Juste après la Consécration vient le rite de la Communion qui commence par le Pater, prière enseignée par Jésus à ses apôtres, elle glorifie Dieu puis lui demande ce dont nous avons besoin. C’est une préparation à la communion.
Suit la fraction du pain : le prêtre divise l’hostie en trois parties, le corps, l’âme et l’esprit de Jésus qui ont été broyés sous les coups et les injures.
Alors, vient le moment de la Sainte Communion.
Le rite de la Communion symbolise la mise au tombeau. Le Christ entre en nous comme il était au moment de sa mort, il se donne à nous sous la forme d’une hostie. Hostia signifie victime. De même que Le Christ est entré au tombeau, une fois mort, et en est sorti, ressuscité. De même il va rayonner en nous, plein de gloire, comme au matin de Pâques, Mais, bien sûr, de même que Jésus Christ a souffert infiniment pour nous ouvrir le Ciel, de même il nous faudra faire quelques efforts, de bonnes actions, vivre le plus chrétiennement possible en obéissant aux 10 commandements de Dieu dictés à Moïse, montrant le bon exemple par nos vertus. Nous allons devoir rayonner le Christ et c’est comme cela qu’il va ressusciter en nous.
Et d’ailleurs, pour manifester cette résurrection, le prêtre dispose l’autel comme au début de la messe. À nouveau, le missel est à droite. Le calice est au milieu, recouvert du voile et de la bourse. Tout est revenu comme au début, Notre Seigneur est revenu à la vie. Le prêtre va bénir l’assistance, comme Jésus a béni ses apôtres, et ses disciples avant de monter au Ciel à l’Ascension.
Vient le dernier évangile qui exprime la gloire que Notre Seigneur a désormais auprès de son Père.
Enfin le prêtre rend grâce à Dieu pour le miracle de la messe qui vient de se réaliser sous nos yeux et bénit solennellement l’assistance.
En remerciement, en action de grâce, à genoux, nous lisons sur notre missel les prières prescrites par Léon XIII : trois Ave Maria, le Salve Regina ou l’Alma Redemptoris Mater, une prière à Dieu pour la protection et l’unité de l’Eglise, pour la rédemption des pêcheurs, ainsi qu’une prière à Saint Michel Archange pour qu’il nous libère de Satan et de ses sbires. Suivant le classement de la messe, privée ou de 1ère, 2ème ou 3ème classe, le prêtre récite ou chante ces prières avec les fidèles .
Nous pouvons alors retourner à notre quotidien, pleins de Dieu pour témoigner de la vie chrétienne, rayonner Notre-Seigneur dans notre vie, dans le monde. La messe n’a pas duré très longtemps : une demie heure pour une messe basse, une heure environ pour une messe solennelle. Notre Seigneur s’est acquis par la messe une gloire éternelle. Et comme disait Saint François, « la peine est courte et la récompense est éternelle ».
Peut-être sommes-nous passifs ou trop passifs à la messe parce que nous n’avons peut-être pas vraiment conscience que nous ayons besoin d’être restaurés, d’être réparés et d’être libérés. Nous sommes enchaînés par nos mauvaises habitudes, par nos vices. Qu’est-ce qui brisera ses chaînes qui nous attachent au mal, aux mauvaises habitudes ? C’est justement cet esprit de sacrifice, de renoncement que nous puisons dans la messe. Renoncer à ce qui est mauvais. Notre Seigneur va nous y aider ; faire des sacrifices, c’est dur, c’est pénible, mais Notre Seigneur le fait avec nous, il offre son sacrifice, il nous unit à son propre sacrifice, il le renouvelle exprès pour nous.
Il est important de rentrer dans l’esprit de la messe en arrivant au moins cinq minutes avant, faire un grand acte de recueillement. « Qui êtes-vous, Ô mon Dieu, et qui suis-je ? »Il faut se mettre dans la présence de Dieu, la présence du mystère qui va se réaliser. Puis à la fin de la messe, rester quelques instants après le départ du prêtre pour remercier, rendre grâces.
