La Seconde Guerre mondiale, la plus grande des guerres que l’on ait connues jusqu’ici, n’est encore rien en comparaison de la guerre spirituelle qui fait rage depuis la chute d’Adam et Eve et qui durera jusqu’à la fin du monde, entre les forces du Bien et du Mal, car l’enjeu, c’est le salut ou la damnation éternelle des âmes. Dans cette guerre, le poids lourd du camp du Mal est le Prince des anges déchus, Satan en personne. Son intelligence et sa ruse diaboliques l’emportent infiniment sur celles des simples mortels, comme on le voit dans la crise actuelle. Des hommes honnêtes, qu’il s’agisse d’hommes politiques, de médecins ou de qui que ce soit, se démènent sans compter pour s’opposer aux satanistes. Mais en vain, hélas, car les ennemis de Dieu préparent déjà cette attaque contre l’humanité depuis des siècles sous la direction de Satan. Et cette lutte devient toujours plus féroce, à mesure que nous nous approchons de la fin du monde. Aussi tous les crimes de l’épidémie finiront-ils par triompher – à moins que les amis de Dieu ne fassent appel à leur propre pièce maîtresse, la Mère de Dieu, qui au Japon en 1973 nous a dit :
« Je suis la seule maintenant qui puisse vous aider. »
Mais pourquoi est-elle la pièce maîtresse de toutes les forces du Bien ? Parce qu’elle a écrasé la tête du Serpent, parce qu’elle a surmonté, par sa profonde humilité, toutes les incitations et les tentations du démon au moment de la Passion, de la mort et de la Résurrection de son Fils. Elle est restée absolument fidèle à Dieu, et son divin Fils l’a récompensée en la faisant Reine de tout l’Univers, qui englobe tous les anges, fidèles ou déchus, y compris Satan. Aucune créature n’a jamais servi Dieu sur terre aussi fidèlement qu’Elle. Aucune créature n’a jamais été récompensée par Lui avec un pouvoir comparable sur toute la création. C’est pourquoi les catholiques l’ont toujours vénérée à toutes les époques de l’Église.
Pour le XXème siècle, Notre Seigneur nous a dit que la dernière dévotion qu’Il accorderait à un monde s’abîmant vers sa fin, serait le Cœur Douloureux et Immaculé de Sa Mère. Peut-être a-t-Il pensé que les hommes auraient certainement plus de mal à repousser la plus douce et la plus tendre des mères. C’est pourquoi Elle apparaît partout dans le monde en ces derniers temps, suppliant les hommes d’écouter son Fils et de ne pas abandonner leur âme aux feux inextinguibles de l’enfer, pour les siècles des siècles. Et chaque fois qu’elle apparaît, elle demande de prier le Rosaire, en particulier pour le Pape, les évêques et les prêtres, car elle sait, comme personne d’autre, combien l’humanité dépend de l’unique et véritable Église de Son Fils, et combien cette Église dépend de ses ministres humains, faillibles, certes, mais indispensables hommes d’Église.
Tous les récents papes depuis Léon XIII recommandent fortement aux fidèles la récitation du chapelet pour obtenir la paix et la protection du ciel sur les familles. Saint Louis Marie Grignion de Montfort écrit, dans son livre Le secret du Très Saint Rosaire :
« Le Rosaire renferme deux choses, savoir : l’oraison mentale et l’oraison vocale. L’oraison mentale du saint Rosaire n’est autre que la méditation des principaux mystères de la vie, de la mort et de la gloire de Jésus-Christ et de sa très sainte Mère. L’oraison vocale du Rosaire consiste à dire quinze dizaines d’Ave Maria précédées par un Pater pendant qu’on médite et qu’on contemple les quinze vertus principales que Jésus et Marie ont pratiquées dans les quinze mystères du saint Rosaire. Dans le premier chapelet, qui est de cinq dizaines, on honore et on considère les cinq mystères joyeux ; au second les cinq mystères douloureux, et au troisième les cinq mystères glorieux. Ainsi le saint Rosaire est un sacré composé de l’oraison vocale et mentale pour honorer et imiter les mystères et les vertus de la vie, de la mort et de la passion et de la gloire de Jésus-Christ et de Marie. »
Saint Louis de Montfort continue : « Le saint Rosaire dans son fond et dans sa substance étant composé de la prière de Jésus-Christ et de la Salutation angélique, savoir le Pater et l’Ave, et de la méditation des mystères de Jésus et de Marie, c’est sans doute la première prière et la première dévotion des fidèles, qui depuis les apôtres et les disciples a été en usage de siècle en siècle jusqu’à nous. »
Mais à quand remonte le Rosaire, quel est son origine ?
