25 Mars : Annonciation de la Sainte Vierge Marie

L’Annonciation de la Sainte Vierge et l’Incarnation de Jésus-Christ  ne forment qu’un seul et inséparable mystère. Depuis plus de quatre mille ans, la terre attendait le Sauveur promis ;  l’heure de la délivrance a sonné, enfin : voici le Rédempteur ! Une scène d’une grandeur toute mystérieuse se passe dans les splendeurs du Ciel.

Pour réparer l’injure infinie faite à la Divinité par le péché, il faut une réparation infinie et …  divine : le Fils de Dieu descendra de Son trône éternel, Il prendra une chair humaine et sera tout ensemble Dieu et Homme.

Le message céleste est confié à l’Archange Gabriel. Où trouvera-t-il Celle qui, d’après les plans divins, doit donner naissance au Sauveur du monde ? Dans un grand empire ? Non. Sur un trône ? Non plus, mais dans la petite province de Galilée, perdue au milieu de l’immense empire romain. Il y a dans la minuscule ville de Nazareth une humble et pauvre maison où habite une jeune vierge inconnue. Son nom est Marie. Elle est depuis peu fiancée à Joseph,  charpentier de Nazareth, il sait qu’elle désire rester vierge et le chaste Joseph accepte de respecter ce vœu de virginité qu’elle a fait au Temple.

Au Temple, elle y est entrée à 3 ans, a étudié les écritures saintes, a appris à prier, à tenir une maison, à filer, teindre et tisser la laine et le lin. Elle a à peine quinze an quand le grand prêtre lui ordonne de quitter le Temple pour se marier. Elle est petite, douce, effacée, elle tient de son père son teint pâle, ses cheveux blonds légèrement roux et ses yeux bleus à fleur de peau.

En ce moment, Elle prie à genoux dans sa chambre, et soupire peut-être après la venue du Messie promis. Soudain une grande lumière envahit la pièce, elle n’ose lever les yeux, c’est l’Ange Gabriel qui soudain paraît devant Elle: Elle entend une voix : « Je Vous salue, pleine de grâce, dit-il, le Seigneur est avec Vous, Vous êtes bénie entre toutes les femmes! »

Marie Se trouble, à ces étonnantes paroles. L’ange ranime aussitôt la confiance de la timide jeune fille : « Ne craignez rien, Marie, ajoute-t-il, Vous avez trouvé grâce devant Dieu;  Vous concevrez et Vous enfanterez un Fils, à qui Vous donnerez le nom de Jésus; Il sera grand, et on L’appellera le Fils du Très-Haut, et Son règne n’aura pas de fin. »

Quelle promesse, quel honneur et quel bonheur ! Mais comment s’opérera cette merveille en Celle qui a voué à Dieu Sa virginité ? La réponse est facile à l’envoyé du Ciel : « L’Esprit-Saint descendra en Vous, et la vertu du Très-Haut Vous couvrira de Son ombre. » Marie n’a plus qu’à prononcer le Fiat qui va faire tressaillir la terre d’espérance: « Voici la servante du Seigneur, qu’il Me soit fait selon votre parole. »

A cet instant béni, le mystère s’accomplit, le Verbe Se fait chair, et Marie pourra entonner bientôt le cantique de la reconnaissance :  « Mon âme glorifie le Seigneur, et Mon cœur exulte en Dieu Mon Sauveur ! Désormais toutes les générations M’appelleront bienheureuse! »

15 août : Assomption de la Vierge Marie

Les chrétiens du monde entier fêtent aujourd’hui l’assomption de la Vierge Marie. Cette fête a pour objet de célébrer à la fois la bienheureuse Mort, la glorieuse Résurrection et la triomphante Assomption de la très Sainte Vierge au Ciel.

Marie, dans le plan de la Providence, devait suivre Son divin Fils et mourir. Mais Sa mort ne ressembla en rien à celle du commun des hommes, elle ne fut accompagnée d’aucune douleur, ni suivie de la corruption du tombeau. Jésus devait tous ces privilèges à Sa sainte Mère. Au jour de sa mort, tous les apôtres disséminés dans le monde entier, se retrouvèrent mystérieusement réunis autour d’elle ; les vivants comme les morts (André, Philippe, Luc, Simon le Cananéen et Thaddée sont déjà décédés).

