Le Rosaire est une arme

Le Rosaire est bien une arme, pacifique et redoutable, arme donnée par Marie, l’Immaculée Conception qui terrassa le serpent et ne connut aucun péché. Ce qui explique la puissance que cette prière a déployée quand la chrétienté était en danger, en particulier contre l’islam, mais aussi face au communisme ou au laïcisme, l’histoire l’a démontré maintes fois :

Au XIIIème siècle, le Rosaire, révélé par Notre Dame à saint Dominique, remportait la victoire sur la secte cathare.

En 1571, le pape saint Pie V mobilisait les Confréries du Rosaire, et l’Islam fut vaincu à Lépante le 7 octobre. Il fut écrasé de la même manière à Vienne en 1683, et à Peterwardin en Hongrie en 1716.

En 1628 à La Rochelle, le Rosaire empêcha le protestantisme de s’emparer de la France. Il fut repoussé des Philippines de la même manière en 1646.

De 1638 à 1854, les catholiques japonais, privés de prêtres par la persécution, gardèrent la foi grâce au Rosaire.

En 1793, le Rosaire suscitait la résistance vendéenne qui sauva le catholicisme en France.

De 1927 à 1929, le Rosaire a soutenu l’insurrection des Cristeros mexicains contre le gouvernement maçonnique persécuteur de l’Église soutenu par les États-Unis.

De 1936 à 1939 en Espagne, en 1955 en Autriche et en 1964 au Brésil, le Rosaire repoussa miraculeusement le communisme.

En 1998 au Portugal, le Rosaire a repoussé victorieusement un projet de loi sur l’avortement demandé par les socialo-communistes.

De nos jours, l’heure est grave, certes, mais évitons gémissements et réactions stériles ! Méditons plutôt ces paroles de Sœur Lucie : « La Très Sainte Vierge, en ces derniers temps que nous vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire ; de telle façon qu’il n’y a aucun problème, temporel ou spirituel, si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du Saint Rosaire ».

Récitons alors, de fait, le chapelet, sinon le rosaire, tous les jours, en privé, à pied, en voiture, en famille, avec nos voisins, lors de « manifs », gagnons-y notre prochain, inlassablement.

Alors, par cette offensive, une force inexplicable, humainement parlant, fera s’écrouler les espérances insensées des ennemis de la France et des nations chrétiennes.

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort encourage à réciter le chapelet publiquement à deux chœurs. « De toutes les manières de réciter, c’est la plus glorieuse à Dieu, la plus salutaire à l’âme, la plus terrible au diable. (…) Dieu aime les assemblées. (…) Quel bonheur d’avoir Jésus-Christ en sa compagnie ! Pour le posséder, il ne faut que s’assembler pour dire le chapelet. » Ce grand dévot de la Sainte Vierge donne les avantages de la prière en deux chœurs : « L’esprit y est ordinairement plus attentif. Quand on prie en commun, une seule voix s’élève vers le Ciel. Donc si quelqu’un en particulier ne prie pas si bien, un autre dans l’assemblée qui prie mieux, supplée à son défaut. » Ce saint ajoute qu’une personne qui récite son chapelet toute seule n’a le mérite que d’un seul chapelet. Si elle le récite avec trente personnes, elle a le mérite de trente chapelets, selon les lois de la prière commune.

Enfin, le même saint met en garde contre « deux fautes très répandues. La première est de n’avoir aucune intention en récitant le Rosaire. Au contraire, il faut toujours avoir en vue quelque grâce à demander, quelque vertu à imiter, quelque péché à détruire. La deuxième faute est de n’avoir point d’autre intention, en le commençant, que de l’avoir bientôt fini ! Car on regarde le rosaire comme une chose lourde, qui pèse… » Si c’est vraiment le cas, il est utile de demander à la Très Sainte Vierge qu’elle nous donne le goût du chapelet et la facilité de le réciter. Une Mère n’aurait pas demandé de réciter le chapelet tous les jours si cela était si difficile.

7 octobre : Fête de Notre-Dame-du-Rosaire.

