Histoires extraordinaires d’anges (suite)

Voici quelques autres histoire d’anges :

Rebecca, 41 ans, psychanalyste,

« J’ai toujours senti la présence de mon ange gardien. Enfant, je lui parlais, naturellement. En intégrant une école catholique, à l’âge de 6 ans, je l’ai remplacé par Dieu, puisque l’on me disait que c’était à lui que je devais m’adresser. Mais je continuais à sentir sa présence. Et puis, un jour, il m’a sauvée. J’avais 7 ans. Je me trouvais dans le petit parc derrière l’immeuble où j’habitais. Je rentrais chez moi, quand un homme que je n’avais jamais vu s’est approché et m’a dit : “Bonjour Rebecca, ta maman – il a dit son prénom – m’a demandé de venir te chercher.” Je n’étais pas plus affolée que ça lorsque j’ai entendu très clairement dans ma tête une voix qui disait : “Non, non, cours, enfuis-toi !” C’est ce que j’ai fait. Le soir, ma mère m’a dit qu’elle n’avait jamais rien demandé à personne.

Jusqu’à 15 ans, j’ai senti la présence de cet ange, et après, c’est comme si je m’étais déconnectée. Pendant vingt ans, j’ai construit ma vie de famille et ma vie professionnelle. Et puis, il y a eu le décès de mon frère et, à cette occasion, la reconnexion avec mon ange gardien. Pendant cette période très dure, j’ai à nouveau senti sa présence, son soutien ; il me facilitait les choses, y compris matériellement. Je ne vis pas d’expériences extraordinaires, je n’ai aucune certitude, juste un ressenti très fort. Les signes et les réponses que je reçois font sens pour moi. Cette connexion m’apporte de la sérénité et aussi plus de conscience : je me sens plus présente à moi-même et aux autres. »

Olivier, 48 ans, avocat,

« Si l’on m’avait dit que je témoignerais un jour pour parler de mon ange gardien et que je tiendrais un blog dédié à la spiritualité, j’aurais éclaté de rire. Je suis avocat et d’une nature cartésienne, cela fait deux bonnes raisons pour douter de tout. Et pourtant… Tout a basculé il y a dix-huit mois, lorsque j’étais au plus bas. J’avais perdu le goût de vivre, je noyais ma dépression dans l’alcool. Ce n’est pas une image, j’étais vraiment alcoolique. Et puis, un matin, devant mon café, j’entends une voix, en moi, qui me dit : “Tu ne boiras plus.” Ce n’est ni une injonction ni une résolution, c’est une annonce ! Ce qui est encore plus fou, c’est que, dans la journée même, j’ai perdu l’envie de boire. Comme ça, sans lutte, sans effet de manque et sans rechute. J’ai cherché des explications rationnelles, je n’en ai pas trouvé. Une seule faisait sens : c’était la voix de mon ange gardien. D’autant plus que cela ne s’est pas arrêté là. Les signes et les manifestations de protection et d’aide se sont multipliés. Chaque fois que je lui demande de l’aide ou un conseil, des réponses me parviennent sous forme de synchronicités limpides. Aujourd’hui, je sais une chose, et c’est peut-être la seule certitude que j’ai : nous ne sommes jamais seuls. C’est cela que je veux dire à tous ceux qui me liront. »

Bernard, 25 ans,

« Je suis Catholique, et je dormais toujours avec mon chapelet. Un jour vers 5h30 du matin j’ai senti comme une présence dans ma chambre et une sensation de très grande paix que je n’ai jamais senti jusqu’à ce jour, j’étais l’homme le plus heureux de la planète ; j’ai commencé à égrainer mon chapelet, j’ai prié avec cet ange qui était là devant moi que je sentais bel et bien présent. Quand j’ai fini avec le chapelet, l’ange est parti avec toute la sensation de paix et de bonheur que je sentais ; une odeur de parfum a envahi toute la chambre et finalement toute la maison; j’ai réveillé mon père pour lui demander s’il sentait l’odeur du parfum, mais non, j’étais le seul à le sentir. »

