La propagation de la dévotion au Cœur de Marie remonte au XVIIe siècle où saint Jean Eudes la propagea en l’unissant à celle du Sacré-Cœur de Jésus. « Le Père, dit saint Jean Eudes, a déployé Sa puissance pour former un Cœur de fille plein de respect et de fidélité envers son Créateur. Le Fils en fit un Cœur de Mère et l’Esprit-Saint en fit un Cœur d’épouse pour y célébrer Ses noces ineffables.»
Le 13 juillet 1917, la Sainte Vierge apparaissait au Portugal pour déclarer aux petits voyants de Fatima que Dieu voulait établir la dévotion à Son Cœur Immaculé pour le salut du monde. Elle demanda aux chrétiens la pratique du premier samedi du mois par la communion réparatrice et la récitation du chapelet accompagnée de la méditation des mystères du Rosaire.
Le 31 octobre 1942, le jour de la clôture solennelle du Jubilé des Apparitions de Fatima, le pape Pie XII s’exprimant à la radio, consacra le monde au Cœur Immaculé de Marie pour répondre à l’appel de notre Mère du ciel. Il renouvela ce geste important le 8 décembre 1942. En 1944, en pleine guerre mondiale, il consacrait encore tout le genre humain au Cœur Immaculé de Marie pour le mettre sous Sa toute-puissante protection. A l’occasion de cette même cérémonie, il décréta que l’Eglise entière célébrerait chaque année une fête en l’honneur du Cœur Immaculé de Marie afin d’obtenir par l’intercession de la Très Sainte Vierge, «la paix des nations, la liberté de l’Eglise, la conversion des pécheurs, l’amour de la pureté et la pratique des vertus.» Il fixa la date de cette fête au 22 août, jour octave de la fête de l’Assomption.
Le livre de l’Ecclésiastique (24, 23-31) célèbre Marie en ces termes :
« Comme la vigne j’ai poussé des fleurs d’une agréable odeur, et mes fleurs donnent des fruits de gloire et d’abondance.
Je suis la mère du bel amour, de la crainte, de la science et de la sainte espérance.
En moi est toute la grâce de la voie et de la vérité ; en moi est toute l’espérance de la vie et de la vertu.
Venez à moi, vous tous qui me désirez, et rassasiez-vous de mes fruits ;
car mon esprit est plus doux que le miel, et mon héritage plus suave que le rayon de miel.
Ma mémoire passera dans la suite des siècles.
Ceux qui me mangent auront encore faim, et ceux qui me boivent auront encore soif.
Celui qui m’écoute ne sera pas confondu, et ceux qui agissent par moi ne pécheront point.
Ceux qui me mettent en lumière auront la vie éternelle. »
Faisons un parallèle entre la souffrance de Job et notre misère actuelle. Une grande sagesse consiste d’abord à se rappeler que toute notre vie est enserrée entre deux puissances invisibles qui se disputent nos âmes invisibles. De son côté, Satan fait tout ce qu’il peut pour nous faire descendre en enfer, tandis que Dieu, sans nous enlever notre libre-arbitre, s’efforce de nous faire parvenir avec lui dans la vision béatifique du Ciel éternel.
Certes, le Dieu tout-puissant pourrait facilement réduire à néant tous les efforts de Satan, mais alors son Ciel ne serait plus peuplé que de robots. Or, ce n’est pas là le but qu’Il a voulu assigner au grand œuvre de Sa Création. Sachons tous alors lire entre les lignes de l’absurdité de notre temps : sachons reconnaître à l’œuvre un Dieu tout de justice et d’amour qui s’efforce de nous amener tous au Ciel.
Tandis que Job n’a point mérité ses souffrances, nous autres par notre mépris pour l’existence même de Dieu, mépris répandu maintenant dans le monde entier, n’avons-nous pas éminemment mérité cette absurdité mondiale ?
Certes, le péché actuel d’apostasie universelle tout autour de nous est plus que suffisant pour mériter la punition mondiale qui s’abat sur nous par le truchement de criminels ! Mais même si la souffrance est méritée pour la plupart, il y a aussi des innocents qui se trouvent parmi ceux qui doivent souffrir.
Bien sûr, la souffrance est normalement liée au péché, car elle n’est entrée dans le monde qu’avec le péché. Avant la chute, Adam et Eve n’avaient pas à souffrir, car le don surnaturel de Justice Originelle les en protégeait. Mais après leur péché, ce don a été remplacé par le Péché Originel. D’un coup, ils perdirent l’équilibre parfait et l’impassibilité de leur nature qui devint profondément défectueuse. Mais gardons-nous bien d’en blâmer Dieu ! Incriminons plutôt Ses ennemis, ces hommes qui Lui font la guerre et veulent Le chasser de Sa propre création.
