Job, la souffrance, et la patience

L’Ancien Testament a beaucoup à nous enseigner en ce moment au sujet de la crise frappant l’Église et le monde entier. Actuellement de grandes souffrances touchent des innocents. La souffrance… c’est justement le thème central de l’histoire de Job, au 20e livre de l’Ancien Testament. On y trouve d’abord, en quoi la souffrance de Job pose un problème ; puis, l’exemple de sa patience et de sa foi, et enfin la seule et réelle solution à ce problème.

Job est un homme exempt de reproche et fait preuve d’une grande droiture. C’est un propriétaire terrien très prospère doté d’une famille de dix enfants et d’une propriété considérable, comptant des milliers de têtes de bétail. Par ailleurs, il montre piété et dévotion envers Dieu. Pourtant, il va être amené à souffrir profondément, sans qu’il ne sache pourquoi.

Tout d’abord, des attaques extérieures viennent lui enlever ses enfants puis tous ses biens. Or, sa seule réaction est de bénir Dieu, prononçant ses paroles sublimes : « Nu, je suis sorti du sein de ma mère et nu je retournerai dans le sein de la terre ; le Seigneur a donné, le Seigneur a repris ; béni soit son Saint Nom ! ».

Mais, comme si ces souffrances ne suffisaient pas, voilà qu’il est attaqué dans sa propre personne : des plaies répugnantes le couvrent de la tête aux pieds, de sorte qu’il est réduit à les gratter avec un débris de poterie. Sa femme le tente, lui suggérant de chercher un soulagement en maudissant Dieu. Mais là encore, il réagit avec une piété tout-à-fait exceptionnelle : « Femme insensée, si nous acceptons le bien des mains de Dieu, ne devons-nous pas aussi recevoir le mal ? »

Puissions-nous ne pas oublier cet admirable exemple, ni ces nobles paroles lorsque, dans quelques temps peut-être, les cieux nous tomberont sur la tête !

Ce que Job ignorait, mais que l’auteur de l’histoire nous a appris dans les deux premiers chapitres du livre de Job, c’est que ces terribles souffrances, apparemment imméritées, venaient bien de Dieu, ou plus exactement, d’une sorte de bras de fer entre Satan et Dieu, ni plus ni moins.

Satan s’étant présenté un jour devant Dieu, le Seigneur lui avait demandé si lui, Satan, n’avait jamais vu une piété telle que celle de son serviteur Job. Satan répondit que cela était dû sans doute à une protection spéciale que Dieu accordait à Job, mais que, si Dieu cessait de le protéger, Job Le maudirait dans la souffrance comme n’importe qui d’autre.

Dieu donna alors à Satan la permission de faire souffrir Job, mais seulement dans tous ses biens et non dans sa personne. C’est alors que Job perdit sa famille et tous ses biens, sans jamais prononcer un seul mot contre Dieu.

« Tu vois ? » dit le Seigneur, lorsque Satan réapparut devant Lui. « Ah ! répondit Satan, permets donc seulement qu’il souffre en sa personne ! Et tu le verras Te maudire. »

 Dieu permit alors à Satan de commettre les pires atrocités contre la personne de Job. C’est ainsi que Job fut couvert, de la tête aux pieds, de plaies purulentes, le réduisant à l’état d’une loque, assis sur un tas de cendres, se demandant avec angoisse ce qu’il avait bien pu commettre pour mériter de telles misères. L’histoire se poursuit en nous montrant la patience de Job.

(A suivre)

Le silence

Dernièrement mon fils est allé visiter le Sacré Cœur à Paris, il m’a dit avoir été dérangé dans la récitation de son chapelet par une diffusion constante de musique ! Il apprécie le silence de nos églises et chapelles traditionnalistes qui lui permet de mieux se recueillir. Or, comme par hasard, je tombe quelques jours plus tard sur la transcription d’un sermon de M. l’abbé Patrick de la Roque (prieur de Nice) que je me fais un plaisir de vous transmettre ci-dessous :

” Déjà au VIe siècle avant Jésus-Christ, Sun Tzu l’avait compris. Afin de réduire à néant son ennemi, il invitait à l’abreuver constamment d’informations.

