2 novembre : Trois messes pour les âmes du Purgatoire

La fête des morts a lieu le 2 novembre, on lit des prières à destination de l’ensemble des défunts, afin d’assurer le salut de leur âme. La tradition est apparue dans les communautés de bénédictins, notamment à Cluny, peu avant l’an mil, avant de se propager à toute l’Europe avec l’assentiment des papes.

Au lendemain de la Toussaint, l’Église a coutume de consacrer la journée du 2 novembre à la prière pour les âmes des fidèles défunts afin de délivrer les âmes du Purgatoire. Chaque prêtre célèbre ce jour-là trois Messes pour supplier Notre Seigneur de délivrer ces âmes et encourage tous les fidèles à se joindre à cette grande prière par la Messe, les indulgences, et la visite des cimetières.

Pourtant, si l’on croyait tout ce qui se dit aujourd’hui, on serait tenté de croire que le Purgatoire est une fable du Moyen Âge. Non, le Purgatoire est un dogme de notre Foi, affirmé par la Tradition léguée par les apôtres, les pères de l’Eglise et les Papes. Les conciles de Lyon, du Latran et de Trente nous le disent solennellement, le Purgatoire existe bien réellement.

Et dans la Sainte Écriture, si le livre des Machabées nous dit qu’il est salutaire de prier pour les morts, c’est qu’il se trouve des âmes après cette vie qui ont besoin de nos prières, tandis que de l’Enfer personne ne réchappe. Saint Paul aussi dit que certaines âmes rejoindront le Ciel immédiatement, d’autres rejoindront le Ciel aussi, mais comme par le feu, c’est-à-dire par une purification nécessaire, elles ne sont donc pas parfaitement prêtes pour entrer au Ciel. Vraiment, quiconque ne croit pas au Purgatoire tombe dans l’hérésie.

Le Purgatoire est une miséricorde divine. Nous devons entrer au Ciel dans la pureté la plus parfaite, “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait” (Mt 5,48.) Il est inconcevable que des âmes puissent jouir de la vision de Dieu, entrer dans l’union à Dieu qui dépasse tout ce que notre imagination peut concevoir, participer à la Lumière de Dieu, avec en elles, des dispositions qui seraient contraires à cette Lumière, contraires à cette gloire de Dieu, à cette pureté de Dieu, à cette sainteté de Dieu.

C’est pourquoi, pour ceux qui sont décédés en état de grâce, mais qui n’ont pas parfaitement purifié la peine qui est due au péché après que le péché ait été pardonné, ou qui mourraient aussi avec des péchés véniels non confessés, donc non pardonnés, ceux-là doivent passer par ce lieu temporaire de purification qui les rendra plus dignes d’être présents à Dieu dans sa Trinité Sainte. Il est nécessaire que le vêtement blanc reçu au baptême soit immaculé pour assister aux noces éternelles. Dieu leur donne un peu plus de temps afin de le présenter conformément à l’injonction reçue alors : “Recevez ce vêtement blanc. Puissiez-vous le porter sans tache jusqu’au tribunal de Notre- Seigneur Jésus-Christ, de manière à posséder la vie éternelle.”

Même après que le péché ait été pardonné, il reste en l’âme un désordre qui a été établi par le péché et qu’il faut réparer. Le sacrement de pénitence remet le péché et la peine éternelle du dam (privation de la vision de Dieu) à ceux qui se sont détournés de Dieu puis se repentent et reçoivent l’absolution. Mais il reste une peine temporelle à expier pour racheter le fait de s’être tournés vers les créatures au mépris de Dieu. Si cette peine temporelle (sacrifices, privations, jeûne…) n’a pas été correctement et suffisamment effectuée au moment de la mort……

Et c’est pourquoi les âmes du Purgatoire demeurent dans les souffrances purificatrices jusqu’au moment où cette peine du péché sera totalement remise. Cet état des âmes du Purgatoire est mystérieux, elles ont la certitude d’être sauvées, d’être destinées au Ciel, ce qui leur donne une joie profonde et inaltérable, et en même temps elles souffrent d’une souffrance indicible car, ayant entrevu ce qu’est Dieu, sa bonté, sa charité, et la gloire que Dieu a promis par la grâce, elles sont rongées par le remords, elles comprennent mieux leur péché et en souffrent cruellement, elles savent aussi qu’elles ne peuvent plus rien pour elles-mêmes, elles ne peuvent plus mériter ni abréger leur temps de purification, ni encore atteindre rapidement la gloire éternelle qui les attend.