Elle semble s’endormir (les orthodoxes appellent d’ailleurs ce jour, le jour de la Dormition de Marie). Le Christ alors se trouvent parmi eux pour recueillir l’âme de sa sainte mère. Les Apôtres s’occupent du corps de Marie, Ils l’enterrent dans un sépulcre neuf. Ils veillent auprès de son tombeau, écoutant de mystérieuses mélodies angéliques et sentant des parfums délicats. Trois jours après la mort de Marie, visitant le virginal tombeau avant de se séparer, ils furent les heureux témoins d’une grande merveille. On entendit dans les airs d’harmonieux cantiques, un parfum délicieux s’exhalait du tombeau de Marie,et lorsqu’on l’eut ouvert, on n’y trouva que des fleurs fraîches et vermeilles : les Anges avaient transporté dans les Cieux, en corps et en âme, la Mère du Sauveur.

Le triomphe et la gloire de Marie sont éternels. La fête de l’Assomption, outre Sa mort toute sainte, Sa Résurrection et Son couronnement, célèbre Sa royauté toute-puissante. Elle est la Reine du Ciel, la Reine des Anges et des Saints, la Reine de l’Église terrestre, la Reine de l’Église du Purgatoire, et c’est Elle que David a dépeinte dans ses Psaumes : « La Reine S’est assise à Votre droite, couverte d’un manteau d’or, environnée et tout étincelante des richesses les plus variées. » L’Assomption de Marie réclamait une définition de foi : l’Église a proclamé ce dogme le 1er novembre 1950.

Gloire à Marie !

Marie dans le ciel est une avocate pour les hommes auprès de Dieu. Ne laissons passer aucun jour de notre vie sans adresser quelque prière à la Mère de Jésus : elle nous obtiendra la grâce de devenir dignes du paradis.

Mais ce 15 août est aussi pour moi, un jour de souvenir. En 99, mon frère Jean m’a appelé tôt le matin pour me dire que… c’était fini…. Plus jamais nous ne reverrions notre père dans ce monde… ce monde qui sans lui ne serait plus jamais le même.

J’ai eu tant de peine……

Le jour où, maman partie trois ans auparavant, est venue le chercher, un 15 août justement, pour nous rappeler sa dévotion à la Vierge Mare, et sa protection pour son époux et, nous, ses huit enfants.

Grâces vous soient rendues à tous les deux !

Voici deux petits textes que j’ai écrits après son départ :

« A mon père

Sur l’océan de la vie tu m’as fait embarquer, contre vents et marées, au gré du temps, par toi, et avec toi, J’ai navigué. J’ai erré d’amour en amitiés, d’espoirs en désillusions, de joies en peines et tu étais là. Aujourd’hui, en regardant l’horizon, je continue d’avancer, et je me dis que dans l’infini de la vie, il y a toi, il y a moi… Tu as été ma chance et tu restes mon “présent”. Derrière mes yeux mi-clos je te vois…. Et le jour où les abimes m’emporteront, à tout jamais, dans l’éternité divine, nous serons en paix, dans la douceur, la tendresse, la gratitude, ce sentiment de complétude qui surgit de l’amour partagé. Tu m’as aimé. je t’aime toujours autant. »

« La main de mon père

Lorsque je glissais ma petite main blottie dans la grande main de mon père, j’avais le cœur en paix. Il avait dans la sienne mon âme toute entière. Je l’attendais le soir pour m’accrocher à lui et descendre, avec lui, dans notre cave angoissante. Me sentant protégée de la chaudière hurlante et du charbon si noir qu’il engouffrait à grands coups de pelle dans ce feu de l’enfer. Ces moments délicieux que la vie m’a offertes en d’autres circonstances sont gravés dans le temps. Cette main de mon père est partie avec lui, loin, vers d’autres cieux. Mais, restée sur terre, lorsque tombe la nuit, je la saisis encore. »

Le 8 décembre, nous fêtons l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Et pourquoi vouloir montrer Marie, une femme simple et ordinaire de son époque, comme une personne exceptionnelle, née sans péché ?

Bon nombre de chrétiens croient que « l’immaculée conception » indique que Marie a conçu Jésus par l’action de l’Esprit Saint, « lui qui n’est pas né d’un sang humain, de la poussée de l’instinct, ni du vouloir des hommes mais qui est né de Dieu »… « Comment se pourrait-il puisque je ne connais point d’homme ?» a-t-elle dit à l’ange Gabriel.

Or l’Immaculée Conception est un dogme de l’Église catholique qui ne parle pas de la conception de Jésus mais de la conception de la Vierge Marie qui fut « sans tache », c’est-à-dire exempte du péché originel hérité par tous les hommes depuis Adam et Ève. Il signifie que Marie, au premier instant de sa conception, a été préservée intacte de toute souillure du péché originel, par une grâce et une faveur singulière de Dieu, en vertu des mérites futurs de Jésus Christ.

