par Annick Page | 5 Nov 2021 | Prières et Neuvaines, Purgatoire
Jour 2 : Les angoisses de l’indigence
Que vos oreilles soient attentives à la voix de ma prière.
Des profondeurs de leur néant, qu’elles reconnaissent, les âmes du purgatoire dénuées de tout vous supplient, ô mon Dieu, d’accueillir favorablement la supplication de leur extrême pauvreté.
D’elles-mêmes, elles ne sont rien. Elles en ont la plus claire évidence. À tort, durant leur vie passagère, elles se sont glorifiées d’une existence que vous leur aviez gratuitement accordée, d’une position qu’elles tenaient uniquement de votre choix, d’une richesse qui venait de votre prodigalité, d’une science qui n’était qu’un mince et pâle reflet de la vôtre, d’une liberté que vous leur aviez concédée dans l’unique but de vous servir pour vous préférer à toute chose, vous, le seul et unique bien du temps et de l’éternité.
D’elles-mêmes, elles n’ont rien si ce n’est la misère que le péché leur a laissée, les dettes qu’elles ont à payer à cause de lui, l’exil auquel elles sont condamnées jusqu’à ce qu’elles aient réparé l’offense faite à votre infinie majesté. Les biens de la grâce, les vertus acquises, les mérites pour le ciel seront plus tard récompensés. Aujourd’hui tout cela est caché, voilé, lié et comme inutile tant que ces âmes, si riches dans l’avenir, si pauvres dans le présent, conserveront du passé un grain de poussière, un reste du plus petit péché.
D’elles-mêmes, elles ne peuvent rien. Loin du monde où git leur dépouille mortelle, de leur famille et de leurs amis qui, si souvent les délaissent, privées des biens de la nature jusqu’à ne pas avoir une obole, des biens de la grâce jusqu’à ne plus pouvoir acquérir le plus petit mérite, des biens de la gloire auxquels elles ne peuvent encore toucher, elles sont réduites à nous demander, à nous qui pouvons user à notre gré de l’abondance de la grâce, l’aumône de notre prière et de notre charité.
Ô Cœur de Jésus, donnez-nous le privilège d’apporter, en votre nom, à cette immense multitude, quelque soulagement et quelque consolation.
Pater, Ave, De profundis.
Jour 3 : Les sanglots du repentir.
Si vous tenez compte de nos iniquités, Seigneur, qui pourra subsister devant vous ?
Des profondeurs de leurs iniquités passées, les pauvres âmes détenues dans le séjour de l’expiation vous font entendre, ô mon Dieu, les sanglots de leur inconsolable repentir.
Elles pleurent toutes les fautes innombrables dont leur vie, hélas ! a déroulé, jour après jour, la longue chaîne ; même les fautes les plus légères, celles qu’elles traitaient d’insignifiantes et qu’elles commettaient couramment, sans les compter. Ces fautes ont déjà été pardonnées, mais le regret en a été si peu profond et la pénitence si minime !
Elles ne connaissaient point alors le péché dans toute sa laideur et dans toute sa malice ; elles ne s’étaient pas inquiétées de savoir jusqu’à quel point il outrage un Dieu infiniment bon, détruit l’œuvre du salut, foule aux pieds le sang du Sauveur.
Elles voient maintenant combien il en coûte d’avoir désobéi à la loi divine, écouté les fallacieuses promesses du monde, dépensé follement sa vie dans la vanité et le plaisir alors qu’elle leur était donnée pour connaître, aimer et servir Dieu.
Elles comprennent aujourd’hui, bien mieux que nul ne pourra jamais le comprendre sur la terre, ô Jésus, les trop justes plaintes de votre Cœur sur les ingratitudes des hommes.
Sentir que l’on a été si passionnément aimé par vous, ô Jésus, et s’avouer qu’on vous a été si souvent infidèle ! Voilà ce qui fait éclater en sanglots les pauvres âmes repentantes.
Ah ! Si elles pouvaient sortir un moment de leur prison, parcourir la terre entière en montrant seulement l’abondance de leurs larmes, elles dépasseraient par leur muette éloquence, tout ce que les Pères de l’Église et les orateurs sacrés les plus en renom n’ont jamais dit sur l’horreur et sur les conséquences du péché.
Ô Cœur de Jésus, nous vous prions pour ces pauvres âmes, nous ferons pénitence pour elles, nous apaiserons avec votre précieux sang la justice divine pour que votre miséricorde puisse au plus tôt les délivrer.