Alors ces âmes comptent sur nous. Nous pouvons mériter pour nos amis défunts, nos parents, et toute cette foule innombrable d’âmes qui n’ont personne dans leurs connaissances qui prient pour elles, et à vrai dire la charité nous commande même de demander à Notre Seigneur, dans nos prières, par nos pénitences, par le trésor des mérites des saints et en particulier par le Saint Sacrifice de la Messe et la magnifique liturgie des défunts, de les délivrer des flammes du Purgatoire. Ce faisant non seulement nous faisons un acte de charité, une œuvre de miséricorde spirituelle, mais aussi nous nous faisons des amis pour l’éternité, et quand les âmes délivrées seront au Ciel, elles seront nos intercesseurs auprès de Dieu pour nous aider à sauver notre propre âme.

Demain, la Toussaint : fête de tous les saints

La Toussaint est un jour férié dédié selon la tradition à honorer les saints et les martyrs de la foi. Traditionnellement, ce jour est destiné en France à rendre visite à ceux que nous avons aimé et qui ne sont plus et, de nettoyer et déposer un bouquet sur leurs tombes, à rendre hommage à tous les défunts. 

Ceux que nous allons honorer en ce jour étaient des hommes et des femmes comme nous. Le même sang coulait dans leurs veines, leur esprit était sujet aux mêmes vertiges et leur cœur aux mêmes désirs.
Et ils sont des légions que nul ne peut dénombrer, ceux qui ont été reconnus saints par l’Eglise, ceux qui, reconnus saints par Dieu sont au Paradis et ceux qui en attendant le Paradis, expient au Purgatoire.


Certains très jeunes comme Ste Agnès, Ste Cécile, Ste Philomène, St Dominique Savio, St Stanislas Kotska, St Louis de Gonzague, ils n’étaient pas des vieillards, loin de là.
Ceux qui n’étaient pas dans la solitude ou dans un cloître, mais dans le monde, où il y a tant de séductions comme Ste Elisabeth, Ste Radegonde, Ste Hélène, St Edouard, St Henri, Louis IX, ils vivaient bien dans le monde puisqu’ils vivaient dans la Cour royale.
Ceux qui ont eu à élever une famille, comme la mère des Macchabées (n’avait-elle pas sept enfants ?), Ste Perpétue, Ste Jeanne de Chantal qui ont élevé une nombreuse famille, et Ste Monique dont le fils St Augustin lui causa bien du chagrin, lui donna bien des peines et lui fit faire de longs et pénibles voyages avant de se convertir ; ceux qui ont eu à faire prospérer leurs affaires, St Joseph était charpentier, St Victor et St Maurice militaires, St Grégoire sénateur et St Thomas de Cantorbéry premier ministre.
Ceux qui ont parcouru le monde ou ont été exilés comme St Paul, St Ignace, Ste Marie l’Egyptienne, Ste Marie-Madeleine, St Augustin, n’ont-ils pas su briser avec leur passé ?

Souvenons-nous en ce temp de la Toussaint, de nos frères qui ont remporté la victoire sur le démon, sur le monde et sur eux-mêmes.
Souvenons-nous des apôtres, des martyrs, des confesseurs, des pontifes, des vierges.
Prions-les de nous tendre une main secourable, et le chemin qu’ils ont parcouru, nous le parcourrons à notre tour.

Peut-être que, tandis que nous cheminerons, les épreuves ne nous manqueront pas, mais notre cœur tressaillira de joie dans l’allégresse de la Résurrection !

Il n’est pas impossible à l’homme de devenir un saint !

Les âmes du Purgatoire

Je viens de me rendre compte que je vous ai raconté mes difficultés lors de notre pèlerinage et de ma retraite et, que j’ai omis une autre expérience importante sur le chemin de ma conversion.

Voilà, c‘était début novembre, monsieur l’abbé P. le prêtre que nous avons rencontré en août 2014, est venu passer quelques jours dans notre région. Son sermon du dimanche m’interpelle profondément.

Novembre c’est le mois des âmes du Purgatoire, il nous faut prier beaucoup pour elles et, les huit premiers jours de ce mois, l’Eglise nous demande d’aller chaque jour visiter un cimetière et d’y réciter quelques prières pour leur délivrance.