La fête de Notre Dame du Rosaire s’appelait d’abord Notre Dame de la Victoire pour fêter la victoire de Lépante (7 octobre 1571), bataille qui unit l’Espagne, la république de Venise et les Etats Pontificaux contre l’envahisseur ottoman, victoire qui fut attribuée à la récitation du Rosaire demandée alors par le pape saint Pie V. Son successeur Grégoire XIII changea en 1573 le nom de cette fête locale en fête du Saint-Rosaire.

Elle a donc été instituée pour méditer et s’unir aux mystères de la vie de la Vierge, ainsi que pour se souvenir secondairement de la libération de l’Occident devant la menace ottomane.

Le Rosaire avait été demandée par Marie à saint Dominique au commencement du XIIIe siècle. Par le zèle des Papes, et aussi par les fruits abondants qu’il produisait dans l’église, il devenait de plus en plus populaire. Au XVe siècle, le bienheureux Alain de La Roche, moine dominicain, fut suscité par la Vierge Marie pour raviver cette dévotion si excellente.

Plus tard, dans les premières années du XVIIIe siècle, un homme extraordinaire fut le grand propagateur, l’apôtre de la dévotion au saint Rosaire :  saint Louis-Marie Grignion de Montfort. C’est le moyen qu’il jugeait le plus puissant pour établir le règne de Dieu dans les âmes. Il récitait tous les jours son Rosaire et le faisait de même réciter publiquement tous les jours dans ses missions.

Par son Rosaire quotidien, saint Louis-Marie convertissait les plus grands pécheurs et les faisait persévérer dans la grâce et la ferveur de leur conversion ; il pouvait dire : « Personne ne m’a résisté une fois que j’ai pu lui mettre la main dessus avec mon Rosaire ! » Il sut propager et faire aimer le Rosaire : là, c’étaient quinze bannières représentant les quinze mystères du Rosaire ; ailleurs, d’immenses Rosaires qu’on récitait en marchant, dans les églises ou autour des églises, à la manière du chemin de la Croix. Il exaltait le Rosaire dans ses cantiques, un tonnerre de voix répondait à la sienne, et tous les échos répétaient, de colline en colline, les gloires de cette dévotion bénie.

Au début du XXe siècle, un des maîtres de l’Ordre des prêcheurs, le père Hyacinthe-Marie Cormier, créa une prière dédiée à la Vierge par cette dévotion :

« Immaculée Vierge Marie, faites que la récitation de votre rosaire soit pour moi chaque jour, au milieu de mes devoirs multiples, un lien d’unité dans les actes, un tribut de piété filiale, une douce récréation, un secours pour marcher joyeusement dans les sentiers du devoir.
Faites surtout ô Vierge Marie, que l’étude de vos quinze mystères forme peu à peu dans mon âme une atmosphère lumineuse, pure, fortifiante, embaumée, qui pénètre mon intelligence, ma volonté, mon cœur, ma mémoire, mon imagination, tout mon être.
Ainsi contracterai-je l’habitude de prier en travaillant sans le secours des formules, par des regards intérieurs d’admiration et de supplication ou par les aspirations de l’amour.
Je vous le demande, ô Reine du saint Rosaire, par Dominique, votre fils de prédilection, l’insigne prédicateur de vos mystères et le fidèle imitateur de vos vertus. Ainsi soit-il.
 »

Aujourd’hui 3 octobre fête de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

La sainteté de Thérèse ne repose pas sur des phénomènes extraordinaires. Elle consiste à « faire de manière extraordinaire des choses tout ordinaires ! »

On a beaucoup de mal à se rendre compte que la vie de Thérèse Martin fut ordinaire. Parce qu’elle est devenue sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte Face, connue dans le monde entier, avec de très nombreux titres (Patronne universelle des missions, patronne secondaire de France, Docteur de l’Église, etc.), on oublie qu’elle est passée inaperçue de sa famille, de son entourage, de son Carmel, de son père spirituel, de son évêque, … Certes, à Lisieux, on a pu parler d’une jeune fille qui, à 14 ans, a eu l’audace de solliciter le Pape Léon XIII lors d’une audience à Rome pour demander d’entrée au Carmel avant l’âge requis (un journal national l’avait signalé). Mais lorsqu’elle mourut, inconnue, dans un petit Carmel de province, il n’y avait guère que 30 personnes à son enterrement au cimetière de Lisieux. A sa canonisation à Saint Pierre de Rome, il y en aura 50.000, le 17 mai 1925. Alors ?