Dans un article intitulé « L’origine du Rosaire », M. Even écrivait :
« Dès les débuts du christianisme, les disciples du Christ suivaient l’exemple et les instructions du Maître. Ils le faisaient dans les termes enseignés par Jésus. Lui-même : le Pater Noster. »
« Après la mort de Marie, les apôtres et les premiers disciples, La sachant au Ciel en corps et en âme, Lui adressèrent aussi leurs prières. Ils aimaient certainement à Lui répéter la belle salutation de l’Archange qui avait ouvert le Nouveau Testament, dont saint Luc avait consigné le texte dans son Evangile. »
« Les prières des premiers chrétiens étaient empruntées beaucoup au Psautier, recueil des 150 psaumes attribués à David, même si certains d’entre eux sont d’autres sources. »
« C’est ainsi, sans doute, que de bonne heure, des dévots de la Vierge eurent l’idée de ce qu’on appela assez longtemps le Psautier de Marie, composé de 150 Ave, dans lequel ils intercalaient le Pater de Jésus, et des acclamations à la Très Sainte Trinité. »
« Mais la forme actuelle du Rosaire remonte à saint Dominique agissant sur les instructions de Marie elle-même. Les 150 Ave furent partagés en 3 parties en l’honneur de la Très Sainte Trinité. Puis, chaque partie en 5 dizaines d’Ave, chaque dizaine précédée d’un Pater et suivie du Gloria à la Très Sainte Trinité. »
« Saint Dominique, né en Espagne, était un grand prédicateur des débuts du XIIIe siècle. A cette époque, des hérétiques, reprenant la vieille hérésie manichéenne, semaient l’erreur et la subversion sociale dans le sud de la France. Saint Dominique commença ses missions à pied, au niveau des gens, mendiant repas et couchers. Ses disciples firent de même. Des conversions eurent lieu. Mais, en somme, ce fut encore très médiocre, devant l’immensité de la tâche et les forces de la perversion. Il manquait quelque chose, et Dominique allait l’apprendre. »
« En 1214, presque découragé à la vue du maigre résultat de tant d’efforts, le prédicateur se retira dans un bois près de Toulouse, se mit en prière et en pénitence, jeûnant, en expiation des offenses faites à Dieu par les pécheurs, les hérétiques et les impénitents.
« Le troisième jour la Très Sainte Vierge lui apparut. Elle lui dit :
« Mon fils Dominique, ne vous étonnez pas de ne pas réussir en vos prédications. Exhortez donc les hommes, dans vos sermons, à réciter mon psautier (Rosaire), et vous en recueillerez de grands fruits pour les âmes. »
« C’est ce que fit dès lors Dominique, et les résultats furent vite considérables. Il y eut bien la vingtaine d’années de guerre de la croisade des Albigeois, qui fit beaucoup de massacres des deux côtés des belligérants, attisa beaucoup de braises, mêla beaucoup d’injustices à une cause juste. Mais ce fut le Rosaire et non les armes qui convertit les âmes. Saint Dominique mourut en 1221, mais il laissa son Ordre des Dominicains bien établi, pour continuer son œuvre. »
« Le Rosaire s’était beaucoup répandu. Mais, comme il arrive souvent, la négligence revient quand les grandes épreuves sont passées, Il fallut la grande peste de 1349, qui ravagea tous les royaumes d’Europe, pour ramener les foules à se retourner vers Dieu et à reprendre le psautier de Jésus et de Marie. »
« Au siècle suivant, en 1460, la Sainte Vierge Marie apparut au bienheureux Alain de la Roche, de l’Ordre de S. Dominique, insistant de nouveau sur la récitation de son psautier. Ce qu’il fit, et c’est alors que la voix publique donna à cette prière le nom de Rosaire, qui signifie Couronne de roses. Une couronne, composée, au complet, de 153 roses blanches (Ave) et 16 roses rouges (Pater) toutes venant du Paradis. Et dans des révélations ultérieures, Marie elle-même a confirmé ce nom. » (Fin de l’article de M. Even)
Le chrétien se signe en portant la main droite au front en disant : « Au nom du Père » ; puis sur la poitrine, disant : « et du Fils » ; ensuite à l’épaule gauche et à l’épaule droite, disant : « et du Saint-Esprit » ; enfin il dit : « Ainsi soit-il » puis il récite le Credo. (Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre, et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers. Le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu, le Père Tout-Puissant, d’où Il viendra juger les vivants et les morts. Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.)