L’épisode est célèbre : convoqué sur le mont Horeb pour y entendre la parole de Dieu, le prophète Élie fut tout d’abord témoin d’un vent fort et violent. Mais Dieu n’était pas dans ce vent. Puis survint un tremblement de terre, mais Dieu n’était pas dans ce tremblement de terre ; de même du feu dévorant apparaissant ensuite. Finalement, un doux murmure apaisé se fit entendre dans le silence : c’était la voix de Dieu (1 R, 19, 11-13). C’est que Dieu se donne dans le silence. Ce trait manifeste à lui seul combien Dieu éprouve de difficultés à se donner dans notre monde d’agitation et de bruit. De ce vacarme de trépidation comme du feu de l’action, il importe de savoir régulièrement sortir, pour qui veut entendre la voix de Dieu et marcher à sa suite. Oui, il importe de savoir souvent franchir les portes du silence : « Quand tu veux prier, entre dans ta chambre et, ayant fermé ta porte, prie ton Père qui est présent dans le secret »(Mt 6, 6).

À lire les grands Anciens, depuis Sénèque jusqu’à saint Jacques en son épître, se taire consiste à mettre un garde à sa bouche (Ps 140, 3 ; cf. Pr 13, 3 et 21, 23) : « Si quelqu’un ne pèche pas en parole, c’est un homme parfait […] La langue est un tout petit membre ; mais de quelles grandes choses peut-elle se vanter ! Une étincelle peut embraser une grande forêt !(Jc 3, 2- 6).

« Certes, ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme, mais ce qui en sort, car ce qui sort de la bouche vient du cœur » (Mt 15, 11-18). Nos médisances, critiques et calomnies ne nous le disent que trop bien. Néanmoins, rien n’est dans le cœur qui ne soit entré par les yeux. Aussi est-ce à un autre silence qu’il importe de nous habituer en premier lieu : faire taire en nous le bruit du monde. Jamais sans doute ces mêmes Anciens n’auraient imaginé à quel matraquage de bruit nous sommes soumis ; ou plutôt hélas, à quel tapage nous livrons notre esprit. L’argument séducteur est connu : sous prétexte de s’informer, nous voici livrés à toutes les curiosités. Nous avons simplement oublié que la curiosité est un vilain défaut !

Il nous paraît opportun de tout savoir sur tout, et surtout sur chacun. Les potins sont démultipliés par Internet, où l’information des uns rivalise avec la réinformation des autres. Quoiqu’il en soit, toujours le même bruit du monde, la même curiosité ; et l’âme se répand, se vide et s’avilit. Car, ne serait-ce que d’un point de vue naturel, rien n’est plus contraire à la démarche intellectuelle. “Lire à l’intérieur de” réclame en effet d’abstraire, c’est-à-dire de délaisser l’accidentel et le passager, le superficiel et le futile. Or c’est précisément en cette sphère que nous enferme le bruit du monde. Il est destructeur. Déjà au VI° siècle avant Jésus-Christ, Sun Tzu l’avait compris. Afin de réduire à néant son ennemi, il invitait à l’abreuver constamment d’informations. Tout est dit du traitement auquel s’est soumis le fanatique des écrans…

Comment Dieu pourrait-il se faire entendre en une telle auberge espagnole ? Lors du premier avènement de Dieu dans le monde, il est dit que la sainte famille ne trouva pas place dans l’hôtellerie. Certaines traductions sont plus précises : leur place n’était pas dans l’hôtellerie. Au brouhaha de l’auberge, Dieu préféra le silence de la crèche. Tout est dit de l’importance du silence, pour qui veut accueillir Dieu.” Abbé Patrick de la Roque

Les Hosties miraculeuses de Faverney

Un miracle eucharistique s’est produit les 26 et 27 mai 1608, soit le lendemain et le surlendemain de la Pentecôte, en l’église abbatiale de l’abbaye de Faverney, sise dans l’ancien comté de Bourgogne, aujourd’hui dans le département de la Haute-Saône et la région Franche-Comté.