La foi des premiers siècles, en se déployant, a dû se définir et affronter des pensées souvent contraires à la Vérité révélée par le Christ, à des courants de division, à des hérésies… Ce sont les conciles des premiers siècles qui sont parvenus à dire avec clarté que Jésus était vrai Dieu et vrai homme. Dès lors, s’il est vrai que Jésus est vrai Dieu et vrai homme, et que Marie est mère de Dieu, il semble évident qu’elle n’a pas pu être corrompu par le péché. D’où cette affirmation : Marie est conçue sans péché.

Donc, selon la tradition catholique, depuis le dogme promulgué par le pape Pie IX, le 8 décembre 1854, elle est déclarée préservée du péché originel dès sa naissance.

C’est bien à Lourdes que Marie a dit à la petite Bernadette : « Je suis l’Immaculée Conception » . C’est en 1858 que Marie le lui dit en patois, et Bernadette répète jusque chez le curé Peyramale cette affirmation qu’elle ne comprend pas, et qui laisse le curé étourdi d’entendre de la bouche de cette enfant illettrée l’affirmation que l’Église vient de prononcer quatre ans plus tôt.

L’immaculée Conception, l’Église l’affirme uniquement de Marie. A ce titre elle est différente de nous. Marie, telle que les Évangiles la présentent et telle que la foi de l’Église la comprend, nous montre ce qu’est un être quand il se laisse toucher intégralement par la Parole et la Volonté divine. Dieu merci, nous rencontrons parfois encore, de nos jours, des gens qui vivent de cette clarté totale, et qui sont en très grande proximité avec Marie.

Cela veut dire que même si nous ne sommes pas conçus sans péché, nous pouvons essayer de ressembler à Marie ?

Oui, c’est certain, parce que nous ne sommes pas faits pour vivre dans le péché. Le péché, c’est une corrosion, une usure dans notre relation avec Dieu. Nous sommes faits pour vivre dans cette clarté et cette intimité de Dieu, ce choix de vivre, en Dieu, avec Dieu et de Dieu, ce choix qui transforme notre vie et nos relations quotidiennes. Quand nous laissons toutes les paroles de Jésus imprégner notre cœur, elles bouleversent notre vie et petit à petit la rapprochent de Dieu. C’est cela que Marie a vécu, cette proximité infinie. C’est pourquoi elle nous est présentée comme un modèle, bien qu’elle soit, comme disent les textes, «de notre race».

Ô Vierge Marie, vous êtes bénie par le Seigneur Dieu Tout Puissant, plus que toutes les femmes de la terre. Vous êtes toute belle ô Marie, car la tache originelle ne se trouve pas en vous. Alleluia !

8 décembre : fête de l’Immaculée Conception

Le 30 novembre dernier je vous avais indiqué une prière écrite par le Pape St Pie X, prière à Marie à lire chaque jour jusqu’à aujourd’hui, fête de l’Immaculée Conception, ce qui correspond à neuf mois avant la fête de la Nativité de la Vierge Marie, qui est célébrée le 8 septembre. La fête de l’Immaculée Conception est l’une des fêtes mariales les plus importantes de l’Église catholique. Les premières traces de cette fête remontent au moins au VIIIe siècle. Elle est rendue obligatoire dans toute l’Église lors du concile de Bâle en 1439.

Je vous mets ci-dessous le superbe texte de l’épitre du jour tiré du Livre des Proverbes (8, 22-35) :

« Le Seigneur m’a possédée au commencement de Ses voies, avant de faire quoi que ce soit, dès le principe. J’ai été établie dès l’éternité, et dès les temps anciens, avant que la terre fût créée. Les abîmes n’étaient pas encore, et déjà j’étais conçue ; les sources des eaux n’avaient pas encore jailli ; les montagnes ne s’étaient pas encore dressées avec leur pesante masse ; j’étais enfantée avant les collines. Il n’avait pas encore fait la terre, ni les fleuves, ni les bases du globe terrestre.

Lorsqu’Il préparait les cieux, j’étais là ; lorsqu’Il environnait les abîmes de leurs bornes, par une loi inviolable ; lorsqu’Il affermissait l’air dans les régions supérieures, et qu’Il équilibrait les sources des eaux ; lorsqu’Il entourait la mer de ses limites, et qu’Il imposait une loi aux eaux, pour qu’elles ne franchissent point leurs bornes, lorsqu’Il posait les fondements de la terre, j’étais avec Lui, réglant toutes choses, et j’étais chaque jour dans les délices, me jouant sans cesse devant Lui, me jouant sur le globe de la terre, et mes délices sont d’être avec les enfants des hommes.