Alors, oui, une vie très ordinaire et très cachée.

Une famille chrétienne, à Alençon, le père Louis Martin, horloger-bijoutier, la mère, Zélie Guérin, dentellière. Ils ont eu neuf enfants dont quatre sont morts en bas-âge. Voilà qu’à quarante ans, la maman est enceinte : Thérèse naît le 2 janvier 1873. Petite fille gaie, vivante, elle a une vie heureuse, comblée d’amour par ses parents et ses sœurs. La petite dernière reçoit de sa famille une foi profonde, vivante, charitable. Tout va bien, jusqu’au drame : Zélie Martin meurt d’un cancer du sein. Thérèse a quatre ans et demi.

Le choc est très fort pour la petite Thérèse. Elle choisit sa sœur Pauline comme seconde mère mais la blessure est profonde et mettra dix ans à se cicatriser.

Ayant cinq filles à élever, Monsieur Martin cède aux insistances de son beau-frère Isidore Guérin, pharmacien à Lisieux. Toute la famille Martin s’installe aux Buissonnets. C’est une demeure retirée, où les Martin vivent dans la solitude à l’écart de la ville. Thérèse, petite fille enjouée au caractère bien trempé devient après la mort de sa mère « timide et douce, sensible à l’excès ».

Thérèse y trouve une ambiance chaleureuse mais les cinq années où elle va aller à l’école chez les Bénédictines resteront pour elle « les plus tristes de sa vie ». Bonne élève mais timide, scrupuleuse, vivant mal les heurts de la vie scolaire…

Le départ de sa sœur Pauline au Carmel de Lisieux lui fait à nouveau ressentir le manque de « mère ». Thérèse a dix ans, elle tombe gravement malade : symptômes alarmants d’une régression infantile, hallucinations, anorexie. La médecine renonce. Les familles, le Carmel prient. Le 13 mai 1883, une statue de la Vierge Marie sourit à Thérèse qui est guérie subitement.

L’année suivante, 8 juin 1884, sa première communion est pour elle une « fusion » d’amour. Jésus se donne enfin à elle et elle se donne à Lui. Elle pense déjà à être carmélite. Le départ au Carmel de sa troisième « mère », sa sœur Marie, la déstabilise. Elle souffre d’une grave crise de scrupules obsédants, elle demeure hypersensible et « pleureuse à l’excès ».

Elle aspire à mûrir et à être libérée. La nuit de Noël 1886, la grâce touche son cœur. C’est une véritable « conversion » qui la transforme en femme forte. L’Enfant de la crèche, le Verbe de Dieu, lui a communiqué sa force dans l’Eucharistie.

La voici prête à combattre pour le Carmel, à franchir tous les obstacles : son père, son oncle, l’aumônier du monastère, l’Évêque, le Pape Léon XIII.

Car la grâce lui a ouvert le cœur et elle veut sauver les pécheurs avec Jésus qui, sur la Croix, a soif des âmes. Thérèse, à quatorze ans et demi, décide de rester au pied de cette Croix pour « recueillir le sang divin et le donner aux âmes. » Telle est sa vocation : « aimer Jésus et Le faire aimer. »

En juillet 1887, à l’issue d’une messe du dimanche à la Cathédrale Saint Pierre, elle reçoit la révélation de sa mission : sauver des âmes par la prière et le sacrifice.

C’est alors qu’elle entend parler d’un assassin qui a tué trois femmes à Paris, elle prie et se sacrifie pour lui, voulant à tout prix l’arracher à l’enfer. Henri Pranzini est jugé, condamné à être guillotiné. Il refuse toutes les visites de l’aumônier de la prison. Mais au moment de mourir, il embrasse le crucifix ! Thérèse pleure de joie : exaucée, elle le nomme son « premier enfant ».