Les moines bénédictins de l’abbaye de Faverney avaient demandé l’autorisation au pape Clément VIII d’exposer le Saint-Sacrement durant les trois jours des fêtes de la Pentecôte Ils reçurent un avis favorable indiqué par un bref apostolique du pape, accordant des indulgences à ceux qui viendraient adorer la Sainte Eucharistie, qui se confesseraient et communieraient, ainsi qu’une lettre de Monseigneur de Rye, qui en autorisait la publication.

La veille de la Pentecôte, le samedi 24 mai 1608, les moines bénédictins préparent un reposoir en bois d’environ 2 mètres de haut, près de la grille du chœur. L’église est grande, ils veulent que tous les fidèles même ceux au fond de l’église puissent voir l’ostensoir placé au somment de ce reposoir. Il consistait en une table de bois surmontée d’un gradin de bois et d’une étagère à quatre colonnes, également de bois, rehaussant la table de près d’un mètre. L’Ostensoir se trouvait donc en haut de cet ensemble. De nombreuses nappes et étoffes de soie recouvraient table et reposoir, avec au-dessus, accroché à la grille, un dais festonné d’où descendaient des draperies. La table était garnie de fleurs et portait deux chandeliers de cuivre garnis de cierges, et deux chandeliers d’étain portant des lampes d’huile qui devaient brûler jour et nuit devant le saint Sacrement.

Au moment des Vêpres, le prieur y dépose un reliquaire-ostensoir contenant, dans un tube de cristal une relique dont ils étaient dépositaires (un doigt de sainte Agathe), le bref du pape, et au-dessus, dans une grande lunule d’argent de l’ostensoir, deux hosties consacrées à la messe du matin.

Le lendemain, jour de Pentecôte, l’adoration du Saint Sacrement se poursuit normalement toute la journée, et les Vêpres dites, l’église est fermée à clef pour la nuit.

A 5 heures du matin, le lundi, Dom Jean Garnier, le sacristain, ouvre les portes de l’église pour y sonner mâtines. Il trouve alors l’église remplie de fumée noire et voit les décombres du reposoir incendié. Il s’évanouit puis se relève et appelle en criant, les moines accourent et se précipitent vers les débris fumants jonchant le sol. Ils s’agenouillent pour recueillir les débris en quête d’un quelconque vestige. Ils retirent intacts des cendres le bref apostolique du pape et la lettre de l’évêque, la relique de Sainte Agathe, mais l’ostensoir n’est pas dans les décombres ???  

Soudain, levant les yeux à l’endroit où était le reposoir et le reliquaire, un jeune novice, Frère Antoine Hudelot, aperçoit à travers la fumée, l’ostensoir, à sa place initiale, mais désormais dans les airs. Par précaution, les moines posent en dessous de celui-ci une table recouverte d’une petite nappe, le corporal, y allument des cierges, et font prévenir les moines capucins de Vesoul, la ville voisine de 20 kms, les requérant comme témoins. Rien en-dessous, rien en-dessus, rien sur les côtés, l’ostensoir est bien en suspension dans les airs et la grille branle chaque fois qu’on la touche tandis que l’ostensoir reste immobile.

Le soir même, tous écrivent un mémoire à l’archevêque de Besançon. La nouvelle se répand très vite. Le lendemain, le mardi, des messes sont célébrées dans l’église, tout au long de la journée, par tous les curés des paroisses voisines, quand tout à coup, aux environs de 10 h, l’un des cierges placés sous le reliquaire suspendu s’éteint à plusieurs reprises, malgré les tentatives de Dom Jean Garnier pour le rallumer. Soudain, l’ostensoir se met à bouger avant de descendre se poser sur le corporal, après trente-trois heures de lévitation, devant plus de mille témoins, venus assister à l’office et constater le miracle. Lorsqu’ils ouvrent l’ostensoir, les moines trouvent les deux hosties intactes.

L’incendie avait détruit les deux tiers du reposoir, brûlé les linges et draperies, fait tomber en grande partie du dais, fondu à moitié l’un des chandeliers d’étain, noirci l’ostensoir en plusieurs endroits. Mais les deux hosties, placées l’une contre l’autre dans la lunule d’argent et de verre, le tube de cristal dans lequel se trouvait la relique, et même le bref (lettre) du Pape accordant les indulgences à l’occasion de cette adoration et qui avait été épinglé devant la table n’avaient pas brûlé.

