Deux baptêmes très différents

Le 19 janvier 2017, baptême de mon petit filleul âgé de 5 jours. Quelle belle cérémonie, grave, solennelle !  

Tout d’abord les « relevailles » de la maman, elle rappelle la purification imposée par la loi juive à chaque naissance, rite auquel se soumit la Vierge Marie (fête du 2 février). C’est aussi un geste d’action de grâces ; dès qu’elle le peut, la mère vient remercier Dieu pour l’heureuse naissance de son enfant.

Puis le baptême qui apparait comme une lutte entre Satan et le Christ, entre la puissance du mal, du péché et Dieu. C’est pourquoi le prêtre à plusieurs reprises chasse le démon, lui ordonne de quitter cet enfant qui doit devenir un enfant de Dieu.

La cérémonie dure un peu plus d’une heure, aussi, le jeune parrain m’aide souvent à porter le bébé car je suis sortie depuis deux mois à peine de mon opération de la hanche et je ne suis pas toujours bien stable sur mes deux jambes et ma cane !

Chez nos amies, une jolie table nous attend ! Nous passons une excellente journée avec cette si sympathique famille !

Trois mois plus tard, nous sommes invités au baptême d’une petite fille de presque 2 ans. Les parents sont des clients en informatique de Sébastien avec lesquels il discute souvent de tout ce qu’il découvre dans la religion catholique traditionnaliste.

Le baptême se fait dans l’église de la très pittoresque île de Béhuard sur la Loire. Le prêtre nous fait un intéressant discours sur l’histoire de ce lieu. Béhuard vit en hauteur. Et pour cause, sur cette terre de trois kilomètres de long, les crues sont spectaculaires. Par conséquent, les maisons médiévales ont été surélevées. L’église, elle, a été érigée sur un rocher au XVème siècle, construite par Louis XI, après qu’il ait échappé à la noyade dans les eaux de la Charente, elle demeure un lieu de pèlerinage à la Vierge Marie.

Je ne reconnais pas du tout la cérémonie, tellement différente de celle que je viens de vivre. C’est très curieux on ne dirait pas la même religion ! Je n’y retrouve ni la solennité, ni la gravité, ni l’intimité du baptême de mon filleul. Ceux qui assistent avec nous à la cérémonie ont des tenues plus ou moins curieuses : une jeune femme porte un jean déchiré sur les cuisses, un haut très échancré dénudant totalement le haut des bras et les épaules et… une cravate sur sa peau nue, une autre a une robe extrêmement moulante, une jeune fille habillée en homme a des cheveux très courts, très noirs avec une bande partant du front jusqu’à la nuque décolorée en blanc argenté… !!!

La phrase de la Vierge à Fatima me vient à l’esprit :

« Il viendra des modes qui offenseront beaucoup mon divin Fils » !

Tout ce petit monde se déplace sans cesse, et chante « J’ai un papa dans le ciel… » et danse en levant les bras au ciel. La cérémonie dure à peine une demi-heure.

Le prêtre est avec nous pour le repas, je lui demande pour quelle raison il n’y a pas eu d’exorcismes, il me répond que c’est comme ça maintenant et nous évite pendant toute la journée ! Dommage ! Par contre, nous partageons un bon repas avec cette grande famille assez hétéroclite ! Ils ont eu la gentillesse de nous inviter et nous leur en sommes reconnaissants !

Je me rends compte à quel point l’église catholique moderne a changé dans ses cérémonies en comparaison des traditionnalistes !!! Et je rends grâce au Seigneur de nous avoir guidés dans cette direction, ce qui nous a permis de renouer avec la vraie Foi, avec la Vérité enseignée depuis 2000 ans, cette Vérité dont le monde moderne nous prive !

En Anjou, de réels progrès quant au Carême

Et puis, depuis que nous sommes en Anjou, grâce aux instructions des pères dominicains, nous comprenons mieux comment le Carême nous permet d’approfondir notre vie spirituelle. Chaque année se pimente d’une pénitence ou d’une privation de plus en réparation de nos vies dissolues d’avant notre conversion, des prières plus longues et plus profondes en gratitude de toutes les innombrables grâces que nous recevons si largement ou, en demande d’aide pour nous, ceux que nous aimons etc…

Certaines des orientations prises deviennent des habitudes que nous continuons tout au long de l’année. Ce qui fait que 7 ans après le début de nos efforts, nous récitons chaque jour un rosaire en répartissant les 3 chapelets sur la journée ainsi que les prières que la Vierge Marie enseigna aux enfants à Fatima et des litanies se rapportant à la liturgie du mois ou du jour.