Le texte nous fait apprécier la foi de Job : « Je sais que mon Rédempteur est vivant et que je ressusciterai sur la terre au dernier jour ; que je serai de nouveau revêtu de ma peau et que, dans ma chair, je verrai Dieu. » Cette Foi est loin d’être un conte de fées ou une illusion volontaire. C’est la vérité catholique qui se doit d’être dans notre esprit et dans notre cœur, elle peut nous porter et nous aider à traverser calmement, dans les prochaines années, quantité d’épreuves et de tribulations. « Seigneur, accordez à vos enfants, victimes de l’apostasie répandue aujourd’hui, de profiter des répits relatifs que vous nous donnez, pour affermir notre Foi. Et, quelles que soient les tribulations que Vous permettrez, qu’elles nous portent sur le chemin du Ciel. »
Dans la troisième section du Livre de Job, chapitres 38 à 42, Dieu intervient lui-même pour apporter la vraie solution que Lui seul pouvait présenter avec une telle autorité. Pour nous, cette leçon nous est certainement des plus profitables, car elle nous permet de situer correctement dans nos esprits et la folie du monde actuel, et le châtiment divin qui s’approche de plus en plus près, et la probable fin du monde.
Ce que dit le Tout-Puissant n’est point la réponse à laquelle Job lui-même ou nous autres nous aurions pu nous attendre, parce que le Seigneur ne répond directement à aucune des questions de Job. A la place Il fait appel à Sa propre majesté incommensurable et infiniment au-dessus de tout calcul purement humain. C’est rédigé en quelques pages parmi les plus sublimes de toute la Bible pour le portrait de Dieu par Lui-même, pages que nous ferions bien de garder présentes à l’esprit tant que Dieu n’aura pas encore mis fin par Son Châtiment au délire actuel et à toute la souffrance qu’il entraîne avec lui.
Comme dernier mot sur toutes les souffrances de Job, Dieu lui rend sa famille et sa prospérité et beaucoup plus qu’avant (42, 7–17). Bénies sont ces âmes qui ne mettront jamais en question les buts ni les plans de Dieu à travers tout le chaos et la souffrance qui seront déchaînés dans ces années qui viennent. A nous autres il peut bien arriver de ne pas savoir ce que nous faisons, mais depuis l’éternité Dieu sait parfaitement ce qu’Il fait.
Il cherche à nous faire choisir d’entrer dans Son Paradis !
L’Ancien Testament a beaucoup à nous enseigner en ce moment au sujet de la crise frappant l’Église et le monde entier. Actuellement de grandes souffrances touchent des innocents. La souffrance… c’est justement le thème central de l’histoire de Job, au 20e livre de l’Ancien Testament. On y trouve d’abord, en quoi la souffrance de Job pose un problème ; puis, l’exemple de sa patience et de sa foi, et enfin la seule et réelle solution à ce problème.
Job est un homme exempt de reproche et fait preuve d’une grande droiture. C’est un propriétaire terrien très prospère doté d’une famille de dix enfants et d’une propriété considérable, comptant des milliers de têtes de bétail. Par ailleurs, il montre piété et dévotion envers Dieu. Pourtant, il va être amené à souffrir profondément, sans qu’il ne sache pourquoi.
Tout d’abord, des attaques extérieures viennent lui enlever ses enfants puis tous ses biens. Or, sa seule réaction est de bénir Dieu, prononçant ses paroles sublimes : « Nu, je suis sorti du sein de ma mère et nu je retournerai dans le sein de la terre ; le Seigneur a donné, le Seigneur a repris ; béni soit son Saint Nom ! ».
Mais, comme si ces souffrances ne suffisaient pas, voilà qu’il est attaqué dans sa propre personne : des plaies répugnantes le couvrent de la tête aux pieds, de sorte qu’il est réduit à les gratter avec un débris de poterie. Sa femme le tente, lui suggérant de chercher un soulagement en maudissant Dieu. Mais là encore, il réagit avec une piété tout-à-fait exceptionnelle : « Femme insensée, si nous acceptons le bien des mains de Dieu, ne devons-nous pas aussi recevoir le mal ? »
Puissions-nous ne pas oublier cet admirable exemple, ni ces nobles paroles lorsque, dans quelques temps peut-être, les cieux nous tomberont sur la tête !
