Noël approche, évènement étonnant dans lequel la gloire divine et l’humilité se rejoignent.

Dieu paraît, et c’est un enfant de pauvres, il nait dans une étable, dans le froid et l’humidité d’une longue nuit d’hiver de Judée.

Ce sont des gens simples, des bergers, qui les premiers sont avertis mystérieusement. « Gloire à Dieu au plus haut de cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime », c’est le chant des anges aux bergers !

Ce tout petit, pourtant, c’est l’Eternel, à lui les titres de Dieu, Prince de la Paix, Roi de gloire, Splendeur du Père, Soleil de Justice, Porte du Ciel, Père de l’ère qui s’ouvre pour un règne sans fin.  Il vient nous ouvrir les Portes du Paradis !

Dieu qui est son Père nous révèle par un prophète son origine éternelle ; « A Toi la puissance au jour de Ton triomphe. Dans les splendeurs des Cieux, Je t’ai engendré avant l’aurore du monde. »

L’enfant pauvre et ignoré de Bethléem apparaîtra au Dernier Jour dans l’éclat de sa Gloire divine. L’avènement triomphal du Christ est encore lointain mais l’œuvre du Salut a commencé, le Sauveur est né.

Cette naissance est l’annonce d’un monde nouveau, pur et innocent comme l’enfance, d’un monde sans péché, ni larmes, ni deuils. Dans sa bonté, ce Dieu incarné vient nous apprendre à vivre, ici-bas,  comme Il a vécu, dans la maîtrise de soi, la compassion, la justice et la piété. Il nous offre ainsi de prendre part à la Vie divine de Celui qui a daigné s’asservir à la nature humaine. Gloire lui soit rendue !

Que la paix et la joie de Noël soient sur chacun d’entre vous, dans vos familles et votre entourage afin de rejaillir sur notre pauvre monde tant malmené !

Ste Anne, après la naissance de Jésus

« Après la naissance de l’Enfant Jésus, nous dit Anne-Catherine Emmerich, Anne se rendit à la grotte de Bethléem. Marie raconta à sa mère tout ce qui s’était passé lors de la visite des bergers et des trois rois mages, et Anne fut extraordinairement touchée que le Seigneur eût appelé ces hommes de si loin pour leur faire connaître l’enfant de la promesse. Elle vit les présents des rois, qui étaient cachés dans une excavation pratiquée dans la paroi : elle aida à en distribuer une grande partie, et à ranger le reste en bon ordre. »

Jusqu’à son retour à Nazareth, Anne s’installa chez Mara la fille de la sœur de Sainte Elizabeth. Cette Mara eut plusieurs fils qui furent disciples de Jésus. Un d’eux s’appelait Nathanaël : c’est le fiancé des noces de Cana, là où Jésus fit son premier miracle en changeant l’eau en vin.

Lorsque Joseph et Marie quittèrent Bethléem avec l’Enfant Jésus, ils s’installèrent dans la maison d’Anne, à une demi lieue de Nazareth, le temps d’aménager la maison de Nazareth. « Il y eut, nous dit Anne-Catherine Emmerich, une petite fête de famille du genre de celle qui avait eu lieu lors du départ de Marie pour le temple. La fille aînée d’Anne, Marie d’Héli, était présente. Tous accueillirent l’Enfant-Jésus avec une grande joie ; mais cette joie était paisible et tout intérieure. Je n’ai jamais rien vu de très passionné chez tous ces personnages. Il y avait aussi là de vieux prêtres. On fit un petit festin. Les femmes mangèrent, comme toujours, séparées des hommes. »

Quelques jours plus tard, la sainte Vierge ainsi que sa mère qui portait l’Enfant-Jésus, se rendirent dans la maison de Joseph, à Nazareth. Le chemin était très agréable et passait entre des collines et des jardins.
Régulièrement, Anne faisait envoyer des aliments à Joseph et à Marie dans leur maison de Nazareth. Marie était la mère et en même temps la servante la plus soumise du saint enfant ; elle était aussi comme la servante de saint Joseph. Joseph était vis-à-vis d’elle l’ami le plus dévoué et le serviteur le plus humble.

Lorsque Jésus eut un peu plus d’un, un ange enjoignit à saint Joseph de s’enfuir en Égypte avec Jésus et Marie, pour échapper à la fureur meurtrière d’Hérode qui avait prévu d’éliminer tous les enfants de moins de deux ans.

(A suivre)

La mort de Saint Joseph

La bienheureuse Anne-Catherine Emmerich était une religieuse catholique, appartenant à l’ordre des Augustines. Grande mystique elle a eu des visions de la vie du Christ, visions extatiques relatées par le poète Clemens Brentano. Ces ouvrages racontent la vie et la passion du Christ et la vie de la Vierge d’après le récit, quasi-journalier, d’A.C. Emmerich, fait à C. Brentano de 1818 à 1824.