Pater, Ave, De profundis.
par Annick Page | 4 Nov 2021 | Prières et Neuvaines, Purgatoire
Voici sur 9 jours les méditations du psaume 129 proposées par le père Victor Jouët. Magnifiques !
Psaume 129, De Profundis
Des profondeurs de l’abîme j’ai crié vers vous, Seigneur, écoutez ma voix ;
que vos oreilles soient attentives à la voix de ma supplication !
Si vous tenez compte de nos iniquités, Seigneur, qui pourra subsister devant vous ?
Mais vous êtes plein de miséricorde ; et j’espère en vous, Seigneur, à cause de votre loi.
Mon âme s’est appuyée sur votre parole, elle a mis toute sa confiance dans le Seigneur.
Depuis le matin jusqu’au soir, Israël espère dans le Seigneur, car dans le Seigneur est la miséricorde et une abondante rédemption. C’est lui qui rachètera Israël de toutes ses iniquités.
Donnez-leur Seigneur le repos éternel.
Et que la lumière éternelle les éclaire.
Qu’ils reposent en paix. Ainsi-soit-il.
Premier jour : Les soupirs de la captivité
Des profondeurs de l’abîme, j’ai crié vers vous, Seigneur, écoutez ma voix.
Des profondeurs du purgatoire à la sublimité de votre trône, quelle distance infinie, ô mon Dieu !
Et, pourtant cet espace immense, des millions de voix, plus rapide que l’éclair, plus tristes que tous les gémissements de la terre, le franchissent tous les jours, et à chaque instant du jour et de la nuit.
Ce sont les soupirs douloureux d’une multitude d’âmes renfermées pour quelque temps dans cette prison de feu.
Sorties de ce monde avec la vie de la grâce conservée ou reconquise, elles ont encore quelque tache à faire disparaître, quelque peine à subir pour des fautes déjà remises, mais non entièrement expiées.
Impuissantes par elles-mêmes à en raccourcir d’une seconde la durée, à mitiger d’un seul degré l’intensité de leurs tourments, elles auront à payer en toute rigueur la dette contractée envers la justice divine, si quelque pieux fidèle vivant encore dans ce monde, ne se hâte de leur porter un secours ami.
Votre inépuisable charité, ô Jésus, nous a donné à nous tous, enfants de l’Église, le moyen de soulager et de délivrer ces pauvres prisonnières.
Enrichis des trésors dont votre Cœur si bon est la source intarissable, nous vous supplions très humblement de nous compter dès aujourd’hui, plus encore que par le passé, au nombre de ceux qui, sous votre bénigne influence, à l’appel de Marie et de Joseph, se consacrent avec la plus tendre compassion à venir en aide aux âmes du purgatoire.
Elles seront désormais nos amies de prédilection comme nous serons les leurs – nos protégées et nos protectrices tout à la fois –, nous penserons souvent à elles, nous les chérirons comme des sœurs, nous nous établirons leurs avocats, leurs messagers et leur caution.
Daignez donc, ô divin Maître, agréer en leur faveur nos humbles prières et les faire vôtres, afin que votre Père céleste les écoute et les exauce.
Pater, Ave, De profundis.
par Annick Page | 3 Nov 2021 | Prières et Neuvaines, Purgatoire
Voici trois très belles prières à réciter lors de la visite d’un cimetière ou à dire tous les jours le matin et/ou le soir, ou à faire en neuvaine, c’est-à-dire pendant 9 jours de suite pour une attention particulière.
A Notre Dame Auxiliatrice des Âmes du Purgatoire
O glorieuse Vierge Marie, nous croyons que Dieu vous a donné toutes grâces pour adoucir les peines des âmes du purgatoire et même pour les délivrer, c’est pourquoi nous nous tournons vers vous avec confiance.
O Vierge Marie, c’est á la porte, de votre Cœur maternel que nous venons frapper. Voyez les peines immenses qu’endurent ces pauvres âmes plongées dans le feu purificateur, voyez les tourments de ces âmes privées de la jouissance de Dieu qu’elles ont entrevu un court instant, voyez leur impuissance á se procurer le moindre soulagement, voyez leur résignation et leur soumission á la justice divine.
O Mère de miséricorde, nous vous en supplions, visitez ces pauvres âmes et apportez-leur réconfort, soulagement et consolation.
O Vierge puissante, vous dont les mérites sont immenses, abrégez le temps de leur expiation.
O Reine du ciel, nous osons enfin vous demander de délivrer le plus d’âmes possible, lors de chacune de vos visites.
