28 novembre : Sainte Catherine Labouré et la médaille miraculeuse

Neuvième enfant d’une famille de dix-sept, Zoé Labouré vint au monde le 2 mai 1806 dans un petit village de la Côte-d’Or. A neuf ans, Zoé perdit sa mère. On la vit alors monter sur une chaise, saisir la statue de Notre-Dame, l’embrasser longuement et la presser sur son cœur en disant : «Je n’ai plus de maman ; soyez Vous-même ma maman, bonne Sainte Vierge !» A onze ans, la fillette dut remplir l’office de mère au foyer domestique. Malgré son peu d’instruction, Zoé s’occupa de former à la piété sa plus petite sœur et son petit frère. Après son travail, elle se rendait souvent à l’église et priait devant l’autel de la Vierge.

En 1830, après un séjour de deux ans chez deux de ses frères qui demeuraient près de Paris, Zoé Labouré entra au Séminaire des Filles de la Charité, rue du Bac à Paris. Prenant le nom de sœur Catherine, elle fut favorisée de grâces exceptionnelles durant les six mois de son noviciat. Dans sa ferveur, elle désirait voir la Très Sainte Vierge et demanda cette faveur par l’intermédiaire de son ange gardien et se St Vincent de Paul qu’elle admirait beaucoup.

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Sœur Catherine Labouré disait le chapelet avec tant d’onction et de grâce que les anciennes religieuses se faisaient un plaisir d’aller le réciter en sa compagnie. «Aimez bien votre Mère du ciel, avait-elle coutume de dire, prenez-La pour modèle; c’est la plus sûre garantie du ciel.» Son deuxième moyen pour accomplir infailliblement sa mission de faire glorifier Marie et de sauver les âmes fut la pénitence qu’elle accomplit tout bonnement dans les emplois manuels les plus modestes dans lesquels elle se plaisait : service de la cuisine, soin de la basse-cour, garde de la porte.

Dans la nuit du 18 au 19 juillet 1830, veille de la fête de saint Vincent de Paul, le cœur de ce

grand saint lui apparut dans la chapelle du couvent. Elle raconte : « Ce soir là, je m’endormis en pensant que saint Vincent m’obtiendrait cette grâce : voir la Sainte Vierge. Vers 11h30 je m’entendis appeler par mon nom, un enfant de quatre ou cinq ans habillé de blanc me dit :

  • Venez à la chapelle, la Sainte Vierge vous attend.

Vers minuit l’enfant me dit à deux reprises :

  • Voici la Sainte Vierge,

alors j’entendis un bruit comme le froufrou d’un robe de soie, une dame très belle s’assit dans le fauteuil du directeur. Je ne fis qu’un saut auprès d’elle et posais mes mains sur ses genoux ». Sœur Catherine précisa qu’à la fin de l’apparition, la Vierge disparut comme une lumière qui s’éteint.

Lors de la deuxième apparition de la Reine du ciel, le 27 novembre 1930, la Vierge lui apparut pendant l’oraison des novices. Voici le récit qu’elle fit : «J’ai aperçu la Sainte Vierge, elle était debout habillée d’une robe de soie blanche aurore, les pieds appuyés sur une boule dont je ne voyais que la moitié. Dans ses mains élevées à la hauteur de sa poitrine, elle tenait un globe, les yeux élevés vers le ciel. Tout à coup j’aperçus à ses doigts des anneaux recouverts de pierreries qui jetaient des rayons plus beaux les uns que les autres. A ce moment, la Vierge baissa les yeux en me regardant : « Ce globe que vous voyez représente le monde entier, et chaque personne en particulier », et parlant des rayons partant de ses bagues : « c’est le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent ». 

Sainte Catherine Labouré reçoit la mission de répandre la médaille miraculeuse par le monde et de faire éclore sur des milliers de lèvres l’invocation : 

« O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous ! »

La prière fut le premier moyen qu’employa la voyante pour remplir sa mission.

Catherine vit alors se former un tableau de forme ovale autour de la Sainte Vierge, avec ces paroles écrites en lettres d’or « Ô Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à vous ». La Sainte Vierge lui dit : « Faites frapper une médaille sur ce modèle, les personnes qui la porteront recevront de grandes grâces, les grâces seront abondantes pour les personnes qui auront confiance ». La jeune religieuse constata que certaines pierres précieuses ne donnaient aucuns rayons et entendit alors : « Ces pierres qui restent dans l’ombre figurent les grâces qu’on oublie de me demander ». A cet instant le tableau apparut se retourner et sœur Catherine vit le revers de la médaille : la lettre M surmontée d’une croix et au-dessous deux cœurs, l’un entouré d’une couronne d’épine et l’autre transpercé d’un glaive. Une voix disait « L’M et les deux cœurs en disent assez, Marie, Jésus, deux souffrances unies pour notre rédemption ».  

En décembre 1830 la Sainte Vierge apparut une dernière fois à sœur Catherine Labouré. La Vierge vint pour lui confirmer sa mission et lui dire adieu « vous ne me verrez plus ».

