Petit exorcisme de Léon XIII

Une fois encore, le journal Charlie Hebdo se distingue par une provocation blasphématoire, et ce, d’une manière particulièrement choquante. Le dernier numéro, avec sa caricature dégradante de la Très Sainte Vierge Marie, est une attaque grave contre les valeurs sacrées de la foi catholique. En représentant la Mère du Christ, déformée par une maladie fictive (variole du singe) et ornée d’insultes à son encontre, ces pseudo-journalistes n’ont pas seulement franchi la ligne de la décence ; ils ont piétiné l’une des figures sacrées de millions de fidèles catholiques à travers le monde.

Entre la fête de l’Assomption du 15 août et celle du Cœur Immaculée de Marie du 22 août, ce dessin blesse, choque et insulte Dieu et ses fidèles, il s’inscrit dans une série d’attaques faites par le Malin contre la foi, dont l’affront fait à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques du 26 juillet dernier.

En réparation et pour satisfaire le Cœur très pur et immaculée de Marie, et surtout pour repousser ces attaques satanistes, je vous invite à lire avec une grande dévotion la prière d’exorcisme faite par Léon XIII (la première partie s’adresse à St Michel Archange, elle est généralement dite dans l’action de grâces de la fin de la messe chaque dimanche. La seconde partie très puissante s’adresse à Satan afin de l’exorciser, qu’il n’ait plus de pouvoir sur ces pauvres humains qui « ne savant pas ce qu’ils font ») :

 “Très glorieux prince des armées célestes, saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, contre les principautés et les puissances, contre les chefs de ce monde des ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans les airs. Venez en aide aux hommes que Dieu a faits à son image et à sa ressemblance, et rachetés à si haut prix de la tyrannie du démon. C’est vous que la sainte Église vénère comme son gardien et son protecteur, vous à qui le Seigneur a confié les âmes rachetées pour les introduire dans la céleste félicité. Conjurez le Dieu de paix qu’il écrase Satan sous nos pieds, afin de lui enlever tout pouvoir de retenir encore les hommes captifs, et de nuire à l’Église. Présentez au Très-Haut nos prières, afin que, bien vite, descendent sur nous les miséricordes du Seigneur, saisissez vous-même l’antique serpent, qui n’est autre que le diable ou Satan, pour le précipiter, enchaîné dans les abîmes, en sorte qu’il ne puisse plus jamais séduire les nations.

Au nom de Jésus-Christ, notre Dieu et Seigneur, avec l’intercession de l’Immaculée Vierge Marie, mère de Dieu, de saint Michel Archange, des saints apôtres Pierre et Paul et de tous les saints, nous entreprenons avec confiance de repousser les attaques et les ruses du démon. »

« Nous t’exorcisons, esprit immonde, qui que tu sois, puissance satanique, invasion de l’ennemi infernal, légion, réunion ou secte diabolique, au nom et par la vertu de Jésus-Christ + notre Seigneur, sois arraché de l’Eglise de Dieu et des âmes créées à l’image de Dieu et rachetées par le Précieux Sang du Divin Agneau +. Désormais tu n’oseras plus, perfide serpent, tromper le genre humain, persécuter l’Eglise de Dieu, ni secouer et cribler, comme le froment, les élus de Dieu +. Il te commande, le Dieu Très-Haut + ; auquel, dans ton orgueil, tu prétends encore être semblable, lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à la connaissance de la vérité. Il te commande, Dieu le Père +. Il te commande, Dieu le Fils +. Il te commande, Dieu le Saint-Esprit +.

Il te commande, le Christ, verbe éternel de Dieu fait chair + qui, pour le salut de notre race, perdue par ta jalousie, s’est humilié et rendu obéissant jusqu’à la mort (Ph 2), qui a bâti son Eglise sur la pierre solide, et promis que les portes de l’enfer ne prévaudront jamais contre elle, voulant demeurer avec elle tous les jours, jusqu’à la consommation des siècles (Mt 28,20).