Lors de son voyage en Italie, Thérèse s’aperçoit qu’en dehors de leur « sublime vocation », les prêtres ne sont pas toujours parfaits. Elle saisit qu’il faut beaucoup prier pour eux car ce sont des hommes « faibles et fragiles ». Thérèse comprend que sa vocation n’est pas seulement de prier pour la conversion des grands pécheurs mais aussi de prier pour les prêtres.

Le 9 avril 1888, à 15 ans et 3 mois elle entre au Carmel et quitte à jamais son père, ses sœurs, la maison des Buissonnets, son chien Tom…

Heureuse d’être là « pour toujours », « prisonnière » avec Lui… et 24 sœurs. La vie communautaire, le froid, la prière souvent dans la sécheresse, la solitude affective (même si elle retrouve deux de ses sœurs), elle supporte tout avec ardeur. Elle fait l’apprentissage de la vie rude du carmel : « J’ai trouvé la vie religieuse telle que je me l’étais figurée… mes premiers pas ont rencontré plus d’épines que de roses… je veux parler du manque de jugement, d’éducation, de la susceptibilité de certains caractères, toutes choses qui ne rendent pas la vie très agréable… Une parole, un sourire aimable, suffisent souvent pour épanouir une âme triste. » 

Sa plus grande souffrance va être la maladie de son père bien-aimé, interné au Bon Sauveur de Caen, hôpital pour malades mentaux. Nouveau drame familial pour Thérèse. Elle s’enfonce dans la prière sur le chemin de la passion de Jésus. Mais le climat spirituel de son Carmel, marqué d’une crainte diffuse de Dieu, vu d’abord comme justicier, lui pèse. Elle aspire à l’Amour quand elle lit la Vive Flamme d’Amour de Saint Jean de la Croix. En 1891 (elle a dix-huit ans), un prêtre la lance « sur les flots de la confiance et de l’Amour » sur lesquels elle n’osait avancer, étant plutôt retenue sur ce chemin audacieux, même par sa sœur Pauline, Mère Agnès de Jésus, qui deviendra prieure en 1893.

Son père, revenu dans sa famille, meurt en 1894 : Céline qui le soignait entre à son tour au Carmel.

C’est vers cette époque que la jeune sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face (tel est son vrai nom, résumé de sa vocation), découvre, après des années de recherche, la voie de l’enfance spirituelle qui va transformer sa vie. Elle reçoit la grâce d’approfondir la Paternité de Dieu qui n’est qu’Amour Miséricordieux (exprimé en son Fils Jésus incarné). La vie chrétienne n’est autre que la vie d’enfant du Père (« fils dans le Fils »), inaugurée au baptême et vécue dans une confiance absolue. « Si vous ne redevenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu », dit Jésus (Mt 18,3). Par chance, Mère Agnès lui ordonne d’écrire ses souvenirs d’enfance. Thérèse obéit et écrit 86 pages dans un petit cahier.

Alors qu’à son époque les âmes d’élite (rares) s’offraient en victimes à la Justice de Dieu, la « faible et imparfaite » Thérèse s’offre à son Amour Miséricordieux, le 9 juin 1895 au cours de la messe de la Trinité : « O Jésus, mon Amour… ma vocation enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour ! Oui j’ai trouvé ma place dans l’Église et cette place, ô mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée… dans le Cœur de l’Église je serai l’Amour… ainsi je serai tout… ainsi mon rêve sera réalisé !!!… ».

Dans la nuit du jeudi au vendredi saint 1896, Thérèse crache du sang, ce qu’elle perçoit « comme un doux et lointain murmure qui m’annonçait l’arrivée de l’Epoux ».