Sur le premier grain, le chrétien dit le Notre Père. (Notre Père, qui êtes aux cieux, Que votre nom soit sanctifié, Que votre règne arrive, Que votre volonté soit faite Sur la terre comme au ciel. Donnez-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonnez-nous nos offenses, Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laissez pas succomber à la tentation. Mais délivrez-nous du mal. Amen.)
Sur chacun des trois grains suivants : un Je vous salue Marie (Je vous salue, Marie pleine de grâce ; Le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, Priez pour nous, pauvres pécheurs, Maintenant, et à l’heure de notre mort. Amen.)
L’introduction aux Mystères se termine par un Gloria (Gloire au Père, au Fils, Et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.)
Si on dit le Rosaire entier (trois chapelets) dans la journée on ne répète pas cette introduction.
Puis vient la méditation (contemplation) des trois séries de mystères : joyeux, douloureux et glorieux, qui constituent les trois chapelets dont est formé le Rosaire. Chaque chapelet est constitué de cinq mystères qu’on médite en cinq dizaines. On appelle ainsi les dizaines parce qu’on y récite une fois le Notre Père suivi de dix Je vous salue Marie. La prière du Gloire au Père achève la dizaine.
Il faut donc cinq dizaines pour faire un chapelet, trois chapelets pour faire un rosaire.
Après chaque dizaine, dire l’invocation demandée par l’ange de Fatima :
Ô ! mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes. Nous vous prions spécialement pour celles qui ont le plus besoin de votre Miséricorde.
Et pour terminer le chapelet si on n’en récite qu’un, ou à la fin du Rosaire :
Seigneur, donnez-nous des prêtres ! Seigneur, donnez-nous de saints prêtres ! Seigneur, donnez-nous beaucoup de saints prêtres ! Seigneur, donnez-nous beaucoup de saintes vocations religieuses !
Le Rosaire est bien une arme, pacifique et redoutable, arme donnée par Marie, l’Immaculée Conception qui terrassa le serpent et ne connut aucun péché. Ce qui explique la puissance que cette prière a déployée quand la chrétienté était en danger, en particulier contre l’islam, mais aussi face au communisme ou au laïcisme, l’histoire l’a démontré maintes fois :
Au XIIIème siècle, le Rosaire, révélé par Notre Dame à saint Dominique, remportait la victoire sur la secte cathare.
En 1571, le pape saint Pie V mobilisait les Confréries du Rosaire, et l’Islam fut vaincu à Lépante le 7 octobre. Il fut écrasé de la même manière à Vienne en 1683, et à Peterwardin en Hongrie en 1716.
En 1628 à La Rochelle, le Rosaire empêcha le protestantisme de s’emparer de la France. Il fut repoussé des Philippines de la même manière en 1646.
De 1638 à 1854, les catholiques japonais, privés de prêtres par la persécution, gardèrent la foi grâce au Rosaire.
En 1793, le Rosaire suscitait la résistance vendéenne qui sauva le catholicisme en France.
De 1927 à 1929, le Rosaire a soutenu l’insurrection des Cristeros mexicains contre le gouvernement maçonnique persécuteur de l’Église soutenu par les États-Unis.
De 1936 à 1939 en Espagne, en 1955 en Autriche et en 1964 au Brésil, le Rosaire repoussa miraculeusement le communisme.
En 1998 au Portugal, le Rosaire a repoussé victorieusement un projet de loi sur l’avortement demandé par les socialo-communistes.
De nos jours, l’heure est grave, certes, mais évitons gémissements et réactions stériles ! Méditons plutôt ces paroles de Sœur Lucie : « La Très Sainte Vierge, en ces derniers temps que nous vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire ; de telle façon qu’il n’y a aucun problème, temporel ou spirituel, si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du Saint Rosaire ».