Ils te commandent le signe sacré de la croix + et la vertu de tous les mystères de la foi chrétienne +. Elle te commande la puissante mère de Dieu, la Vierge Marie, qui, dès le premier instant de son Immaculée Conception, par son humilité, a écrasé ta tête trop orgueilleuse. Elle te commande, la foi des saints apôtres Pierre et Paul, et des autres apôtres +. Ils te commandent le sang des martyrs et la pieuse intercession de tous les saints et saintes +.

Or donc, dragon maudit et toute la légion diabolique, nous t’adjurons par le Dieu + vivant, par le Dieu + vrai, par le Dieu + Saint, par le Dieu qui a tant aimé le monde, qu’il lui a donné son Fils unique, afin que quiconque croie en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle (Jn 3) ; cesse de tromper les humaines créatures, et de leur verser le poison de la damnation éternelle ; cesse de nuire à l’Eglise, et de mettre des entraves à sa liberté. Va-t’en, Satan, inventeur et maître de toute tromperie, ennemi du salut des hommes. Cède la place au Christ, en qui tu n’as rien trouvé de tes œuvres ; cède la place à l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique, que le Christ Lui-même a acquise au prix de son sang.

Humilie-toi sous la puissante main de Dieu, tremble et fuis, à l’invocation, dite par nous, du saint et terrible nom de Jésus, que les enfers redoutent, à qui les vertus des cieux, les puissances et les dominations sont soumises, que les chérubins et les séraphins louent sans cesse dans leurs concerts, en disant : saint, saint, saint est le Seigneur, le Dieu des armées. »

Oraison

Dieu du ciel et de la terre, Dieu des anges, Dieu des archanges, Dieu des patriarches, Dieu des prophètes, Dieu des apôtres, Dieu des martyrs, Dieu des confesseurs, Dieu des vierges, Dieu qui avez la puissance de donner la vie après la mort, le repos après le travail ; parce qu’il n’y a pas d’autre dieu que vous, et qu’il ne peut y en avoir si ce n’est vous, le créateur de toutes les choses visibles et invisibles, dont le règne n’aura pas de fin ; avec humilité nous supplions votre glorieuse majesté de daigner nous délivrer puissamment et nous garder sains de tout pouvoir, piège, mensonge et méchanceté des esprits infernaux. Par le Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Des embûches du démon, délivrez-nous Seigneur.

Que vous accordiez à votre Eglise la sécurité et la liberté pour vous servir ; nous vous en supplions, exaucez-nous.

Que Vous daignez humilier les ennemis de la sainte Eglise ; nous vous en supplions, exaucez-nous.”

On asperge d’eau bénite l’endroit où l’on se trouve.

Le Psautier de Marie ou Rosaire

Tous les récents papes depuis Léon XIII recommandent fortement aux fidèles la récitation du chapelet pour obtenir la paix et la protection du ciel sur les familles. Saint Louis Marie Grignion de Montfort écrit, dans son livre Le secret du Très Saint Rosaire :

« Le Rosaire renferme deux choses, savoir : l’oraison mentale et l’oraison vocale. L’oraison mentale du saint Rosaire n’est autre que la méditation des principaux mystères de la vie, de la mort et de la gloire de Jésus-Christ et de sa très sainte Mère. L’oraison vocale du Rosaire consiste à dire quinze dizaines d’Ave Maria précédées par un Pater pendant qu’on médite et qu’on contemple les quinze vertus principales que Jésus et Marie ont pratiquées dans les quinze mystères du saint Rosaire. Dans le premier chapelet, qui est de cinq dizaines, on honore et on considère les cinq mystères joyeux ; au second les cinq mystères douloureux, et au troisième les cinq mystères glorieux. Ainsi le saint Rosaire est un sacré composé de l’oraison vocale et mentale pour honorer et imiter les mystères et les vertus de la vie, de la mort et de la passion et de la gloire de Jésus-Christ et de Marie. »

Saint Louis de Montfort continue : « Le saint Rosaire dans son fond et dans sa substance étant composé de la prière de Jésus-Christ et de la Salutation angélique, savoir le Pater et l’Ave, et de la méditation des mystères de Jésus et de Marie, c’est sans doute la première prière et la première dévotion des fidèles, qui depuis les apôtres et les disciples a été en usage de siècle en siècle jusqu’à nous. »

Mais à quand remonte le Rosaire, quel est son origine ?