De plus en plus hantée par le souci des pécheurs qui ne connaissent pas cet Amour Miséricordieux, elle entre à Pâques 1896 dans une nuit épaisse où sa foi et son espérance doivent combattre. D’autant plus qu’une tuberculose ronge sa santé et l’affaiblit. « Mon âme fût envahie par les plus épaisses ténèbres et… la pensée du Ciel si douce pour moi ne fut plus qu’un sujet de combat et de tourment…»

Elle use ses dernières forces à enseigner la voie d’enfance aux cinq novices dont elle a la charge et à deux frères spirituels, prêtres missionnaires en Afrique et en Chine.

Vivant cette « compassion », en union avec la Passion de Jésus à Gethsémani et à la Croix, épuisée par des hémoptysies, elle garde son sourire et son exquise charité qui remonte le moral de ses sœurs, consternées de la voir mourir dans d’atroces souffrances. Prophétisant humblement que sa mission posthume sera de « donner sa petite voie aux âmes » et de « passer son Ciel à faire du bien sur la terre », elle meurt le 30 septembre 1897 à l’âge de 24 ans.
« Je ne meurs pas, j’entre dans la vie. »

Un an après sa mort, paraissait un livre composé à partir de ses écrits : l’Histoire d’une âme qui allait conquérir le monde et faire connaître cette jeune sœur qui avait aimé Jésus jusqu’à « mourir d’amour ». Cette vie cachée allait rayonner sur l’univers. Cela dure depuis plus de cent ans…

Le 17 mai 1925, Pie XI, entouré de 23 cardinaux et de 250 évêques, procède à la canonisation de Thérèse. Parmi les 50.000 fidèles venus à Rome, seulement 5.000 purent entrer dans la Basilique Saint-Pierre de Rome et entendre le pape prononcer la formule solennelle déclarant qu’on pouvait désormais appeler l’humble carmélite de Lisieux : « Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ».

2 octobre : fête des anges gardiens

Cette fête est l’extension de celle du 29 septembre où nous célébrions Saint Michel Archange, le « Prince des Anges » ; l’Eglise nous propose d’honorer aujourd’hui notre ange gardien, l’ange qui est attribué à chaque homme.

Tout homme a besoin de son ange gardien pour mener le combat contre les maux diaboliques qui se manifestent dans le monde comme dans son propre cœur. Et si Dieu, parfois, permet que nous subissions ce genre d’attaques, c’est pour nous rendre à la fois plus forts et plus humbles mais sous la bonne garde de notre ange gardien qui devient alors notre « instructeur personnel » pour mener à bien son dessein. Ne le délaissons pas de nos prières pour ne pas avoir à lutter seul contre ces forces diaboliques.

Dès son enfance, le Padre Pio fut marqué par une vie de prière intense qui lui permit de remporter tant de batailles contre les forces sataniques. Et pour mettre en fuite « les démons » et « les âmes damnées » qui le provoquaient de manière redoutable, il appelait son ange gardien à son secours. Son « petit compagnon et confident de toujours », disait-il. Un jour, alors qu’il se demandait comment il pouvait lutter contre de tels « monstres », son « ami » lui est apparu pour lui garantir sa présence : « Je serai toujours à tes côtés, je t’aiderai sans cesse en sorte que tu réussisses toujours à les arrêter ».

Dans le Livre bleu on trouve, à la fin des prières du matin, cette invocation à notre ange gardien :

« Ange du Ciel, mon fidèle et charitable guide, obtenez-moi d’être si docile à vos inspirations et de régler si bien mes pas, que je ne m’écarte en rien de la voie des commandements de mon Dieu ».

Dans le Livre de l’Exode, Dieu dit à Moïse :

« J’enverrai mon Ange, pour qu’il marche devant toi, qu’il te garde en chemin, et qu’il te fasse entrer dans le pays que je t’ai préparé. Sois attentif à sa présence, et écoute ses conseils, ne te risque pas à les mépriser. Il ne laissera passer aucune de tes fautes, car il est mon représentant. Si tu écoutes sa voix, si tu obéis à mes commandements, je serai l’ennemi de tes ennemis, j’abattrai ceux qui voudront t’abattre ; et mon Ange marchera devant toi. »

Et dans le Psaume 90, on trouve :

« Dieu a confié à ses Anges la charge de te garder sur tous les chemins que tu suivras. Ils te soutiendront de leurs mains, de peur que ton pied ne heurte le rocher. »

Lettre d’un soldat sauvé par l’archange St Michel

Pour clore le mois des anges, voici une lettre écrite par un jeune Marine à sa mère alors qu’il était hospitalisé après avoir été blessé au combat en Corée, en 1950. Cette lettre est venue entre les mains d’un aumônier de la Marine de guerre qui a certifié à tous ceux qui lui posaient la question que cette histoire est vraie.