Récitons alors, de fait, le chapelet, sinon le rosaire, tous les jours, en privé, à pied, en voiture, en famille, avec nos voisins, lors de « manifs », gagnons-y notre prochain, inlassablement.
Alors, par cette offensive, une force inexplicable, humainement parlant, fera s’écrouler les espérances insensées des ennemis de la France et des nations chrétiennes.
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort encourage à réciter le chapelet publiquement à deux chœurs. « De toutes les manières de réciter, c’est la plus glorieuse à Dieu, la plus salutaire à l’âme, la plus terrible au diable. (…) Dieu aime les assemblées. (…) Quel bonheur d’avoir Jésus-Christ en sa compagnie ! Pour le posséder, il ne faut que s’assembler pour dire le chapelet. » Ce grand dévot de la Sainte Vierge donne les avantages de la prière en deux chœurs : « L’esprit y est ordinairement plus attentif. Quand on prie en commun, une seule voix s’élève vers le Ciel. Donc si quelqu’un en particulier ne prie pas si bien, un autre dans l’assemblée qui prie mieux, supplée à son défaut. » Ce saint ajoute qu’une personne qui récite son chapelet toute seule n’a le mérite que d’un seul chapelet. Si elle le récite avec trente personnes, elle a le mérite de trente chapelets, selon les lois de la prière commune.
Enfin, le même saint met en garde contre « deux fautes très répandues. La première est de n’avoir aucune intention en récitant le Rosaire. Au contraire, il faut toujours avoir en vue quelque grâce à demander, quelque vertu à imiter, quelque péché à détruire. La deuxième faute est de n’avoir point d’autre intention, en le commençant, que de l’avoir bientôt fini ! Car on regarde le rosaire comme une chose lourde, qui pèse… » Si c’est vraiment le cas, il est utile de demander à la Très Sainte Vierge qu’elle nous donne le goût du chapelet et la facilité de le réciter. Une Mère n’aurait pas demandé de réciter le chapelet tous les jours si cela était si difficile.
Et puis, depuis que nous sommes en Anjou, grâce aux instructions des pères dominicains, nous comprenons mieux comment le Carême nous permet d’approfondir notre vie spirituelle. Chaque année se pimente d’une pénitence ou d’une privation de plus en réparation de nos vies dissolues d’avant notre conversion, des prières plus longues et plus profondes en gratitude de toutes les innombrables grâces que nous recevons si largement ou, en demande d’aide pour nous, ceux que nous aimons etc…
Certaines des orientations prises deviennent des habitudes que nous continuons tout au long de l’année. Ce qui fait que 7 ans après le début de nos efforts, nous récitons chaque jour un rosaire en répartissant les 3 chapelets sur la journée ainsi que les prières que la Vierge Marie enseigna aux enfants à Fatima et des litanies se rapportant à la liturgie du mois ou du jour.
Pendant les 45 jours du Carême nous rajoutons chaque année une privation supplémentaire quant à la nourriture : l’abstinence tous les jours du carême, soit pas de protéines animales + pas de gluten donc pas de pain remplacé par des galettes de riz ou de maïs… (ce qui prive surtout Sébastien !) + pas de laitages : lait, fromages, yaourts, beurre… (ce qui me prive, moi, surtout) + pas de confiseries, friandises, chocolats, boissons sucrées…. (ce qui nous prive tous les deux). Et le Jeûne : un repas complet à midi, le soir une collation légère (bouillon de légumes, ou salade légère ou un fruit, les aliments solides ne devant en principe pas dépasser les 50 g). Nous constatons vraiment que le fait d’alléger nos corps nous permet d’être plus attentifs aux besoins de nos âmes.
Nous aimons généralement regarder le soir un épisode ou deux d’une série télévisée ou un film. Nous sélectionnons ces divertissements en nous informant auparavant sur des sites nous mettant en garde au niveau de leur moral : nudité, sexualité, violence etc… Mais pendant le Carême nous nous privons de ces moments de distraction et les remplaçons parfois par des lectures spirituelles ou des vidéos de Catéchisme ou des sermons ou des conférences. Nous nous rendons bien compte que ce temps de préparation à la fête de Pâques nous est très profitable, et nous comprenons vraiment profondément en l’expérimentant pourquoi l’Eglise demande ces privations physiques et morales pendant ces jours de Carême !