Mohammed, 27 ans,

Habite en Égypte, il a découvert l’Évangile pendant qu’il étudiait pour devenir juge islamique. Il s’est senti poussé à prier Jésus pour lui demander qu’il se révèle à lui. Il abandonne ses études et achète un tricycle taxi. Une nuit, il conduisait un couple le long de la route principale quand il a été aveuglé par les phares d’un camion qui les a poussés vers un fossé profond de quatre mètres. Deux des trois roues étaient déjà dans le vide et ils s’attendaient à s’écraser en contrebas. Les passagers hurlaient de peur, Mohammed a invoqué le nom de Jésus. C’est alors qu’il a vu un ange blanc soulever le taxi et le reposer délicatement sur la route. La femme qui venait de hurler, s’était tue comme inconsciente. Quand elle est revenue à elle, elle répétait sans cesse: « Avez-vous vu cette chose blanche ?»

Fatima : 13 septembre 1917

Lucie, Jacinthe et François avaient hâte qu’arrive enfin le jour de l’Apparition de Notre-Dame. Des souffrances et des luttes pénibles mettaient constamment à l’épreuve leur patience, déjà héroïque.

On se moquait de plus belle des “ visionnaires ”, de cette Dame qui se promenait le treize de chaque mois au-dessus des arbres. On les menaçait, comme s’ils avaient été des criminels.

Le mépris qu’ils rencontraient de la part des gens du hameau, dont certains, rappelons-le, ne se gênaient pas pour battre Lucie, les humiliait profondément. L’attitude du Curé de la paroisse, d’une froideur qui confinait à l’hostilité, ainsi que celle des autres prêtres des environs, torturait leurs âmes sensibles.

Le nombre des gens qui croyaient aux Apparitions augmentait néanmoins d’une manière extraordinaire. Le 13 septembre, il y eut donc un grand afflux de pèlerins. La Cova da Iria était, pour les âmes simples et dévotes, un centre d’attraction irrésistible. Dès l’aube, toutes les routes menant à Fatima étaient noires de monde. On dénombra ce jour-là entre vingt-cinq mille et trente mille personnes. La plupart des pèlerins récitaient pieusement leur chapelet.

Parmi cette multitude de pèlerins, il y avait cette fois, fait notable, quelques prêtres ainsi qu’un certain nombre de séminaristes.

Pour sa part, Lucie donna, avec sa modestie ordinaire, ce récit émouvant qui nous dépeint un véritable tableau d’Évangile :

« Quand le moment fut venu, je m’en allai là-bas avec Jacinthe et François, au milieu des nombreuses personnes qui nous laissaient à peine avancer et qui, toutes, voulaient nous voir et nous parler. Beaucoup de gens du peuple, et même des dames et des messieurs, fendant la foule qui se pressait autour de nous, venaient s’agenouiller devant nous, en nous priant de présenter à Notre-Dame leurs intentions.

« On voyait là toutes les misères de la pauvre humanité. Certains criaient même du haut des arbres ou des murs sur lesquels ils étaient montés pour nous voir passer.

Les trois petits arrivèrent enfin près du chêne-vert, et Lucie, comme de coutume, demanda que l’on récite le chapelet avec elle. Tous se mirent donc à genoux, riches et pauvres, et répondirent à haute voix aux Ave Maria.

« À midi, raconte M. l’abbé Quaresma témoin de la scène, le silence se fit dans cette multitude. On n’entendait plus que le murmure des prières.

« Subitement, des cris de joie retentissent, des bras s’élèvent, et montrent quelque chose dans le ciel :

– Regardez !… Ne voyez-vous pas ?

