Sanctification du dimanche

Le troisième commandement de Dieu donné à Moïse est :

« Tu sanctifieras le jour du Seigneur. »

Aujourd’hui, premier dimanche de Carême, nous avons eu un très beau sermon (comme tous les dimanches d’ailleurs) du jeune prêtre qui s’occupe si bien de notre paroisse. Nous parlant du Carême et du jeûne demandé par l’Eglise pendant ces quarante jours avant Pâques, il nous a rappelé que, comme nous faisons des efforts en nous privant de nourriture terrestre, il est bon de compenser par une augmentation de nos nourritures spirituelles : plus de prières, les trois chapelets du Rosaire, plus de lectures spirituelles, et vraiment sanctifier le dimanche, pas seulement par la célébration de la messe…

C’est alors que je me suis souvenu de l’épître d’hier du « livre du prophète Isaïe » qui indique bien la façon de suivre ces directives, en voici le texte :

« Si, pour respecter le Sabbat (jour du seigneur chez les Juifs), tu ne te livres pas à tes occupations au jour qui m’est consacré ; si tu considères le sabbat comme un jour de fête, un jour saint à la gloire de Yahvé ; si tu me rends cet hommage de ne pas poursuivre tes projets, et de laisser là tes occupations et tes bavardages, alors, tu trouveras ta joie dans le Seigneur. »

Et puis, Dieu ne s’est-il pas reposé le septième jour de la Création ?

« Et Dieu se reposa le septième jour de toute son œuvre qu’il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, parce qu’en ce jour-là il s’était reposé de toute l’œuvre qu’il avait créée en la faisant. » (Genèse 2,2-3)

La communion réparatrice des premiers samedis

Un sermon sur la dévotion au Cœur Immaculé et Douloureux de Marie m’interpelle. Il s’agit d’âmes réparatrices qui pendant cinq mois de suite, le premier samedi de chaque mois, s’engageront à assister à la messe, communieront après s’être confessées et auront médité un quart d’heure sur un mystère du Rosaire.

Des discussions avec certains fidèles qui ont adhéré à cette pratique me donnent envie de participer à cette dévotion, mais, la chapelle est à 6 kms de chez moi, je ne conduis pas, je n’ai pas de véhicule, je suis dépendante de Sébastien et de temps en temps le samedi matin il travaille à la Biocoop et ne pourrait donc m’y conduire.

Et puis, je le laisse faire son chemin sur la voie de la dévotion. Il m’emmène tous les dimanches à la messe de 11h, il m’accompagne de temps en temps, chez moi, dans la récitation du chapelet ! Je ne veux ni le contraindre, ni le brusquer !

Je demande donc à quelques fidèles si quelqu’un, passant non loin de chez moi, pourrait me prendre au passage. Et deux personnes se proposent. C’est parti, une pratique supplémentaire pour la plus grande gloire de Dieu, du Christ et de sa sainte Mère !

En fait, d’où vient cette dévotion à la Vierge marie ?

Le 10 décembre 1925, La Sainte Vierge avec l’Enfant-Jésus à ses côtés apparaît à Sœur Lucie, au couvent des sœurs de Pontevedra en Espagne. Sœur Lucie c’est une des petites voyantes de Fatima.   Elle lui dit :

« Regarde, ma fille, mon cœur entouré d’épines que les hommes ingrats, à tout moment, lui enfoncent par des blasphèmes et des ingratitudes. Toi, du moins, cherche à me consoler et dis que je promets d’assister à l’heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires au salut, tous ceux qui, le Premier Samedi de chaque mois, cinq mois de suite, se confesseront, recevront la Sainte communion, réciteront le chapelet et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant les 15 mystères du Rosaire avec l’intention de me faire réparation ».

Oui, cela me semble réalisable, tellement rempli de promesses dont j’aurais tant besoin au jour de mon décès, aussi c’est le cœur rempli de reconnaissance pour la Mère de Dieu qui m’a si mystérieusement montré le chemin à suivre et à parcourir, que j’adhère complètement.

Je prends l’habitude de ces samedis et poursuis cette dévotion sur toute l’année. Sébastien m’y rejoindra dès qu’il aura arrêté de travailler le samedi matin !

Sept ans après, nous y sommes toujours fidèles, heureux de faire quelques petits efforts pour « rattraper » nos vies désordonnées, remplie d’erreurs et de fautes, et pour consoler le cœur douloureux et si pur de Marie !

Aimer le jeûne

Le Carême commence aujourd’hui, mercredi des Cendres, 17 février 2021.

Il nous est demandé par l’Eglise de pratiquer le jeûne ce jour-là, mais que faire concrètement ? Il importe de tenir en premier lieu ce à quoi l’Église oblige, mais il serait peut-être regrettable de s’en arrêter là.