Le temps fort de recueillement au moment de la communion, c’est un temps d’éternité. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. Nous avons la vie éternelle en nous, nous sommes déjà dans le Ciel. Il faut profiter de ces instants d’éternité qui sont en nous. Essayer de bien maintenir cette présence de Dieu.
Assistons généreusement à la messe pendant le Carême. Voilà, c’est un temps privilégié pour nous unir à la Passion de Notre-Seigneur et nous préparer à la grâce de la Résurrection. Nous pouvons demander tout cela, spécialement aux saints qui étaient présents au pied de la croix, et en particulier à la Sainte Vierge qui nous donnera cette générosité, cet amour, cette lumière aussi pour comprendre autant que nous le pouvons ce mystère, et le vivre non seulement pour nous, mais pour le monde. Plus que jamais, le monde est enchaîné, il est enchaîné par le péché, par le démon, par toutes ces hérésies, ces idolâtries, ces apostasies. Nous devons donc faire réparation. Nous devons nous unir à la réparation de Notre-Seigneur pour libérer les âmes.
Après les lectures vient la partie de l’Offertoire.
Au début de l’Offertoire, le prêtre fait certains gestes qui représentent la cruelle flagellation. Notre Seigneur, au prétoire chez Pilate, va être dépouillé de ses vêtements pour être flagellé de 39 coups de fouet. Pour rappeler ce dépouillement, le prêtre ôte alors le voile et la pale qui fermait le Calice, car dans ce Calice, il y a des hosties représentant le corps du Christ. Dans un autre calice le prêtre ou le servant de messe verse du vin, c’est le sang de Notre-Seigneur qui coule en sa flagellation.
Et là, il se passe quelque chose de très beau, qu’il est important de méditer. C’est la petite goutte d’eau que le prêtre ou le servant ajoute au vin. Cette goutte d’eau est justement la part que nous prenons, nous le peuple, à la Passion. Le Christ c’est du vin, c’est quelque chose de plus généreux, de plus noble. Nous, nous sommes l’eau. Mais l’eau mise dans le vin, une petite goutte d’eau dans une quantité de vin beaucoup plus importante fait que l’eau se mêle au vin. Et à la messe, l’eau devenant du vin, attend de devenir le propre sang de Notre-Seigneur.
On peut remarquer la façon dont nous sommes incorporés à Notre-Seigneur. Voilà que notre vie prend une dimension vraiment surnaturelle, par la grâce de Dieu, par cette union à l’œuvre de la rédemption.
Ensuite, le prêtre va se laver les mains, ce qui rappelle Pilate se lavant les mains pour condamner le Christ Jésus.
L’Offertoire se termine par la Préface.
Il y a d’abord ce dialogue entre le prêtre et les fidèles, par quelques versets-répons, qui rappellent l’interrogatoire publique que Notre Seigneur a subi chez Pilate, où le juge interroge la foule. Puis, la lecture de la condamnation à mort est représentée par la Préface. Et après cela, pour réparer les cris blasphématoires du peuple qui criait « crucifiez-le, crucifiez-le », nous, nous crions «Sanctus, Sanctus, Sanctus». Nous proclamons la divinité de Notre Seigneur, le trois fois Saint, la deuxième personne de la Très Sainte Trinité. Nous adorons, nous glorifions Notre-Seigneur en réparation pour tous ceux qui le condamnent, qui l’ont condamné jadis et qui le condamnent encore aujourd’hui.
Vient alors le grand moment du Canon de la Consécration. En fait, c’est là, la messe, toute la messe, elle est dans la double consécration du pain et du vin. Nous avons dit que la messe est un signe, c’est une représentation. Eh bien la mort de Notre-Seigneur que renouvelle la messe est précisément représentée par cette séparation sacramentelle du Corps et du Sang de Notre-Seigneur, par la séparation des deux espèces du pain et du vin.
La messe va donc représenter la mort de Notre-Seigneur. A la fin de la consécration du vin, toute la messe, tout le sacrifice se réalise ; c’est là que toutes les grâces sont données et se répandent dans l’Église et sur le monde.