– Si, je vois !…

« La satisfaction brillait dans les yeux de ceux qui voyaient. Le ciel était bleu, sans aucun nuage. Je levai aussi les yeux, et je me mis à scruter l’immensité du firmament, pour voir ce que d’autres yeux, plus heureux que les miens, avaient déjà contemplé. À mon grand étonnement, je vis alors, clairement et distinctement, un globe lumineux, se déplaçant du levant vers le couchant, et glissant majestueusement dans l’espace… Soudain, le globe, avec sa lumière extraordinaire, disparut à nos yeux. Près de nous, se trouvait une petite fille, habillée comme Lucie, et à peu près du même âge. Toute joyeuse, elle continuait à crier :

– Je le vois encore… Je le vois encore… Maintenant, il descend ! » … Il se dirigeait en effet vers le chêne-vert de l’Apparition.

Alors, l’éclat du soleil diminua, l’atmosphère devint jaune d’or, comme les fois précédentes. Le jour baissa tellement que certains rapportèrent avoir distingué les étoiles dans le ciel.

Lucie interrogea la Vierge Immaculée : « Que veut de moi Votre Grâce ?

– Continuez à dire le chapelet afin d’obtenir la fin de la guerre. En octobre, Notre-Seigneur viendra ainsi que Notre-Dame des Douleurs et du Carmel, Saint Joseph avec l’Enfant-Jésus afin de bénir le monde. Dieu est satisfait de vos sacrifices, mais il ne veut pas que vous dormiez avec la corde. Portez-la seulement pendant le jour.

– Il y a beaucoup de gens qui disent que je suis une menteuse, que je mériterais d’être pendue ou brûlée. Faites un miracle, pour que tous croient !

– Oui, en octobre, Je ferai le miracle pour que tous croient. »

Et Elle commença à s’élever, disparaissant comme d’habitude. Lucie s’écria alors :

« Si vous voulez La voir, regardez par là ! »

Et elle montra du doigt la direction du levant. Alors, de nouveau, l’on vit le globe lumineux, de forme ovale, prendre son essor et s’éloigner de la Cova da Iria en direction de l’orient. Céleste véhicule qui semblait reconduire la Reine des Anges à sa demeure éternelle.

Pendant le temps de l’Apparition, la plupart des pèlerins avaient joui d’un merveilleux spectacle : ils virent tomber du ciel comme une pluie de pétales blancs, ou de flocons de neige ronds et brillants qui descendaient lentement et disparaissaient en arrivant à terre.

De toutes parts, en effet, on entendait des cris de joie et des louanges à Notre-Dame. Certains, cependant, n’avaient rien vu, telle cette femme, simple et pieuse, qui pleurait amèrement en répétant, désolée :

« Je n’ai rien vu… »

La privation de cette consolation fut, pour ces pèlerins-là, une dure épreuve. Il leur restait à faire confiance, aveuglément, à la parole de Notre-Dame, et à continuer d’espérer fermement être plus heureux le 13 octobre.

Elle était revenue ! Comme Elle était fidèle ! Et Elle avait confirmé la proche venue de Notre-Seigneur, de Saint Joseph et de l’Enfant-Jésus ! Assurément, cette Apparition du 13 octobre serait plus éclatante encore que les précédentes. Encore plus belle ? Était-ce possible ?

François avait hâte d’interroger Lucie afin de connaître avec précision les paroles de la Vierge Marie qu’il n’avait pas entendues. Il était avide de comprendre les volontés de la Reine du Ciel et non moins empressé d’y correspondre, en bon enfant de Marie.

Jacinthe, elle, avait encore dans l’oreille la voix si douce, si nette de l’Immaculée. Le premier souci de cette tendre Mère n’avait-il pas été de transmettre le contentement de leur bon Père Céleste pour leurs sacrifices ? Le bon Dieu était satisfait. Quelle parole merveilleuse et si encourageante ! Voici que Dieu à son tour consolait ses consolateurs. Quelle intimité entre le Père Éternel et ses dévoués serviteurs !