Pendant les 45 jours du Carême nous rajoutons chaque année une privation supplémentaire quant à la nourriture : l’abstinence tous les jours du carême, soit pas de protéines animales + pas de gluten donc pas de pain remplacé par des galettes de riz ou de maïs… (ce qui prive surtout Sébastien !) + pas de laitages : lait, fromages, yaourts, beurre… (ce qui me prive, moi, surtout) + pas de confiseries, friandises, chocolats, boissons sucrées…. (ce qui nous prive tous les deux). Et le Jeûne : un repas complet à midi, le soir une collation légère (bouillon de légumes, ou salade légère ou un fruit, les aliments solides ne devant en principe pas dépasser les 50 g). Nous constatons vraiment que le fait d’alléger nos corps nous permet d’être plus attentifs aux besoins de nos âmes.

Nous aimons généralement regarder le soir un épisode ou deux d’une série télévisée ou un film. Nous sélectionnons ces divertissements en nous informant auparavant sur des sites nous mettant en garde au niveau de leur moral : nudité, sexualité, violence etc… Mais pendant le Carême nous nous privons de ces moments de distraction et les remplaçons parfois par des lectures spirituelles ou des vidéos de Catéchisme ou des sermons ou des conférences. Nous nous rendons bien compte que ce temps de préparation à la fête de Pâques nous est très profitable, et nous comprenons vraiment profondément en l’expérimentant pourquoi l’Eglise demande ces privations physiques et morales pendant ces jours de Carême !

En Anjou : un moine dévot de Saint Joseph et mon confesseur

Au couvent, j’échange de temps en temps avec un frère qui me demande de petits services de lessive ou de couture et qui me parle beaucoup de St Joseph ou me glisse discrètement aux sorties de messe des feuilles photocopiées et pliées en quatre avec des prières ou réflexions sur St Joseph. J’apprécie son humilité, sa douceur, sa discrétion… Il y a réellement de très saints hommes dans ce couvent !

Un moine dominicain d’une quarantaine d’années devient mon confesseur et m’aide à être plus attentive afin de me débarrasser de mes défauts et me conseille dans mes lectures spirituelles.

Parmi ces différents livres, celui qui me marquera et m’aidera le plus, c’est :

« L’art d’utiliser ses fautes d’après St François de Sales » de Joseph Tissot (missionnaire de St François de Sales).

 Ce merveilleux petit livre nous montre « comment nos péchés, sans rien perdre de leur laideur et de leur malice, peuvent, si nous le voulons, tourner à notre avantage spirituel. Il contribue puissamment à les faire détester et éviter. En admirant la divine bonté qui les pardonne si libéralement, qui les répare avec tant de munificence, on s’attache plus intimement au bon Dieu, on éprouve un regret plus amoureux de l’avoir contristé et on répète ces mots qui sont le meilleur éloge de ce livre : « Il inspire la résolution de ne plus pécher ».

Mon confesseur reste durant ces 4 ans plutôt distant avec moi mais toujours respectueux et souriant, par contre quand il me confesse, son attitude change totalement. Je vois bien qu’il ne s’intéresse ni à mon caractère, ni à ma personnalité mais uniquement à la vie et aux progrès de mon âme pour mon salut. Ce fut un bon confesseur ! Il m’a également fait évoluer dans ma manière de considérer et de comprendre la  confession, j’éprouvais de la honte, de la crainte, de l’angoisse avant chaque confession. Au bout de deux années de confessions mensuelles, j’y allais presque joyeuse de me délivrer de mes fautes. Je me savais écouter et j’appréciais ses conseils éclairés !

En 1973, au Japon, la Sainte Vierge a dit : “Moi seule peut vous aider maintenant”.

Mgr Vigano, prenant cette déclaration au sérieux, et en considération de l’état du monde d’aujourd’hui, a adressé à Marie le 13 mai dernier, en la fête de l’Ascension, une supplique, que je vous transcris ci-dessous.