Ce que Job ignorait, mais que l’auteur de l’histoire nous a appris dans les deux premiers chapitres du livre de Job, c’est que ces terribles souffrances, apparemment imméritées, venaient bien de Dieu, ou plus exactement, d’une sorte de bras de fer entre Satan et Dieu, ni plus ni moins.
Satan s’étant présenté un jour devant Dieu, le Seigneur lui avait demandé si lui, Satan, n’avait jamais vu une piété telle que celle de son serviteur Job. Satan répondit que cela était dû sans doute à une protection spéciale que Dieu accordait à Job, mais que, si Dieu cessait de le protéger, Job Le maudirait dans la souffrance comme n’importe qui d’autre.
Dieu donna alors à Satan la permission de faire souffrir Job, mais seulement dans tous ses biens et non dans sa personne. C’est alors que Job perdit sa famille et tous ses biens, sans jamais prononcer un seul mot contre Dieu.
« Tu vois ? » dit le Seigneur, lorsque Satan réapparut devant Lui. « Ah ! répondit Satan, permets donc seulement qu’il souffre en sa personne ! Et tu le verras Te maudire. »
Dieu permit alors à Satan de commettre les pires atrocités contre la personne de Job. C’est ainsi que Job fut couvert, de la tête aux pieds, de plaies purulentes, le réduisant à l’état d’une loque, assis sur un tas de cendres, se demandant avec angoisse ce qu’il avait bien pu commettre pour mériter de telles misères. L’histoire se poursuit en nous montrant la patience de Job.
Dernièrement mon fils est allé visiter le Sacré Cœur à Paris, il m’a dit avoir été dérangé dans la récitation de son chapelet par une diffusion constante de musique ! Il apprécie le silence de nos églises et chapelles traditionnalistes qui lui permet de mieux se recueillir. Or, comme par hasard, je tombe quelques jours plus tard sur la transcription d’un sermon de M. l’abbé Patrick de la Roque (prieur de Nice) que je me fais un plaisir de vous transmettre ci-dessous :
» Déjà au VIe siècle avant Jésus-Christ, Sun Tzu l’avait compris. Afin de réduire à néant son ennemi, il invitait à l’abreuver constamment d’informations.
L’épisode est célèbre : convoqué sur le mont Horeb pour y entendre la parole de Dieu, le prophète Élie fut tout d’abord témoin d’un vent fort et violent. Mais Dieu n’était pas dans ce vent. Puis survint un tremblement de terre, mais Dieu n’était pas dans ce tremblement de terre ; de même du feu dévorant apparaissant ensuite. Finalement, un doux murmure apaisé se fit entendre dans le silence : c’était la voix de Dieu (1 R, 19, 11-13). C’est que Dieu se donne dans le silence. Ce trait manifeste à lui seul combien Dieu éprouve de difficultés à se donner dans notre monde d’agitation et de bruit. De ce vacarme de trépidation comme du feu de l’action, il importe de savoir régulièrement sortir, pour qui veut entendre la voix de Dieu et marcher à sa suite. Oui, il importe de savoir souvent franchir les portes du silence : « Quand tu veux prier, entre dans ta chambre et, ayant fermé ta porte, prie ton Père qui est présent dans le secret »(Mt 6, 6).
À lire les grands Anciens, depuis Sénèque jusqu’à saint Jacques en son épître, se taire consiste à mettre un garde à sa bouche (Ps 140, 3 ; cf. Pr 13, 3 et 21, 23) : « Si quelqu’un ne pèche pas en parole, c’est un homme parfait […] La langue est un tout petit membre ; mais de quelles grandes choses peut-elle se vanter ! Une étincelle peut embraser une grande forêt !(Jc 3, 2- 6).
« Certes, ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme, mais ce qui en sort, car ce qui sort de la bouche vient du cœur » (Mt 15, 11-18). Nos médisances, critiques et calomnies ne nous le disent que trop bien. Néanmoins, rien n’est dans le cœur qui ne soit entré par les yeux. Aussi est-ce à un autre silence qu’il importe de nous habituer en premier lieu : faire taire en nous le bruit du monde. Jamais sans doute ces mêmes Anciens n’auraient imaginé à quel matraquage de bruit nous sommes soumis ; ou plutôt hélas, à quel tapage nous livrons notre esprit. L’argument séducteur est connu : sous prétexte de s’informer, nous voici livrés à toutes les curiosités. Nous avons simplement oublié que la curiosité est un vilain défaut !