Quelle sollicitude aussi ! Les paroles de la Dame résonnaient dans le cœur de Jacinthe avec un accent maternel inoubliable : « … mais Il ne veut pas que vous dormiez avec la corde. » Lucie avait donc eu raison de conseiller à sa cousine de proportionner ce sacrifice à ses forces. Jacinthe, sans doute dès ce soir-là, abaissa son regard sur le gros nœud qui tenait lié à sa taille ce rude instrument de pénitence et le délia, par obéissance. Par obéissance, elle s’imposerait de renouer la corde le lendemain matin puisque telle était la volonté du bon Dieu : « Portez-la seulement pendant le jour. » Le frottement de la corde raviverait alors l’écorchure de la peau, mais qu’était-ce en comparaison des épines que Jacinthe avait vues s’enfoncer dans le Cœur si tendre de la Vierge Immaculée ? Puisque sa Mère souffrait, l’enfant voulait partager et apaiser cette souffrance par son propre sacrifice volontaire. La force, l’un des sept dons du Saint-Esprit, enhardissait son âme.

De son côté, en grande fille déjà sérieuse, Lucie se rappelait surtout le visage grave de la Vierge Marie : Elle n’avait pas non plus souri cette fois-ci, à aucun moment.

L’important, c’était le prochain rendez-vous, avec cette promesse du grand miracle…

Fatima le 13 aout 1917

Le 13 août 1917, la Vierge a rendez-vous avec les petits voyants, mais ils ne sont pas là. En effet, l’administrateur du canton, Arthur d’Oliveira Santos, connu pour son anticléricalisme, a demandé à voir les « voyants » et les a fait amener à Ourém. Après les avoir interrogés sans succès, il les fait enfermer pour « trouble à l’ordre public ». La foule apprenant que les enfants ont été mis en prison, est prise de colère, elle marche sur la ville d’Ourém (2 à 3 h de marche) et sur place exige leur libération. Face au scandale et au risque d’émeute, l’administrateur relâche les petits bergers le 15 août.

Malgré l’absence des voyants une foule nombreuse s’installe à la Cova da Iria, la Vierge viendra-t-elle comme Elle l’a promis ? Déjà, le 13 juillet ce nombre avait été exceptionnel : environ 5 000 personnes. Une telle affluence avait rarement été observée pour une apparition. Mais le 13 août, ils furent 18 à 20 000 personnes, chiffre absolument considérable, et ceci trois mois seulement après la première apparition. Depuis, ce chiffre ne fut dépassé qu’en deux occasions, à Fatima les 13 septembre et 13 octobre 1917, avec respectivement près de 30 000 témoins et 70 000 témoins. De plus ces témoins habitaient parfois à plusieurs kilomètres du lieu des apparitions, la plupart ne pouvant venir qu’à pied. En comparaison, à Lourdes par exemple, les affluences culminèrent à environ 5 000 personnes le 3 mars et environ 8 000 le 4 mars 1858, lors des quatorzième et quinzième apparitions.

Mais plus que le grand nombre de témoins, ce qui distingue l’apparition du 13 août de toutes les autres apparitions reconnues par l’Église, à Fatima ou ailleurs, c’est que ce fut une apparition sans voyants, cas absolument unique dans l’histoire des apparitions.

Les milliers de personnes présentes ce jour 13 août avaient observé au moins quatre des signes extérieurs vus lors des précédentes apparitions :

  • Il y eut d’abord l’éclair annonciateur de l’apparition.
  • Il fut accompagné de deux formidables coups de tonnerre. Certains crurent à un attentat fomenté par les anticléricaux et furent pris de frayeur.
  • Puis un petit nuage se posa sur le chêne-vert, y resta quelques instants et remonta vers le ciel.
  • Pendant ce temps, la lumière du jour se modifia et tous les objets extérieurs prirent les couleurs de l’arc-en-ciel au point que les feuilles des arbres ressemblaient à des fleurs.

