Une nouvelle voie, une nouvelle vie qui s’ouvre

Ça y est, après de nombreuses discussions et réflexions, la décision est prise, nous allons nous installer en Anjou près des moines dominicains, et donc, quitter le Sud. Sébastien trouve un acheteur pour son terrain. Ce qui nous incite en octobre 2015 à retenir un gîte près d’Angers pour une huitaine de jours afin d’aller visiter des maisons qui pourraient nous convenir dans la région.

Nous assistons le dimanche à notre première messe au couvent des dominicains et sommes bien accueillis par différents fidèles… Et le sermon, un régal pour les oreilles et le cœur !

Nous rentrons à Brignoles, fatigués et bredouilles, nous n’avons rien visité d’intéressant pour nous loger, mais nous sommes particulièrement satisfaits de l’avant-goût de ce que nous pourrons trouver pour parfaire notre conversion et nos connaissances spirituelles.

Début décembre, nous voyons une annonce pour une maison qui nous plaît à 11 kms d’Angers dans un charmant petit village. Il va nous falloir faire à nouveau les 800 kms aller et 800 kms retour, et trouver un logement pas trop onéreux ! C’est alors que monsieur l’abbé P. qui vient, juste à ce moment-là, passer quelques jours dans notre région, nous met en contact avec son frère et sa belle-sœur qui habitent tout près d’Angers et qui veulent bien nous accueillir dans leur maison pour trois jours. Nous faisons donc le trajet en train car ils nous ont proposé de nous véhiculer sur place. Quelle gentille et charmante famille, leurs six enfants âgés de 15 ans à 4 ans sont parfaitement élevés ! Nous nous entendons immédiatement à merveille. La maison à vendre nous plait et nous prenons contact avec le notaire des propriétaires pour mettre en place un compromis de vente.

Malheureusement, début janvier 2016, annulation de la vente du terrain de Sébastien préempté par la SAFER. Nous devons donc annuler le compromis de vente de la maison d’Anjou, négocier avec cet organisme et trouver de nouveaux acheteurs pour le cabanon et le terrain de Sébastien.

J’ai vendu mon studio et Sébastien se débat dans les tracasseries administratives concernant son terrain. Nous voyant dans l’embarras, nos amis, la famille R., installés à Brest depuis l’été, et qui viennent de trouver une grande et magnifique maison pleine de charmes dans la région angevine pour leurs vacances et leur retraite, nous proposent de nous y accueillir, et d’y rester le temps dont nous aurons besoin pour finaliser nos démarches du Sud et surtout, être sur place afin de trouver plus facilement un logement dans nos goûts et nos moyens.

Nous leur sommes tellement reconnaissants à ces deux familles. L’entraide est pour eux évidente, ce que nous n’avions pas eu l’habitude de trouver dans ce monde matérialiste et égotique ! Nous apprécions vraiment et sommes dans la gratitude ! La charité est réellement présente dans cette communauté et, du coup, les difficultés s’aplanissent facilement ! Nous sommes confortés dans nos choix en constatant que les voies s’ouvrent d’elle-même grâce aux amis sincères et dévoués que le Bon Dieu a placé sur notre route !

St Joseph et la bienheureuse sœur Maria Repetto

La bienheureuse Maria Repetto (1807-1890), religieuse responsable de la porterie chez les Filles de Notre-Dame du Refuge à Bisagno en Italie, avait une grande dévotion à Saint Joseph.

Il est facile d’ouvrir une porte, mais difficile d’être bonne portière dans une maison religieuse, car il s’agit de jouer le rôle d’intermédiaire entre la vie du couvent et celle du monde extérieur. La portière veille à ne rien laisser passer d’inconvenant à l’intérieur. En revanche, elle apporte aux gens du dehors réconfort et secours spirituels.

Sœur Maria Repetto conseille régulièrement aux visiteurs d’avoir recours à l’Epoux de Marie. Elle reçoit les gens avec bonne grâce et affabilité, ne laissant jamais quelqu’un partir sans une bonne parole, un conseil ou une recommandation spirituelle. Elle se montre d’une grande simplicité, avenante mais réservée dans ses paroles. Une sorte d’attrait émane de son maintien qui invite à la confiance et au respect.

Tout angélique que soit sa patience, elle ne lui est pourtant pas naturelle, aussi lui est-il difficile de rester sereine face à certains individus irrespectueux et trop exigeants, elle demande alors un instant, va prier Saint Joseph dans le couloir adjacent, et donne la réponse attendue en revenant près du visiteur. En dépit donc des impolitesses, des orages et des peines, elle s’applique à conserver le sourire. Tous les jours, ce sont dix ou vingt personnes qui sonnent, mais la dernière la trouve toujours aussi aimable qu’à la première.

Une petite anecdote qui révèle sa simplicité et sa complicité avec Saint Joseph :

Un jour, elle reçoit la visite d’une femme qui recommande aux prières de la Sœur Maria son mari condamné à la cécité. La religieuse lui conseille de prier Saint Joseph, puis elle va dans sa cellule et retourne du côté du mur le tableau de Joseph qui est sur son mur et lui dit : « Eprouvez un peu ce que c’est d’être dans le noir ».

Le lendemain la femme revient, toute heureuse, et annonce que son mari a recouvré la vue d’une façon miraculeuse. Aussitôt, Sœur Maria court dans sa cellule retourner le tableau en déclarant : « Vous avez compris ce que signifie rester dans l’obscurité ! Merci Saint Joseph ! ».