En janvier 1831, Catherine Labouré fut transférée à l’hospice d’Enghien, au faubourg St-Antoine, à Paris. Employée d’abord à la cuisine, puis à la lingerie, elle demeura ensuite affectée pendant près de quarante ans à la salle des vieillards, ajoutant le soin de la basse-cour à cet office. C’est dans cet obscur et généreux dévouement que la mort trouva cette fidèle servante de Dieu, le 31 décembre 1876. Elle trépassa à l’âge de soixante-dix ans. Cinquante-six ans après son décès, lors de l’ouverture de son tombeau, son corps fut trouvé dans un état de parfaite conservation.

Sœur Catherine confia toutes ces révélations à son confesseur, le père Aladel qui n’y prêta tout d’abord que peu d’attention n’y voyant qu’illusions et imaginations. Après les apparitions, Catherine, envoyée à l’hospice d’Enghien, continue d’entendre une voix intérieure la poussant à réaliser les désirs de la Vierge. Elle retourne voir le père Aladel et lui dit : « La Sainte Vierge est mécontente car vous ne l’écoutez pas ». Cette fois le père lazariste est touché et se décide à agir. Avec l’accord de ses supérieurs, il va rencontrer l’évêque à ce sujet. A sa surprise l’archevêque de Parisne voit rien empêchant la frappe de la médaille, au contraire il souhaite lui-même avoir l’une des premières.

Sœur Catherine vécut tout le reste de sa vie comme une humble religieuse, discrète et dévouée aux vieillards et aux malades qu’elle servit 42 ans. Il ne fut pas révélé de son vivant qu’elle avait eu des grâces spéciales et était à l’origine de la dévotion de la médaille miraculeuse. Vivant reculée dans l’hospice d’Enghien, elle servit le Christ dans les pauvres.

En 1832, une terrible épidémie de choléra fait plus de 20 000 morts à Paris. Les premières médailles sont frappées et les Filles de la Charité sont chargées de leur distribution. Immédiatement guérisons, conversions et miraclesse réalisent, le peuple de Paris se met à appeler la médaille « miraculeuse ».

La médaille va continuer à se répandre dans le monde de manière fulgurante. En 1834 on compte plus de 500 000 médailles, un an plus tard il y en a plus d’un million. En 1839 la médaille est répandue à plus de dix millions d’exemplaires. A la mort de sœur Catherine, en 1876, il existe plus d’un milliard de médailles dans le monde entier.

En 1835, le succès de la médaille est tel que l’archevêque de Paris décide de l’ouverture d’un procès canonique pour reconnaître l’authenticité des apparitions. Cependant il ne peut aboutir car Catherine Labouré doit garder l’anonymat et le silence.

Un événement retentissant survient avec la conversion fulgurante d’Alphonse Ratisbonne, jeune banquier juif. Il avait accepté de mettre la médaille dans sa poche et eut le lendemain même une apparition de la Vierge de la médaille miraculeuse.  C’est cette deuxième apparition qui va faire l’objet d’un procès canonique et donner lieu à la reconnaissance officielle des apparitions à Catherine Labouré.

17 janvier, anniversaire de l’apparition de la Sainte Vierge à Pontmain entre la Normandie et la Bretagne

Pontmain, c’est un hameau d’une quinzaine de maisons et de moins de cent habitants, à 50 kms au nord de Laval. En 1870, 38 hommes de Pontmain, sont mobilisés pour la guerre contre la Prusse. Avant leur départ, leur curé qui croit fortement en la protection de la Vierge Marie, les bénit et les consacre à la Sainte Vierge, les assurant qu’ils rentreront tous au pays.

Le 17 janvier 1871,  vers midi et demi, la terre tremble, ce qui impressionne fortement tous les habitants, surtout en cette période troublée. Chacun vit dans l’angoisse et dans la peur car on est sans nouvelles des 38 hommes partis depuis septembre dernier. Et puis il y a une épidémie de typhoïde qui commence à reprendre. Et la variole qui se répand.

Malgré tout, on prie avec ferveur. Car il en est ainsi à Pontmain. Depuis l’arrivée du curé, l’abbé Michel Guérin, dans chaque famille, on prie le chapelet tous les jours, et on se retrouve de bonne heure, chaque matin à la messe.

Ce soir-là, deux enfants, Eugène (12 ans) et Joseph (10 ans) Barbedette aident César, leur père. Eugène sort de la grange pour voir le temps qu’il fait dehors.

Et voilà que, en plein ciel, au-dessus de la maison d’en face, il voit une « Belle Dame » qui tend les bras comme dans un geste d’accueil et qui lui sourit. Elle est vêtue d’une robe bleue semée d’étoiles d’or (comme la voûte de l’église peinte ainsi en 1860). Sur la tête, elle a un voile noir surmonté d’une couronne d’or avec un liseré rouge au milieu. Aux pieds, elle porte des chaussons bleus avec une boucle d’or. Elle est au milieu d’un triangle formé de trois grosses étoiles. L’enfant sourit à la « Belle Dame ». Ce sourire sera le seul dialogue car, de toute l’apparition, la « Belle Dame » ne dira pas un seul mot.