Voici le témoignage de Maria Carreira tel qu’il est rapporté dans le livre du père De Marchi :

« Un coup de tonnerre se fit entendre. Le coup de tonnerre était plus ou moins semblable à celui de la fois précédente. Les uns disaient qu’il venait de la route, d’autres du chêne-vert… Il me sembla, à moi, qu’il venait de très loin. Tout le monde se tût, effrayé ; quelques-uns se mirent à crier qu’on allait mourir. La foule commença à se disperser, et à s’éloigner du chêne-vert… En fait, personne ne mourut ! Au coup de tonnerre, succéda un éclair, et aussitôt, nous commençâmes tous à remarquer un petit nuage, très joli, de couleur blanche, très léger, qui plana quelques instants au-dessus du chêne-vert, puis s’éleva ensuite vers le ciel et disparut dans les airs. En regardant autour de nous, nous observâmes une chose étrange, que nous avions déjà vue la fois précédente, et que nous devions voir encore dans la suite : les visages des gens avaient toutes les couleurs de l’arc-en-ciel : rose, rouge, bleu… Les arbres ne paraissaient pas avoir des rameaux et des fleurs, mais seulement des fleurs ; tous paraissaient chargés de fleurs et chaque feuille paraissait une fleur. Le sol était recouvert de carreaux de couleurs différentes. Les vêtements aussi étaient de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Les deux lanternes attachées à l’arceau paraissaient être en or.
Certainement Notre-Dame était venue, et elle n’avait pas rencontré les enfants. Quel dommage ! »

Les voyants étant absents, ce jour-là, il n’y avait aucun stimulant psychologique pour pousser les gens à voir : bien au contraire ! Pourtant beaucoup virent, ce qui augmenta d’autant plus leur foi dans les apparitions comme le remarqua le curé de Fatima, l’abbé Ferreira, qui écrivit à l’époque :

« Au dire de milliers de témoins, l’absence des enfants n’a pas empêché la Reine des anges de manifester son pouvoir. Tous ces gens attestent des faits extraordinaires et des phénomènes qui ont enraciné plus profondément leur croyance. »

Cette apparition sans les voyants et devant 18 000 personnes est certainement, après le miracle du soleil, le fait qui authentifie les apparitions de Fatima comme aucune autre apparition mariale ne fut authentifiée, y compris celles de Lourdes. Nulle part ailleurs qu’à Fatima, la Sainte Vierge n’a environné sa venue et authentifié sa présence d’autant de signes aussi extraordinaires.
Et de tels signes extérieurs vus par des milliers de personnes sans la présence des voyants est, à ce jour, un fait absolument unique, ce qui confère aux apparitions de Fatima une place à part parmi les apparitions célestes.

C’est le dimanche 19 août, alors que les enfants font paître leurs troupeaux aux Valhinos, que la Vierge leur apparait, leur demandant de prier pour les âmes pécheresses et promettant à nouveau, pour le 13 octobre, un miracle « afin que tous croient » !

Apparition de la Vierge Marie à Fatima le dimanche 13 mai 1917

C’était le dimanche qui précédait la fête de l’Ascension. Comme d’habitude, les 3 petits bergers, Lucie, François et sa sœur Jacinthe, avant de sortir avec leurs brebis, s’étaient rendus tôt matin à l’église paroissiale pour entendre la première messe dominicale, celle qu’on appelle dans le pays, la « Messe des âmes », parce qu’on y prie spécialement pour les défunts.

La messe finie, les enfants revinrent à la maison, prirent le sac qui contenait leur repas, et allèrent, avec les brebis, jusqu’à un terrain appartenant aux parents de Lucie à la Cova da Iria qui signifie, la tombe de Iria, en souvenir de Sainte Iria (Irène) qui avait préféré mourir plutôt que perdre sa pureté.

Ils traversèrent lentement la lande pour permettre aux brebis de brouter le long du chemin et arrivèrent à l’endroit désigné peu avant midi. Ils ouvrirent alors leurs sacs de provisions, ils se signèrent, comme ils en avaient l’habitude, récitèrent un « Notre Père », et se mirent à manger, en prenant soin cependant de garder quelque chose pour le soir, avant de reprendre le chemin de la maison. Ils dirent ensuite les Grâces et récitèrent le chapelet puis, en haut de la pente de la Cova da Iria, se mirent à construire, pour s’amuser, un petit mur autour d’un buisson, quand soudain ils virent comme un éclair.

