont rien. Elles en ont la plus claire évidence. À tort, durant leur vie passagère, elles se sont glorifiées d’une existence que vous leur aviez gratuitement accordée, d’une position qu’elles tenaient uniquement de votre choix, d’une richesse qui venait de votre prodigalité, d’une science qui n’était qu’un mince et pâle reflet de la vôtre, d’une liberté que vous leur aviez concédée dans l’unique but de vous servir pour vous préférer à toute chose, vous, le seul et unique bien du temps et de l’éternité.

D’elles-mêmes, elles n’ont rien si ce n’est la misère que le péché leur a laissée, les dettes qu’elles ont à payer à cause de lui, l’exil auquel elles sont condamnées jusqu’à ce qu’elles aient réparé l’offense faite à votre infinie majesté. Les biens de la grâce, les vertus acquises, les mérites pour le ciel seront plus tard récompensés. Aujourd’hui tout cela est caché, voilé, lié et comme inutile tant que ces âmes, si riches dans l’avenir, si pauvres dans le présent, conserveront du passé un grain de poussière, un reste du plus petit péché.

D’elles-mêmes, elles ne peuvent rien. Loin du monde où git leur dépouille mortelle, de leur famille et de leurs amis qui, si souvent les délaissent, privées des biens de la nature jusqu’à ne pas avoir une obole, des biens de la grâce jusqu’à ne plus pouvoir acquérir le plus petit mérite, des biens de la gloire auxquels elles ne peuvent encore toucher, elles sont réduites à nous demander, à nous qui pouvons user à notre gré de l’abondance de la grâce, l’aumône de notre prière et de notre charité.

Ô Cœur de Jésus, donnez-nous le privilège d’apporter, en votre nom, à cette immense multitude, quelque soulagement et quelque consolation.

Pater, Ave, De profundis.

Jour 3 :  Les sanglots du repentir.

Si vous tenez compte de nos iniquités, Seigneur, qui pourra subsister devant vous ?

Des profondeurs de leurs iniquités passées, les pauvres âmes détenues dans le séjour de l’expiation vous font entendre, ô mon Dieu, les sanglots de leur inconsolable repentir.

Elles pleurent toutes les fautes innombrables dont leur vie, hélas ! a déroulé, jour après jour, la longue chaîne ; même les fautes les plus légères, celles qu’elles traitaient d’insignifiantes et qu’elles commettaient couramment, sans les compter. Ces fautes ont déjà été pardonnées, mais le regret en a été si peu profond et la pénitence si minime !

Elles ne connaissaient point alors le péché dans toute sa laideur et dans toute sa malice ; elles ne s’étaient pas inquiétées de savoir jusqu’à quel point il outrage un Dieu infiniment bon, détruit l’œuvre du salut, foule aux pieds le sang du Sauveur.

Elles voient maintenant combien il en coûte d’avoir désobéi à la loi divine, écouté les fallacieuses promesses du monde, dépensé follement sa vie dans la vanité et le plaisir alors qu’elle leur était donnée pour connaître, aimer et servir Dieu.

Elles comprennent aujourd’hui, bien mieux que nul ne pourra jamais le comprendre sur la terre, ô Jésus, les trop justes plaintes de votre Cœur sur les ingratitudes des hommes.

Sentir que l’on a été si passionnément aimé par vous, ô Jésus, et s’avouer qu’on vous a été si souvent infidèle ! Voilà ce qui fait éclater en sanglots les pauvres âmes repentantes.

Ah ! Si elles pouvaient sortir un moment de leur prison, parcourir la terre entière en montrant seulement l’abondance de leurs larmes, elles dépasseraient par leur muette éloquence, tout ce que les Pères de l’Église et les orateurs sacrés les plus en renom n’ont jamais dit sur l’horreur et sur les conséquences du péché.

Ô Cœur de Jésus, nous vous prions pour ces pauvres âmes, nous ferons pénitence pour elles, nous apaiserons avec votre précieux sang la justice divine pour que votre miséricorde puisse au plus tôt les délivrer.

Pater, Ave, De profundis.