Saint Benoît nous dit, dans ses « Instruments de la perfection », qu’il faut « aimer le jeûne ».

« Ce qui met le démon en déroute, c’est la privation dans le boire, le manger et le dormir. Il n’y a rien qu’il redoute plus que cela. Lorsque j’étais seul, il m’arrivait de ne pas manger pendant des journées entières. J’obtenais alors du Bon Dieu tout ce que je voulais, pour moi comme pour les autres. » Cette confidence est du saint curé d’Ars, à un jeune prêtre lui demandant le secret de ses conquêtes.

Le jeûne est un moyen et non une fin en soi. C’est un moyen très efficace pour vivre selon l’esprit et non selon la chair, pour donner beaucoup plus de poids à nos prières, pour réparer nos péchés passés et en éviter de futurs.

La pratique du jeûne est louée dans toute la Sainte Écriture. Un jour, un homme vient trouver Notre Seigneur pour qu’il fasse quelque chose pour son fils possédé par un démon :

« J’ai dit à vos disciples de le chasser, mais ils ne l’ont pu » (Mc 9, 17). Notre-Seigneur libère alors immédiatement le jeune homme et explique à ses disciples : « Cette sorte de démon ne se chasse que par la prière et le jeûne » (Mc 9, 28).

Pourquoi le jeûne obtient-t-il des fruits ? Nous sommes corps et âme. En raison des conséquences du péché originel, il y a une lutte entre les deux ; le corps fait la guerre à l’âme. Le jeûne vient donc affaiblir le corps pour que l’âme prenne plus facilement le dessus dans cette lutte.

De plus, beaucoup de péchés viennent d’un excès dans le boire et le manger. Donc le jeûne limite ces péchés, les fait même disparaître. Si nous ne nous mortifions jamais dans ce domaine, tous les fruits de la gourmandise peuvent apparaître. Car il y a une sorte de gourmandise dans la joie factice, dans la perte de temps en paroles vaines, dans la diminution des facultés intellectuelles (le ventre plein n’étudie pas librement…), dans une difficile maîtrise des sens.

La préface de Carême résume les fruits du jeûne :

« Dieu éternel et tout-puissant, qui par le jeûne du corps réprimez les vices, élevez l’âme, donnez la force et la récompense (…) »

Il y a en fait le jeûne ecclésiastique. C’est celui que commande l’Église à ses fidèles certains jours dans l’année. Il consiste à prendre un seul repas principal par jour et une petite collation aux deux autres repas. Il oblige tous les fidèles, de 18 à 60 ans. Le code de droit canonique de 1917 enseigne que le jeûne ecclésiastique est à observer tous les jours de Carême : du mercredi des Cendres au Samedi Saint.

Et il y a le jeûne moral. Il s’agit de toute restriction volontaire que l’on s’impose en matière de nourriture. Par ce jeûne, nous témoignons à Dieu que nous sommes prêts, pour lui plaire, à sacrifier des satisfactions permises à notre corps. Il est bon d’avoir en estime ce moyen très efficace pour attirer la grâce divine, et s’en servir progressivement.

Saint François de Sales dit qu’il faut « traiter notre corps comme un enfant : le corriger sans l’assommer ».

Sœur Lucie de Fatima écrit pour sa part qu’il ne faut pas se limiter au jeûne ecclésiastique, « car il s’agit de très peu de choses face au besoin où nous sommes tous de faire pénitence pour nos péchés et pour ceux de notre prochain. Il faut offrir à Dieu en sacrifice quelques petits plaisirs dans la nourriture sans que ça porte atteinte aux forces physiques dont nous avons besoin pour travailler ». Sœur Lucie donne des exemples : entre deux fruits, choisir celui que nous aimons le moins ; quand nous avons soif, attendre un peu avant de boire ; ne pas manger en dehors des repas ; il faut penser à toujours faire une petite privation sans que personne ne s’en rende compte. Si nous faisons cela, nous développons la vertu de tempérance, nous prenons le pli de la mortification, le jeûne devient aisé.

Le dernier mot revient au Christ qui nous dit :

« Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites ; car ils exténuent leur visage, pour faire voir aux hommes qu’ils jeûnent. En vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Mais toi, lorsque tu jeûnes, parfume ta tête, et lave ton visage, afin de ne pas faire voir aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père, qui est présent dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Mt 6, 16-18).

Les quarante ans de Saint-Pré

Saint-Pré c’est le nom du hameau qui abrite le couvent des dominicaines-enseignantes où nous allons chaque dimanche assister à la messe. Et en 2014, c’était l’anniversaire de leur installation dans ce lieu magnifique et grandiose, où, en quelques trois mois notre vie avait basculé.