Ils se regardent tout surpris. Ils savent qu’il n’y a pas d’éclair sans orage. Ils lèvent les yeux vers le ciel, mais il n’y a le moindre indice de pluie. Pas le plus léger nuage ne vient obscurcir l’azur du ciel. Pas le plus léger souffle de vent. Le soleil est splendide, l’atmosphère chaude et calme.

Cependant, ils décidèrent de rentrer à la maison. Les petits descendirent donc la pente, poussant les brebis en direction de la route.

Arrivés à la moitié de la pente, environ à la hauteur d’un petit chêne-vert qui se trouvait là, ils virent un autre éclair puis une Dame toute vêtue de blanc, et qui répandait la lumière autour d’Elle.

Surpris par cette Apparition, les enfants s’arrêtèrent à environ 1m50 de distance d’Elle. Alors la Dame dit :

– N’ayez pas peur, je ne vous ferai pas de mal.
– D’où venez-vous ? demanda Lucie.

Je suis du Ciel, répondit Notre-Dame.
– Et que voulez-vous de moi ?

– Je suis venue vous demander de venir ici pendant six mois de suite, le 13, à cette même heure. Ensuite, je vous dirai qui je suis et ce que je veux. Après je reviendrai encore ici une septième fois.
– Est-ce que j’irai au Ciel  ? dit l’enfant.

– Oui, tu iras.
– Et Jacinthe ?

– Aussi.
– Et François ?

– Aussi, mais il devra réciter beaucoup de chapelets.


Lucie demanda au sujet de deux jeunes filles mortes depuis peu : Maria, 16 ans, et Amélia, 19 ans, qui allaient chez elle apprendre à tisser :

– Est-ce que Maria est déjà au Ciel ?
– Oui, elle y est.

– Et Amélia ?
– Elle sera au Purgatoire jusqu’à la fin du monde.

Il semble que cette jeune fille soit décédée dans des circonstances comportant un irrémédiable déshonneur en matière de chasteté.

– Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?
– Oui, nous voulons.

– Vous aurez alors beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort.

Pendant qu’Elle prononçait ces paroles, Notre-Dame ouvrit les mains et, comme par un reflet qui émanait d’Elle, une lumière intense s’en dégagea. Lucie dit plus tard que « cette lumière intense pénétra notre cœur jusqu’au plus profond de notre âme. Elle nous faisait nous voir nous-mêmes en Dieu, qui était la lumière, plus clairement que nous nous voyons dans le meilleur des miroirs ».

Les enfants se mirent à genoux en récitant intérieurement cette prière : « Ô, Très Sainte Trinité, je Vous adore. Mon Dieu, mon Dieu, je Vous aime dans le Très Saint-Sacrement. »

Avant de partir, Notre-Dame ajouta :

– Récitez le chapelet tous les jours afin d’obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre.

– Quand arrivera la fin de la guerre ?

– Je ne peux le dire encore, tant que je ne t’ai pas dit aussi ce que je veux.

Après ces paroles, Elle s’éleva doucement, en direction du levant, jusqu’à disparaître dans le Ciel. La lumière qui l’environnait semblait lui ouvrir un chemin.

Cette première Apparition dura environ 10 minutes, François vit la Très Sainte Vierge mais n’entendit pas ses Paroles. Jacinthe, elle, voyait et entendait tout, mais n’osa pas parler à Notre-Dame. Seule Lucie eut le privilège de dialoguer avec Elle. Sur le chemin du retour, les enfants décidèrent de n’en rien dire à personne, craignant de n’être pas cru.

Jacinthe, oubliant sa promesse de ne rien dire, en parla aussitôt à ses parents. Ces derniers interrogèrent le petit François qui confirma tout ce qu’avait raconté sa sœur. Cette révélation arriva aux oreilles de Maria, sœur de Lucie. Questionnée, la petite voyante, dut tout raconter pour ne pas mentir, et la nouvelle se sut dans tout le bourg. Ses parents ne croiront pas à ce qui se raconte, et Lucie se fera donc très sérieusement gronder ; ce qui explique que, plus tard, Jacinthe ne dira plus rien sur ce qu’elle verra.