Il nous paraît opportun de tout savoir sur tout, et surtout sur chacun. Les potins sont démultipliés par Internet, où l’information des uns rivalise avec la réinformation des autres. Quoiqu’il en soit, toujours le même bruit du monde, la même curiosité ; et l’âme se répand, se vide et s’avilit. Car, ne serait-ce que d’un point de vue naturel, rien n’est plus contraire à la démarche intellectuelle. “Lire à l’intérieur de” réclame en effet d’abstraire, c’est-à-dire de délaisser l’accidentel et le passager, le superficiel et le futile. Or c’est précisément en cette sphère que nous enferme le bruit du monde. Il est destructeur. Déjà au VI° siècle avant Jésus-Christ, Sun Tzu l’avait compris. Afin de réduire à néant son ennemi, il invitait à l’abreuver constamment d’informations. Tout est dit du traitement auquel s’est soumis le fanatique des écrans…
Comment Dieu pourrait-il se faire entendre en une telle auberge espagnole ? Lors du premier avènement de Dieu dans le monde, il est dit que la sainte famille ne trouva pas place dans l’hôtellerie. Certaines traductions sont plus précises : leur place n’était pas dans l’hôtellerie. Au brouhaha de l’auberge, Dieu préféra le silence de la crèche. Tout est dit de l’importance du silence, pour qui veut accueillir Dieu. » Abbé Patrick de la Roque
Un miracle eucharistique s’est produit les 26 et 27 mai 1608, soit le lendemain et le surlendemain de la Pentecôte, en l’église abbatiale de l’abbaye de Faverney, sise dans l’ancien comté de Bourgogne, aujourd’hui dans le département de la Haute-Saône et la région Franche-Comté.
Les moines bénédictins de l’abbaye de Faverney avaient demandé l’autorisation au pape Clément VIII d’exposer le Saint-Sacrement durant les trois jours des fêtes de la Pentecôte Ils reçurent un avis favorable indiqué par un bref apostolique du pape, accordant des indulgences à ceux qui viendraient adorer la Sainte Eucharistie, qui se confesseraient et communieraient, ainsi qu’une lettre de Monseigneur de Rye, qui en autorisait la publication.
La veille de la Pentecôte, le samedi 24 mai 1608, les moines bénédictins préparent un reposoir en bois d’environ 2 mètres de haut, près de la grille du chœur. L’église est grande, ils veulent que tous les fidèles même ceux au fond de l’église puissent voir l’ostensoir placé au somment de ce reposoir. Il consistait en une table de bois surmontée d’un gradin de bois et d’une étagère à quatre colonnes, également de bois, rehaussant la table de près d’un mètre. L’Ostensoir se trouvait donc en haut de cet ensemble. De nombreuses nappes et étoffes de soie recouvraient table et reposoir, avec au-dessus, accroché à la grille, un dais festonné d’où descendaient des draperies. La table était garnie de fleurs et portait deux chandeliers de cuivre garnis de cierges, et deux chandeliers d’étain portant des lampes d’huile qui devaient brûler jour et nuit devant le saint Sacrement.
Au moment des Vêpres, le prieur y dépose un reliquaire-ostensoir contenant, dans un tube de cristal une relique dont ils étaient dépositaires (un doigt de sainte Agathe), le bref du pape, et au-dessus, dans une grande lunule d’argent de l’ostensoir, deux hosties consacrées à la messe du matin.
Le lendemain, jour de Pentecôte, l’adoration du Saint Sacrement se poursuit normalement toute la journée, et les Vêpres dites, l’église est fermée à clef pour la nuit.
A 5 heures du matin, le lundi, Dom Jean Garnier, le sacristain, ouvre les portes de l’église pour y sonner mâtines. Il trouve alors l’église remplie de fumée noire et voit les décombres du reposoir incendié. Il s’évanouit puis se relève et appelle en criant, les moines accourent et se précipitent vers les débris fumants jonchant le sol. Ils s’agenouillent pour recueillir les débris en quête d’un quelconque vestige. Ils retirent intacts des cendres le bref apostolique du pape et la lettre de l’évêque, la relique de Sainte Agathe, mais l’ostensoir n’est pas dans les décombres ???