St Joseph et une voiture, un âne, des jumeaux

Une communauté religieuse des U.S.A. avait placé auprès de la statue de St Joseph dans le hall d’entrée, la photo d’une petite voiture, avec une note expliquant leur besoin. Deux mois plus tard, un homme téléphone disant qu’il aimerait leur faire don d’une voiture. Il demande si une sœur peut l’accompagner chez le vendeur afin de ramener le véhicule à leur couvent. Or, quelle ne fut pas la surprise de la sœur, la voiture était exactement du même modèle que celle représentée sur la photo : une petite Ford bleu foncé !

Une autre communauté religieuse en France a réellement besoin d’un âne pour transporter leurs légumes et fruits au dispensaire proche de quelques kilomètres de leur couvent. La mère supérieure charge une de ses sœurs de dessiner un âne et d’épingler le dessin à côté de la statue de St Joseph. Tout le couvent prie ce grand saint de les aider à trouver un âne pas trop onéreux. Quelques jours plus tard, un paysan sonne à leur porte avec un âne qu’il désire leur donner. C’est un joli petit âne gris avec la Croix du Christ sur son dos, mais elles constatent que, bizarrement, cet âne n’a pas de queue. Or la petite sœur chargée de le dessiner avait omis de lui mettre une queue sur son dessin !

L’histoire suivante m’a été raconté par une des fidèles de Saint-Pré. Elle est arrivée à quelqu’un de sa famille. C’est une grande famille qui recherche depuis plusieurs mois une grande maison.  Ils déposent sous la statue de Saint Joseph une image correspondant à la maison qu’il désirerait. Cette image a été découpé dans un journal par un de leurs enfants. Quinze jours plus tard la maison est trouvée. Ils ne s’y sont pas plutôt installés que la maman tombe enceinte de jumeaux, or, il n’y a jamais eu de jumeaux dans sa famille, ni dans celle de son mari. C’est alors qu’un des enfants se rend compte que, à l’arrière de l’image de la maison déposée sous Saint Joseph, il y a une poussette double pour jumeaux !

Moralité : soyons très prudents et très justes dans nos demandes à Saint Joseph car il les réalise à la lettre !

Notre première messe

Je n’ai pas le souvenir d’avoir vécu quelque chose de positif au niveau religieux dans les différentes écoles par lesquelles je suis passé. J’y ai rencontré des femmes dures et souvent aigries, de la répression, du mépris, des jugements hâtifs et injustes. La seule religieuse avec laquelle j’ai eu quelques échanges intéressants, a défroquée pour partir avec un moine du couvent où nous faisions régulièrement des « récollections ». Finalement, les messes du vendredi à l’école étaient le moyen d’échapper à un cours ou une étude, et, celles du dimanche avec ma famille… !? Hé bien, soit j’y laissais aller mon imaginaire qui a toujours été débordant, soit à partir d’une quinzaine d’années, j’y trouvais le moyen de repérer des garçons du quartier qui me plaisaient et auxquels j’aurais bien aimé plaire.

Bon, revenons à notre première messe, celle qui a suivi le rêve de Sébastien. Nous découvrons une très belle bâtisse avec un grand parc, c’est là que les dominicaines prennent en charge l’instruction et l’éducation du CP à la Terminale de filles et garçons demi-pensionnaires dans le primaire et de jeunes filles pensionnaires dans le secondaire.

Nous pénétrons dans une petite chapelle de 200 places environ, bondée de monde… nous avons de la peine à nous trouver un siège. Je suis étonnée du silence qui y règne, depuis le bébé jusqu’au vieillard, chacun est absorbé dans une dévotion que je n’avais encore jamais rencontrée. C’est impressionnant.

Le prêtre arrive accompagné de deux enfants de chœur… des chants grégoriens… des prières en latin… C’est la messe de la Quinquagésime pendant laquelle je constate que chaque fidèle suit les différentes étapes sur son missel. J’ai eu un missel pour ma première communion mais je ne me souviens pas m’en être servi. A la sortie de la messe, des couples nous saluent gentiment, et la dominicaine que j’avais rencontré à la médiathèque vient vers nous et me dit dans un chaleureux sourire : « Je vois que vous êtes venues, qu’en pensez-vous ? Reviendrez-vous ? »

« Je n’imaginais pas que cela puisse exister encore, ce silence, cette concentration, cette dévotion, c’est plutôt extraordinaire ! » Je me tourne vers Sébastien : « Moi j’aimerais revenir, et toi ? » Et il acquiesce. La dominicaine qui nous parle se trouve être (bien évidemment, merci mon Dieu) la Mère Supérieure du couvent. Et nous lui racontons le rêve de Sébastien.

Sur la route du Ciel : une dominicaine

Alors voilà que tout se met en route afin de prendre la dure mais magnifique voie de la conversion. Sébastien me demande de téléphoner au couvent des dominicaines pour savoir si la messe du dimanche est publique. « Pour voir » dit-il.

Comme il s’agit aussi d’une école, je décide d’appeler en fin d’après-midi et auparavant de faire un petit tour à la médiathèque qui est à côté de chez moi. Or, j’habite une petite ville en Provence, et pendant 4 ans, je suis allé une à deux fois par semaine à cette médiathèque, je n’y ai jamais rencontré quelqu’un en habit religieux. Ce jour-là, comme par hasard, j’y croise à la sortie une dominicaine.

« Bonjour ma mère, excusez-moi de vous interpeller, mais j’aurais aimé savoir si la messe qui est célébrée dans votre couvent le dimanche à 11 h est bien ouverte au public, est-elle bien en latin ? » Sur sa réponse affirmative, je lui dis que nous irions très certainement ce dimanche avec mon fils.