Ma chère Maman,

Je n’oserais jamais écrire cette lettre à quelqu’un d’autre que toi parce que personne ne voudrait me croire. Peut-être même que toi aussi tu trouveras ça difficile à croire, mais il faut que je le dise à quelqu’un.
Pour commencer, je suis à l’hôpital. Mais ne t’inquiète pas, tu m’entends, ne t’inquiète pas. J’ai été blessé mais je vais bien, O.K. Tu comprends, je vais bien. Bon. Le médecin m’a dit que je serai debout dans un mois.
Mais c’est pas ça que je veux te raconter.
Tu te souviens, quand je me suis engagé dans les Marines, l’année dernière ? Tu te souviens quand je suis parti, que tu m’as dit de réciter une prière à St Michel tous les jours ? C’était pas la peine de me le dire parce que, d’aussi loin que je me souvienne, tu m’as toujours dit de prier St Michel Archange. Tu m’as même donné son nom. Eh bien, je l’ai toujours fait.
En arrivant en Corée, j’ai même prié encore plus fort.
Tu te rappelles la prière que tu m’as apprise ?
Eh bien, je l’ai récitée tous les jours. Parfois en marchant et quelquefois pendant les haltes, mais toujours avant de m’endormir. Je l’ai même apprise à des copains.
Bon, eh bien, un jour, je faisais partie d’une patrouille de reconnaissance en territoire ennemi, loin en avant des lignes. On avançait péniblement et il faisait très froid. Mon haleine, on aurait dit de la fumée de cigare.
Je croyais connaître tous les gars de la patrouille, mais un Marine que j’avais jamais vu auparavant est venu marcher à côté de moi. C’était le plus grand Marine que j’avais jamais vu. Il faisait au moins 1 m 90 et il était bâti à l’avenant. Je me sentais rassuré d’avoir un type comme ça à côté de moi.
En tout cas, on continuait à marcher. Le reste de la patrouille s’est déployé. Juste pour amorcer la conversation, j’ai dit, « Fait froid, hein », et puis j’ai ri. J’étais là à risquer de me faire tuer d’une minute à l’autre et je lui parlais du temps qu’il faisait.
Il a semblé comprendre. Je l’ai entendu rire doucement.
Il a dit, « Je me suis engagé à la dernière minute. Je m’appelle Michel. »

Surpris, j’ai répondu, « Ah oui ? moi aussi je m’appelle comme ça. »
Il a dit, « Je sais », et il m’a récité la prière que tu m’avais apprise.
Comment pouvait-il savoir mon nom et cette prière que tu m’avais apprise ? Après quoi je me suis dit en souriant que tous les gars me connaissaient dans l’unité. J’avais appris cette prière à tous ceux qui voulaient l’entendre. Y en a même qui m’appelaient St Michel !
On est restés sans rien dire un moment, puis il a brisé le silence. « On va bientôt avoir des ennuis. » Il ne souriait plus.
On va avoir des ennuis… Je me disais, ouais, comme on est entourés par les communistes, c’est pas vraiment une grande nouvelle !
La neige a commencé à tomber à gros flocons. Bien vite, on ne pouvait plus rien voir devant soi et j’avançais dans un brouillard blanc de particules mouillées et collantes. Mon compagnon a disparu de ma vue.