Maintenant donc, mes fils, écoutez-moi : Heureux ceux qui gardent mes voies. Écoutez mes instructions et soyez sages, et ne les rejetez pas. Heureux l’homme qui m’écoute, et qui veille tous les jours à ma porte, et qui se tient à la porte de ma maison. Celui qui me trouvera, trouvera la vie, et puisera le salut dans le Seigneur. »

La biographie de MÉLANIE CALVAT bergère de La Salette (1831-1904)

L’apparition de la Sainte Vierge à Mélanie Calvat à La Salette eut lieu le 19 septembre 1846. Cette apparition m’a donné envie de commencer à vous parler de certaines apparitions et prophéties qui semblent bien correspondre aux temps que nous vivons.

Tout d’abord Mélanie Calvat

Elle naquit à Corps (Isère), le 7 novembre 1831. Son père, Pierre Calvat, homme respecté des gens du pays, inculqua au cœur de sa fille une grande compassion pour Jésus crucifié ; mais le travail manquant dans le village, il devait s’absenter souvent pour trouver ailleurs de quoi subvenir aux besoins de la famille.

Sa mère, Julie Barnaud, frivole et négligente de ses devoirs au foyer, aurait voulu entraîner sa fille encore bébé aux danses et divertissements du village. Mais Dieu avait prédisposé cette enfant à une aversion innée pour toutes les vanités mondaines ; les cris et les larmes de Mélanie forçaient sa mère à la ramener à la maison. Sa mère se mit à détester sa fille et la chassa de la maison à plusieurs reprises, la pauvre errante trouva sa consolation en Jésus, caché sous les traits d’un aimable enfant Se nommant son frère, Celui-ci se fit son compagnon dans la solitude des champs et des forêts, la dirigeant jusqu’aux sommets de la vie mystique.

Dès que l’enfant fut en âge, sa mère l’envoya en service comme bergère chez divers maîtres des régions avoisinantes. Ce fut ainsi qu’elle se trouva sur la montagne de La Salette, en compagnie de Maximin Giraud, où la Reine du ciel leur apparut en pleurs, le 19 septembre 1846. Elle confia aux deux jeunes bergers un message public ; puis à Maximin seul, un secret ; ensuite à Mélanie un message qu’elle pourrait publier en 1858, ainsi que la Règle qui devait être pratiquée par les futurs fils et filles de l’Ordre de la Mère de Dieu. En même temps elle contemplait dans une vision prophétique la vie et les œuvres de ces nouveaux Apôtres.

L’Apparition vint bouleverser le mode de vie de celle qui avait passé ses quatorze premières années dans la retraite, loin du monde. La mission de Mélanie fut des plus pénibles. En transmettant les reproches et les volontés du Ciel, l’héroïque messagère se condamna pour la vie aux constantes et vindicatives persécutions d’un certain clergé, trop imbu de lui-même pour recevoir, par   l’intermédiaire de cet humble instrument, les remontrances de la Vierge et répondre à Ses désirs. Calomniée, méprisée, méconnue, Mélanie, sans fléchir, travailla néanmoins jusqu’à la fin de sa vie à la formation de l’Ordre des Apôtres. Plusieurs tentatives de fondation, rapidement réduites à néant par un Épiscopat hostile, nous ont valu cependant une précieuse correspondance dans laquelle la bergère expose, avec une sublime simplicité, l’esprit que la Vierge Marie veut voir régner chez les nouveaux Apôtres.
Les persécutions condamnèrent Mélanie à une vie errante pour laquelle elle fut, de surcroît, taxée d’inconstance. Partout où elle passa, elle laissa le parfum exquis de toutes les vertus, se distinguant surtout dans la pratique de l’humilité et de l’amour de la croix. Pour préparer la venue des Apôtres des Derniers Temps, Dieu ne pouvait susciter une âme plus crucifiée, plus oublieuse d’elle-même. La Servante de Dieu écrit : « C’est à l’école du Calvaire que l’on apprend la rare science de l’amour des souffrances et du vrai anéantissement de soi. »

Les derniers mois de sa vie, Mélanie les vécut à Altamura, Italie, sous la protection de Mgr Cecchini. C’est là qu’elle mourut en odeur de sainteté dans la nuit du 14 au 15 décembre 1904.

(A suivre)