Dans un article intitulé « L’origine du Rosaire », M. Even écrivait :

« Dès les débuts du christianisme, les disciples du Christ suivaient l’exemple et les instructions du Maître. Ils le faisaient dans les termes enseignés par Jésus. Lui-même : le Pater Noster. »

« Après la mort de Marie, les apôtres et les premiers disciples, La sachant au Ciel en corps et en âme, Lui adressèrent aussi leurs prières. Ils aimaient certainement à Lui répéter la belle salutation de l’Archange qui avait ouvert le Nouveau Testament, dont saint Luc avait consigné le texte dans son Evangile. »

« Les prières des premiers chrétiens étaient empruntées beaucoup au Psautier, recueil des 150 psaumes attribués à David, même si certains d’entre eux sont d’autres sources. »

« C’est ainsi, sans doute, que de bonne heure, des dévots de la Vierge eurent l’idée de ce qu’on appela assez longtemps le Psautier de Marie, composé de 150 Ave, dans lequel ils intercalaient le Pater de Jésus, et des acclamations à la Très Sainte Trinité. »

« Mais la forme actuelle du Rosaire remonte à saint Dominique agissant sur les instructions de Marie elle-même. Les 150 Ave furent partagés en 3 parties en l’honneur de la Très Sainte Trinité. Puis, chaque partie en 5 dizaines d’Ave, chaque dizaine précédée d’un Pater et suivie du Gloria à la Très Sainte Trinité. »

« Saint Dominique, né en Espagne, était un grand prédicateur des débuts du XIIIe siècle. A cette époque, des hérétiques, reprenant la vieille hérésie manichéenne, semaient l’erreur et la subversion sociale dans le sud de la France. Saint Dominique commença ses missions à pied, au niveau des gens, mendiant repas et couchers. Ses disciples firent de même. Des conversions eurent lieu. Mais, en somme, ce fut encore très médiocre, devant l’immensité de la tâche et les forces de la perversion. Il manquait quelque chose, et Dominique allait l’apprendre. »

« En 1214, presque découragé à la vue du maigre résultat de tant d’efforts, le prédicateur se retira dans un bois près de Toulouse, se mit en prière et en pénitence, jeûnant, en expiation des offenses faites à Dieu par les pécheurs, les hérétiques et les impénitents.

« Le troisième jour la Très Sainte Vierge lui apparut. Elle lui dit :

« Mon fils Dominique, ne vous étonnez pas de ne pas réussir en vos prédications. Exhortez donc les hommes, dans vos sermons, à réciter mon psautier (Rosaire), et vous en recueillerez de grands fruits pour les âmes. »

« C’est ce que fit dès lors Dominique, et les résultats furent vite considérables. Il y eut bien la vingtaine d’années de guerre de la croisade des Albigeois, qui fit beaucoup de massacres des deux côtés des belligérants, attisa beaucoup de braises, mêla beaucoup d’injustices à une cause juste. Mais ce fut le Rosaire et non les armes qui convertit les âmes. Saint Dominique mourut en 1221, mais il laissa son Ordre des Dominicains bien établi, pour continuer son œuvre. »

« Le Rosaire s’était beaucoup répandu. Mais, comme il arrive souvent, la négligence revient quand les grandes épreuves sont passées, Il fallut la grande peste de 1349, qui ravagea tous les royaumes d’Europe, pour ramener les foules à se retourner vers Dieu et à reprendre le psautier de Jésus et de Marie. »

« Au siècle suivant, en 1460, la Sainte Vierge Marie apparut au bienheureux Alain de la Roche, de l’Ordre de S. Dominique, insistant de nouveau sur la récitation de son psautier. Ce qu’il fit, et c’est alors que la voix publique donna à cette prière le nom de Rosaire, qui signifie Couronne de roses. Une couronne, composée, au complet, de 153 roses blanches (Ave) et 16 roses rouges (Pater) toutes venant du Paradis. Et dans des révélations ultérieures, Marie elle-même a confirmé ce nom. » (Fin de l’article de M. Even)