O Mère de bonté, nous vous prions plus particulièrement pour les âmes délaissées du purgatoire.
Ainsi soit-il
A Saint Michel archange
Grand saint Michel, vous que Dieu a chargé d’introduire au ciel les âmes des élus, je vous prie pour tous ceux que j’ai aimés et qui ne sont plus.
Daignez les visiter, les assister et les secourir au milieu des flammes où ils brûlent, dans l’obscure prison où ils pleurent.
Faites que Dieu les admette au plus tôt dans le lieu du rafraîchissement, de la lumière et de la paix.
Et quand viendra pour mon âme l’heure de descendre en ce sombre séjour, je vous en conjure, intercédez pour elle et venez la secourir.
Ainsi soit-il.
A Notre Seigneur Jésus-Christ
Ô Jésus, dont le cœur est rempli de compassion, ayez pitié des âmes retenues dans le Purgatoire !
Pour leur rédemption, vous avez daigné revêtir la nature humaine et souffrir une mort cruelle. Acceptez de prêter l’oreille à leurs gémissements, voyez couler leurs larmes, et par la vertu de votre sainte passion, adoucissez les peines que leur ont mérités leurs péchés.
Ô très miséricordieux Jésus, laissez couler votre sang très précieux sur le Purgatoire afin de rafraîchir et de purifier ces pauvres âmes captives. Etendez sur elles vos mains puissantes pour les retirer de l’abîme et les conduire au lieu du rafraîchissement, de la lumière et de la paix.
Ainsi soit-il.
par Annick Page | 2 Nov 2021 | Purgatoire, Vœux et dévotions
Du 1er au 8 novembre, tout fidèle peut gagner chaque jour une indulgence plénière applicable aux âmes du Purgatoire.
Mais qu’est-ce qu’une indulgence ?
L’indulgence est la rémission de la peine temporelle due aux péchés déjà pardonnés quant à la faute ; cette rémission nous est accordée par l’Église en dehors du sacrement de Pénitence. (Catéchisme de Saint Pie X) . Par opposition à la peine éternelle (l’enfer), la peine temporelle est celle qui a un terme, et qui cesse quand elle a été subie ou remise.
Voici les conditions à remplir pour gagner cette indulgence :
- Le jour même du 2/11 : Visiter une église, réciter un Notre Père et un Je crois en Dieu pour les défunts.
- Du 1er au 8 novembre : Visiter chaque jour un cimetière, prier (de façon libre) pour les défunts.
- Conditions générales de l’indulgence :
- Réaliser l’œuvre prescrite (voir les 3 points ci-dessus).
- Confession dans les huit jours avant ou après.
- Communion sacramentelle.
- Prière aux intentions du pape par un Notre Père et un Je vous salue Marie (les intentions du pape sont : l’exaltation de la sainte Église, la propagation de la foi, l’extirpation de l’hérésie, la conversion des pécheurs, la concorde entre les princes chrétiens et les autres biens du peuple chrétien).
- Détachement de toute affection au péché même véniel.
L’Église a reçu de Jésus-Christ le pouvoir d’accorder les indulgences. L’Église nous remet la peine temporelle par les indulgences, en nous donnant les satisfactions surabondantes de Jésus-Christ, de la très sainte Vierge et des Saints qui forment ce qu’on appelle le trésor de l’Église.
Il y a deux espèces d’indulgences : l’indulgence plénière et l’indulgence partielle.
L’indulgence plénière est celle qui remet toute la peine temporelle due pour nos péchés. Si donc quelqu’un mourait après avoir reçu cette indulgence, il irait tout droit au paradis, échappant absolument aux peines du purgatoire.
L’indulgence partielle est celle qui ne remet qu’une partie de la peine temporelle due pour nos péchés.
par Annick Page | 1 Nov 2021 | Purgatoire, Sainte famille, Saints et Apparitions, Vœux et dévotions
La fête des morts a lieu le 2 novembre, on lit des prières à destination de l’ensemble des défunts, afin d’assurer le salut de leur âme. La tradition est apparue dans les communautés de bénédictins, notamment à Cluny, peu avant l’an mil, avant de se propager à toute l’Europe avec l’assentiment des papes.
Au lendemain de la Toussaint, l’Église a coutume de consacrer la journée du 2 novembre à la prière pour les âmes des fidèles défunts afin de délivrer les âmes du Purgatoire. Chaque prêtre célèbre ce jour-là trois Messes pour supplier Notre Seigneur de délivrer ces âmes et encourage tous les fidèles à se joindre à cette grande prière par la Messe, les indulgences, et la visite des cimetières.