Quarante ans, une fête est prévue dans le parc. Nous y sommes conviés. Il y a beaucoup, beaucoup de monde, des dignitaires, une multitude de prêtres, de religieux, de religieuses et les très nombreux fidèles. Une estrade et un barnum sont installés pour une messe en plein air avec des centaines de fauteuils de jardin blancs sur l’herbe verte, c’est très beau ; plus loin dans le parc ombragé, derrière une bambouseraie, des dizaines de longues tables, de bancs pour un repas servi à chacun.

La veille, une amie est venue me chercher pour aller donner un coup de main. Nous avons passé plusieurs heures à découper des portions de tartes au citron et aux fruits. Les dominicaines de Saint-Pré, elles sont une quarantaine, s’activent à stocker, à préparer les saucisses et les barbecues, à mélanger les salades, à cuire les pâtes dans d’énormes chaudrons !

Quand vient l’heure de la messe, nous sommes étonnés et ravis de la qualité du sermon. C’est un dominicain qui prêche, et l’on apprend que les dominicains sont aussi appelés « frères prêcheurs » pour la qualité de leurs homélies. Et l’on apprend également que nous pouvons écouter chaque semaine les sermons des dominicains qui sont près d’Angers et qui les publient sur leur site internet.

Dès le lendemain nous commençons à écouter, et nous sommes émerveillés ! C’est passionnant, c’est fort, c’est magnifique !

Nous comprenons alors que nous devons étudier le Catéchisme pour apprendre les premiers éléments de la Foi. Nous achetons le « Catéchisme du Concile de Trente » (1562). Saint Pie V en ordonna la publication en 1566. Pour nous c’est une mine d’informations sur le Credo, les sacrements, les Dix Commandements, la prière.

Puis, nous continuons notre instruction avec le « Catéchisme de Saint Pie X » publié en 1912, vu « la nécessité de pourvoir autant que possible à la formation religieuse des enfants, un catéchisme qui expose d’une manière claire les éléments de la Sainte Foi et les Vérités divines sur lesquelles doit se régler la vie de tout chrétien ». Pour nous qui sommes des enfants dans cette nouvelle voie de notre vie, c’est tout-à-fait d’actualité.

Nous en étudierons plusieurs autres de catéchisme mais je vous en parlerai sûrement plus tard.

Un beau souvenir avec l’Ave Maria de Gounod.

Une promenade par une belle journée de printemps provençal dans un charmant petit village. La place centrale plantée, pour la fraîcheur en été, de majestueux platanes centenaires et une petite fontaine ronde qui gazouille. La grande rue bordée de maisons de pierre au milieu desquelles circule un petit ruisseau sautillant, et dans cette rue une église modeste dont la porte est grande ouverte.

Ce qui est rare de nos jours, les églises sont fermées pour éviter les vols. Il n’y a plus assez de « consacrés », plus assez de pratiquants ……

Il n’y a pas si longtemps, il y avait de la vie à l’intérieur : le curé, ses vicaires, le sacristain, des hommes ou des femmes venus se recueillir. Tout ce monde venait rendre visite au Saint-Sacrement, faire une petite prière, entretenir les lieux, se reposer ou méditer.

Le monde a tant changé, Dieu a été chassé de nos vies, ce monde qui ne nous vante que les plaisirs, l’épanouissement personnel, la liberté de faire ce que je veux quand je veux, un monde d’égoïsme et d’indifférence à l’autre, quelle catastrophe !

Il suffit de lire la vie de certains grands saints pour vite comprendre comment trouver le bonheur et la paix même dans les vicissitudes de la vie…. On ne nous parle aujourd’hui que de psychologie, de philosophie, de sociologie, de politique, mais toutes ces disciplines font partie inhérente des commandements de Dieu, de l’Eglise et du Catéchisme !

Je suis avec une amie qui régulièrement réunit ceux qui le veulent, chez elle, pour découvrir des chansons et des chants. Nous entrons dans l’église, et arrivées près du chœur, nous avons la même impulsion : chanter « l’Ave Maria » de Gounod qu’elle vient de nous apprendre.

Elle a une belle voix forte et chaude, je la suis avec mon maigre filet de voix mais j’y mets tout mon cœur. Après les deux « Amen » de la fin, nous entendons des applaudissements, nous sommes étonnées, un peu gênées mais aussi, fières d’avoir honorer la Reine du Ciel.

Je vous mets ci-dessous une vidéo qui date de 1950, de cet « Ave Maria » chanté par Mario Lanza.
Ce nom vous est peut-être inconnu, mais certains de ma génération ne l’ont pas oublié.
Mario Lanza est décédé en 1959, à l’âge de 38 ans. C’était l’un des ténors les plus connus de son époque.

Mais le plus surprenant, c’est le petit choriste qui chante avec lui, qui n’est autre que Luciano Pavarotti !  Ce petit garçon à la voix d’or a fait son chemin !!