Plus nous serons nombreux à lire le plus souvent possible cette longue prière, plus nous aurons de chances d’être entendus par la Reine du Ciel !

« Très auguste Dame et Reine du Ciel, regardez vos enfants, en ces temps de ténèbres et d’affliction. Daignez entendre et exaucer notre humble et confiante prière, en cette heure où les forces de l’ennemi infernal multiplient leurs assauts contre Dieu, contre l’Église et contre la famille humaine.

Vous qui êtes le modèle et l’exemple parfait d’humilité et d’obéissance à la volonté divine, éclairez nos gouvernants afin qu’ils se souviennent que l’autorité qu’ils exercent, appartient d’abord au Seigneur et qu’ils devront répondre devant le juste Juge du bien qu’ils auront fait comme du mal qu’ils auront commis. Vierge très fidèle, apprenez, à ceux qui dirigent les affaires publiques, à remplir les obligations morales de leur charge, en refusant toute forme de connivence avec le vice et l’erreur.

Vous qui intercédez devant le Trône de Dieu, vous qui guérissez les maux de l’âme et du corps, vous qu’on invoque à bon droit comme « Santé des Malades », guidez dans leur profession les médecins et le personnel soignant, en les aidant dans le soin des malades et dans l’assistance aux plus faibles. Donnez-leur le courage de résister à ceux qui voudraient les contraindre à donner la mort et à provoquer la maladie par des traitements inappropriés ou de mauvais médicaments. Demandez à Notre-Seigneur, divin Médecin des âmes, de leur donner conscience de leur rôle et de leur véritable devoir qui est de promouvoir la vie et la santé du corps.

Vous qui, lors de votre fuite en Égypte, avez soustrait votre divin Fils du massacre des Saints Innocents, délivrez nos enfants des menaces morales et matérielles qui les environnent ; protégez-les du véritable fléau qu’est le péché et le vice, préservez-les des plans criminels de cette dictature idéologique qui cherche à les écraser dans leur corps et dans leur âme. Donnez aux parents et aux éducateurs, la force de s’opposer aux essais sur nos enfants de drogues expérimentales dangereuses et moralement illicites. Rendez vaines les tentatives de ceux qui s’attaquent à leur innocence en essayant de les pervertir, dès l’âge le plus tendre, par la corruption des mœurs et en égarant leur intelligence.

En passant de ce monde à la vie éternelle, vous avez été consolée par la présence de votre divin Fils. Soyez maintenant proche des malades, des personnes âgées et des mourants, surtout de ceux que des règles inhumaines contraignent à rester seuls pour affronter la mort, privés de sacrements sur un lit d’hôpital. Apportez-leur le réconfort, en leur inspirant le repentir de leurs fautes et le désir d’offrir leurs souffrances en réparation de leurs péchés, afin qu’ils puissent quitter cette vie avec la consolation de mourir en amitié avec Dieu.

Vous qui êtes invoquée comme Mère du Sacerdoce, éclairez nos Pasteurs, afin qu’ils ouvrent les yeux devant la menace actuelle. Faites qu’ils soient les témoins avisés du Christ votre Fils, les défenseurs courageux du troupeau que le Seigneur leur a confié, les adversaires valeureux de l’erreur et du vice. Délivrez-les, Vierge très sainte, de tout respect humain et de toute connivence avec le péché. Enflammez-les de l’amour de Dieu et du prochain, éclairez leur esprit et animez leur volonté.

Devant vous, s’enfuient les démons de l’enfer ; détruisez les plans diaboliques de cette tyrannie de haine, la tromperie de la pandémie, les mensonges des ouvriers d’iniquité. Faites briller la lumière de la vérité au-dessus du mensonge, comme la vraie lumière du Christ brille au-dessus de l’erreur enténébrée et du péché. Confondez vos ennemis, et humiliez sous vos pieds la tête orgueilleuse de ceux qui osent défier le Ciel et veulent établir le royaume de l’Antéchrist.

Vous qui, par décret divin, êtes Médiatrice de toutes grâces, vous qui êtes notre Co-rédemptrice, obtenez-nous la grâce de voir le triomphe de votre Cœur Immaculé, auquel nous nous consacrons, ainsi que nos familles, nos communautés, la Sainte Église, notre Patrie et le monde entier.