Le jeune frère Joseph, venu à la porte, voit lui aussi la « Belle Dame ». La nouvelle se répand dans le village et plusieurs accourent mais les grandes personnes ne voient rien sinon trois étoiles inhabituelles. Certains jeunes enfants s’extasient car ils voient eux aussi « la Belle Dame ». L’abbé Guérin arrive au milieu de ses paroissiens.

On commence à parler, à discuter et la « Belle Dame » devient triste, comme le dit Eugène. « Prions » ajoute M. le curé, il sort son chapelet. Aussitôt, la Dame sourit à nouveau.

Après le chapelet, tous chantent le Magnificat.  Des lettres commencent alors à s’écrire, en majuscule, couleur d’or, dans le ciel. Le mot MAIS  apparait suivi du mot PRIEZ. Le message continue de s’écrire lettres après lettres. A la fin des litanies que l’on chante après le Magnificat, les enfants peuvent lire une première ligne :

« Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. »

Puis, des lettres commencent une seconde ligne : MON FILS. Alors c’est un cri de joie général : « C’est Elle ! C’est bien Elle ! C’est la Sainte Vierge ! » Jusque-là, on pensait que ce pouvait être Elle. Mais maintenant, on en est sûr. C’est bien écrit : MON FILS. Pendant que l’on chante le Salve Regina, le message continue :

« Mon fils se laisse toucher »

Il n’y a pas de point final mais cette deuxième ligne est soulignée par un gros trait d’or comme les lettres.  « Chantons notre cantique à Marie » dit alors M. le curé et les paroles s’élèvent joyeuses vers le ciel, alors que le dimanche d’avant, on l’avait chanté la gorge serrée : « Mère de l’Espérance dont le nom est si doux, Protégez notre France. Priez, priez pour nous. »

Suit un autre cantique « Mon doux Jésus ». Les enfants, joyeux jusque-là, deviennent subitement tout tristes. C’est que la Vierge elle aussi est devenue toute triste. Elle ne pleure pas mais un frémissement au coin des lèvres marque l’intensité de sa douleur. « Jamais on n’a vu une pareille tristesse sur un visage humain » disent les enfants. Joseph Barbedette déclarera : « J’ai vu ma mère abîmée dans la douleur lorsque, quelques mois plus tard, mon père fut frappé par la mort. On sait ce qu’un tel spectacle dit au cœur d’un enfant ! et pourtant, je m’en souviens, la tristesse de ma mère ne me parut rien en comparaison de la tristesse de la très sainte Vierge qui me revenait naturellement à l’esprit. C’était bien la Mère de Jésus au pied de la croix de son Fils. »

Un sourire « plus grave » revient sur ses lèvres et une petite croix blanche apparaît sur chacune de ses épaules. Il est 20 H 30.

« Mes chers amis, dit M. le curé, nous allons faire tous ensemble la prière du soir ». Tout le monde se met à genoux, là où il est, certains dans la neige, d’autres dans la grange pour ceux qui ont voulu s’abriter du froid glacial.

« Voyez-vous encore ? » demande M. le curé. « Non, M. le curé, tout a disparu, c’est tout fini ! ». Il est près de 21 H 00. Chacun rentre chez soi, le cœur en paix. Toute crainte, toute peur s’en est allée.

Les Prussiens qui devaient prendre Laval ce soir-là n’y sont pas entrés. Le lendemain, ils se sont repliés. L’armistice est signé le 25 janvier. Les 38 jeunes de Pontmain reviennent tous sains et saufs.

Neuvaine à l’Immaculée Conception

« A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera », nous a promis la Vierge Marie à Fatima (1917).

Prions l’Immaculée avec ferveur !

Du 30 novembre au 8 décembre, récitons chaque jour cette prière composée par le pape Saint Pie X :

Vierge très Sainte qui avez plu au Seigneur et êtes devenue sa Mère, Vierge Immaculée dans votre corps, dans votre âme, dans votre foi et dans votre amour, de grâce, regardez avec bienveillance les malheureux qui implorent votre puissante protection.

Le serpent infernal, contre lequel a été jetée la première malédiction, continue hélas à tenter les pauvres fils d’Ève.

O vous, notre Mère bénie, notre Reine et notre Avocate, vous qui avez écrasé la tête de l’ennemi depuis le premier instant de votre Conception, accueillez nos prières et nous vous en conjurons, unis en un seul cœur, présentez-les devant le Trône de Dieu, afin que nous ne nous laissions jamais prendre aux embûches qui nous sont tendus, mais que nous arrivions tous au port du salut et qu’au milieu de tant de périls, l’Église et la société chrétienne chantent encore une fois, l’hymne de la délivrance, de la victoire et de la paix.

Ainsi soit-il.