Tout ce qui précède et tout ce qui suit n’est là que pour expliciter, que pour préparer ou continuer ce qui se passe au moment de la consécration.
Une fois que le sacrifice miraculeux est réalisé, que Notre-Seigneur est là sur l’autel comme sur la Croix, mort et offert pour nos péchés, le prêtre va élever le Corps et le Sang du Christ, comme il était élevé sur la croix, pour attirer tous les cœurs. Voilà ce qu’il avait dit aux Juifs, «quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi», et de fait, il doit attirer nos cœurs. Quand le prêtre élève l’Hostie, Notre Seigneur se montre à nous, il nous dit : «Regardez ce que j’ai fait pour vous, suivez-moi». Le prêtre nous incite à ce moment précis, à l’adorer, l’aimer, souffrir avec lui.
Depuis plus de deux semaines, nous sommes dans la période du Carême, temps de pénitence qui aboutit à la Résurrection.
Chaque matin après mon chapelet matinal et ma participation à la messe sur mon écran (diffusion quotidienne des messes de la paroisse de St Nicolas du Chardonnet), je prends un temps de réflexion et de méditation.
A chaque messe, Notre Seigneur nous nourrit de son sacrifice et nous y fait participer. La messe est le centre, la source sacramentelle de l’esprit chrétien qui nous fera parvenir à notre Résurrection.
Quel est le sens des cérémonies de la messe ?
La messe est un ensemble de gestes, un ensemble de paroles. C’est une œuvre d’art qui exprime la Passion de Notre-Seigneur et réalise, renouvelle ce mystère de la Passion.
Divers docteurs de l’Eglise, de grands saints et mystiques disent qu’envisager la messe sous l’angle de la Passion de Notre-Seigneur est certainement la manière la plus efficace pour y assister avec fruits. Je peux témoigner : depuis quatre mois j’assiste quotidiennement à la messe, j’ai vu lentement disparaître une grande et profonde nostalgie qui m’habitait depuis bientôt 80 ans ! Cette nostalgie s’est peu à peu muée en paix et continue à se transformer… en joie ! Malgré ces temps troublés qui pousseraient à la désespérance, je ressens presque quotidiennement de grands moments de joie intérieure ! Incompréhensible ! Incroyable ! Quel soulagement !
Alors la messe c’est quoi ?
C’est tout d’abord un cadre.
L’Église est le calvaire, et l’autel la croix. Le prêtre, c’est le Christ.
D’ailleurs, il est revêtu de tous les insignes de la Passion. L’aube blanche est la robe blanche dont Hérode a revêtu Notre seigneur par dérision. Le cordon, l’étole, le manipule représentent les liens dont Notre-Seigneur a été ligoté depuis le jardin des oliviers. La chasuble est ce vêtement de pourpre dont les soldats l’avaient revêtu pour se moquer de lui. C’est ainsi que le prêtre arrive à l’autel.
Les prières au bas de l’autel sont l’agonie de Notre-Seigneur au Jardin des Oliviers. Le prêtre dit son confiteor, il prie pour demander pardon pour les péchés, comme Notre Seigneur qui s’est revêtu de tous les péchés de l’humanité et qui en demande pardon à son Père. Il prie avec nous, du côté des fidèles, au bas de l’autel. Et puis les fidèles aussi font leur confiteor. Le prêtre monte à l’autel, il baise l’autel. Ce baiser est très significatif, Judas va trahir Notre Seigneur par un baiser. Mais le baiser est aussi le signe de l’amour ; et cela nous indique le motif pour lequel Notre Seigneur va souffrir pour nous : c’est par amour pour nous.
Pendant la partie des lectures, le prêtre va souvent changer de côté. Il est tantôt à droite pour l’Introït, ensuite, il revient au milieu pour le Kyrie, il ira à gauche pour l’évangile. Et cela signifie les différents tribunaux par lesquels Notre Seigneur a dû passer la nuit et le matin de sa Passion. Au Sanhédrin chez Anne et Caïphe le jeudi soir ; le matin, on l’emmène vers Pilate qui l’envoie auprès d’Hérode. Hérode le renvoie à Pilate. Notre Seigneur va être traîné comme cela plusieurs fois dans les rues de Jérusalem, hué par la peuple, bousculé, frappé par les soldats, jusqu’à la terrible flagellation et la condamnation à mort.