Soudain, levant les yeux à l’endroit où était le reposoir et le reliquaire, un jeune novice, Frère Antoine Hudelot, aperçoit à travers la fumée, l’ostensoir, à sa place initiale, mais désormais dans les airs. Par précaution, les moines posent en dessous de celui-ci une table recouverte d’une petite nappe, le corporal, y allument des cierges, et font prévenir les moines capucins de Vesoul, la ville voisine de 20 kms, les requérant comme témoins. Rien en-dessous, rien en-dessus, rien sur les côtés, l’ostensoir est bien en suspension dans les airs et la grille branle chaque fois qu’on la touche tandis que l’ostensoir reste immobile.
Le soir même, tous écrivent un mémoire à l’archevêque de Besançon. La nouvelle se répand très vite. Le lendemain, le mardi, des messes sont célébrées dans l’église, tout au long de la journée, par tous les curés des paroisses voisines, quand tout à coup, aux environs de 10 h, l’un des cierges placés sous le reliquaire suspendu s’éteint à plusieurs reprises, malgré les tentatives de Dom Jean Garnier pour le rallumer. Soudain, l’ostensoir se met à bouger avant de descendre se poser sur le corporal, après trente-trois heures de lévitation, devant plus de mille témoins, venus assister à l’office et constater le miracle. Lorsqu’ils ouvrent l’ostensoir, les moines trouvent les deux hosties intactes.
L’incendie avait détruit les deux tiers du reposoir, brûlé les linges et draperies, fait tomber en grande partie du dais, fondu à moitié l’un des chandeliers d’étain, noirci l’ostensoir en plusieurs endroits. Mais les deux hosties, placées l’une contre l’autre dans la lunule d’argent et de verre, le tube de cristal dans lequel se trouvait la relique, et même le bref (lettre) du Pape accordant les indulgences à l’occasion de cette adoration et qui avait été épinglé devant la table n’avaient pas brûlé.
En 1725 et en 1753, lors d’incendies, on fit une bénédiction de la ville avec l’hostie miraculeuse et les incendies cessèrent de s’étendre. A la Révolution, l’abbaye de Faverney fut fermée, volée par l’état et déclarée » Bien National » elle fut vendue et bientôt découpée en nombreuses propriétés. Le Maire voulut faire brûler l’hostie. Mais sa propre femme eut le courage de s’en emparer et de la remettre à des personnes sûres. Grâce à elle, elle est toujours là, petit rond tout brun de 41 millimètres de diamètre.
Chaque année depuis 1608 l’hostie est portée en procession dans la petite ville de Faverney, avec le concours de processions venant des villages voisins.
Trois cents ans après le miracle, en 1908, un Congrès Eucharistique réunit à Faverney 20.000 personnes dont une dizaine d’évêques et plusieurs centaines de prêtres.
Chaque lundi de la Pentecôte l’hostie sauvée miraculeusement des flammes est exposée.
Les effets de ce miracle eucharistique furent sensibles dans toute la région : il enraya les progrès du Protestantisme alors importants autour du pays de Montbéliard. Il suscita la fondation de Confréries du Saint Sacrement dans presque toutes les paroisses ; il favorisa ainsi l’assistance à la messe en semaine, la communion plus fréquente, l’Adoration perpétuelle.
Ce miracle en produit immédiatement un autre.
Un protestant François Vuillard se rendait avec sa famille à Montbéliard où il était orfèvre. En cette période, des protestants zélés appliquaient les principes d’un vaste plan culturel et cultuel visant à infirmer les thèses théologiques des Réformés, ces protestants s’étaient regroupés à Montbéliard. Passant dans la ville de Vesoul ce dimanche 26 mai 1608 et constatant l’effervescence qui y régnait l’homme décide de faire un détour de 20 kms jusqu’à Faverney pour voir ce soi-disant miracle. Il est interloqué car il croit à une supercherie pour inciter le peuple crédule à ne pas rejoindre la thèse protestante. Il entre et sort de l’église plus de 30 fois. Il n’en croit pas ses yeux, il est fasciné et reste la nuit dans l’auberge du village. Le lendemain lorsqu’il voit l’ostensoir redescendre après 33 heures de suspension, il s’agenouille avec les fidèles et dit : « Je crois ». Toute sa famille se convertit alors avec lu, puis certains de ses amis pourtant bien ancrés dans leur choix de vivre dans ce foyer de protestantisme qu’était Montbéliard. Ce miracle venait détruire une bonne partie de leurs convictions étant donné que les protestants ne croient pas à la Présence réelle de Jésus dans l’hostie, qu’ils rejettent l’autorité du pape ainsi que le culte des reliques !