L’information vint jusqu’aux oreilles du Curé-Prieur de Fatima qui se montra assez perplexe et interrogea maladroitement les pastoureaux. Les petits enfants, impressionnés par l’attitude et le ton sévère du curé, ne gagnèrent pas sa confiance. Jacinthe observa même un mutisme total.

Offusqué, l’abbé durcit sa position et transmit le compte rendu de l’interrogatoire au Cardinal du diocèse de Fatima, qui conclut : « il faut se tenir résolument à l’écart de cela ». Dès lors, le curé se conforme à cette directive, en se montrant très hostile aux événements de la Cova da Iria.

(A suivre avec la prochaine apparition du 13 juin 1917)

Préparation du pèlerinage au Puy en Velay

Le Puy en Velay

Pentecôte 2016. Le pèlerinage du Grand Pardon au Puy en Velay est organisé pour le jubilé de 2016.

Nous décidons d’y aller…

Cette fois, je n’irai pas animée par la curiosité comme je l’ai fait à Lourdes, J’ai bien l’intention d’y aller pour y prier et en retirer les quelques grâces qui me sont nécessaires pour progresser dans ma vie spirituelle. J’y vais dans le même état d’esprit qu’à Cotignac ! Je me renseigne alors sur Le Puy en Velay, sur ce qu’est un jubilé.

Une année jubilaire est accordée avec abondance de grâces chaque fois que le 25 mars, date de l’Annonciation, coïncide avec le Vendredi Saint. C’est une rencontre merveilleuse entre le mystère de l’Incarnation et celui de la Rédemption. Or, en 2016, le Vendredi Saint était le 25 mars. Le prochain jubilé n’aura lieu qu’en 2157 !

Pourquoi au Puy en Velay ? Parce que la Sainte Vierge y est apparue pour la première fois en France en 430. En voici l’histoire :

St Georges et l’apparition de la Vierge Marie au Puy en l’an 430.

St Pierre envoya St Georges et St Front évangéliser les hauts plateaux du Centre de la Gaule.

Mais lorsqu’ils atteignirent une petite ville au nord de Rome, St Georges mourut. Abattu, St Front repartit pour Rome où St Pierre lui remit son bâton de marche, lui demandant de le déposer sur la tombe du défunt, enseveli depuis six jours. Saint Front s’exécuta et Saint Georges ressuscita ! Tous deux reprirent leur route. Ils évangélisèrent la Haute-Loire et ses environs.

Peu avant de mourir « pour la seconde fois » de façon très paisible parmi ses ouailles du Puy en Velay où il avait été nommé évêque, St Georges se rendit sur le Mont-Anis où une veuve venait d’être miraculeusement guérie par l’intercession de la Vierge Marie. Cette pieuse femme, baptisée par saint Front, souffrait d’une forte fièvre, elle s’était sans succès soumise à la médecine des hommes. Elle s’était alors adressée à la Sainte Vierge qui lui fit entendre ces paroles :

« Levez-vous, ma fille, du lit où vous ne sauriez trouver la santé, et allez la chercher sur le Mont-Anis où elle vous sera rendue ».

Elle se fit porter au lieu indiqué, y vit une grande pierre noire et carrée (cette pierre appelée par la suite « La Pierre des Fièvres » était un autel sur lequel les druides accomplissaient les cérémonies de leur culte), elle s’y étendit pour se reposer et s’endormit. Dans son sommeil lui apparut une Dame rayonnante de clarté, entourée d’anges. Elle s’enhardit à demander quelle était cette reine :

« C’est, répondit un des anges, l’auguste Mère du Sauveur qui, entre tous les lieux du monde, s’est choisi spécialement cet endroit, pour y être servie et honorée jusqu’à la fin des siècles ; et afin que vous ne preniez pas ce que vous voyez pour un vain songe, sachez que la guérison que vous désirez vous est accordée ».

Ce n’est qu’après plusieurs autres guérisons miraculeuses et apparitions que l’actuelle cathédrale du Puy fut construite. Elle renferme toujours, de nos jours, la « Pierre des Fièvres ».

(A suivre)