Pendant le chant de l’Évangile nous sommes debout pour manifester que nous sommes prêts à exécuter et à réaliser ce que nous entendons dans cet enseignement de Notre Seigneur.
Le carême a commencé le 14 février, c’est un temps de 40 jours demandé aux chrétiens du monde entier, un temps pour penser à mettre Dieu au centre de nos vies, un temps de prières, d’efforts pour le corps par le jeûne et l’abstinence, et pour l’esprit par la privation de ce qui nous enchaîne. C’est un temps fait pour revenir à Dieu, nous tenir sous le regard de Dieu, faisant le plus possible abstraction du terrible monde qui est le nôtre actuellement. Revenir à Dieu en contemplant et appréciant sa divine création.
Oh la perfection de la création divine qui apaise nos âmes dans les ténèbres actuelles !Magnificence d’une ambiance de silence !J’ai reçu dès l’enfance, chaque année aux vacances , le plus beau des cadeaux : le sable blond et chaud, la délicate chanson de la mer, la senteur iodée de l’air, la douce chaleur du soleil, c’était un monde sans pareil. A.P.Fleur de figuier de barbarie de mon jardin à Salernes en 2009. « Y avez-vous pensé Quand vous admirez ces pétales Dont le parfum suave s’exhale, Y avez-vous pensé Que chaque fleur dans un flamboiement de beauté est toujours un hymne à l’amour ? » A.P. Nous n’avons aucune idée de la façon dont Dieu dans son infinie sagesse et sa puissance créatrice a pu faire toutes les formes et les couleurs des insectes. Des oiseaux qui continuent à nous régaler et nous émerveiller ! Et des poissons crées par une puissance extraordinaire pleine de créativité, remercions pour tant de beautés ! « La beauté sauvera le monde » a dit Dostoievski.
En fait tout a commencé il y a 20 ans en 2004. Je vois aux Baux de Provence un documentaire « De vieux fous de Dieu depuis le Portugal jusqu’en Asie Mineure ». Emerveillée, estomaquée, subjuguée, une seule phrase me trotte dans la tête : « je veux devenir une vieille folle de Dieu ». Je comprends alors que c’est à cet abandon dans les bras de la Vérité, au retrait de ce monde livré à la folie que j’aspire intensément, c’est quelque chose de très profondément enfoui dans mon âme qui s’ouvre et se révèle !
Depuis cette émotion et ce désir ne m’ont pas vraiment quitté et tout doucement la vie ou plutôt la grâce divine m’ont amenée à ce jour anniversaire !
Ce dimanche de la Quinquagésime 2014 fut le début de ma conversion avec le retour à la messe et aux pratiques religieuses que j’avais abandonnées quelques 30 ans auparavant.
Après un long cheminement d’enseignements, de doutes, d’enthousiasmes, de désespérances, de craintes et d’espoirs fous, je me retrouve en 2024, vivant presque comme un ermite, je dis bien presque car j’ai tout le confort, je suis loin du dénuement de ces vieux fous de Dieu, mais je m’allège de mes besoins et désirs ! Très, très peu de contacts sociaux, des journées de solitude dans la paix et l’acceptation, de ce qui est, de ce qui vient, et une phrase du Psaume 139 qui ne me quitte pas : « Seigneur ton regard m’a pénétrée et Tu me connais, Ta pensée me suis quand je me couche et que je me lève ».
Les journées passent entre les prières, les messes, les sermons, les conférences à l’écran, et puis les nouvelles du monde pour mieux orienter mes prières. Je demande avec ferveur à être pardonnée de toutes mes erreurs, je demande à être de plus en plus consciente de mes défauts bien enracinés afin de les « mater ». Je sais que je ne peux rien sans l’aide de Celui qui, de toute éternité, veut me sauver et m’invite à Le suivre afin d’être auprès de Lui dans Sa Gloire pour l’Eternité. Deo Gratias.