Soudain inquiet, j’ai crié, « Michel ! »
J’ai senti sa main sur mon bras. Sa voix était riche et forte, « Ça va bientôt s’arrêter ».
Il avait raison. Après quelques minutes, la neige a cessé aussi rapidement qu’elle avait commencé. Le soleil étincelait.
Je me suis retourné pour voir où était le reste de la patrouille. Il n’y avait plus personne en vue. On les avait perdus dans la bourrasque. On arrivait sur une petite montée et j’ai regardé devant moi.
Maman, mon cœur s’est arrêté net.
Ils étaient sept. Sept soldats communistes avec leurs vestes et leurs pantalons matelassés et leurs drôles de petits chapeaux. Mais il n’y avait rien de drôle à ce moment-là. Les sept fusils étaient braqués sur nous.
J’ai crié « Couche-toi, Michel ! » et je me suis jeté à terre.
J’ai entendu les coups de feu tirés presque en même temps. Les balles sifflaient. Michel était resté debout.
Maman, ces types ne pouvaient pas le manquer, pas à cette distance. Je m’attendais à le voir se faire déchiqueter en morceaux.
Mais il était là, sans même essayer de tirer. J’ai pensé qu’il était paralysé par la peur. Ça arrive parfois, maman, même aux plus braves. En tout cas, c’est ce que je pensais.

Alors je me suis levé pour le tirer par terre, et c’est là que j’ai été touché. J’ai senti comme une brûlure dans ma poitrine. Je m’étais souvent demandé ce qu’on ressentait quand on est touché. Maintenant, je sais.
Je me souviens d’avoir été porté par des bras solides, des bras qui m’ont déposé très doucement sur un tapis de neige. J’ai ouvert les yeux, pour un dernier regard. J’étais en train de mourir. J’étais même peut-être déjà mort et je me souviens d’avoir pensé, eh bien, c’est pas si terrible.
Peut-être que je fixais le soleil. Ou alors c’était le choc, mais il m’a semblé voir Michel de nouveau debout. Mais cette fois, il avait le visage illuminé d’une splendeur terrible.
Comme je t’ai dit, peut-être que j’avais le soleil dans les yeux, mais Michel avait l’air de changer pendant que je le regardais. Il devenait plus grand, ses bras s’étiraient. C’est peut-être parce que la neige recommençait à tomber, mais il était entouré de lumière, comme un ange. Et il avait une épée à la main, une épée qui resplendissait de millions d’éclats.
Eh bien, c’est la dernière chose dont je me souviens avant que les copains me retrouvent. Je ne savais pas combien de temps avait passé. De temps en temps la douleur et la fièvre me laissaient un moment de répit. Je me souviens de leur avoir dit que l’ennemi était juste devant nous.
J’ai demandé, « Où est Michel ? »
Je les ai vus qui se regardaient. « Où est qui ? » a demandé quelqu’un.
« Michel, Michel, le grand Marine qui marchait à côté de moi juste avant qu’on entre dans la rafale de neige. »
« Mon gars, a dit le sergent, y a personne qui marchait à côté de toi. Je t’ai jamais perdu de vue. Tu t’en allais trop loin. J’allais t’appeler au moment où t’as disparu dans la bourrasque. »
Il m’a regardé d’un air curieux. « Mais comment t’as fait ça, mon gars ? »
« Comment j’ai fait quoi ? » J’étais presque en colère malgré ma blessure. « Michel, ce Marine, et moi on allait juste… »
« Mon gars, dit doucement le sergent, c’est moi qui ai choisi les hommes de cette unité, et y a pas d’autre Michel que toi. T’es le seul Michel ici. »
« Mais comment t’as réussi à faire ça, mon gars ? On a entendu des coups de feu. Y a pas un seul coup qui a été tiré avec ton fusil et y a pas un gramme de plomb dans les sept corps qui sont couchés là, derrière la colline. »
J’ai rien répondu. Qu’est-ce que j’aurais pu dire ? Je restais là, bouche bée et stupéfait.
C’est le sergent qui a repris calmement en disant, « Mon gars, les sept soldats qui sont là ont tous été tués d’un coup d’épée ».
C’est tout ce que je peux te dire, maman. Encore une fois, c’était peut-être le soleil dans mes yeux ; c’était peut-être le froid, ou la douleur, je sais pas, mais c’est ce qui est arrivé.

Gros baisers, Michel.