Non seulement elle aurait vu la passion du Sauveur, mais pendant trois ans, elle l’aurait suivi dans tous ses voyages à travers la Palestine et hors de la Palestine. La nature du sol, les fleuves, les montagnes, les forêts, les habitants, leurs mœurs, tout a passé sous ses regards dans des images claires et distinctes. En outre, elle pouvait plonger son regard dans un passé bien plus éloigné et embrasser l’histoire entière.

Voici comment elle décrit la mort de Saint Joseph :

« Vers la trentième année de la vie de Jésus, saint Joseph s’affaiblit de plus en plus, et je vis plus souvent Jésus et Marie réunis près de lui. Marie était souvent assise devant sa couche, soit par terre, soit sur une table ronde fort basse, qui avait trois pieds et dont ils se servaient aussi pour faire leurs repas… Lorsque Joseph mourut, Marie était assise à la tête de son lit et le tenait dans ses bras, Jésus se tenait à la hauteur de sa poitrine. Je vis la chambre remplie de lumière et pleine d’anges. Il fut enveloppé dans un linceul blanc, les mains croisées sur la poitrine, couché dans une bière étroite et déposé dans un très beau caveau sépulcral qu’il tenait d’un homme de bien. Peu de personnes, outre Jésus et Marie, suivirent son cercueil : mais je le vis entouré de lumière et accompagné par des anges. 
Joseph devait mourir avant le Seigneur, car il n’aurait pu supporter son crucifiement. Il était trop faible et trop affectueux. Il avait déjà beaucoup souffert par suite des persécutions que la malice secrète des Juifs fit endurer à son Fils, notre Sauveur, depuis sa vingtième jusqu’à sa trentième année ».

Amour de Saint Joseph pour Jésus et Marie

Joseph était déjà saint avant son mariage, mais il fit encore bien plus de progrès dans la sainteté après qu’il eût épousé la Saint Vierge. Les seuls exemples de sa sainte épouse suffisaient pour le sanctifier.

Mais, si Marie, comme le dit Saint Bernardin de Sienne, est la dispensatrice de toutes les grâces que Dieu accorde aux hommes, avec quelle profusion devons-nous croire qu’elle en avait enrichi son époux qu’elle aimait tant et dont, en retour, elle était tant aimée !

Joseph aimait profondément sa sainte épouse. Elle était si belle dans son humilité, sa douceur, sa pureté. Elle était plus avancée dans l’amour de Dieu que tous les hommes et tous les anges, elle méritait tout l’amour de Joseph qui aimait tant la vertu ! Et puis, Joseph voyait comme il était aimé de Marie !

Combien plus encore devons-nous croire que la sainteté de Joseph s’accrut par l’intimité et la familiarité qu’il eut avec Jésus tout le temps qu’ils vécurent ensemble !

Joseph aimait tant son Jésus. Dieu l’avait choisi pour tenir lieu de père à son Divin Fils. Ainsi l’amour de Joseph ne fut pas un amour purement humain, comme l’est l’amour des autres pères, mais un amour surhumain qui lui faisait trouver dans la même personne et un fils et un Dieu !

La longue familiarité des personnes qui s’aiment, refroidit quelquefois l’amour parce que plus les hommes conversent longuement entre eux, plus ils connaissent les défauts des uns et des autres. Il n’en était pas ainsi pour saint Joseph : plus il conversait avec Jésus et Marie, plus il connaissait leur sainteté !

La discrétion et l’humilité de Joseph


« Voici que tu concevras et enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus» (Luc 1,31).

La révélation du projet de Dieu bouleverse Marie. Mais elle bouleverse aussi un homme : Joseph, son fiancé, dans la maison duquel Marie, comme toute promise juive de l’époque, n’habite pas encore. Car si l’enfant naît de Dieu, il naît aussi d’un couple. Et le récit de l’Annonciation de l’Evangile de Luc ne peut être dissocié de celui de l’Annonce de l’ange à Joseph, dans l’Evangile de Matthieu.

Au long des deux premiers chapitres, Matthieu évoque le rôle déterminant de Joseph dans l’enfance de Jésus, depuis sa naissance à Bethléem (la cité de David, dont Joseph est lui-même issu) jusqu’à l’installation de la famille à Nazareth, en passant par la fuite en Égypte (Matthieu 1 et 2).

Joseph est nommé quatorze fois dans les Evangiles. Il est évoqué à plusieurs reprises comme étant le père légal de Jésus :

« C’est Jésus, le fils de Joseph de Nazareth» (Jean 1,45 ; Jean 6,42 ; Luc 2,48 ; Marc 6,3).

Mais pas une seule parole de lui n’est rapporté dans les Ecritures. La place qu’il occupe explicitement dans la Bible aurait-elle contribué à faire de lui un exemple de discrétion et d’humilité?

Mais il n’en est pas moins un personnage fondamental, qui accompagne l’accomplissement des Écritures avec son épouse, la Vierge Marie, et le fils qui lui est confié par Dieu, Jésus. Sa vie et son attitude entrent en résonance avec des figures de l’Ancien Testament, et constituent aujourd’hui un modèle pour bien des croyants.