Ainsi soit-il.

En la Fête de l’Ascension

Mgr Viganò, le 13 mai 2021.

L’icône de Notre Dame du Perpétuel Secours

Cette icône peut paraître étrange aux yeux d’un occidental moderne. Elle ne dépeint pas Marie comme une délicate jeune fille aux yeux baissés. Son regard droit, ses traits vigoureux s’imposent. Nous sommes frappés par les qualités irréalistes des silhouettes. Jésus a la taille d’un bambin, mais ses traits sont ceux d’un enfant plus âgé.

En tout premier lieu, on voit Marie, elle domine l’image et elle regarde droit vers nous ; non pas vers Jésus, ni vers le ciel, ni vers les anges au-dessus de sa tête. C’est chacun de nous qu’elle regarde, comme si elle avait quelque chose de très important à nous dire. Ses yeux semblent être sérieux, voire même tristes, mais ils commandent l’attention. Sa bouche est close, sa lèvre inférieure légèrement remontée comme dans un sanglot. (J’ai remarqué la même position de la bouche dans l’œuvre magistrale de Michel-Ange : La Piéta !) L’étoile à huit branches, déposée sur son front, fut probablement ajoutée par un artiste postérieur pour représenter l’idée orientale que Marie est l’étoile qui nous guide vers Jésus. Les lettres au-dessus de sa tête la proclament Mère de Dieu (en grec).

Marie nous fixe d’un regard grave et doux : l’itinéraire du Rédempteur est chose sérieuse. Son regard est fixé sur nous, mais ses bras portent Jésus. Les initiales grecques à droite de l’enfant et son halo décoré par une croix proclament qu’il est « Jésus Christ ».

Jésus ne nous regarde pas, ni Marie, ni les anges. Bien qu’il se cramponne à sa mère, il regarde au loin, vers quelque chose que nous ne pouvons pas voir, quelque chose qui l’a fait courir si vite vers sa mère qu’une de ses sandales a failli tomber par terre, quelque chose qui le porte à s’accrocher à elle pour y quêter protection et amour. Le détail de la sandale qui se détache de son pied nous dit tout de son destin en faisant référence à la coutume israélite de sceller un rachat en donnant sa sandale droite. Par l’offrande qu’il fera de lui-même, il exerce « le droit de rachat sur toute l’humanité » (Ruth 4,7).

Les personnages qui voltigent de chaque côté de Jésus et de Marie sont nommés par les lettres grecques placées au-dessus d’eux les identifiant comme l’ange Gabriel et St Michel archange –. Plutôt que de brandir des harpes ou des trompettes de louange, ils portent les instruments de la Passion du Christ. A gauche, St Michel tient une urne remplie de vinaigre et le roseau muni de l’éponge que les soldats offrirent à Jésus sur la croix et la lance qui a transpercé son côté. A droite, Gabriel porte la croix et les quatre clous.

Jésus a entrevu une partie de sa destinée, la souffrance et la mort qu’il devait endurer. Bien qu’il soit Dieu, il est également humain et éprouve de la frayeur à la vue de son terrifiant avenir. Il est accouru vers sa mère qui le tient collé sur elle en ce moment de panique, de la même façon qu’elle se tiendra à son côté au cours de sa vie et à l’heure de sa mort. Bien qu’elle ne puisse lui épargner sa souffrance, elle peut l’aimer et le réconforter.

Et alors, pourquoi Marie nous regarde-t-elle si intensément plutôt que de jeter les yeux sur son fils dans la détresse ? Son regard nous dit que, tout comme Jésus accourt vers sa mère pour y trouver refuge, ainsi nous pouvons accourir vers Elle.

Sa main ne serre pas les mains de son fils effrayé dans une attitude d’étreinte protectrice, mais demeure ouverte, nous invitant à placer nos mains dans les siennes et à nous joindre à Jésus.

Marie sait qu’il y a dans nos vies beaucoup de choses périlleuses et terrifiantes, et que nous avons besoin de quelqu’un à qui nous confier dans les moments de souffrance et d’effroi. Elle nous offre le même réconfort et le même amour qu’elle a donnés à Jésus. Elle nous dit de courir vers elle aussi vite que Jésus l’a fait.