En 1725 et en 1753, lors d’incendies, on fit une bénédiction de la ville avec l’hostie miraculeuse et les incendies cessèrent de s’étendre. A la Révolution, l’abbaye de Faverney fut fermée, volée par l’état et déclarée ” Bien National ” elle fut vendue et bientôt découpée en nombreuses propriétés. Le Maire voulut faire brûler l’hostie. Mais sa propre femme eut le courage de s’en emparer et de la remettre à des personnes sûres. Grâce à elle, elle est toujours là, petit rond tout brun de 41 millimètres de diamètre.

Chaque année depuis 1608 l’hostie est portée en procession dans la petite ville de Faverney, avec le concours de processions venant des villages voisins.

Trois cents ans après le miracle, en 1908, un Congrès Eucharistique réunit à Faverney 20.000 personnes dont une dizaine d’évêques et plusieurs centaines de prêtres.

Chaque lundi de la Pentecôte l’hostie sauvée miraculeusement des flammes est exposée.

Les effets de ce miracle eucharistique furent sensibles dans toute la région : il enraya les progrès du Protestantisme alors importants autour du pays de Montbéliard. Il suscita la fondation de Confréries du Saint Sacrement dans presque toutes les paroisses ; il favorisa ainsi l’assistance à la messe en semaine, la communion plus fréquente, l’Adoration perpétuelle.

Ce miracle en produit immédiatement un autre.

Un protestant François Vuillard se rendait avec sa famille à Montbéliard où il était orfèvre. En cette période, des protestants zélés appliquaient les principes d’un vaste plan culturel et cultuel visant à infirmer les thèses théologiques des Réformés, ces protestants s’étaient regroupés à Montbéliard. Passant dans la ville de Vesoul ce dimanche 26 mai 1608 et constatant l’effervescence qui y régnait l’homme décide de faire un détour de 20 kms jusqu’à Faverney pour voir ce soi-disant miracle. Il est interloqué car il croit à une supercherie pour inciter le peuple crédule à ne pas rejoindre la thèse protestante. Il entre et sort de l’église plus de 30 fois. Il n’en croit pas ses yeux, il est fasciné et reste la nuit dans l’auberge du village. Le lendemain lorsqu’il voit l’ostensoir redescendre après 33 heures de suspension, il s’agenouille avec les fidèles et dit : « Je crois ». Toute sa famille se convertit alors avec lu, puis certains de ses amis pourtant bien ancrés dans leur choix de vivre dans ce foyer de protestantisme qu’était Montbéliard. Ce miracle venait détruire une bonne partie de leurs convictions étant donné que les protestants ne croient pas à la Présence réelle de Jésus dans l’hostie, qu’ils rejettent l’autorité du pape ainsi que le culte des reliques !

Les 7 dons du Saint-Esprit

Dimanche dernier, le sermon de Monsieur l’Abbé F.M. Chautard m’a vraiment interpellée. Jusqu’à la Pentecôte, les textes sacrées lues et commentées à la messe nous rapportent les paroles de Jésus ressuscité qui promet à ses apôtres de leur envoyer le Saint-Esprit pour les aider dans leur apostolat.  Les 7 dons du Saint-Esprit sont la crainte, la force, la piété, le conseil, la science, l’intelligence et la sagesse, ces dons permettent de comprendre la réalité du péché et nous donnent des raisons et la capacité de nous détourner du péché.

En voici un tout petit résumé :

Le don de crainte n’est pas la crainte servile du châtiment mais une crainte référentielle et filiale, crainte de ne pas plaire à quelqu’un que l’on respecte, que l’on admire, à qui on ne voudrait pas déplaire !

Le don de force, parfois même surhumaine, de faire son devoir, de résister à la tentation, à l’offense que génère le péché, à la gravité du péché !

Le don de piété qui développe dans l’âme des dispositions filiales, là, le cœur est touché, on s’adresse au Père « Abba », le péché devient odieux car nous ne devons et ne pouvons pas offenser notre Père !