Pourtant, si l’on croyait tout ce qui se dit aujourd’hui, on serait tenté de croire que le Purgatoire est une fable du Moyen Âge. Non, le Purgatoire est un dogme de notre Foi, affirmé par la Tradition léguée par les apôtres, les pères de l’Eglise et les Papes. Les conciles de Lyon, du Latran et de Trente nous le disent solennellement, le Purgatoire existe bien réellement.
Et dans la Sainte Écriture, si le livre des Machabées nous dit qu’il est salutaire de prier pour les morts, c’est qu’il se trouve des âmes après cette vie qui ont besoin de nos prières, tandis que de l’Enfer personne ne réchappe. Saint Paul aussi dit que certaines âmes rejoindront le Ciel immédiatement, d’autres rejoindront le Ciel aussi, mais comme par le feu, c’est-à-dire par une purification nécessaire, elles ne sont donc pas parfaitement prêtes pour entrer au Ciel. Vraiment, quiconque ne croit pas au Purgatoire tombe dans l’hérésie.
Le Purgatoire est une miséricorde divine. Nous devons entrer au Ciel dans la pureté la plus parfaite, “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait” (Mt 5,48.) Il est inconcevable que des âmes puissent jouir de la vision de Dieu, entrer dans l’union à Dieu qui dépasse tout ce que notre imagination peut concevoir, participer à la Lumière de Dieu, avec en elles, des dispositions qui seraient contraires à cette Lumière, contraires à cette gloire de Dieu, à cette pureté de Dieu, à cette sainteté de Dieu.
C’est pourquoi, pour ceux qui sont décédés en état de grâce, mais qui n’ont pas parfaitement purifié la peine qui est due au péché après que le péché ait été pardonné, ou qui mourraient aussi avec des péchés véniels non confessés, donc non pardonnés, ceux-là doivent passer par ce lieu temporaire de purification qui les rendra plus dignes d’être présents à Dieu dans sa Trinité Sainte. Il est nécessaire que le vêtement blanc reçu au baptême soit immaculé pour assister aux noces éternelles. Dieu leur donne un peu plus de temps afin de le présenter conformément à l’injonction reçue alors : “Recevez ce vêtement blanc. Puissiez-vous le porter sans tache jusqu’au tribunal de Notre- Seigneur Jésus-Christ, de manière à posséder la vie éternelle.”
Même après que le péché ait été pardonné, il reste en l’âme un désordre qui a été établi par le péché et qu’il faut réparer. Le sacrement de pénitence remet le péché et la peine éternelle du dam (privation de la vision de Dieu) à ceux qui se sont détournés de Dieu puis se repentent et reçoivent l’absolution. Mais il reste une peine temporelle à expier pour racheter le fait de s’être tournés vers les créatures au mépris de Dieu. Si cette peine temporelle (sacrifices, privations, jeûne…) n’a pas été correctement et suffisamment effectuée au moment de la mort……
Et c’est pourquoi les âmes du Purgatoire demeurent dans les souffrances purificatrices jusqu’au moment où cette peine du péché sera totalement remise. Cet état des âmes du Purgatoire est mystérieux, elles ont la certitude d’être sauvées, d’être destinées au Ciel, ce qui leur donne une joie profonde et inaltérable, et en même temps elles souffrent d’une souffrance indicible car, ayant entrevu ce qu’est Dieu, sa bonté, sa charité, et la gloire que Dieu a promis par la grâce, elles sont rongées par le remords, elles comprennent mieux leur péché et en souffrent cruellement, elles savent aussi qu’elles ne peuvent plus rien pour elles-mêmes, elles ne peuvent plus mériter ni abréger leur temps de purification, ni encore atteindre rapidement la gloire éternelle qui les attend.
Alors ces âmes comptent sur nous. Nous pouvons mériter pour nos amis défunts, nos parents, et toute cette foule innombrable d’âmes qui n’ont personne dans leurs connaissances qui prient pour elles, et à vrai dire la charité nous commande même de demander à Notre Seigneur, dans nos prières, par nos pénitences, par le trésor des mérites des saints et en particulier par le Saint Sacrifice de la Messe et la magnifique liturgie des défunts, de les délivrer des flammes du Purgatoire. Ce faisant non seulement nous faisons un acte de charité, une œuvre de miséricorde spirituelle, mais aussi nous nous faisons des amis pour l’éternité, et quand les âmes délivrées seront au Ciel, elles seront nos intercesseurs auprès de Dieu pour nous aider à sauver notre propre âme.