Cette pratique ne nous paraitra évidente que l’année suivante avec Sébastien après en avoir approfondi tous les bienfaits.

Je n’avais que très, très peu entendu parler du Purgatoire dans ma vie. Ce sermon me bouleverse, je peux alors continuer à agir pour les personnes que j’ai aimées et qui ne sont plus, les aider, les secourir et leur montrer ainsi que je les porte toujours dans mon cœur, et une fois délivrées, elles pourront à leur tour m’aider, moi et ceux à qui je les confierai. Quelle merveilleuse croyance que cette Communion des Saints !

En fait, immédiatement après la mort, il y a un jugement particulier qui offre le Ciel aux saints, fait tomber ceux qui ont péché contre l’Esprit aux Enfers, et pour ceux qui n’ont pas expié l’intégralité de leurs fautes (ces fautes par ailleurs pardonnées par le sacrement de pénitence), il y a donc cet état intermédiaire, le Purgatoire. C’est au Purgatoire que nous nous lavons de nos fautes, que nous expions ou continuons d’expier les fautes que nous n’aurions pas eu la volonté ou la capacité d’expier par des pénitences, des privations volontaires ou des actes de charité de notre vivant. Pour atteindre le Paradis, il nous faut nous purifier, supporter quelques souffrances afin d’éliminer toutes les scories qui déparent notre robe de noces, comme l’or est purifié par le feu. Rien de souillé ne peut se trouver auprès de Dieu.

Notre âme, au sortir de cette vie, éprouve un violent désir d’être unie à Dieu, car elle n’est plus limitée par le corps et entrevoit l’immensité du bonheur du Ciel. Le tourment qu’elle éprouve de la privation de la vision de Dieu est alors terrible en allant au Purgatoire, et n’est tempéré que par la certitude qu’il finira. Quant à la peine des sens par le feu, elle atteint des degrés de souffrance bien supérieures à toutes nos souffrances terrestres.

Tout chrétien doit chercher à éviter le Purgatoire, non seulement pour en éviter les peines, mais aussi pour accomplir la volonté de Dieu :

« Soyez parfaits comme votre Père du Ciel est parfait. »

C’est possible en nous préservant des plus petites fautes et en expiant par la pénitence les péchés dont nous avons obtenu le pardon.

Dans les jours qui suivirent ce sermon, j’achetais à l’association Notre Dame du Pointet trois petits fascicules de l’abbé Alain Delagneau : « le manuscrit du Purgatoire », « Pleins feux sur le Purgatoire », « Un mois avec les âmes du Purgatoire ». Une mine d’informations, de témoignages bouleversants et de prières !

Il me fut recommandé pour parfaire cette connaissance de me procurer le « Manuel de la Confrérie pour la délivrance des âmes délaissées du Purgatoire ». Une dévotion à ajouter à mes « prières du matin », avec une prière à « Notre Dame Auxiliatrice des âmes du purgatoire », et une à « St Michel archange » qui a été chargé par Dieu d’introduire au Ciel les âmes des élus.

Et un an plus tard, j’adhérais à cette Confrérie et m’engageais par l’Acte héroïque de Charité à venir en aide aux défunts de ma famille, mes amis et mes bienfaiteurs.

Mais qui sont donc mes bienfaiteurs pour lesquels il m’est demandé de prier en dehors de ma famille et de mes amis ? C’est le prieur de Toulon qui me répond l’air étonné que je ne puisse pas me rendre compte de qui il peut s’agir : « Le prêtre qui vous a baptisé, celui qui vous a fait faire votre première communion, l’évêque et le prêtre de votre confirmation, tous ceux qui témoignent devant vous de leur foi ou ceux qui vous éclairent, vous conseillent dans votre progression spirituelle etc…etc… ».

C’était comme si mes yeux et mon cœur s’ouvraient… enfin… sur les autres, coincée que j’avais été et que j’étais toujours dans mes souffrances et dans mes manques…. Que de travail encore, que de conscientisations sont à faire… encore !

Mais j’ai confiance, le Seigneur va m’aider à remédier à tous mes manquements, à en éprouver une vraie contrition ! Petit à petit sans me bousculer ! Avec une patience admirable ! Dieu soit loué !