Le don de conseil pour, bien évidemment, éviter le péché !

Le don de science qui nous permet de saisir le rapport entre Dieu et les créatures qui ne nous sont donnés que pour nous conduire à Dieu ! Le péché est un détournement des biens divins !

Le don d’intelligence permet d’aller à l’essence des choses avec perspicacité, de comprendre d’une manière lumineuse et de façon concrète un évènement, une lecture… de comprendre l’ampleur de l’amour de Dieu et la gravité, l’offense du péché !

Le don de sagesse est une communication instinctive du jugement de Dieu concernant les voies de la vie spirituelle, de la Providence, de la vie d’ici-bas, l’aveuglement et la folie du monde qui court à sa perte. Cette sagesse est remarquablement décrite dans le Magnificat !

Prenez le temps de l’écouter ce sermon, il ne dure qu’un quart d’heure, je pense que vous ne le regretterez pas !

Le Miracle Eucharistique de Lanciano (Italie) au VIIe siècle

Le plus connu des miracles Eucharistique est, sans doute, celui de Lanciano, petite ville, en Italie, à quelques kilomètres de la mer Adriatique.

Au VIIe siècle, la querelle iconoclaste fait rage dans l’Église d’Orient. Elle provoque persécutions et exode des moines désirant rester fidèles à la tradition de l’Église de vénérer les images sacrées. C’est ainsi qu’un groupe de moines basiliens (c’est-à-dire ayant adopté la règle de saint Basile) arrivés de Grèce trouvent refuge, probablement entre 730 et 750, dans la petite ville de Lanciano, proche de la mer Adriatique (Italie). Là, les moines basiliens se voient confier une petite église dédiée à saint Longin, que la tradition identifie comme le centurion qui a transpercé le côté du Christ et qui, ensuite, s’est converti et est mort martyr. Les recherches archéologiques confirment bien la présence de moines byzantins dans l’ancienne petite église devenue la crypte que l’on peut encore visiter aujourd’hui.

Voici donc ce remarquable récit :

Un moine basilien, sage sur les choses du monde mais moins sur les choses de la foi, passait par un moment difficile dans sa perception de la réelle présence de Notre Seigneur Jésus-Christ dans l’Eucharistie. Il priait constamment pour le soulagement de ses doutes ; celui-ci effectivement doutait et se trouvait consumé d’effroi de perdre un jour sa vocation. Son martyre était très pénible et il souffrait quotidiennement de la routine de son sacerdoce. La grâce Divine ne l’abandonna pas, car Dieu le Père, dans sa Miséricorde Infinie, le sortit des ténèbres avec la même grâce accordée à l’apôtre Saint-Thomas.

Finalement un matin, pendant la célébration de la Messe, sujet à une grande attaque de doutes, il commença la Consécration devant les habitants d’un village voisin. Soudainement après la Consécration du Pain et du Vin, ce qu’il vit sur l’autel le fit trembler. Il resta interdit, le dos tourné aux fidèles, pendant un moment de stupéfaction et de frayeur qui sembla aux paroissiens une éternité, alors, doucement il se tourna vers eux et leur dit : “O témoins heureux à qui le Dieu Béni, pour contredire mon incrédulité, a voulu se révéler Lui-Même dans ce béni Sacrement et Se rendre visible à nos yeux. Venez voir notre Dieu si près de nous. Voici la Chair et le Sang de Jésus-Christ, notre Bien-Aimé.”

L’histoire ne nous a pas laissé plus de détails sur le miracle. Nous ignorons le nom du prêtre, la date exacte du miracle, mais nous savons l’essentiel : le pain et le vin ont été transformés en chair et en sang et ils nous sont arrivés quasiment intacts après plus de douze siècles, ce qui en soi est évidemment, également, un miracle.

En effet, l’Hostie s’était transformée en Chair et le Vin en Sang ! Les fidèles, ayant témoigné du miracle, commencèrent à pleurer, en demandant pardon, et en suppliant miséricorde. Certains se frappèrent la poitrine, en confessant leurs péchés et en se déclarant indignes de témoigner de ce miracle, d’autres encore s’agenouillèrent en respect et en remerciement pour le cadeau que Dieu leur avait offert. Ce jour même, la rumeur du miracle parcourut tout le village comme un feu embrase une forêt et, tout aussi vite, les villages voisins jusqu’au Saint-Siège même.

Certes, “le don” de Lanciano était adressé au bon moine italien, au peuple du petit village et aux hommes de ce temps, mais aussi aux hommes de toutes les nations du monde et de toutes générations à venir, car ce qui est le plus remarquable, est la continuité même de ce miracle, un miracle qui demeura visible pour tous pendant une période de plus de 1297 ans, sans, toutefois, le moindre usage d’un quelconque produit de conservation ou substance chimique permettant à la Chair et au Sang de rester frais, car oui, la Sainte Hostie, transformée en Chair, et le Vin transformé en Sang coagulé en cinq petits caillots, sont demeurés, pendant plus de douze siècles, parfaitement intacts.

En 1970, 1971 et plus tard en 1981, une investigation scientifique fut encouragée par l’Eglise Catholique. L’illustre professeur et docteur Odoardo Linoli, professeur d’Anatomie, d’Histologie Pathologique, de Chimie et de Microscopie Clinique et médecin en chef de l’ensemble des hôpitaux d’Arezzo, commença une longue série d’analyses et de tests afin de déterminer l’exacte nature du dit miracle. Il fut assisté par le docteur Ruggero Bertelli, professeur émérite du département d’anatomie de l’Université de Sienne. Les investigations furent toutes menées avec des procédures de haute gamme technologique dont les observations furent largement confirmées par une série de photographies prises au microscope. Les analyses, une fois terminées, permirent les conclusions suivantes :

La chair conservée dans le reliquaire est un morceau de muscle cardiaque humain. La manière dont cette tranche de chair a été obtenue par dissection dans le myocarde suppose une habileté exceptionnelle de la part du “Praticien”.

Les caillots de sang proviennent de sang humain. Plusieurs minéraux ont été trouvés dans le sang : chlorites, phosphores, magnésium, potassium, sodium et calcium. Il fut trouvé des protéines dans les mêmes proportions normales qui sont trouvées dans les séro-protéiques de sang courant.

Le groupe sanguin détecté dans la chair et le sang est le même : le groupe AB. C’est le même groupe que l’on trouve dans les plus célèbres reliques de la passion du Christ : le Linceul de Turin, le suaire d’Oviedo, la sainte tunique d’Argenteuil.

Le diagramme de ce sang correspond à celui d’un sang humain qui aurait été prélevé sur un corps humain vivant dans la même journée. Le sang est réel. Il est composé de cinq caillots inégaux, mais, d’une manière absolument incroyable, chacun d’eux pèse exactement le poids des cinq caillots pris ensembles, soit 15,85 grammes.

Aucune trace de matières ou d’agents de conservations ne fut détectés dans la chair ou le sang.

La préservation de la Chair et du Sang, qui furent exposés dans leur état naturel, sans le moindre moyen de quelconque forme de préservation, pendant douze siècles à l’action d’agents atmosphériques et biologiques, constituent un extraordinaire phénomène, scientifiquement inexplicable, et que tous les résultats d’analyse constituent une violation absolue des lois de la physique.

De nos jours, la chair et le sang demeurent vivants, une chair et un sang animés et glorieux.

Le témoignage scientifique confirme ce que nous croyons par la foi et ce que l’Église Catholique nous enseigne depuis 2000 ans, faisant ainsi écho aux paroles de Jésus-Christ : “En vérité je vous le dis, celui qui mange ma chair et boit mon sang, possède la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Celui qui mange ce pain vivra éternellement.” (Jean 6, 53-59)

Ce miracle prouve que lorsque nous recevons l’Eucharistie c’est à l’amour du Christ que nous communions, un amour doux et humble, fort et puissant plus que la mort, et qui est l’antidote des ferments de morts physiques et spirituelles que nous portons dans notre « chair de péché ». L’Eucharistie est le don par excellence du cœur de Jésus.